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Tradition - Page 15

  • Méditation : « Sanctifiez le jeûne » !

    « L’homme est une hostie à la fois vivante et immolée lorsque, sans quitter cette vie, il fait cependant mourir en lui les désirs charnels. La chair satisfaite nous a entraînés au péché ; que la chair mortifiée nous ramène au pardon. L’auteur de notre mort [Adam] a transgressé les préceptes de vie en mangeant le fruit défendu de l’arbre. Il faut donc que déchus des joies du paradis par le fait de la nourriture, nous nous efforcions de les reconquérir, autant que nous le pouvons, par l’abstinence.
    Mais que personne ne s’imagine qu’il nous suffise de cette abstinence, alors que le Seigneur dit par la bouche du prophète : « Le jeûne que je préfère ne consiste-t-il pas plutôt en ceci ? » Et il ajoute : « Partage ton pain avec l’affamé, reçois chez toi les pauvres et les vagabonds ; si tu vois quelqu’un de nu, habille-le, et ne méprise pas celui qui est ta propre chair. » (Is 58, 6-7). Voilà le jeûne que Dieu approuve : un jeûne qui élève à ses yeux des mains remplies d’aumônes, un jeûne réalisé dans l’amour du prochain et imprégné de bonté. Prodigue à autrui ce que tu retires à toi-même ; ainsi, la mortification même de ta chair viendra soulager la chair de ton prochain qui est dans le besoin.
    C’est en ce sens que le Seigneur dit par la voix du prophète : « Lorsque vous jeûniez et que vous vous lamentiez, est-ce pour moi que vous jeûniez tant ? Et quand vous mangez et buvez, n’est-ce pas pour vous que vous mangez et pour vous que vous buvez ? » (Za 7, 5-6). Celui-là mange et boit pour lui-même, qui consomme, sans les partager avec les indigents, les aliments du corps, qui sont des dons du Créateur appartenant à tous. Et c’est pour soi qu’on jeûne, si l’on ne donne pas aux pauvres ce dont on s’est privé pour un temps, mais qu’on le garde pour l’offrir un peu plus tard à son ventre.
    A ce sujet, Joël dit : « Sanctifiez le jeûne. » (Jl 1, 14). Sanctifier le jeûne, c’est rendre son abstinence corporelle digne de Dieu en y associant d’autres bonnes œuvres. Que cesse la colère ; que les querelles s’apaisent. Car il est vain de tourmenter sa chair si l’on ne met un frein aux plaisirs mauvais de l’âme, puisque le Seigneur affirme par la voix du prophète : « Voilà qu’au jour de jeûne, vous ne faites que votre volonté. Voilà que vous jeûnez en vue des procès et des luttes ; vous frappez méchamment à coups de poing, et vous réclamez leurs dettes à tous vos débiteurs. » (Is 58, 3-4). Celui qui réclame à son débiteur ce qu’il lui a donné ne fait rien d’injuste ; mais à celui qui se mortifie par la pénitence, il convient mieux de s’interdire de réclamer même ce qui lui revient de droit. Quant à nous, mortifiés et pénitents, Dieu ne nous remettra ce que nous avons fait d’injuste que si nous abandonnons, par amour pour lui, même ce qui nous revient de droit. »

    St Grégoire le Grand (540-604), Homélie 16 (5-6), Prononcée devant le peuple dans la basilique de saint Jean, dite Constantinienne, le premier dimanche de Carême, 4 mars 591. Traduction et édition papier par les Moines bénédictins de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux (84330 - France). (Source)

    Saint_Gregoire-le-Grand_gravure2.jpg

    Grégoire le Grand dictant la réforme liturgique sous l'inspiration de l'Esprit Saint
    Gravure illustrant "Histoire du pontificat de Saint Grégoire le Grand", Maimbourg, 1686.
    (Source et crédit photo)

  • Mercredi 12 mars 2014

    Mercredi des Quatre-Temps de Carême

    Mémoire de St Grégoire le Grand, confesseur et docteur
    ainsi qu'en Orient, sous le titre de St Grégoire 'le Dialogue'
    (En Occident, mémoire déplacée au 3 septembre après le Concile Vatican II)

    Calendrier liturgique

  • Imposition des Cendres : 1ère Antienne et Répons

    Antiphona. Iœl. 2, 13.
    Immutémur hábitu, in cínere et cilício : ieiunémus, et plorémus ante Dóminum : quia multum miséricors est dimíttere peccáta nostra Deus noster.

    Changeons de vêtements, couvrons-nous de cendre et du cilice, jeûnons et pleurons devant le Seigneur ; car notre Dieu tout miséricordieux est prêt à nous remettre nos péchés.

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    ... et Répons

     William Byrd - Emendemus in melius. Deller

    Responsorium. Esther 13 ; Iœl. 2.
    Emendémus in mélius, quæ ignoránter peccávimus : ne, subito præoccupáti die mortis, quærámus spátium pæniténtiæ, et inveníre non póssimus. Atténde, Dómine, et miserére : quia peccávimus tibi.

    Supprimons par nos progrès dans le bien les fautes dont nous nous sommes rendus coupables par ignorance, de crainte que surpris soudainement le jour de la mort, nous ne cherchions le temps de faire pénitence et ne puissions le trouver. Prêtez attention, Seigneur, et ayez pitié, parce que nous avons péché contre vous.

    V/. Ps. 78, 9.
    Adiuva nos, Deus, salutáris noster : et propter honórem nóminis tui, Dómine, líbera nos. Atténde, Dómine.

    Aidez-nous, ô Dieu, notre sauveur, et pour l’honneur de votre nom, délivrez-nous, Seigneur.
  • Vie monastique bénédictine

    "La connaissance de Dieu est reçue dans le silence divin" (St Jean de la Croix)
    Voix des moines de l'Abbaye de Notre Dame de Fontgombault
    "Alleluia Vir Dei Benedictus omni" (Saint Benoît)

  • Giovanni Pierluigi da Palestrina (v.1525-1594) : Nunc Dimittis

    Tallis Scholars

    Nunc dimittis : "Cantique de Syméon" (Lc 2, 29-32)

    Nunc dimittis servum tuum,
    Domine, secundum verbum tuum in pace :
    Quia viderunt oculi mei salutare tuum.
    Quod parasti ante faciem omnium populorum :
    Lumen ad revelationem gentium,
    et gloriam plebis tuæ Israel.

    Maintenant, ô Maître souverain,
    tu peux laisser ton serviteur
    s'en aller en paix, selon ta parole.
    Car mes yeux ont vu le salut
    que tu préparais à la face des peuples :
    Lumière qui se révèle aux nations
    et donne gloire à ton peuple Israël.
  • Méditation : Purification de Marie & Présentation du Seigneur au Temple

    « Offre ton fils, Vierge sainte, et présente au Seigneur le fruit béni de tes entrailles (Lc 1,42). Offre pour notre réconciliation à tous le sacrifice saint, le sacrifice agréable à Dieu (Rm 12,1). Dieu le Père accueillera pleinement cette offrande nouvelle, ce très précieux sacrifice, dont lui-même parle en ces termes : Voici mon Fils bien-aimé ; en lui, toute ma joie (Mt 3,17 ; 17, 5).

    Mais cette offrande-ci, mes frères, paraît bien légère : on se contente de la présenter devant le Seigneur, de la racheter avec des oiseaux, et aussitôt on la reprend et l’emporte. Viendra le jour où ce n’est plus dans le Temple, ni entre les bras de Syméon qu’il sera offert, mais en dehors de la ville et entre les bras de la croix. Viendra le jour où il ne sera plus racheté par un sang autre, mais où il rachètera les autres par son propre sang (He 9,12), car Dieu le Père l’a envoyé comme rédempteur pour son peuple (Ps 110,9). Ce sera alors le sacrifice du soir, tandis que maintenant, c’est le sacrifice du matin. Celui-ci, certes, est plus joyeux, mais l’autre sera plus plénier : celui-ci est offert au temps de sa naissance, celui-là le sera dans la plénitude de son âge (Ep 4, 13).

    À l’un comme à l’autre pourtant peut s’appliquer cette prédiction du Prophète : Il a été offert, parce que lui-même l’a voulu (Is 53, 7). En effet, même maintenant [dans le Temple], il a été offert non parce qu’il en avait besoin, ni que la Loi le lui imposait, mais parce qu’il l’a voulu. Et de même, il a été offert sur la croix non parce que le juif a été plus fort, ni que lui-même le méritait, mais parce qu’il l’a voulu.
    [...]

    Mais qu’allons-nous offrir, nous, mes frères, et que rendrons-nous au Seigneur pour tout ce qu’il nous a donné (Ps 115,12) ? Lui, il a offert pour nous la plus précieuse victime qu’il possédait ; en vérité, il ne pouvait en être de plus précieuse. Nous aussi donc, faisons ce qui est en notre pouvoir : offrons-lui ce que nous avons de meilleur : nous-mêmes ! Lui s’est offert lui-même (He 9,14) : qui es-tu, toi, pour hésiter à t’offrir toi-même ?
    [...]

    Frères, au Seigneur qui allait mourir, les juifs offraient des victimes mortes. Mais maintenant désormais je suis vivant, dit le Seigneur ; je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive (Ez 33,11). Le Seigneur ne veut pas ma mort ; et moi, je ne lui offrirais pas volontiers ma vie ? Tel est en effet le sacrifice d’apaisement, le sacrifice agréable à Dieu, le sacrifice vivant (Rm 12,1). »

    St Bernard de Clairvaux, 3ème Sermon pour la Purification (2,3-5 & 3,1,3).
    Source : Famille cistercienne.

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    Fresque de Fra Angelico (1440)

  • Dimanche 2 février 2014

    Purification de la T. Sainte Vierge
    (Présentation du Seigneur au Temple)

    L’Église célèbre le 2 février la Présentation du Seigneur au Temple, qui clôture les solennités de l’Incarnation.
    La tradition juive voulait en effet que le premier garçon né dans une famille soit présenté au Temple de Jérusalem, quarante jours après sa naissance, et consacré à Dieu (Lc 2, 22-23).
    Cette fête, également appelée fête de la Purification, est plus connue sous le nom populaire de Chandeleur. Ce nom, qui vient du latin candela - chandelle, a pour origine la procession par laquelle débute la célébration.
    Pour Yves de Chartres, la cire des cierges signifie et représente la chair virginale de Jésus qui n'a point altéré, ni par sa conception ni par sa naissance, l'intégrité de Marie ; la flamme des cierges symbolise le Christ, lumière qui est venue illuminer nos ténèbres.
    Durand de Mende dit que « nous portons des cierges allumés en procession pour faire écho à la parole de Siméon qui salue en Jésus la lumière du monde, pour signifier l'humanité et la divinité du Christ, pour proclamer la pureté inaltérable de Marie, pour imiter les vierges sages qui accompagnent le céleste époux jusqu'au temple de la gloire. »
    Par ce geste, nous nous souvenons donc que c’est par ce titre : « Lumière pour éclairer les nations païennes » (Lc 2,32), que Siméon accueille Jésus lors de la Présentation au Temple par Marie et Joseph.
    Les Orthodoxes nomment cette fête la « Sainte Rencontre ».

    Introït de la Messe de ce jour

    Ant. ad Introitum. Ps. 47, 10-11.
    Suscépimus, Deus, misericórdiam tuam in médio templi tui : secúndum nomen tuum, Deus, ita et laus tua in fines terræ : iustítia plena est déxtera tua.
    Nous avons reçu, ô Dieu, votre miséricorde au milieu de votre temple : comme votre nom, ô Dieu, ainsi votre louange s’étend jusqu’aux extrémités de la terre : votre droite est pleine de justice.

    Ps. ibid., 2.
    Magnus Dóminus, et laudábilis nimis : in civitáte Dei nostri, in monte sancto eius.
    Le Seigneur est grand et digne de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne.
     
  • Message de Mgr le duc d'Anjou aux Français

    Le 25 janvier 2014, dans le cadre de la commémoration de la mort du roi Louis XVI, une messe de Requiem a été célébrée par le Père Augustin Pic, o. p., en la Chapelle Expiatoire à Paris.

    Mgr le duc d'Anjou a, alors, délivré le message qui suit aux Français.

    " Mon Père*,

    Monsieur l'Administrateur**,

    Chers amis,

    Quel plaisir de vous retrouver après cette cérémonie à la mémoire du roi Louis XVI qui nous a réunis, si nombreux, dans l'émotion et le souvenir.

    Je commencerai par vous souhaiter une bonne et heureuse année, pour vous, les vôtres, vos familles, vos enfants. Mais ces vœux, je les adresse aussi plus largement à la France toute entière et aux Français. Je pense, notamment, à tous ceux qui se trouvent confrontés à des situations douloureuses de tout ordre. Beaucoup de nos contemporains souffrent, doutent, parfois sont désenchantés.

    Depuis des années, dans mes interventions publiques, j'ai rappelé qu'il ne s'agit pas pour nous d'être des nostalgiques, mais d'être des artisans de l'avenir.

    Les exemples des grandes figures de la royauté vont dans ce sens. C'est à cela que sert la mémoire.

    Louis XVI que nous venons d'honorer à travers cette belle cérémonie nous y convie. Mais, en 2014, un autre roi nous y aidera aussi : Louis IX, saint Louis, dont nous commémorons le 800e anniversaire de la naissance, survenue en 1214, la même année que la bataille de Bouvines.

    Saint Louis, par l'exemple de son œuvre et de sa vie, laisse une fondation solide sur laquelle il est toujours possible de construire. Son œuvre a été celle d'un roi qui a permis à la Couronne de retrouver sa souveraineté face aux grands féodaux ; celle d'un roi qui a été habité par les valeurs chrétiennes pour réformer la justice et les institutions. Il a montré ainsi que l'éthique était au cœur de l'action publique. Voilà des principes encore bien actuels. Si actuels que, s'ils ne sont pas rappelés d'abord, puis remis au centre de l'action, notre société continuera à être instable et fragile.

    Mais aujourd'hui, que représentons-nous ? Que souhaitons-nous ? A quoi sert de s'inscrire dans une tradition millénaire ?

    Cela n'a vraiment de sens que si nous voulons apporter quelque chose à la société. Or, la société contemporaine est en pleine mutation. Je pense qu'elle a besoin de ce que la tradition représente et peut encore lui apporter.

    Souvent, on me demande si je suis prêt à reprendre la place que la tradition donne à l'aîné des Bourbons. Je réponds toujours à cela, comme mon père l'a fait avant moi, que notre position est d'une nature différente. Nos droits sont incontestables et viennent du fond des âges et ils reposent sur cette union entre une dynastie et un peuple. Nous assumons ces droits, étant disponibles.

    Cette union a permis au royaume de France de se constituer peu à peu, du petit domaine entourant Paris, jusqu'aux frontières actuelles que Louis XVI s'évertuait à ouvrir au monde avec La Pérouse et les combats menés en Amérique contre l'Angleterre.

    Tel est le miracle capétien, celui de la France aussi.

    La France a progressé dans le cadre de la royauté dont les institutions reposaient sur la défense des faibles et sur les valeurs héritées du message chrétien dont la première est le Bien commun. Saint Louis en a été le modèle que ses descendants ont suivi.

    Le successeur légitime des rois de France doit conserver intact cet héritage, précieux trésor pour l'avenir. Ces valeurs ont fait leur preuve puisqu'elles ont permis à notre pays d'être gouverné et de progresser pendant huit siècles. Ce sont elles qui ont animé génération après génération les meilleurs de nos enfants. Cette permanence montre combien elles sont justes. Ce Bien commun passe par l'unité nécessaire contre toutes les féodalités et les individualités qui veulent toujours s'imposer et imposer leurs lois. Ce Bien commun est aussi inspiré par le souci de la justice et du progrès social reposant sur la réalité et non l'idéalisme.

    Devant les interrogations de notre génération actuelle face aux erreurs passées, nous croyons bien que nous aspirons à un renouveau. Le pape François agit dans le même esprit en dénonçant avec vigueur les dérives de toutes sortes, notamment éthiques, qui désagrègent notre société.

    Dans cette quête de renouveau et de sens, les jeunes se mobilisant. Ils retrouvent, faisant preuve d'une étonnante clairvoyance, le vrai, le juste et le beau. Ils l'expriment à leur manière et notamment à l'aide de tous les nouveaux modes de communication. J'y vois un message d'avenir. La ténacité de ceux qui ne furent d'abord que des sentinelles, des veilleurs, est assez puissante pour, peu à peu, amener des changements législatifs majeurs, comme l'Espagne nous en montre actuellement l'exemple. Nous savons que nous pouvons compter sur la puissance de la tradition et de ses réussites.

    La force de la royauté a toujours été de savoir s'adapter aux évolutions tant que celles-ci avaient pour finalité le bien de l'homme créé à l'image de Dieu. Cette vérité de saint Louis, qui fut encore celles des grandes réformes du XVIIIe siècle initiées par les rois Louis XV et Louis XVI et que la Révolution est venue détourner, demeure actuelle. Saurons-nous l'entendre et la mettre en œuvre ?

    Ce message est celui du présent et de l'avenir. Fidèle à la tradition royale française, je le porte, me sachant soutenu par l'exemple de mes ancêtres et par l'espoir qui vous anime.

    Merci.

    Louis, duc d'Anjou "

    * Père Augustin Pic, o.p.

    ** de la Chapelle Expiatoire

    Union des Cercles Légitimistes de France

    Sites Internet : uclf - viveleroy

  • Bénédiction des agneaux

    Selon la tradition en la fête de Sainte Agnès, le Pape a béni ce matin à Ste Marthe les agneaux dont la laine servira à tisser les palliums, que les nouveaux Archevêques métropolitains recevront le 29 juin prochain, en la solennité des Apôtres Pierre et Paul. Le pallium est un ornement porté par dessus la chasuble, qui symbolise l'union privilégiée d'un pasteur, à la tête d'une région ecclésiastique, avec l’Évêque de Rome. Symbole de Sainte Agnès martyrisée vers 305, ces agneaux sont élevés par les religieuses de San Lorenzo in Panisperna et offerts au Pape par les chanoines du Latran.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 21.1.14).

  • Te Deum

    Moines bénédictins de Solesmes

  • Méditation : les saints Innocents

    Les plus anciens témoins de la fête des saints Innocents en Occident sont les sermons de St Pierre Chrysologue (+ avant 451) et St Césaire d’Arles (+ 543) :

    « Où mène la jalousie ?… Le crime commis aujourd’hui nous le montre : la peur d’un rival pour son royaume terrestre remplit Hérode d’angoisse ; il complote de supprimer « le Roi qui vient de naître » (Mt 2, 2), le Roi éternel ; il combat son Créateur et met à mort des innocents… Ces enfants, quelle faute avaient-ils commise ? Leurs langues étaient muettes, leurs yeux n’avaient rien vu, leurs oreilles rien entendu, leurs mains n’avaient rien fait. Ils ont reçu la mort, eux qui ne connaissaient pas la vie…

    Pourquoi le Christ qui lit l’avenir et connaît les secrets des cœurs, qui juge les pensées et scrute les intentions (Ps 138), pourquoi a-t-il abandonné ceux qu’il savait devoir être poursuivis à cause de lui et mis à mort en son nom ? Le roi du ciel qui venait de naître, pourquoi a-t-il négligé ces compagnons de son innocence, méprisé cette armée de son âge, oublié les sentinelles en poste autour de son berceau, si bien que lorsque l’ennemi a voulu atteindre le seul roi, il a ravagé toute la cohorte ?

    Mes frères, le Christ n’a pas abandonné ses soldats, mais il les a comblés d’honneur en leur donnant de triompher avant de vivre, et de remporter la victoire sans avoir à combattre… Il a voulu qu’ils possèdent le ciel de préférence à la terre…, il les a envoyés devant lui comme des hérauts. Il ne les a pas abandonnés : il a sauvé son avant-garde, il ne l’a pas oubliée…

    Bienheureux ceux qui sont nés pour le martyre et non pour le monde ! Bienheureux ceux qui ont échangé les travaux pour le repos, les douleurs pour le soulagement, les souffrances pour la joie ! Ils vivent, oui, ils vivent de la vraie vie, ceux qui ont subi la mort pour le Christ. Heureuses les mères qui ont porté de tels enfants et les ont nourris de leur lait, heureuses les larmes qu’elles ont répandues pour eux et qui leur ont valu la grâce du baptême. Car les mères comme les enfants ont été baptisées par un don unique, elles dans leurs larmes, eux dans leur sang. Les mères ont souffert le martyre de leurs enfants : l’épée qui transperçait les corps des petits atteignait le cœur des mères ; et si elles furent associées à leur passion, il est juste qu’elles partagent aussi leur récompense.

    Que celui qui écoute le comprenne bien : le martyre ne dépend pas du mérite, il est donné par la grâce. Dans ces petits enfants, où donc était la volonté, où donc la décision, alors qu’en eux la nature humaine était, pour ainsi dire, prisonnière ? Le martyre est un don de Dieu, il ne doit rien à nos efforts. Livrer son corps, mépriser sa chair, supporter les tortures, s’emparer de la gloire par les souffrances, de la vie par la mort, cela n’appartient pas à la force humaine, c’est une grâce de Dieu.

    Que celui qui a daigné reposer dans notre étable veuille nous conduire nous aussi aux pâturages du ciel. »

    Saint Pierre Chrysologue, Sermon 152 (PL 52, 604), Trad. En Calcat et Bouchet, & Lectionnaire monastique pour le 28 décembre, Solesmes-Cerf, 1993.

    Sts-Innocents-Giotto-a.jpg

    Le Massacre des Innocents, Giotto  (1304-1306)
    (Fresque, Chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie)

  • Vendredi 27 décembre 2013

    St Jean, apôtre et évangéliste

    Calendrier liturgique


    Introït de la Messe de ce jour (Commun des Docteurs)

    Cantori Gregoriani - Fulvio Rampi

    Ant. ad Introitum. Eccli. 15, 5.
    In médio Ecclésiæ apéruit os eius : et implévit eum Dóminus spíritu sapiéntiæ et intelléctus : stolam glóriæ índuit eum.
    Dans l’Église, le Seigneur l’a chargé d’enseigner. Il l’a pénétré de l’esprit de sagesse et d’intelligence. Il l’a revêtu d’un vêtement de gloire.

    Ps. 91, 2.
    Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime.
    Qu’il est bon de proclamer sa foi dans le Seigneur et de chanter ton nom Dieu Très Haut.
  • Féries Majeures : O Emmánuel

    O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum : veni ad salvandum nos, Domine, Deus noster

    O Emmanuel, notre roi et législateur, que tous les peuples attendent comme leur Sauveur, venez nous sauver, Seigneur notre Dieu !

  • Roráte cæli désuper

    R. Roráte caeli désuper, et nubes pluant iustum.
    R. Cieux, répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le Juste.

    1. Ne irascáris, Dómine, ne ultra memíneris iniquitátis:
    1. Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne garde plus souvenir de l’injustice.
    ecce cívitas Sancti tui facta est desérta:
    Voici, la cité sainte est devenue déserte,
    Sion desérta facta est : Ierúsalem desoláta est:
    Sion a été désertée, Jérusalem est en désolation,
    domus sanctificatiónis tuae et glóriae tuae, ubi laudáverunt te patres nostri
    la maison de ta sanctification et de ta gloire, où nos pères avaient dit tes louanges.

    2. Peccávimus, et facti sumus tamquam immúndus omnes nos,
    2. Nous avons péché et sommes devenus impurs.
    et cecídimus quasi fólium univérsi
    Nous sommes tombés comme des feuilles mortes
    et iniquitátes nostrae quasi ventus abstúlerunt nos :
    et nos iniquités nous ont balayés comme le vent.
    abscondísti fáciem tuam a nobis, et allilísti nos in manu iniquitátis nostrae.
    Tu as détourné de nous ta face, et nous as brisés sous le poids de nos fautes.

    3. Vide Dómine, afflictiónem pópuli tui
    3. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple,
    et mitte quem missúrus es :
    et envoie celui que tu dois envoyer :
    emítte agnum dominatórem terrae, de petra desérti, ad montem fíliae Sion :
    envoie l’Agneau, le maître de la terre, de Pétra dans le désert jusqu’à la montagne de ta fille Sion,
    ut áuferat ipse jugum captivitátis nostrae
    afin qu’il ôte le joug de notre captivité.

    4. Consolámini, consolámini, pópulevmeus, cito véniet salus tua.
    4. Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple : vite viendra ton salut,
    Quare mærore consúmeris, quare innovávit te dolor ?
    Pourquoi es-tu consumé dans l’affliction, pourquoi la douleur se renouvelle-t-elle en toi ?
    Salvábo te, noli timore; Ego enim sum Dóminus Deus tuus,
    Je te sauverai, n’aie pas peur, moi, je suis le Seigneur Dieu,
    Sanctus Israël Redémptor tuus.
    Le Saint d’Israël, ton Rédempteur.
  • Féries Majeures : O Rex Géntium

    O Rex gentium, et desideratus earum, lapisque angularis, qui facis utraque unum : veni, et salva hominem, quem de limo formasti.

    O Roi des nations, objet de leur désir, clef de voûte qui unissez les peuples opposés, venez sauver l'homme que vous avez façonné d'argile.

  • Féries Majeures : O Oriens

    O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol iustitiæ : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis.

    O Orient, splendeur de la Lumière éternelle, Soleil de justice, venez, illuminez ceux qui sont assis dans les ténèbres et la nuit de la mort.
  • Féries Majeures : O Clavis David

    O Clavis David, et sceptrum domus Israel ; qui aperis, et nemo claudit ; claudis, et nemo aperit : veni, et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.

    O Clef de la cité de David, sceptre du royaume d'Israël, vous ouvrez, et personne alors ne peut fermer ; vous fermez, et personne ne peut ouvrir ; venez, faites sortir du cachot le prisonnier établi dans les ténèbres et la nuit de la mort.

  • Féries Majeures : O Radix Iesse

    O Radix Iesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, iam noli tardare.

    O Fils de la race (Racine) de Jessé, signe dresse devant les peuples, vous devant qui les souverains resteront silencieux, vous que les peuples appelleront au secours, délivrez-nous, venez, ne tardez plus !

  • Féries Majeures : O Adonái

    O Adonai, et Dux domus Israel, qui Moysi in igne flammæ rubi apparuisti, et ei in Sina legem dedisti : veni ad redimendum nos in bracchio extento.

    O Adonaï, guide du peuple d'Israël, qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, armez votre bras, et venez nous sauver.

  • Féries Majeures : O Sapiéntia

    O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodisti, attingens a fine usque ad finem, fortiter suaviter disponensque omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ.

    O Sagesse, sortie de la bouche du Très-Haut, qui enveloppez toutes choses d'un pôle à l'autre et les disposez avec force et douceur, venez nous enseignez le chemin de la prudence.