Shizuka Ishikawa, violon - Josef Hála, clavecin - Petr Hejný, violoncelle
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Méditation : les distractions dans la prière
« Les distractions que vous aurez dans la prière ne doivent point vous étonner ; elles sont inévitables après tant d'agitations et dissipations volontaires ; mais elles ne vous nuiront point, si vous les supportez avec patience. L'unique danger que j'y crains est qu'elles ne vous rebutent. Qu'importe que l'imagination s'égare, et que l'esprit même s'échappe en mille folles pensées, pourvu que la volonté ne s'écarte point, et qu'on revienne doucement à Dieu sans s'inquiéter, toutes les fois qu'on s'aperçoit de sa distraction. Pourvu que vous demeuriez dans cette conduite douce et simple, vos distractions mêmes se tourneront à profit, et vous en éprouverez l'utilité dans la suite, quoique Dieu la cache d'abord. La prière doit être simple, beaucoup du cœur, très peu de l'esprit ; des réflexions simples, sensibles et courtes, des sentiments naïfs avec Dieu, sans s'exciter à beaucoup d'actes dont on n'aurait pas le goût. Il suffit de faire les principaux de foi, d'amour, d'espérance et de contrition (*) ; mais tout cela sans gêne, et, suivant que votre cœur vous y portera. Dieu est jaloux de la droiture du cœur ; mais autant qu'il est jaloux sur cette droiture, autant est-il facile et condescendant sur le reste. Jamais ami tendre et complaisant ne le fut autant que lui. Pour votre prière, vous pouvez la faire sur les endroits des Psaumes qui vous touchent le plus. Toutes les fois que votre attention se relâche, reprenez le livre et ne vous inquiétez pas. L'inquiétude sur les distractions est la distraction la plus dangereuse. »
Fénelon, extrait de la Lettre au Marquis de Seignelai, 1690, in "Œuvres spirituelles", Correspondance, Coll. Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1954.(*) : Actes de foi, d'espérance, de charité et de contrition, pour mémoire, ci-dessous :
Acte de Foi
Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées, et que vous nous enseignez par votre Église, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper.
Acte d’Espérance
Mon Dieu, j’espère, avec une ferme confiance, que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde, et si j’observe vos commandements, le bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis, et que vous êtes fidèle dans vos promesses.
Acte de Charité
Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur, et par-dessus toutes choses, parce que vous êtes infiniment bon et infiniment aimable, et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous.
Acte de contritionMon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre Sainte Grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.
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Un mois avec Marie - Trente et unième jour
UN MOIS AVEC MARIETRENTE ET UNIÈME JOUR
Consacrons-nous à la Très Sainte ViergeLe voici déjà écoulé, ce mois passé avec notre céleste Mère. Allons-nous lui adresser une dernière prière ?... L'heure des adieux a-t-elle sonné ?...
Mais qui donc pourrait consentir de plein gré à devenir orphelin ?... Quel que soit notre âge, nous avons toujours besoin d'une maman. Or, la Très Sainte Vierge est une Maman, et quelle Maman !
L'Esprit-Saint Lui-même l'a préparée à sa mission. Il a creusé dans son Cœur des profondeurs ineffables. Il en a fait un Cœur de Mère, et non d'une Mère quelconque, mais de la Mère d'un Dieu... Et c'est avec ce Cœur façonné pour un Dieu, avec ces tendresses réservées au Verbe fait chair, que Marie aime l'humanité, que Marie aime chacune de nos âmes.
Jetons-nous dans ses bras et faisons-nous petits, très petits, très enfants avec Elle. Plus on est petit, plus on lui permet d'être Mère.
Quand on pleure, quand on souffre, il n'est pas difficile de se faire petit ; on a tant besoin de secours !
Et qui donc ne souffre pas, qui donc ne pleure jamais sur la terre ?... Qui donc n'a pas besoin de se faire consoler et guérir ?...
La perfection de la voie d'enfance pratiquée par sainte Thérèse de Lisieux, dans le plan divin, c'est la vie avec et par Marie.
Découvrons ingénument à notre Mère, nos faiblesses, nos misères, elles nous attireront ses particulières sollicitudes. C'est aux moins bien portants, qu'en famille, on prodigue les soins les plus attentifs.
Il lui suffit de trouver la docilité, une bonne volonté sincère pour accomplir son œuvre en nous.
« Sa maternité divine lui donne, dans ses rapports avec ses enfants adoptifs, l'autorité bienfaisante d'une Reine à qui le Roi a dit : « Mes sujets t'appartiennent, rends-les heureux. » Et la Reine commande, elle dirige, elle distribue les grâces, elle apaise les différends, elle relève et réhabilite les coupables. La Reine est la dispensatrice des trésors du Roi, des grâces du Roi, des faveurs du Roi » (1).
Marie ne nous évitera pas l'épreuve et la souffrance qui méritent le Ciel ; elle nous dira au contraire que notre devoir est d'accepter la part de sa Croix que Jésus nous destine et de la porter à sa suite.
Mais elle ajoutera - ce que la plupart ignorent et qu'elle sait par expérience - que la Croix se fait de plus en plus légère à qui l'embrasse généreusement.
En échange de tout ce qu'elle nous aidera à sacrifier, Notre-Dame nous communiquera peu à peu une vie divine.
On ne saurait concevoir une parcelle quelconque de son activité qui n'eût son divin Fils pour objet et pour fin.
Elle aspire à garder fidèles ou à ramener au bercail toutes les brebis de son troupeau. En voir s'égarer lui est un tourment indicible.
« Je souffre pour vous les douleurs de l'enfantement, pourrait-Elle nous dire plus justement encore que l'Apôtre, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous » (2).
Confions-nous, livrons-nous à la Très Sainte Vierge. Après nous avoir orientés vers son Jésus, elle le façonnera et le fera si bien revivre en nous, qu'au jour de l'appel suprême, heureuse de nous présenter au Très-Haut, elle l'entendra nous accueillir par ces mots béatifiants : « Voilà mon enfant bien-aimé... un autre Christ !... (Christianus alter Christus !...) Qu'Il ait part au royaume de mon Éternel Premier-Né !...
Ô Marie ! Toute belle, Toute grande, Toute bonne !... Ô ma Mère !...
CONSÉCRATION
A LA TRÈS SAINTE VIERGE
Cœur Immaculé de Marie, Sanctuaire de la Divinité, moi, pauvre petit rien, je m'abîme en l'immensité de vos grandeurs.
Vous êtes toute à Dieu, mais vous êtes aussi toute mienne, car mon adorable Sauveur vous a donnée à moi sur la Croix.
Je m'abandonne entre vos bras comme un petit enfant. Ma douce Mère, apprenez-moi à marcher sous le rayon d'amour du Saint-Esprit, afin de suivre vos traces dans la voie de l'humilité, de la charité et du sacrifice.
Je remets entre vos mains mon âme et mon cœur, par ma totale consécration à votre Cœur Immaculé.
Je vous consacre aussi tous ceux qui me sont chers, vous priant d'abriter toutes les âmes sous le manteau de votre virginale candeur.
Ô Marie, Mère du Sauveur et notre Mère, veillez sur nous, défendez-nous, gardez-nous toujours comme votre bien et votre propriété.
(1) Abbé Sylvain.
(2) Gal. IV, 19.
Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g. -
Jeudi 31 octobre 2013
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Audience générale de ce mercredi 30 octobre 2013
Durant l'audience générale tenue ce matin Place St Pierre, le Pape François a traité devant 80.000 fidèles de la communion des saints, expliquant que la formule revêtait deux sens : La communion aux choses saintes et la communion entre les personnes saintes. La seconde, a-t-il dit, "est une des vérités les plus consolantes de notre foi, parce qu'elle rappelle l'existence d'une communion de vie entre tous ceux qui appartiennent au Christ, d'une communion qui naît de la foi. Saint signifie qui croît en Jésus et lui appartient dans l’Église par le baptême". L’Église, qui est fondamentalement communion avec Dieu, prolonge l'amour du Père, du Fils et de l'Esprit. "Le rapport entre Jésus et le Père lie les chrétiens entre eux, inclus dans cet amour ardent qui en fait vraiment un cœur seul et une âme seule. Et c'est cet amour de Dieu qui brûle nos égoïsmes, nos préjugés et nos divisions, intérieures comme extérieures... C'est lui qui induit le mouvement contraire, l'expérience de la communion fraternelle qui ramène à celle de Dieu. L'amour de Dieu brûle nos péchés". Mais notre foi "a besoin du soutien d'autrui, dans les moments difficiles particulièrement... Qui n'a pas fait l'expérience du découragement voire du doute de foi ? Nous y sommes tous soumis et cela fait partie du cheminement de la vie et de la foi. Cela ne doit pas nous choquer car l'homme est fragile et limité. Dans les moments de crise il faut s'en remettre à Dieu et prier, tout en trouvant le courage de s'ouvrir à autrui. C'est cela la communion, l'union commune au sein d'une famille où l'on s'entraide... La communion des saints va au-delà de cette vie. Elle dépasse la mort et dure éternellement. La communion née du baptême ne cesse pas à la mort car, grâce à la résurrection du Christ, elle trouve sa plénitude dans la vie éternelle. Il s'agit d'un lien indissoluble entre les vivants d'ici-bas et ceux qui sont entrés dans l'éternité. Tous les baptisés sur terre, les âmes du purgatoire et les bienheureux sont une seule famille, et la communion entre le Ciel et la terre se manifeste dans la prière d'intercession... Cette réalité fait de nous des frères tout au long de l'existence et jusqu'à la rencontre du Ciel. Alors, allons tous de l'avant, dans la joie !".
Après la catéchèse, le Saint-Père a annoncé qu'il s'apprêtait à rencontrer des représentants de plusieurs groupes religieux irakiens, accompagnés par le Cardinal Tauran, Président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux : "Je vous invite tous à prier pour le peuple irakien, frappé quotidiennement par des violences, afin qu'il trouve le chemin de la réconciliation, de la paix et de l'unité dans la stabilité".
Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 30.10.13). -
Franz Schubert : Quatuor à cordes no 14 en ré mineur « La Jeune Fille et la Mort », D. 810 - I. Allegro
Orchestre de Chambre du Conservatoire de musique de Carlsruhe (Allemagne) - Dir. Nachum Erlich
(Enregistrement public du 24 janvier 2011 au Crown Hall, Jerusalem) -
Méditation : tout à Dieu par Marie
« Saint Bernard nous recommande de présenter toutes nos offrandes à Dieu par les mains de Marie ; et, quoique ce passage de ses œuvres soient bien connu, je ne puis me dispenser de le citer ici : "Souvenez-vous de confier à Marie tout ce que vous allez offrir, afin que les grâces retournent à la source de toutes grâces par le même canal qui vous les a amenées. Ce n'est point qu'il eût été impossible à Dieu de répandre sa grâce comme il lui aurait plu sans cet aqueduc, mais il a préféré vous donner le secours d'un canal. Car vos mains pleines de présents sont souillées de sang, peut-être, et vous ne les avez pas entièrement purifiées : prenez donc soin, si vous ne voulez pas être repoussés, de donner à Marie le peu que vous allez offrir, afin qu'elle le présente avec ses mains pures et agréables à Dieu. Car ses mains sont semblables aux lis les plus éclatants, et celui qui aime les lis ne saurait repousser comme étranger aux lis ce qui est dans les mains de Marie." Et Lancicius (*) ajoute que nous devrions agir ainsi pour deux raisons : d'abord, parce que Dieu veut que nous recevions ses dons par Marie, afin que par elle aussi nous lui offrions nos dons ; et, en second lieu, parce qu'une offrande faite par ses mains fait voir la grande estime que Dieu a pour elle, et qui est en même temps la source de notre vénération intérieure pour elle et l'origine du culte que nous lui rendons en public. »
(*) Vénérable P. Nicolas Lancicius (Mikolaj Lanczycki) s.j. (1574-1652), écrivain ascétique originaire de Lituanie, converti du calvinisme, ordonné prêtre en 1601.
R.P. Frédéric-William Faber, Tout pour Jésus ou Voies faciles de l'Amour divin (ch.V : Richesses de notre pauvreté - De la dévotion à la sainte Vierge), Trad. M. l'Abbé F. de Bernhardt, Ambroise Bray, Paris, Nlle édition, 1855. -
Un mois avec Marie - Trentième jour
UN MOIS AVEC MARIETRENTIÈME JOUR
Tendresses divines
Cet être de néant est cependant l'objet des Tendresses divines les plus touchantes. Il eut pu naître esclave, soumis d'autorité à son Créateur et Seigneur... Mais non, il sera fils de famille, noble, beau, libre dans ses déterminations, à l'image de son Père des Cieux.
L'Univers sera son palais, où non seulement le nécessaire, l'utile, mais l'agréable et le superflu lui seront donnés avec une prodigalité inouïe. Toutes les voix de la nature chanteront à l'envi l'Amour d'un Dieu épris de sa petite créature. Celles du ruisseau et de la brise, de la fauvette et du rossignol, le bruissement des feuilles agitées par le vent et le bourdonnement de l'insecte. Et le langage silencieux des mousses et du brin d'herbe qui poussent, du lierre qui grimpe, des blés qui ondulent, des fleurs aux brillants coloris, aux parfums enivrants...
Seul, dans ce concert unanime, l'homme lance la note discordante : il se rebelle contre son Bienfaiteur.
Le Très-Haut va-t-il le pulvériser ?... Il le chasse du Paradis terrestre, le déclare déchu de ses droits primitifs ; mais... de son Cœur ému d'une pitié sublime, jaillit aussitôt la promesse d'un Sauveur qui sera son propre Fils Unique et d'une Mère incomparable. Nous demeurerons, malgré tout, les enfants adoptifs, ayant droit à l'héritage. Le Christ et la Vierge bénie ne cesseront de répandre sur nous les trésors de leur miséricordieuse Bonté. Signalons-en quelques exemples.
Que ne devons-nous pas à Marie notre Mère !
Apparaissant le 19 septembre 1846 à La Salette, elle confie à deux petits bergers : « Depuis le temps que je souffre pour vous autres ! Jamais vous ne pourrez reconnaître les peines que je me donne pour vous ». Elle verse des larmes à la pensée des châtiments mérités par nos ingratitudes et nos innombrables péchés : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd, si pesant que je ne puis plus le retenir. » Elle le retient encore cependant pendant quatre années. Puis, la guerre de 1870 éclate mais dure peu. Celle de 1914 est abrégée par sa puissante intercession : « La guerre va finir vite », annonce-t-elle le 13 juillet 1917 à Fatima. Afin de conjurer la conflagration mondiale qui débute en 1936 par la persécution religieuse en Espagne, elle multiplie ses avertissements, ses conseils, ses promesses. Et toujours transparaît son ineffable Tendresse.
La foule (de 70.000 personnes) qui assiste le 13 octobre 1917 au Grand Miracle, est trempée jusqu'aux os par une pluie incessante, dans le bas-fond de la Cova-da-Iria transformé en bourbier. Soudain, dans un ciel dépouillé de nuages, le soleil regagne sa place et reprend son éclat normal. Alors, par une touchante délicatesse de Notre-Dame, chacun a la douce surprise de voir ses vêtements complètement secs.
Dans la vision multiforme du même jour, le tableau de la Sainte Famille a disparu, et Notre-Seigneur adulte apparaît.
En son divin Fils, Marie trouve un adorable Complice de ses maternelles Bontés. Ou plutôt, de ces Bontés, le Cœur de Jésus est la Source, et le Cœur de Marie, l'inépuisable Canal.
Stratagème ineffable ! Obligé de punir la terre où déborde l'iniquité, le Juge suprême nous présente le Cœur Immaculé de sa Mère comme Remède et Port de Salut...
Ô Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie, nous voulons amarrer en Vous la barque de notre vie et, de toutes nos forces, travailler à l'extension par le monde, de votre Règne d'Amour.
PRIÈRE
DE SAINT FRANÇOIS DE SALES
Ayez mémoire et souvenance, très douce Vierge, que vous êtes ma mère et que je suis votre enfant, que vous êtes très puissante et que je suis un pauvre petit être vil et faible. Je vous supplie, ma très douce Mère, que vous me gouverniez et défendiez dans toutes mes voies et actions.
Ne me dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez, car votre bien-aimé Fils vous a donné toute puissance !... Ne me dites pas que vous ne devez ; car vous êtes la commune Mère de tous les pauvres humains et singulièrement la mienne.
Si vous ne pouviez, je vous excuserais, disant : il est vrai qu'elle est ma Mère et me chérit comme son fils, mais la pauvrette manque d'avoir et de pouvoir ! ...
Si vous n'étiez ma Mère, avec raison je patienterais, disant : Elle est bien riche pour m'assister ; mais, hélas ! n'étant pas ma Mère, elle ne m'aime pas...
Puis donc, ô très douce Vierge, que vous êtes ma Mère et que vous êtes puissante, comment vous excuserai-je si vous ne me soulagez ?
Vous voyez, ma Mère, que vous êtes contrainte d'acquiescer à toutes mes demandes.
- Pour l'honneur et la gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant, sans avoir égard à mes misères et péchés...
- Délivrez mon âme et mon corps de tout mal, et me donnez toutes vos vertus, surtout l'humilité !
Enfin, faites-moi présent de tous les dons, biens et grâces qui plaisent à la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
Ô Marie, Reine de la Paix,
intercédez pour nous.
Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g. -
Mercredi 30 octobre 2013
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Bonaventura Rubino (1600–1668) - Vespro della Beata Vergine (Première partie du trésor harmonique) Op. 1
Office de Vêpres dédié en 1644 à la Vierge de Palerme (Domine Ad Juvandum)
Ensemble vocale dello Studio di Musica Antica Antonio Il Verso
Coro G.P. Palestrina, Ensemble Euphonia, Ensemble Mille Regrezt,
Les Rossignols de Poznan - Ensemble Elyma
Direction : Gabriel Garrido -
Méditation : les Mystères du Rosaire
Communier à l'âme des Mystères du Saint Rosaire
« Pour communier à l'âme des Mystères, il faut avoir un regard affectueux sur les dispositions de Notre Seigneur et de la très Sainte Vierge Marie. Oui, il nous faut jeter un regard sur leur intérieur et là, nous trouverons une vraie source de grâces et d'amour. Nous trouverons un bain, une fontaine de vie qui jaillit sans cesse. [...] Méditons le Rosaire, qui est la prière des humbles à la plus humble. Comme les enfants de Babylone chantaient les louanges de Dieu dans la fournaise, ainsi nous chantons les gloires de Marie dans la fournaise purificatrice et sanctificatrice dans chacun des Mystères du Rosaire. Chaque Mystère qui passe doit produire en nous un désir très intense de nous nourrir de cette grâce. La Sainte Vierge distribue ses grâces dans la mesure de nos désirs. Elle veut nous faire part de ses richesses, de ses dons, et de ses vertus, même sa vertu de foi qu'Elle garde au Ciel pour communier aux âmes. Elle a les dons du Saint-Esprit avec plénitude. Faisons-la bien notre Mère en tout et partout. Ah ! vivons-la à plein ! Aimons le chapelet, aimons à dire le Rosaire, et pénétrons-nous bien de tout ce qui est divin dans le Rosaire. Chaque Mystère est une réalité vivante au Cœur de Notre Seigneur. Demeurons dans ce Cœur si pur de Marie, Elle nous fera entrer dans la grâce de Notre Seigneur, et Elle nous unira à Lui. »
Mère Marie de la Croix (1901-1999), Entretiens spirituels B 13b, in "Textes choisis 4. Avec Marie - Prier", Éditions de la Morinaie, Saint Aignan sur Roë, 2010. -
Un mois avec Marie - Vingt-neuvième jour
UN MOIS AVEC MARIEVINGT-NEUVIÈME JOUR
Le Grand Miracle
Le 13 octobre 1917 étant arrivé, la pluie tombe à verse, sans décourager les pèlerins et les curieux, qui affluent de toutes parts. La foule atteint plus de 70.000 personnes.
« Il faut fermer les parapluies », crie Lucie.
Tout le monde obéit à cette petite fille de dix ans, et, trempés jusqu'aux os, transis de froid dans ce bas-fond de la Cova-da-Iria transformé en immense bourbier, l'on récite le chapelet, chantant des cantiques entre les dizaines, sous la pluie qui tombe toujours.
A midi précis, Lucie tressaille et s'écrie : « Un éclair ! »
Et regardant vers le Ciel : « La voici, la voici ! »
- « Regarde bien ma fille. Prends garde de ne pas te tromper », lui dit sa mère, qui se demande, non sans inquiétude, comment s'achèvera toute cette affaire. Saisie par l'extase, Lucie ne l'entend plus. Son visage devient de plus en plus beau ; il prend une teinte rose, ses lèvres s'amincissent. François et Jacintha aperçoivent aussi la Dame à l'endroit ordinaire.
« Qui êtes-vous, Madame, et que voulez-vous de moi », interroge Lucie.
- « Je suis Notre-Dame du Rosaire et je veux en ce lieu une chapelle en mon honneur », répond la Vision.
Pour la sixième fois elle recommande la récitation quotidienne du chapelet et, revenant au point central de son message :
« Il faut que les hommes se corrigent, qu'ils demandent pardon de leurs péchés. » Et l'air plus triste, d'une voix suppliante elle ajoute :
« Qu'ils n'offensent plus Notre-Seigneur qui est déjà trop offensé ! »
Ces paroles frappent fortement l'esprit des petits Voyants. Ils garderont tous les trois un profond souvenir de l'expression d'indicible douleur qui a paru sur le visage de la Vierge lorsqu'elle les prononçait.
Comme pour en souligner l'importance et la gravité, « les puissances célestes sont alors ébranlées », les lois astronomiques renversées et l'immense foule est témoin d'un spectacle stupéfiant, unique, jamais vu...
La pluie s'arrête, par une large déchirure des nuages, sur le ciel bleu le soleil apparaît, étrange, semblable à un disque d'argent mat, que l'on peut regarder sans en être ébloui. Une couronne brillante entoure le disque.
Tous contemplent avec stupeur cette éclipse d'un nouveau genre.
Soudain, le soleil tremble, se secoue avec des mouvements brusques et finalement il tourne sur lui-même comme une roue de feu, projetant dans toutes les directions des gerbes de lumière dont la couleur change plusieurs fois. Cela dure quatre minutes, après lesquelles la féerie recommence une seconde, une troisième fois, toujours plus variée, coloriée, prodigieuse.
Tout à coup, ceux qui composent la multitude des spectateurs, sans aucune exception, ont la sensation que le soleil se détache du firmament. Ils le voient par bonds en zigzag, se précipiter sur eux, irradiant une chaleur de plus en plus intense.
Un cri formidable jaillit de toutes les poitrines, des exclamations diverses se font entendre.
« Miracle ! Miracle ! » crient les uns. « Je crois en Dieu ! » proclame un autre. « Je vous salue, Marie », disent certains. « Mon Dieu, miséricorde », implorent un grand nombre... Et bientôt, c'est ¬ce dernier appel qui domine.
Puis, d'un seul mouvement, cette foule terrifiée et attendant la mort, tombe à genoux dans ce bourbier de terre glaise et, la voix entrecoupée de sanglots, récite le plus fervent acte de contrition.
Cependant le soleil, s'arrêtant dans sa course vertigineuse, remonte à sa place en zigzaguant comme il est descendu, il reprend peu à peu son éclat normal, dans un ciel limpide.
Alors la foule se relève et chante en chœur un vibrant Credo. Indescriptible est l'émotion générale. Un vieillard, jusque là incroyant, les larmes inondant son visage et les mains tendues vers le Ciel, s'écrie : « Vierge sainte !... Vierge bénie !... Vierge du Rosaire, sauvez-nous !... » De tous côtés se déroulent des scènes analogues.
La foi et la pratique sincère de la religion se réveillent puissamment dans les âmes, et le relèvement national du Portugal s'ensuit sur toute la ligne.
Ô France ! Ô Français ! voyez et comprenez !... Le Message de Fatima est parfaitement adapté aux besoins de notre siècle si troublé ; il nous apporte ce qui nous manque le plus. Accueillons-le avec une parfaite et généreuse bonne volonté. Jetons-nous dans les bras de notre céleste Mère qui s'ouvrent pour nous recevoir et nous conduire, repentants et transformés, à Celui qui, Seul, est le salut, la paix, le bonheur des individus et des nations, dans l'ordre recouvré et conservé.
PRIÈRE
Seigneur, nous vous offrons les mérites de Marie, votre Mère et notre Mère au pied de la Croix, pour apaiser votre divine Justice.
Ô Marie, doux Refuge des pécheurs,
priez pour nous.
Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g. -
Mardi 29 octobre 2013
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Antonín Dvorák (1841-1904) : Quatuor à cordes No. 10 en mi bémol majeur Op. 51 - I. Allegro ma non troppo
Vlach Quartet, Prague
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Méditation : apôtres et apostolat
« Est-ce à quelques hommes choisis et rares qu'a été dite cette parole : "Allez et enseignez" (Mt 28,19) ? L'apostolat est-il une particularité dans l'Église catholique, ou est-il une généralité ? Est-ce à ses disciples seulement que le Christ a dit : "Allez et enseignez" ? Non, l'Église tout entière est solidaire de tout ce qui se fait dans l'Église. Il y a communion de tout et en tout entre tous les membres de la famille du Christ. Dire : "Ceci est le devoir de tels chrétiens dans l'Église et n'est pas mon devoir à moi", c'est dire une parole antichrétienne. Saint Pierre, s'adressant aux premiers fidèles, leur disait : "Vous autres, vous êtes la nation sainte, la race élue, le peuple acquis à Dieu, le sacerdoce royal, afin que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière" (1P 2,9). Héritiers de la lumière par nos ancêtres, nous sommes les dispensateurs de la lumière à nos contemporains et à notre postérité.
Ce n'est pas seulement pour vous que "le soleil de justice" (Mal 4,2) a été allumé en vous ; c'est pour qu'il éclaire tout autour de vous. Dans la nature, vos yeux mêmes n'ont pas reçu la lumière pour la garder ; ils la réfléchissent. Ils rendent votre âme au dehors, et quiconque veut communiquer avec vous regarde dans vos yeux pour y discerner la lumière qui y est, et par elle cette lumière plus éclatante qui est votre esprit. Vous rayonnez dans tout ce que vous êtes, et par conséquent, si vous avez le rayonnement naturel de vos facultés, de toutes vos puissances, combien plus devez-vous l'avoir dans l'ordre surnaturel ! »
P. Lacordaire (1802-1861), Sermon du 3.05.1850, in "Sermons, instructions et allocutions", 1885, Tome II, Poussielgue Frères, Paris, 1885.
(Tome I : 1825-1849 - Tome II : 1850-1856 + Instructions 1854-1861 - Tome III : Allocutions 1888) -
Un mois avec Marie - Vingt-huitième jour
UN MOIS AVEC MARIEVINGT-HUITIÈME JOUR
RayonnementLorsque Notre-Dame daigne revenir sur la terre, elle y paraît environnée de clartés célestes. A Fatima, au témoignage des enfants, Elle est toute lumière.
L'on demande à Lucie pourquoi, durant les Apparitions, elle baisse si souvent les yeux au lieu de les fixer sur la Vierge.
- « C'est que, parfois elle m'éblouit », répond-elle.
Pendant sa vie mortelle, Marie passait, simple et modeste, sans attirer l'attention. Qui pourrait croire, cependant, que n'émanaient point de sa personne des effluves divins !
Eh quoi, elle portait dans son sein le Soleil de Justice, et de ses rayons cachés ne se seraient point dégagés lueurs et chaleur bienfaisantes !
Les vertus transcendantes de Marie seraient-elles demeurées aussi sans influence ?...
Non, mille fois non !... L'âme humaine transperce l'opacité de son enveloppe et se reflète dans la physionomie jusqu'à la transformer. Lorsqu'elle est noble et pure, elle rayonne autour d'elle quelque chose de son intime beauté.
Les trois petits Voyants ont été indignement enfermés dans la prison publique par le « Ferblantier ». Agenouillés, mains jointes et les yeux baissés, ils égrènent le chapelet. Devant leur innocente candeur, leur piété fervente, les prisonniers qui les entourent, honnis de la société, sont empoignés par l'émotion et répondent à leurs Ave.
De nombreuses personnes visitent Jacintha durant sa maladie. Retenus dans sa chambre par une mystérieuse attraction, ils y passent des heures y respirant une atmosphère céleste.
Après une visite de ce genre, un prêtre disait à Lucie du vivant de François :
- « Ce qui m'impressionne le plus, c'est l'innocence et la sincérité de François et de Jacintha. » Un confrère qui l'accompagnait ajoutait :
- « J'éprouve un je ne sais quoi auprès de ces petits. Il me semble ressentir quelque chose de surnaturel. Parler avec eux me fait du bien à l'âme. »
Qui n'a rencontré un jour ou l'autre de ces âmes de foi et de sacrifice qui, vivant unies au Christ, le laissent déborder librement ! Âmes chantantes, souples et d'acier, elles s'adaptent à toutes les situations, se plient à toutes les nécessités, n'aiment rien tant que le devoir.
Âmes lumineuses - à l'image de la Vierge bénie - qui éclairent et répandent leur paix au milieu même des désordres de la société et du chaos qui en résulte.
« Tu ne t'en aperçois pas, disait Notre-Seigneur à l'une d'elles, mais tu es tellement pleine de Dieu que tu le donnes sans le vouloir. Tu le donnes par tes paroles, par tes regards, par ton maintien, par ta démarche. Tu es comme une personne qui aurait absorbé une liqueur fortement aromatisée. Elle aurait beau vouloir qu'on ne le sache pas, le parfum la trahirait. Ainsi étant pleine de Jésus, tu le donnes, même à ton insu. »
Se perfectionner soi-même, c'est déjà penser aux autres et leur faire du bien. « C'est pour eux que je me sanctifie », disait le Sauveur.
Malheur au monde s'il n'y avait plus de Saints ! Aucune influence sur les affaires de l'Humanité n'est comparable à la leur. La vertu du Saint charme, entraîne, assainit l'atmosphère. Prédication muette et continuelle, elle stimule les bons, est un remords au négligent, un reproche et une condamnation pour le méchant.
Pourquoi le monde est-il aux abois ? Parce qu'il ne comptait plus assez de Saints.
Augmentons cette élite. Si nous le pouvons, soyons apôtres par la parole et par l'action. Mais sans oublier jamais le premier des apostolats, celui qui est à la portée de tous, qui féconde les autres et qui résulte de « ce que l'on est » plus encore que de « ce que l'on fait ».
La puissance du bon exemple ne nous sera révélée que dans l'Au-Delà. Luttons contre le mal avec les armes pacifiques de la vertu, du dévouement, du pardon, de la charité et que notre prière, comme une flèche bien dirigée, s'élève, fervente, vers les Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie. Ils viendront à notre secours et nous accorderons le salut.
PRIÈRE
Ô Jésus ! ô Marie ! répandez vos lumières en mon pauvre être obscur ! Formez en moi un Saint ignorant de lui-même et qui rayonne la sainteté sans le savoir. Allumez dans mon cœur, je vous en prie, un brasier d'amour si pur et si ardent, que nul ne puisse m'approcher sans apprendre à vous connaître, à vous aimer, sans devenir vôtre pour toujours…
Ô Marie, Reine des Apôtres, priez pour nous.
Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g. -
Lundi 28 octobre 2013
Sts Simon (le Zélote) et Jude (Thaddée), apôtres
Calendrier liturgique
Mois du Rosaire -
Pèlerinage des Familles - Messe et Angélus
Le pèlerinage des familles à Rome en l'Année de la foi s'est conclu ce matin par une Messe célébrée par le Saint-Père sur une Place St Pierre bondée, de même que la Via della Conciliazione et les rues adjacentes. Nous publions le texte intégral de l'homélie papale :
"Les lectures de ce dimanche nous invitent à méditer sur quelques caractéristiques fondamentales de la famille chrétienne. La première : la famille qui prie. Le passage de l’Évangile met en évidence deux façons de prier, une qui est fausse, celle du pharisien, et l’autre qui est authentique, celle du publicain. Le pharisien incarne un comportement qui n’exprime pas l’action de grâce à Dieu pour ses bienfaits et sa miséricorde, mais plutôt l’autosatisfaction. Le pharisien se sent juste, il se sent correct, il se rengorge de cela et il juge les autres du haut de son piédestal. Le publicain, au contraire, ne multiplie pas les paroles. Sa prière est humble, modeste, empreinte de la conscience de son indignité, de ses misères. Cet homme vraiment admet qu’il a besoin du pardon de Dieu, de la miséricorde de Dieu. La prière du publicain est celle du pauvre, c’est la prière qui plaît à Dieu et, comme le dit la première lecture, qui parvient jusqu’au ciel, alors que celle du pharisien est alourdie par le poids de la vanité.
A la lumière de cette Parole, je voudrais vous demander, chères familles si vous priez parfois en famille ? Certaines oui, je le sais. Mais beaucoup me disent : Mais comment fait-on ? Mais, on fait comme le publicain, c’est clair, humblement, devant Dieu. Que chacun, avec humilité, se laisse regarder par le Seigneur et demande sa bonté, pour qu’elle vienne à nous. Mais, en famille, comment on fait ? Parce que la prière semble être une affaire personnelle, et puis il n’y a jamais un moment favorable, tranquille, en famille… Oui, c’est vrai, mais c’est aussi une question d’humilité, de reconnaître que nous avons besoin de Dieu, comme le publicain ! Et toutes les familles ! Nous avons tous besoin de Dieu. Nous avons besoin de son aide, de sa force, de sa bénédiction, de sa miséricorde, de son pardon. Et il faut de la simplicité : prier en famille, il faut de la simplicité ! Prier ensemble le Notre Père, autour de la table, n’est pas quelque chose d’extraordinaire : C’est facile. Et récite le chapelet ensemble, en famille, c’est très beau, ça donne beaucoup de force. Et aussi prier les uns pour les autres : l’époux pour l’épouse, l’épouse pour l’époux, tous les deux pour les enfants, les enfants pour les parents, pour les grands-parents… Prier les uns pour les autres. C’est prier en famille, et cela renforce la famille.
La deuxième lecture nous suggère un autre point : La famille garde la foi. L’apôtre Paul, au déclin de sa vie, fait un bilan fondamental, et dit : J’ai gardé la foi. Mais comment l’a-t-il gardée ? Pas dans un coffre-fort ! Il ne l’a pas enfouie dans la terre, comme ce serviteur un peu paresseux. Saint Paul compare sa vie à un combat et à une course. Il a gardé la foi parce qu’il ne s’est pas contenté de la défendre, mais il l’a annoncée, diffusée, il l’a portée loin. Il s’est fermement opposé à ceux qui voulaient conserver, fossiliser le message du Christ dans les limites de la Palestine. C’est pourquoi il a fait des choix courageux, il s’est rendu dans des territoires hostiles, il s’est laissé provoquer par ceux qui sont loin, par diverses cultures, il a parlé franchement, sans peur. Saint Paul a conservé la foi, car, comme il l’a reçue, il l’a donnée, en allant dans les périphéries, sans se retrancher dans des positions défensives. Ici aussi, nous pouvons nous demander, de quelle façon, en famille, nous gardons notre foi ? La retenons-nous pour nous, dans notre famille, comme un bien privé, comme un compte en banque, ou savons-nous la partager par le témoignage, l’accueil, et l’ouverture aux autres ? Tous nous savons que les familles, en particulier celles qui sont jeunes, sont souvent pressées, très affairées ; mais parfois pensez-vous que cette course peut aussi être la course de la foi ? Les familles chrétiennes sont des familles missionnaires. Mais, hier nous avons écouté, ici, sur cette place, le témoignage de familles missionnaires. Elles sont missionnaires aussi dans la vie de chaque jour, en faisant les choses de tous les jours, en mettant en tout le sel et le levain de la foi ! Garder la foi en famille et mettre le sel et le levain de la foi dans les choses de tous les jours.
Et nous tirons un troisième aspect de la Parole de Dieu : La famille qui vit la joie. Dans le Psaume responsorial on trouve cette expression : 'Que les pauvres entendent et soient en fête'. Tout ce Psaume est une hymne au Seigneur, source de joie et de paix. Et quelle est la raison de cette joie ? Ceci : le Seigneur est proche, il écoute le cri des humbles et les délivre du mal. Saint Paul l’écrivait aussi : Soyez toujours dans la joie… le Seigneur est proche. Il me plairait de poser une question, aujourd’hui. Mais, que chacun la porte dans son cœur, chez soi, comme un devoir à faire. Et on répond seul. Comment va la joie, chez toi ? Comment va la joie dans ta famille ? Eh, donnez la réponse. Chères familles, vous le savez bien : la vraie joie que l’on goûte en famille n’est pas quelque chose de superficiel, elle ne vient pas des choses, des circonstances favorables… La vraie joie vient d’une harmonie profonde entre les personnes, que tout le monde ressent en son cœur, et qui nous fait sentir la beauté d’être ensemble, de nous soutenir mutuellement sur le chemin de la vie. Mais à la base de ce sentiment de joie profonde, il y a la présence de Dieu, la présence de Dieu dans la famille, il y a son amour accueillant, miséricordieux, respectueux envers tout le monde. Et surtout, un amour patient : la patience est une vertu de Dieu et elle nous enseigne, en famille, à avoir cet amour patient, l’un envers l’autre. Avoir de la patience entre nous. Amour patient. Seul Dieu sait créer l’harmonie des différences. S’il manque l’amour de Dieu, la famille aussi perd son harmonie, les individualismes prévalent, et la joie s’éteint. En revanche, la famille qui vit la joie de la foi la communique spontanément, elle est sel de la terre et lumière du monde, elle est levain pour toute la société. Chères familles, vivez toujours avec foi et simplicité, comme la sainte famille de Nazareth. La joie et la paix du Seigneur soient toujours avec vous".
Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 28.10.13).Texte intégral de l'homélie également sur le site internet du Vatican.
Prière à la Sainte Famille
« Jésus, Marie et Joseph, à vous, Sainte Famille de Nazareth, aujourd'hui je veux vous regarder avec admiration et confiance, en vous nous contemplons la beauté de la communion dans l'amour vrai. A vous, je recommande toutes nos familles, pour qu'elles soient renouvelées dans les merveilles de la grâce.
Sainte Famille de Nazareth, école du Saint Évangile, enseigne-nous à imiter tes vertus avec une sage discipline spirituelle, donne-nous un regard limpide pour reconnaître l’œuvre de la Providence dans les réalités quotidiennes de la vie.
Sainte Famille de Nazareth, garde les fidèles dans le mystère du Salut, fais renaître en nous l'estime du silence, rends nos familles comme des cénacles de prière et transforme-les en petites Églises domestiques, renouvelle le désir de la sainteté, soutiens le noble effort du travail, de l'éducation, de l'écoute, de la compréhension réciproque et du pardon.
Sainte Famille de Nazareth, réveille dans notre société la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille, bien inestimable et irremplaçable. Que chaque famille demeure un lieu d'accueil, de bonté et de paix, pour les enfants comme pour les plus âgés, pour les malades comme pour les isolés, pour les pauvres comme tous ceux qui sont dans le besoin.
Jésus, Marie et Joseph, nous vous prions avec confiance, à vous avec joie nous nous confions. »
Pape François, 27 octobre 2013. -
Pèlerinage des Familles à Rome : Messe célébrée par le Pape François
La vidéo et le texte de l'homélie de la Messe (ainsi que l'Angélus) seront mis en ligne dès que possible.
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Nicolas Ludford (1485-1557) : Missa Benedicta et Venerabilis - Gloria
Choir of New College, Oxford - Dir. Edward Higginbottom