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foi - Page 9

  • Audience générale de ce mercredi 5 décembre 2012

    Benoît XVI : "L'obéissance de la foi n'est pas contrainte mais abandon"

    Saint Paul et son Epître aux Ephésiens ont inspiré la catéchèse de Benoît XVI, mercredi matin, pour l’audience générale qui s’est déroulée Salle Paul VI. Le Pape s’est surtout interrogé sur ce qu’est l’acte de la foi, et ensuite l’obéissance de la foi qui "n’est pas une contrainte, mais bien un abandon pour se laisser saisir par la Vérité de Dieu, une Vérité qui est Amour".

    Saint Paul reconnaît "l'action de Dieu dans l'histoire du salut, dont le sommet est constitué par l'incarnation, la mort et la résurrection de Jésus. Il admire que Dieu nous ait choisi en son Fils dès avant la création du monde pour être ses enfants adoptifs... La bienveillance divine, le dessein d'amour de Dieu comme l'appelle Paul, constitue le mystère de la volonté divine caché puis manifesté par le Christ et son œuvre. Cette initiative de Dieu, qui précède toute réponse humaine, est un don gratuit de l'amour dont il nous entoure et par lequel il nous transforme". Mais quel est la finalité d'un tel dessein, a demandé Benoît XVI ? "Dans le grand projet de la création et de l'histoire, le Christ se dresse au coeur du monde. Il en est l'axe et attire tout à lui pour...conduire le monde à la plénitude voulue par Dieu". Ce dessein divin "n'est pas resté dans le silence des cieux car il l'a révélé en entrant en relation avec l'homme, en se révélant lui même. Il n'a pas simplement communiqué un ensemble de vérités mais s'est totalement offert à nous en s'incarnant... Cette communion dans le Christ par l'action de l'Esprit, offerte par le Père à tous les hommes au moyen de la Révélation, ne se superpose pas à notre humanité mais est l'accomplissement de nos aspirations, de notre désir d'infini et de plénitude. Présente au plus profond de notre être, elle nous ouvre à un bonheur éternel et non fugace... La foi est ainsi la réponse de l'homme à la révélation divine, du Dieu qui révèle son dessein bienveillant envers une humanité...qui se laisse conquérir par la vérité qu'est Dieu, une vérité qui est l'amour... Ceci porte l'homme à un changement total de perception de la réalité, car il s'agit d'une...véritable conversion, d'un changement de mentalité. En se révélant dans le Christ, Dieu nous a fait connaître un projet qui nous attire à lui, qui soutient le sens de notre existence. Il est le rocher qui offre la stabilité". L'Avent, a conclu le Pape, "nous place devant le mystère lumineux de la venue dans le monde du Fils de Dieu, nous montre le dessein bienveillant par lequel Dieu veut nous attirer à lui afin de vivre ensemble en pleine communion, dans la joie et la paix... Il nous demande de devenir, nous aussi, des signes de son action dans le monde. Par notre foi, notre espérance et notre charité, Dieu veut sans cesse faire resplendir sa lumière dans la nuit".

    Message du Saint Père aux fidèles francophones :

    « Chers frères et sœurs, l’Apôtre Paul débute sa lettre aux Éphésiens par une prière de bénédiction adressée à Dieu, le Père de Jésus Christ. Il observe son action dans l’histoire du salut qui culmine dans l’incarnation, la mort et la résurrection de son Fils, Jésus. Paul contemple Dieu qui nous a choisis avant la création du monde pour être ses fils adoptifs, dans son Fils Unique, Jésus Christ. L’homme et la femme ne sont pas le fruit du hasard, mais du “dessein de bienveillance” de Dieu, du “mystère” de sa volonté. Le but du dessein divin est de réunir toute chose sous un seul chef, le Christ, qui seul conduit vers la plénitude voulue par son Père. Dieu révèle son amour en parlant aux hommes comme à des amis, en vivant parmi eux et en les introduisant dans sa communion. Celle-ci est l’œuvre de l’Esprit Saint et elle est offerte dans le Christ à tous les hommes. Elle est aussi l’accomplissement des désirs d’infini présents dans l’être humain. En ce sens, la foi est la réponse de l’homme à la Révélation de Dieu. C’est un acte par lequel on se laisse saisir par la Vérité : Dieu est Amour ! L’homme est appelé à "l’obéissance de la foi", à une véritable conversion. Chers amis, le temps de l’Avent nous met en face du "grand dessein de bienveillance" par lequel Dieu nous attire à lui pour nous faire vivre en pleine communion de joie et de paix avec lui. Par notre foi, notre espérance et notre charité, Dieu veut faire toujours resplendir sa lumière.

    Je salue avec joie les pèlerins francophones, particulièrement le groupe du “Jour du Seigneur” ! L’Avent nous invite à renouveler notre certitude que Dieu est toujours présent dans nos vies. N’ayez pas peur de vous laisser guider par sa Parole et par les Sacrements ! Dieu est le roc qui nous donne la stabilité nécessaire pour rester toujours debout. Bon pèlerinage à tous ! »

    Sources : Radio Vatican et Vatican Information Service (VIS Archive 01 - 5.12.12)

  • Méditation sur la foi

    « Il y a trois actes, mes frères, trois actes en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu se maintient : la prière, le jeûne, la miséricorde. La prière frappe à la porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit. Prière, miséricorde, jeûne, les trois ne font qu'un et se donnent mutuellement la vie.
    En effet, le jeûne est l'âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne. Que personne ne les divise : les trois ne peuvent se séparer. Celui qui en pratique seulement un ou deux, celui-là n'a rien. Donc, celui qui prie doit jeûner ; celui qui jeûne doit avoir pitié ; qu'il écoute l'homme qui demande, et qui en demandant souhaite être écouté ; il se fait entendre de Dieu, celui qui ne refuse pas d'entendre lorqu'on le supplie.
    Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l'homme qui a faim, s'il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim ; il doit faire miséricorde, celui qui espère obtenir miséricorde ; celui qui veut bénéficier de la bonté doit la pratiquer ; celui qui veut qu'on lui donne doit donner. C'est être un solliciteur insolent, que demander pour soi-même ce qu'on refuse à autrui. »

    Saint Pierre Chrysologue († 450), Homélie sur la prière, le jeûne et l'aumône, 43.

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  • 3 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit..." (Mt 8, 5-11)

    « ... Je vous prie d’examiner avec soin les paroles de cet homme, et de ne pas oublier qu’il était centenier, c’est-à-dire qu’il commandait cent hommes de guerre, pour juger de là quelle était sa foi. Car l’orgueil est grand dans les charges publiques, et il ne cède pas même à l’affliction. Aussi l’officier dont il est question dans saint Jean (Jn IV, 35), entraîne plutôt Jésus-Christ chez lui, qu’il ne l’invite à y descendre : "Seigneur", dit-il, "descendez avant que mon fils ne meure". Ce n’est pas là l’humble prière de notre centenier, et sa foi est même beaucoup plus grande que celle de ceux qui découvraient le toit d’une maison pour descendre le paralytique, et le présenter devant le Sauveur. Car il ne croit point que la présence extérieure de Jésus-Christ fût nécessaire, et il ne se met point en peine de lui présenter le malade. Il rejette toutes ces pensées comme trop disproportionnées à ce Médecin céleste. Mais se formant une idée du Fils de Dieu digne véritablement de sa grandeur, il ne lui demande autre chose, sinon qu’il dise une seule parole, et qu’il commande à la maladie de s’en aller.

    Il ne commence pas même par là ; mais il représente d’abord son affliction. Car son extrême humilité l’empêchait de croire que Jésus-Christ se rendît si tôt à sa prière, et qu’il s’offrît même de venir chez lui. C’est pourquoi, surpris de cette parole : "J’irai et je le guérirai", il s’écrie aussitôt : "Je n’en suis pas digne, Seigneur ; dites seulement une parole". L’affliction où il était ne lui ôte point la liberté de son jugement, et il montre une haute sagesse dans sa douleur. Il n’était point tellement préoccupé de sauver son serviteur malade, qu’il n’appréhendât en même temps de rien faire d’irrespectueux pour le Sauveur. Et quoique Jésus-Christ s’offrît de lui-même à aller chez lui sans qu’il l’y eût engagé, il ne laissait pas de craindre cette visite comme une grâce dont il était trop indigne, et comme un honneur qui l’accablait.

    ... Si vous me demandez pourquoi Jésus-Christ n’alla point chez lui, et ne l’honora pas de sa visite, je vous réponds qu’il l’honora d’une manière bien plus excellente. Premièrement en faisant voir sa foi et son humilité, qui parurent surtout en ce qu’il ne souhaita point que Jésus-Christ vînt en sa maison. Secondement en protestant devant tout le monde qu’il aurait place dans le royaume de Dieu... Car c’est pour ne s’être pas cru digne de recevoir Jésus-Christ chez lui, qu’il mérita d’être appelé au royaume du ciel, et d’avoir part aux biens ineffables dont Dieu a récompensé la foi d’Abraham. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie XXVI sur Saint Matthieu (3), in "Oeuvres complètes" Tome VII, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • Méditation & Prière

    « Elle est par sa pureté immaculée la Reine élue par Dieu lui-même, la Reine aimée des Anges qui des hauteurs des Cieux règne sur tout l'univers des âmes et des mondes. Par son titre de « Mère de Dieu », elle est la Reine des docteurs. Par sa force d'âme, elle est la Reine des martyrs. Par sa justice et son amour, elle est la Reine de tous les saints et de tous les prédestinés. Envahie dès le premier instant par les radieuses et vivifiantes clartés du Verbe, toute éveillée en sa foi ardente, son âme vierge aimante et pure entre en un regard infiniment plus profond et plus divin que celui des Chérubins et des Séraphins dans le mystère insondable du Christ dont elle sera la Mère vierge et sans tache. Elle est l'âme la plus aimante et la plus aimée du Père après Jésus - et par conséquent la plus magnifiquement comblée des faveurs divines. Auprès d'elle, tous les Anges et tous les Saints réunis sont comme s'ils n'étaient pas, car sa souveraine présence remplit le ciel et la terre. »

    Marthe Robin (1902-1981).
    Source : P. Raymond Peyret, "Prends ma vie Seigneur" : La longue Messe de Marthe Robin, Desclée De Brouwer, Paris, 1985.


    « Ô Marie ! Ô ma sainte et bonne Mère ! Donnez-moi, donnez à tous de comprendre la grande valeur du silence dans lequel on entend Dieu. Apprenez-moi à me taire pour écouter la Sagesse éternelle. Apprenez-moi à tirer du silence tout ce qu’il renferme de grand, de saint, de surnaturel, de divin ; aidez-moi à en faire une prière parfaite, une prière toute de foi, de confiance et d’amour. Une prière vibrante, agissante, féconde, capable de glorifier Dieu et de sauver les âmes. Ma vie vaudra ce que vaudra mon oraison. »

    Marthe Robin, le 12 janvier 1930.
    (Source)

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    La Vierge Marie, par le Maitre de Moulins
    Partie centrale d'un tryptique, sa dernière oeuvre connue
    visible en la Cathédrale Notre-Dame de Moulins

  • Audience générale de ce mercredi 21 novembre

    Benoît XVI nous parle du rapport entre foi et raison

    Le Saint-Père a consacré sa catéchèse de l'audience générale à la joie de croire et à l'enthousiasme de répandre la vérité de la foi en cette Année de la foi : "La foi nous porte à découvrir que la rencontre entre Dieu et les hommes valorise, perfectionne et élève tout ce qu'il y a de vrai, de bon et de beau en l'homme". La foi "est avoir connaissance du Dieu d'amour à travers son amour, qui permet de s'ouvrir au-delà des limites humaines, de l'individualisme et du subjectivisme qui désorientent les consciences... La tradition catholique a toujours réfuté le fidéisme, qui est la volonté de croire contre la raison... Mystérieux, Dieu n'est pas absurde... Si face au mystère la raison ne voit qu'obscurité ce n'est pas à cause de l'absence de lumière mais de son excès... Cela vaut lorsqu'on fixe le soleil...mais personne n'ira dire qu'il n'est pas lumineux. La foi permet de regarder le soleil de Dieu...qui s'est rapproché de l'homme en s'offrant à sa connaissance... En même temps, par sa grâce, Dieu éclaire la raison, en l'ouvrant à de nouveaux horizons infinis et incommensurables. C'est pourquoi la foi est un encouragement à toujours rechercher la vérité et la réalité".

    L'intelligence et la foi, a poursuivi Benoît XVI, "ne sont ni étrangères ni opposées face à la Révélation car, en touchant au mystère, elles sont ensemble des conditions à sa compréhension authentique... La foi catholique est donc est donc raisonnable. Elle apporte de la confiance à la raison humaine...et elle ne s'oppose pas à une raison droite... Face à une irrésistible recherche de vérité, seul un rapport harmonieux entre foi et raison conduit à Dieu et à accomplissement de soi... Le rapport juste entre science et foi dépend aussi du le lien fécond existant entre comprendre et croire. La recherche scientifique porte à la connaissance de vérités nouvelles sur l'homme et le cosmos. Le bien véritable de l'humanité, accessible dans la foi, ouvre l'horizon dans lequel la recherche doit se développer. On doit ainsi encourager tout ce qui favorise la vie, comme la lutte contre la maladie, ou la recherche tendant à révéler les secrets de la terre et de l'univers, dans la conscience de ce que l'homme est placé au sommet de la création non pour la saccager mais pour la conserver... De cette façon la foi n'est pas en conflit avec la science. Elles collaborent en offrant les critères de base dans la recherche du bien commun....en faisant renoncer à tout ce qui pourrait avoir des effets négatifs ou se retourner contre l'homme. Il est donc raisonnable de croire, car la science est en fait l'alliée de la foi dans la compréhension des desseins de Dieu. La foi permet au progrès scientifique d'agir pour le bien et la vérité de l'homme, demeuré fidèle à la volonté divine. C'est pourquoi il est décisif que l'homme s'ouvre à la foi et connaître Dieu, ainsi que de son projet de salut en Jésus-Christ. L'Evangile inaugure un nouvel humanisme, un authentique langage de l'humanité et de la réalité... Oui, il est raisonnable de croire car il en va de notre existence".

    Au terme de l’audience générale, Benoît XVI a senti le devoir de rappeler une fois encore que la haine et la violence ne sont pas la solution aux problèmes.

    Il "encourage donc les initiatives et les efforts de tous ceux qui sont occupés de chercher à obtenir une trêve et de promouvoir la négociation." C’est ainsi que le Pape "exhorte les Autorités des deux parties à prendre des décisions courageuses en faveur de la paix et de mettre fin à un conflit qui a des répercussions négatives dans toute la Région du Proche-Orient, qui est malmenée par trop de combats et qui a besoin de paix et de réconciliation."

    Le Pape a aussi déclaré prier pour toutes les victimes et ceux qui souffrent à cause de ce conflit.

    Après sa catéchèse, Benoît XVI a rappelé qu'en la fête de la Présentation de Marie on célèbre la Journée des religieuses cloîtrées : "Je tiens à exprimer ma proximité spirituelle et celle de toute l'Eglise à nos soeurs, appelées par le Seigneur à la vie contemplative. L'ensemble des fidèles doit garantir à leurs monastères appui spirituel et matériel. Nous devons tant à ces personnes qui se consacrent totalement à prier pour l'Eglise et pour le monde !".

    Message aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, la foi permet de connaître vraiment Dieu, et transforme toute la personne. Profondément touchés par la présence de l’Esprit de Jésus, nous réussissons à dépasser nos égoïsmes, pour nous ouvrir aux vraies valeurs de l’existence. Notre connaissance de Dieu dans la foi ne se fait pas sans notre raison. Dieu n’est pas absurde ! Il est « mystère » : c’est-à-dire surabondance de sens et de vérité, de lumière qui illumine la raison humaine. La foi et la raison ne s’opposent, ni se combattent. Elles sont les conditions requises pour comprendre le sens et le message de la Révélation divine. La recherche de l’intelligence de la foi est un acte intérieur à la foi. Le rapport harmonieux entre la foi et la raison est la juste voie qui conduit à l’Absolu et à la réalisation de l’être humain. En ce sens, la croix du Christ n’est pas un événement irrationnel, mais un fait salvifique qui se justifie par une nouvelle forme de rationalité basée sur la foi. L’homme est au centre de la création, non pas pour l’exploiter déraisonnablement, mais pour la protéger et la rendre habitable. Si la science permet à la foi la compréhension du dessein de Dieu sur l’univers, la foi, pour sa part, permet à la science d’œuvrer pour le bien et la vérité de l’homme. Sans Dieu, l’homme se perd. Croire est raisonnable ! Seul le Christ satisfait totalement les désirs de vérité et de bien qui sont inscrits dans tout homme. »

    Sources : Vatican Information Service (VIS Archive 01 - 21.11.12) et Radio Vatican.

  • 20 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Zachée (Lc 19, 1-10)

    1. « Jésus étant entré à Jéricho parcourait cette ville, et voici qu'un homme appelé Zachée etc.(Lc XIX, 1 et suiv.) » Nous venons d'entendre dans l'Evangile l'histoire de Zachée, dans laquelle nous admirons l'excellence de ses dispositions et la libéralité sans borne de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Zachée monte sur un arbre afin de suppléer à la petitesse de sa taille qui ne lui aurait pas permis d'apercevoir le Sauveur ; il désire contempler les traits de Celui qu'il aimait déjà dans son coeur ; il veut voir de ses yeux Celui qu'il n'avait vu que par la pensée. Il se tenait debout sur l'arbre, mais quelque chose lui disait déjà que Jésus-Christ s'offrirait comme victime sur l'arbre de la croix. Zachée vit le Seigneur qui passait, mais il fut encore mieux regardé par le Sauveur lui-même, qui ne craignit pas de lui offrir ce qu'il n'osait pas demander. La majesté divine l'aperçut et lui dit : « Zachée, descendez promptement, parce qu'il me faut demeurer aujourd'hui chez vous (Ibid. 5) ». Déjà en possession du coeur de Zachée, le Seigneur veut encore aller prendre possession de sa demeure. Il y vient, trouve Zachée préparant un festin spirituel, admire sa foi et se dispose à la proposer comme modèle à tous les assistants. Zachée reçut le Sauveur avec les démonstrations de la foi la plus vive ; le Sauveur, après être entré dans son coeur, entra dans sa maison.

    2. O bonheur du bienheureux Zachée ! Il possède maintenant, devenu son hôte, Celui dont la vue seule lui procurait naguère tant de joie. Mais admirons ce qu'il offre comme présent de bonne venue : « Voici », dit-il, « la moitié de mes biens, je la donne aux pauvres ; et si j'ai fait tort à quelqu'un, je lui rendrai quatre fois autant (Ibid. 8) ». Zachée offrit tout ce qu'il possédait. O dévouement admirable ! Il fit de son bien deux parts, l'une destinée aux oeuvres de miséricorde et l'autre aux réparations exigées par la justice. Il ne veut conserver aucune richesse injustement acquise, afin de s'assurer un jugement plus favorable au tribunal de Jésus-Christ, en obtenant le pardon de ses injustices et en méritant la gloire promise aux oeuvres de miséricorde. Ne nous étonnons donc pas que Jésus-Christ fasse son éloge, qu'il exalte sa foi et qu'il applaudisse à la libéralité. « En vérité, je vous le dis, aujourd'hui le salut est venu de Dieu dans cette maison, et celui-ci est véritablement le fils d'Abraham (Ibid. 9) ». Cette maison reçut par la foi le salut qu'autrefois elle avait perdu par la rapine.

    3. Zachée, louez et tressaillez, car c'est en montant sur le sycomore que vous avez mérité ce bienfait ; le sycomore est une espèce d'arbre très peu connu en Afrique ; le fruit qu'il produit ressemble assez à la figue sauvage. Pourquoi donc Zachée a-t-il vu Jésus-Christ ? Parce qu'il n'a pas eu peur des opprobres de la croix : un Dieu suspendu à la croix, un Dieu crucifié, c'est une folie aux yeux des hommes ; mais pour Zachée, c'est un objet d'admiration, car : « Ce qui nous paraît une folie en Dieu, est en réalité pour les hommes le comble de la sagesse (I Co I, 25) ». Zachée devint enfant d'Abraham par la foi, et non par la race ; par son mérite et non par la naissance ; par sa piété et non par le sang. Il éprouva d'abord un violent désir de voir le Seigneur, et il le vit comme il l'avait désiré. C'est ainsi qu'« Abraham votre père a désiré voir mon jour, il l'a vu et s'est senti comblé de joies (Jn VIII, 56) ». Zachée a reçu le Seigneur comme Abraham l'avait reçu ; mais Abraham le reçut avec les anges, tandis que Zachée le reçut avec les Apôtres ; alors le Seigneur se dirigeait vers Sodome ; aujourd'hui il parcourait la Judée. La bénédiction divine donna un fils à Abraham, tandis que par cette même bénédiction Zachée fut mis au nombre des enfants d'Abraham. Abraham offrit son fils au Seigneur, Zachée lui offrit ses biens ; celui-là donna son héritier, celui-ci donna son héritage ; celui-là immola le gage qu'il avait de la postérité qui lui avait été promise , celui-ci offrit la substance de son patrimoine. Zachée voulut d'abord partager son patrimoine avec Jésus-Christ, et c'est alors qu'il fut proclamé enfant d'Abraham. Si donc Zachée est digne d'éloge parce qu'il partagea son patrimoine avec Jésus-Christ avant d'avoir reçu sa récompense, que dut-il éprouver lorsqu'il se vit justifié et racheté par le sang de Jésus-Christ ?

    4. Après avoir entendu mes paroles, il ne vous reste plus qu'à imiter ce beau modèle, si vous voulez appartenir à votre Père ; faites ce qu'a fait Zachée, et vous mériterez ce qu'il a mérité lui-même. La ressemblance des devoirs produit la ressemblance des mérites ; la filiation véritable exclut la différence des actes ; on ne saurait porter le même nom quand les oeuvres sont directement contraires. Comment vous attribuer un nom que n'autorisent ni vos oeuvres ni votre nature ? Comment vous flatter du nom de fils, quand vous ne prouvez cette filiation ni par votre foi, ni par votre origine, ni par votre famille ? Dans sa libéralité, Dieu vous a donné le pouvoir de devenir son fils, parce que vous pouvez le vouloir ; Zachée a pu le devenir par la grâce de Dieu, parce que sa volonté s'est conformée à celle de Dieu. Donnons de nos biens à ceux qui ne possèdent rien, et que personne ne s'excuse en disant : « Je n'ai ni or ni argent » (Act. III, 6). Rejetez ces vains prétextes ; une légère aumône recevra une magnifique récompense ; en donnant un peu de pain à celui qui a faim, un peu d'eau à celui qui a soif, pourvu que vous le fassiez au nom du Seigneur, vous aurez droit à la même récompense que Zachée. »

    Saint Augustin, 46e Sermon - Sur Zachée (Sixième Série, Sermons Inédits : Premier Supplément, Troisième Section, Sermons sur les Saints), suite du Tome XI des Oeuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 19 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'aveugle de Jéricho
    "Jésus, fils de David, aie pitié de moi !" (Lc 18, 35-43)

    « Regardons ces aveugles de Jéricho dans l'Evangile de Matthieu : ils valent mieux que beaucoup de ceux qui voient clair. Ils n'avaient personne pour les guider, ils ne pouvaient voir Jésus s'approcher ; et pourtant ils s'efforçaient d'arriver jusqu'à lui. Ils se mirent à crier à haute voix ; on cherchait à les faire taire : ils criaient plus fort. Ainsi en est-il de l'âme énergique ; ceux qui veulent l'arrêter redoublent son élan. Le Christ permet qu'on cherche à les faire taire, pour que leur ferveur se montre mieux et pour t'apprendre qu'ils étaient bien dignes d'être guéris. C'est pourquoi ils ne leur demande pas s'ils ont la foi, comme il le faisait souvent :  leurs cris et leurs efforts pour s'approcher de lui suffisaient pour montrer leur foi. Apprends par là, mon cher ami, que, malgré notre bassesse et notre misère, si nous allons à Dieu de tout coeur, nous pourrons obtenir par nous-mêmes ce que nous demandons. En tous cas, regarde ces deux aveugles ; ils n'avaient qu'un disciple pour les protéger, beaucoup leur imposaient silence ; et pourtant ils ont réussi à triompher des empêchements et à parvenir jusqu'à Jésus. L'évangéliste ne signale en eux aucune qualité exceptionnelle de vie : leur ferveur a tout remplacé. »

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Commentaires sur l'Evangile selon Saint Matthieu, Homélie LXVI, 1 (Trad. Maurice Véricel, L’Evangile commenté par les Pères, Editions Ouvrières, Paris, 1961)

    Autre traduction :

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Commentaires sur l'Evangile selon Saint Matthieu, Homélie LXVI (1), in Oeuvres complètes (Tome VIII) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Abbaye Saint Benoît.

  • Audience générale de ce mercredi 14 novembre

    "La foi est souvent contestée, refusée, mise à l'épreuve"

    Au cours de l'audience générale tenue Salle Paul VI, le Saint-Père a consacré sa catéchèse au trois voies de la connaissance de Dieu : Tout d'abord, a dit Benoît XVI, « Dieu a toujours l'initiative sur l'homme. C'est lui qui nous éclaire le chemin dans sa direction, nous oriente et précède nos initiatives, dans le respect de notre liberté... Il ne cesse de nous chercher, fidèle à l'homme qu'il a créé, rédempteur qui lui demeure proche par amour. Cette certitude doit nous accompagner chaque jour... Notre époque, nous le voyons bien, est difficile pour la foi, souvent peu ou mal comprise, contesté et même refusée... Il y avait autrefois en occident une société considérée comme chrétienne, imprégnée de la foi, où la référence et l'adhésion à Dieu étaient naturelles pour la majorité. L'incroyant devait lui se justifier. La situation est changée et c'est le croyant qui, de plus en plus, doit être prêt à justifier sa foi... Ainsi s'est manifesté un phénomène particulièrement dangereux pour la foi. Il s'agit d'une forme d'athéisme pratique dans lequel ne sont contestés ni la vérité de la foi ou les rites, mais qui les considère simplement comme sans importance pour l'existence quotidienne, inutiles et détachés de la vie. Ainsi en vient-on à croire en Dieu de manière superficielle ou à vivre comme s'il n'existait pas... Une attitude finalement encore plus destructive car pétrie d'indifférence envers la foi, envers la question de Dieu. »

    « En réalité, séparé de Dieu, l'homme est réduit à sa seule dimension horizontale, ce qui est la cause fondamentale des totalitarismes aux tragiques conséquences du siècle dernier, comme de la crise des valeurs que nous connaissons. En écartant la référence à Dieu, c'est l'horizon éthique même qui est occulté... Face à cela, fidèle au mandat du Christ, l'Eglise ne cesse d'affirmer la vérité sur l'homme et son destin... Quelles sont donc les réponses que la foi propose avec respect à l'athéisme, au scepticisme, à l'indifférence pour la verticalité, afin que l'homme contemporain puisse réfléchir à l'existence de Dieu et trouver le chemin qui y conduit ? Voici certaines des voies qui découlent de la simple réflexion comme de la force de la foi... Il faut aider l'homme d'aujourd'hui à retrouver la contemplation de la création, sa beauté. Le monde n'est pas une masse informe, et plus nous le connaissons mieux nous percevons ses mécanismes merveilleux, et derrière eux un dessein, une intelligence créatrice. Einstein disait que les lois de la nature révèlent une raison tellement supérieure que la somme des raisonnements humains apparaît insignifiante. »

    Pour illustrer une deuxième voie, le Saint-Père a cité le Catéchisme : Avec son ouverture à la vérité et à la beauté, avec son sens du bien moral, avec sa liberté et sa conscience, son aspiration à l'infini et au bonheur, l'homme s'interroge sur l'existence de Dieu.

    Et pour la troisième il a affirmé que « par la foi le croyant est uni à Dieu, ouvert à sa grâce et à la force de sa charité... Il ne craint pas de montrer sa foi, il est ouvert au dialogue et exprime son amitié profonde pour tout homme, ouvert qu'il est à l'espérance comme au besoin de se racheter, d'atteindre la lumière à venir. La foi est rencontre avec Dieu, qui œuvre et parle dans l'histoire... Un chrétien, une communauté fidèle au projet de Dieu...constitue une voie privilégiée pour qui est indifférent ou qui doute de son existence et de son action... Beaucoup ont aujourd'hui une conception étroite de la foi chrétienne qu'ils voient comme un banal système de croyances et de valeurs, et non pas comme la vérité d'un Dieu qui s'est révélé dans l'histoire et désire communier avec l'homme... En vérité, avant d'être une doctrine le christianisme est une rencontre entre l'homme et Dieu en Jésus-Christ. Avant d'être une morale ou une éthique, c'est l'évènement de l'amour et de l'accueil pour Jésus. »

    Message aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, le siècle des Lumières considérait que Dieu était une simple projection de l’âme humaine, une illusion donc ; et l’homme était perçu comme l’unique mesure du réel. Depuis ce temps et surtout de nos jours, la foi est souvent contestée, refusée et mise à l’épreuve. Il faut comme l’isoler du quotidien. Si Dieu perd sa place centrale, l’homme, lui-aussi, perd sa juste place dans la création et dans ses relations. C’est pourquoi l’Église ne cesse d’affirmer inlassablement la vérité sur l’homme et sur son destin. Avec elle, nous sommes appelés à répondre avec courage à l’athéisme, au scepticisme et à l’indifférence en nous appuyant sur trois réalités : le monde, l’homme et la foi. Le monde est habité par une intelligence créatrice : Dieu, qui peut être connu par la contemplation du créé dont la beauté est comme une hymne de louange. L’homme porte en lui-même une soif de l’infini qui le pousse à chercher quelqu’un : Dieu, qui seul peut combler son vide. La vie de foi conduit pour sa part à la connaissance de Dieu. La foi chrétienne ne peut pas être réduite à un simple système de croyances et de valeurs. Le Christianisme est avant tout l’événement de l’amour : l’accueil de Jésus, vrai homme et vrai Dieu. C’est pourquoi le chrétien et les communautés chrétiennes doivent avant tout regarder le Christ et le faire connaître, lui qui est le vrai chemin qui conduit à Dieu. »

    Sources : Vatican Information Service et Radio Vatican.
    Vidéo sur le site internet du Vatican.

  • 12 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Augmente en nous la foi !" (Lc 11, 15-26)

    Prier pour que grandisse notre foi

    « La lecture du saint évangile fortifie notre prière et notre foi, et nous dispose à nous appuyer non sur nous-mêmes mais sur le Seigneur. Y a-t-il un moyen plus efficace de nous encourager à la prière que la parabole du juge inique qui nous a été racontée par le Seigneur ? Le juge inique, évidemment, ne craignait pas Dieu ni ne respectait les hommes. Il n'éprouvait aucune bienveillance pour la veuve qui recourait à lui et cependant, vaincu par l'ennui, il finit par l'écouter. Si donc il exauça cette femme qui l'importunait par ses prières, comment ne serions-nous pas exaucés par celui qui nous encourage à lui présenter nos prières ? C'est pourquoi le Seigneur nous a proposé cette comparaison tirée des contraires pour nous faire comprendre qu'il faut toujours prier sans se décourager (Lc 18,1). Puis il a ajouté : Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ! (Lc 18,8).

    Si la foi disparaît, la prière s'éteint. Qui pourrait, en effet, prier pour demander ce qu'il ne croit pas ? Voici donc ce que l'Apôtre dit en exhortant à prier : Tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés. Puis, pour montrer que la foi est la source de la prière et que le ruisseau ne peut couler si la source est à sec, il ajoute : Or, comment invoquer le Seigneur sans avoir d'abord cru en lui (Rm 10,13-14) ? Croyons donc pour pouvoir prier et prions pour que la foi, qui est au principe de notre prière, ne nous fasse pas défaut. La foi répand la prière, et la prière, en se répandant, obtient à son tour l'affermissement de la foi.

    D'ailleurs, pour que la foi ne faiblisse pas dans les tentations, le Seigneur a dit: Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation (Mt 26,41). Telles sont ses paroles: Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation. Qu'est-ce qu'entrer en tentation ? Simplement, sortir de la foi. Car la tentation est d'autant plus forte que la foi est plus faible, et la tentation est d'autant plus faible que la foi est plus forte. Oui, vraiment, mes bien-aimés, c'est pour que la foi ne s'affaiblisse pas et ne se perde pas que le Seigneur a dit : Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation. Afin que vous le compreniez mieux, il a dit au même endroit dans l'évangile : Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne sombre pas (Lc 22,31-32). Et celui que guette le danger ne ferait pas sienne la prière de son protecteur ?

    Mais lorsque le Seigneur dit: Le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ?, il a en vue la foi parfaite, celle qu'on peut à peine trouver sur la terre. Voyez : l'église de Dieu est remplie. Qui y viendrait s'il n'avait aucune foi ? Mais si cette foi était parfaite, qui ne transporterait pas les montagnes ? Regardez les Apôtres eux-mêmes : s'ils n'avaient pas eu une grande foi, ils n'auraient pas renoncé à tout ce qu'ils avaient, ils n'auraient pas foulé aux pieds les espoirs terrestres pour suivre le Christ. Et pourtant, leur foi n'était pas parfaite, car ils n'auraient pas dit au Seigneur: Augmente en nous la foi (Lc 17,5). »

    Saint Augustin († 430), Sermon 115, 1 ; PL 38, 655.

    Source : Clerus.org.

  • Angélus de ce dimanche 11 novembre

    Benoît XVI : "personne n'est pauvre au point de n'avoir rien à donner"

    Le Pape a récité la prière de l'Angélus ce dimanche depuis la fenêtre de ses appartements. Devant la foule massée sous des parapluies, Benoît XVI est revenu sur les deux figures de veuves qui sont au cœur des lectures dominicales, la première tirée du Livre des Rois, et l'autre de l'Évangile de Saint Marc. La première veuve rencontre le prophète Élie qui lui demande de l'eau et du pain, la seconde est celle qui donne toute sa fortune dans le tronc du temple de Jérusalem. « Ces deux figures sont un enseignement précieux pour la foi » a souligné Benoît XVI, car elles sont le signe de la confiance mise en Dieu. Les veuves, comme les enfants sont des figures importantes dans la Bible, a poursuivi le Pape, car si elles sont vulnérables sur terre, Dieu prend soin d'elles, Il est leur époux, leur père. « Personne n'est pauvre au point de n'avoir rien à donner » à encore expliqué le Pape dans sa méditation. Ces deux figures de veuves sont ainsi des exemples du lien inséparable entre la foi et la charité.

    Message adressé aux pèlerins francophones :

    « Chers pèlerins francophones, Jésus nous invite à poser comme lui un regard bon et juste sur les personnes et sur les événements. Souvent, nous nous laissons impressionner et conditionner par les apparences et les slogans qui dénaturent les choses. Cherchons à voir, au-delà de ce qui paraît, l’étincelle de bonté qui y est déposée, et qui pourra éclairer notre jugement. Alors notre relation avec Dieu et avec les autres sera plus vraie, et nos choix seront plus libres. L’humilité nous apprend que nous ne valons que ce que nous sommes devant Dieu. Sur ce chemin que la Vierge Marie soit notre modèle ! Bon dimanche à tous ! »

    À l'issue de l'Angélus, Benoît XVI a salué en particulier les pèlerins polonais, à l'occasion de la fête de l'indépendance en Pologne qui rappelle la foi des Pères fondateurs du pays. Le Pape a adressé aussi ses prières en particulier pour les chrétiens d'Égypte, alors qu'a lieu ce dimanche la journée de solidarité avec les chrétiens persécutés.

    Source : Radio Vatican.

  • 4 novembre : Méditation

    « Il y a bien des gens qui, pour avoir l'extérieur bien composé et l'intérieur rempli de grands sentiments de Dieu, s'arrêtent à cela... ; ils se contentent des doux entretiens qu'ils ont avec Dieu dans l'oraison... Ne nous trompons pas : toute notre tâche consiste à passer aux actes. Et cela est tellement vrai que l'apôtre saint Jean nous déclare qu'il n'y a que nos oeuvres qui nous accompagnent dans l'autre vie (Ap 14,13). Faisons donc réflexion à cela ; d'autant plus qu'en ce siècle il y en a beaucoup qui semblent vertueux, et qui en effet le sont, qui néanmoins inclinent à une voie douce et molle plutôt qu'à une dévotion laborieuse et solide.
    L'Église est comparée à une grande moisson qui requiert des ouvriers, mais des ouvriers qui travaillent. Il n'y a rien de plus conforme à l'Evangile que d'amasser, d'un côté, des lumières et des forces pour son âme dans l'oraison, dans la lecture et dans la solitude, et d'aller ensuite faire part aux hommes de cette nourriture spirituelle. C'est faire comme notre Seigneur a fait, et, après lui, ses apôtres ; c'est joindre l'office de Marthe à celui de Marie ; c'est imiter la colombe, qui digère à moitié la pâture qu'elle a prise et puis met le reste par son bec dans celui de ses petits pour les nourrir. Voilà comme nous devons faire, voilà comme nous devons témoigner à Dieu par nos oeuvres comme nous l'aimons. Toute notre tâche consiste à passer aux actes. »

    Saint Vincent de Paul (1581-1660), Entretiens spirituels aux Missionnaires, Paris, Editions du Seuil, 1960, et Orval.

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  • 2 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La mort et les défunts

    « Forts des enseignements [de l'Ecriture], marchons sans trembler vers notre rédempteur Jésus, vers l'assemblée des patriarches, partons vers notre père Abraham, lorsque le jour sera venu. Marchons sans trembler vers ce rassemblement de saints, cette assemblée de justes. Nous irons vers nos pères, ceux qui nous ont enseigné la foi ; même si les oeuvres nous manquent, que la foi nous aide, défendons notre héritage ! Nous irons aux lieux où Abraham ouvre son sein aux pauvres comme à Lazare (Lc 16,19 sq) ; là reposent ceux qui ont supporté le rude poids de la vie de ce monde. Maintenant, Père, encore et encore étends tes mains pour accueillir ces pauvres, ouvre tes bras, élargis ton sein pour en accueillir davantage, car très nombreux sont ceux qui ont cru en Dieu...
    Nous irons au paradis de joie où Adam, jadis tombé dans une embuscade de brigands, ne pense plus à pleurer ses blessures, où le brigand lui-même jouit de sa part du Royaume céleste (cf Lc 10,30 ; 23,43). Là où aucun nuage, aucun orage, aucun éclair, aucune tempête de vent, ni ténèbres, ni crépuscule, ni été, ni hiver ne marqueront l'instabilité des temps. Ni froid, ni grêle, ni pluie. Notre pauvre petit soleil, la lune, les étoiles, ne serviront plus à rien ; seule la clarté de Dieu resplendira, car Dieu sera la lumière de tous, cette lumière véritable qui illumine tout homme resplendira pour tous (Ap 21,5 ; Jn 1,9). Nous irons là où le Seigneur Jésus a préparé des demeures pour ses petits serviteurs, pour que là où il est, nous soyons aussi (Jn 14,2-3)...
    "Père, ceux que tu m'as donné, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire" (Jn 17,24)... Nous te suivons, Seigneur Jésus ; mais pour cela, appelle-nous, car sans toi personne ne monte. Tu es la voie, la vérité, la vie (Jn 14,6), la possibilité, la foi, la récompense. Reçois-nous, raffermis-nous, donne-nous la vie ! »

    Saint Ambroise (v.340-397), Sur le bien de la mort (Trad. Pierre Cras, "Cyprien, Ambroise - Le Chrétien devant la mort", Coll. Les Pères dans la Foi, DDB, Paris, 1980 rev.).

  • 1er novembre : Méditation

    « La solennité de ce jour nous apprend ce que c'est qu'être un saint

    Notre lâcheté, ingénieuse à se faire illusion, voudrait nous persuader qu'il est, pour aller au ciel, une voie commode, où l'on peut ne point se gêner et vivre à son aise, fuir la croix et se satisfaire en tout ce qui n'est pas évidemment péché mortel, suivre la volonté propre et ses caprices, l'amour-propre et sa vanité ; mais, en ce jour, interrogeons les saints et demandons-leur s'il en est un seul qui se soit sauvé par cette voie. Ils nous répondront avec l'évangile qui se lit solennellement aujourd'hui, dans l'assemblée des fidèles, comme une protestation contre ce système de morale relâchée. Que nous dit cet évangile, si ce n'est que les bienheureux, ou les saints, ce sont les humbles, pauvres et détachés de tout ; ce sont les coeurs doux, qui souffrent tout de tout le monde, sans rien faire souffrir à personne, rendent le bien pour le mal, la louange pour le blâme, l'amour pour la haine ; ce sont les éprouvés, qui coulent leurs jours dans l'affliction et les larmes, loin des joies du monde ; ce sont les zélés pour leur propre perfection, qui ont faim et soif d'une justice toujours plus grande ; ce sont les miséricordieux, qui compatissent à toutes les peines de leurs frères et prennent en pitié leurs défauts avec toutes les misères humaines ; ce sont les coeurs purs, qui ont horreur des moindres taches ; ce sont les pacifiques, qui ne laissent point les passions troubler la paix de leur âme et vivent en paix avec tout le monde ; ce sont les persécutés, qui supportent sans trouble l'insulte et la calomnie. Voilà les saints au jugement de Jésus-Christ et de l'Evangile. Trouvons-nous place en ce portrait pour la lâcheté, la tiédeur, la vie commode et sans gêne ?
    [...]
    Je dois donc me convertir, car je suis bien loin d'être un saint. Où est en moi l'humilité des saints, leur douceur, leur patience, leur vie de foi ? Miséricorde, Seigneur, Miséricorde ! La fête de ce jour me rappelle que je dois être un saint, et je veux le devenir. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint-Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année Tome III, Paris, Victor Lecoffre, 1886 (19e édition revue, corrigée, augmentée).

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    Frise de l'église St-Vincent-de-Paul à Paris (détail)
    réalisée par Hippolyte Flandrin (1809-1864) :
    Procession des Saints s'avançant vers le Sanctuaire

  • Audience générale de ce mercredi 31 octobre 2012

    Benoît XVI prie pour les victimes de l'ouragan aux Etats-Unis et nous parle de la foi

    Benoît XVI, en s'adressant aux pèlerins réunis sur la Place Saint-Pierre pour l'audience générale du mercredi, a demandé de prier "pour les victimes de l'ouragan Sandy" aux Etats-Unis, exprimant aussi sa "solidarité" avec toutes les personnes engagées dans la "reconstruction". "Conscient de la destruction provoquée par l'ouragan qui a récemment frappé la côte Est des Etats-Unis, j'offre mes prières pour les victimes et exprime ma solidarité avec tous ceux qui sont engagés dans le travail de reconstruction", a déclaré le Pape devant des milliers de personnes venues du monde entier.

    Cet ouragan a fait depuis qu'il sévit plus de 100 morts, et causé d'énormes dégâts aux infrastructures et aux cultures.

    Une catéchèse sur la Foi, à vivre dans l'Eglise

    Pour sa catéchèse, Benoît XVI a entamé un cycle de réflexions sur la foi, dans le cadre de l'Année de la Foi. "La foi naît dans l'Eglise, a déclaré le Pape, elle conduit vers elle, elle vit en elle". "Depuis les débuts, l'Eglise est le lieu de la foi, le lieu de la transmission de la foi, où "nous sommes immergés dans la communion avec nos frères et nos soeurs dans la foi, avec le Corps du Christ, extirpés de notre isolement".

    "L'Eglise est un peuple, comme nous enseigne le Concile, a ajouté le Pape, c'est un peuple catholique qui parle des langues nouvelles, universellement ouvert à l'accueil de tous, au-delà de toutes les frontières, en abattant toutes les barrières". "La foi est une vertu théologale, donnée par Dieu, mais transmise par l'Eglise tout au long de l'histoire". Le Pape insistait alors sur l'importance de la tradition, qui donne la garantie que ce en quoi nous croyons est le message originel du Christ, prêché par les apôtres, et transmis aujourd'hui fidèlement par l'Eglise.

    Message au pèlerins francophones :

    « L'acte de foi est un acte profondément personnel, qui marque un changement de direction, une conversion. Cependant cet acte n'est pas le produit d'une réflexion solitaire. Il est le fruit d'une relation, d'un dialogue avec Jésus. Comme nouvelle naissance opérée par le baptême, la foi m'est donnée par Dieu, à travers une communauté croyante qui est l'Eglise. Croire est donc un acte ecclésial. La foi de l'Eglise précède, engendre et nourrit la foi personnelle. Dès ses origines, l'Eglise est le lieu de la foi et de sa transmission, le lieu où le peuple s'est immergé dans le mystère pascal du Christ, qui introduit à la communion avec la Trinité, avec les autres frères et soeurs dans la foi. La Tradition de l'Eglise garantit [...] que le contenu de la foi est le message originel du Christ, annoncé par les apôtres. Malgré ses faiblesses, ses limites, le chrétien qui se laisse guider et former par la foi de l'Eglise devient comme une fenêtre ouverte qui reçoit la lumière divine et la transmet au monde. Chers amis, chaque chrétien doit s'engager à communiquer la foi, non pas en son propre nom, mais toujours sur la base de l'unique foi de la famille de Dieu, de l'Eglise. »

    Source : Radio Vatican.

  • Angélus de Benoît XVI en ce dimanche 28 octobre 2012

    Après la prière de l’angélus, Benoît XVI a lancé un appel en faveur des populations touchées par le cyclone Sandy dans les Caraïbes : Cuba, Haïti, Jamaïque et Bahamas. Selon un dernier bilan, et alors que l’ouragan se dirige maintenant vers la côte Est des Etats-Unis, 38 personnes ont été tuées dans les différentes îles.

    Le Pape a voulu « assurer de [sa] proximité et de son souvenir ceux qui ont été touchés par cette catastrophe naturelle ». Il a invité également tous les fidèles « à prier et à exprimer leur solidarité pour soulager la douleur des proches des victimes et offrir leur aide aux milliers de sinistrés ».

    Dans son message avant la prière, depuis le balcon de ses appartements, place Saint-Pierre, Benoît XVI est revenu sur le synode sur la Nouvelle évangélisation et la messe célébrée ce dimanche matin en la basilique Saint-Pierre. « J’ai écouté et recueilli tant d’occasions de réflexion et tant de propositions que je chercherai, avec l’aide du Secrétariat du Synode et de mes collaborateurs, à classer et à organiser pour offrir à toute l’Eglise une synthèse organique et des indications cohérentes » a-t-il notamment déclaré.

    Le Pape est visiblement satisfait des travaux qui ont été menés au Vatican durant ces trois dernières semaines. « L’engagement pour le renouvellement spirituel de l’Eglise elle-même et pour pouvoir renouveler spirituellement le monde sécularisé sort renforcé de ce synode » a ainsi affirmé Benoît XVI. « Ce renouvellement viendra de la redécouverte de Jésus Christ, de sa vérité et de sa grâce, de son « visage » si humain et en même temps si divin, sur lequel resplendit le mystère transcendant de Dieu ».

    Message aux pèlerins francophones :

    « Chers pèlerins francophones, alors que s’achèvent les travaux du Synode pour la nouvelle évangélisation, la parole du Christ nous invite à la confiance et à l’acte de foi en Lui. Celui qui croit ne peut garder pour lui la Bonne Nouvelle du salut. Le Seigneur a confié à tous ses disciples la responsabilité d’annoncer l’Évangile parmi tous les peuples. Puisse l’Esprit Saint rendre votre témoignage lumineux afin que beaucoup découvrent et suivent le Christ, Rédempteur de l’homme. Que la Vierge Marie, Mère de l’Église, vous accompagne sur les chemins qui conduisent vers son Fils ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 26 octobre : Message du Synode au Peuple de Dieu sur la Nouvelle Evangélisation

    C’est par de longs et chaleureux applaudissements que le Synode des Evêques a accueilli ce vendredi matin le « Message au peuple de Dieu », synthèse des trois semaines de travaux sur les défis de la Nouvelle Evangélisation. Le document a été lu par plusieurs intervenants en cinq langues : italien, français, espagnol, anglais et allemand. Ce texte de plus de dix pages rappelle que la nouvelle évangélisation est une urgence pour le monde, il invite les chrétiens à annoncer l’Evangile avec courage et sérénité, en dépassant la peur dans la foi.

    Au début du document, les évêques évoquent le passage évangélique de Jean qui raconte la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits: c'est l'image de l'homme contemporain, tenant une cruche vide, qui a soif et nostalgie de Dieu, et vers qui l'Église doit aller pour rendre présent le Seigneur. Comme la Samaritaine, celui qui rencontre Jésus ne peut pas ne pas devenir le témoin de l'annonce de salut et d'espérance de l'Évangile.

    Raviver une foi qui risque de s'éclipser

    En ce qui concerne plus spécifiquement le contexte de la nouvelle évangélisation, le Synode rappelle le besoin de raviver une foi qui risque de s'éclipser dans les contextes culturels actuels et qui s'affaiblit même chez de nombreux baptisés. La rencontre avec le Seigneur, qui révèle que Dieu est amour, ne peut avoir lieu que dans l'Église, comprise comme forme de communauté accueillante et expérience de communion; à partir de là, les chrétiens deviennent des témoins dans d'autres lieux aussi.

    Toutefois, l'Église confirme l'idée que pour évangéliser il faut tout d'abord être évangélisé et lance un appel à la conversion - en commençant par elle même -, parce que les faiblesses des disciples de Jésus pèsent sur la crédibilité de la mission. Conscients du fait que le Seigneur est le guide de l'histoire et que le mal n'aura pas le dernier mot, les évêques invitent les chrétiens à vaincre la peur par la foi et à regarder le monde avec courage et sérénité car, bien que rempli de contradictions et de défis, ce monde demeure celui que Dieu aime.

    Pas de pessimisme, et pas de nouvelles stratégies

    Pas de pessimisme, alors: la mondialisation, la sécularisation et la nouvelle donne de la société, les migrations, avec toutes les difficultés et les souffrances qu'elles comportent, doivent représenter des opportunités d'évangélisation. En effet, il ne s'agit pas de trouver de nouvelles stratégies pour diffuser l'Évangile comme un produit de marché, mais de découvrir comment les personnes approchent Jésus.

    Le message considère la famille comme le lieu naturel de l'évangélisation et confirme qu'elle doit être soutenue par l'Église, par la politique et par la société. À l'intérieur de la famille, il souligne le rôle spécial que jouent les femmes et rappelle la situation douloureuse des personnes divorcées et remariées: tout en confirmant la discipline relative à l'accès aux sacrements, il insiste que ces personnes ne sont pas abandonnées par le Seigneur et que l'Église est une demeure accueillante pour tous.

    La famille, les paroisses, les jeunes

    Le message cite également la vie consacrée, témoin du sens supraterrestre de l'existence humaine, et les paroisses comme centres d'évangélisation; il rappelle l'importance de la formation permanente pour les prêtres et les religieux, et invite les laïcs (les mouvements et les nouvelles réalités ecclésiales) à évangéliser en restant en communion avec l'Église. La nouvelle évangélisation trouve une coopération souhaitable avec les autres Églises et communautés ecclésiales, animées elles aussi par le même esprit d'annonce de l'Évangile. Une attention particulière est portée sur les jeunes dans une perspective d'écoute et de dialogue pour racheter, et non pas mortifier, leur enthousiasme.

    Le message considère ensuite le dialogue, décliné sous différentes formes: avec la culture, qui a besoin d'une nouvelle alliance entre foi et raison, avec l'éducation, avec la science qui, quand elle ne confine pas l'homme au matérialisme, devient une alliée de l'humanisation de la vie, avec l'art, avec le monde de l'économie et du travail, avec les malades et ceux qui souffrent, avec la politique, à laquelle un engagement désintéressé et transparent en faveur du bien commun est demandé, avec les autres religions. En particulier, le Synode confirme que le dialogue interreligieux concourt à la paix, rejette le fondamentalisme et dénonce la violence à l'encontre des croyants.

    La contemplation et le silence

    Le message rappelle les possibilités qu'offrent l'Année de la Foi, la mémoire du Concile Vatican II et le Catéchisme de l'Église catholique. Enfin, il indique deux expressions de la vie de foi particulièrement significatives pour la nouvelle évangélisation: la contemplation, où le silence permet d'accueillir au mieux la Parole de Dieu, et le service aux pauvres, dans l'optique de reconnaître le Christ sur leurs visages.

    Dans la dernière partie, le message se tourne vers les Églises des différentes régions du monde et adresse à chacune d'entre elles des paroles d'encouragement pour l'annonce de l'Évangile: aux Églises d'Orient, il exprime le souhait qu'elles puissent pratiquer la foi dans des conditions de paix et de liberté religieuse; à l'Église d'Afrique, il recommande de développer l'évangélisation à travers la rencontre avec les anciennes et les nouvelles cultures, et fait appel aux gouvernements pour qu'ils mettent un terme aux conflits et aux violences.

    A chaque Eglise un message et un encouragement

    Les chrétiens d'Amérique du Nord, qui vivent dans une culture où abondent les expressions qui éloignent de l'Évangile, doivent se tourner vers la conversion et être ouverts à accueillir les immigrés et les réfugiés. L'Amérique latine est invitée à vivre la mission permanente pour faire face aux défis actuels, comme la pauvreté, la violence même dans les nouvelles conditions de pluralisme religieux. L'Église en Asie, bien qu'étant une petite minorité, souvent placée en marge de la société et persécutée, est encouragée et exhortée à rester ferme dans la foi.

    L'Europe, bien que marquée par une sécularisation parfois agressive et blessée par les régimes passés, a créé une culture humaniste capable de donner un visage à la dignité de la personne et à l'édification du bien commun; les chrétiens européens ne doivent pas se laisser abattre par les difficultés du présent, mais ils doivent les percevoir comme un défi. À l'Océanie, enfin, il est demandé de s'engager encore à prêcher l'Évangile.

    Enfin, le message se termine en implorant l'intercession de Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation.

    Source : Radio Vatican.

  • Audience générale de ce mercredi 24 octobre 2012

    Lors de l’audience générale ce mercredi matin place Saint-Pierre, Benoît XVI a poursuivi son nouveau cycle de catéchèse sur la foi. Le Pape a voulu poser quelques questions élémentaires. « Qu’est-ce-que la foi ? La foi a-t-elle encore un sens à une époque où la science et la technique ont ouvert des horizons impensables il y a encore peu ? Que signifie croire aujourd’hui ? ». Benoît XVI a ensuite affirmé « qu’à notre époque il est nécessaire de renouveler l’éducation à la foi », « qui nait d’une vraie rencontre avec Dieu en Jésus Christ ».

    Alors que « croît autour de nous un certain désert spirituel », le Pape a regretté que « les idées de progrès et de bien-être montrent leurs ombres ». « Malgré la grandeur des découvertes des sciences et des succès de la technique, l’homme ne semble pas aujourd’hui plus libre, plus humain ; tant de formes d’exploitation, de manipulation, de violence, de vexation, d’injustice demeurent ». Et de dénoncer « une culture qui nous a éduqué à croire seulement en ce que l’on voit et touche de ses propres mains ».

    « Nous avons besoin non seulement du pain matériel, mais aussi d’amour, de sens et d’espérance, d’un fondement sûr, d’un terrain solide qui nous aide à vivre avec un sens authentique même dans la crise, dans l’obscurité, dans les difficultés et les problèmes quotidiens ». « La foi est un acte par lequel je me fie complètement à un Dieu qui est Père et qui m’aime », c’est « une adhésion à un Tu qui me donne espoir et confiance ».

    Benoît XVI a invité les fidèles à réfléchir aux paroles de Marc citant Jésus : « qui croit et sera baptisé sera sauvé, mais qui ne croit pas sera condamné ». Cette foi, rappelle le Pape, est « un don de Dieu », qui se vit non pas seul, mais au milieu de nos « frères ». La foi est aussi « un acte profondément libre et humain ». « Croire est se confier en toute liberté et avec joie au dessein providentiel de Dieu sur l’histoire, comme le fit le patriarche Abraham, comme le fit Marie de Nazareth ». « La foi est alors un assentiment avec lequel notre esprit et notre cœur disent « oui » à Dieu, confessant que Jésus est le Seigneur ». « C’est ce « oui » qui transforme la vie, lui ouvre la route vers une plénitude de sens, la rend si nouvelle, riche de joie et d’espoir confiant ».

    Extrait de son message aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, La foi est un acte d’abandon libre à Dieu le Père qui nous aime et s’est fait proche de chacun de nous dans son Fils incarné. Elle n’est pas une simple adhésion intellectuelle à des vérités particulières sur Dieu. Elle offre une certitude différente de celle de la technique et de la science. Croire, c’est rencontrer Dieu et s’abandonner à Lui comme un enfant. La foi est d’abord un don surnaturel. Nous ne pouvons pas croire tout seul, sans la grâce de l’Esprit Saint et sans les autres baptisés. La foi est aussi un acte profondément libre et humain qui implique la liberté et l’intelligence. Dans la foi, Dieu nous indique le vrai chemin qui conduit à la vraie liberté, à notre identité humaine, à la véritable joie du cœur et à la paix avec tous. La foi est un acte par lequel notre esprit et notre cœur disent ‘oui’ à Dieu. Ce ‘oui’ transforme la vie, lui donne une plénitude de sens et la renouvelle. Chers amis, laissons-nous saisir par le Christ ! Faisons croître notre foi grâce à une familiarité avec les Saintes Écritures et les Sacrements. Soyons comme des livres ouverts qui racontent l’expérience de notre vie renouvelée dans l’Esprit Saint.
    [...] Confiants dans l’action de l’Esprit Saint, puissiez-vous annoncer l’Évangile autour de vous et rendre toujours témoignage de votre foi. Vous porterez alors des fruits abondants de justice, de paix et d’amour. Bon pèlerinage ! »

    Consistoire le 24 novembre

    A l’issue de l’audience générale, Benoît XVI a annoncé officiellement et « avec grande joie » la convocation d’un consistoire le 24 novembre prochain au cours duquel il créera six nouveaux cardinaux :
    - Mgr James Harvey, préfet de la Maison Pontificale, qui sera nommé archiprêtre de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs
    - Sa Béatitude Béchara Raï, patriarche des Maronites d’Antioche et de tout l’Orient, au Liban
    - Mgr Baselios Thottunkal, archevêque majeur indien de Trivandrum
    - Mgr John Onaiyekan, archevêque d’Abuja au Nigeria
    - Mgr Ruben Salazar Gomez, archevêque de Bogota en Colombie
    - Mgr Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille aux Philippines

    Source : Radio Vatican.

  • 23 octobre : Méditation

    « Plus un chrétien, - disons aussi plus un catholique (car un tel dialogue peut et doit avoir lieu aussi entre chrétiens doctrinalement séparés), - plus un chrétien, ou un catholique, donne en son coeur un primat absolu à l'amour fraternel pleinement libéré, et, en traitant avec des non-catholiques ou des non-chrétiens, les voit comme ce qu'ils sont réellement, des membres du Christ, au moins en puissance, plus il lui faut mettre de fermeté à maintenir sa différence essentielle dans l'ordre doctrinal, et à rendre claires (je ne dis pas à brandir à tout bout de champ) les oppositions qui, dans ce domaine de ce qui est vrai ou faux, le sépare de ces hommes qu'il aime de tout son coeur. Et il les honore en faisant ainsi. Agir autrement serait trahir la Vérité, qui est au dessus de tout.
    Il faut avouer que cela n'est pas toujours commode, et crée pour lui une situation plutôt inconfortable. "Such is life". Il faut accepter cela.
    Je disais jadis à Jean Cocteau : "il faut avoir l'esprit dur et le coeur doux". Et j'ajoutais mélancoliquement que le monde est plein de coeurs secs à l'esprit mou. Gare aux esprits mous dans le dialogue oecuménique ! »

    Jacques Maritain (1882-1973), Le Paysan de la Garonne (ch. IV), Desclée de Brouwer, Paris, 1965.

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  • 20 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Psaume 8

    « "Pour moi, je considère vos cieux, l’ouvrage de vos doigts" (Ps VIII, 4). Nous lisons que Dieu écrivit la loi de son doigt, pour la donner à Moïse, son saint et fidèle serviteur (Ex XXXI, 18), et dans ce doigt de Dieu. beaucoup d’interprètes voient l’Esprit-Saint. Si donc par les doigts de Dieu, nous pouvons entendre aussi les ministres remplis de l’Esprit-Saint, parce que c’est lui qui agit en eux ; comme ce sont eux qui nous ont préparé toutes les divines Ecritures, il nous est permis aussi d’entendre par les cieux les livres de l’un et de l’autre Testament. Il est dit aussi de Moïse, que les mages de Pharaon, voyant qu’il les surpassait, s’écrièrent : "Celui-ci est le doigt de Dieu" (Id. VIII, 19). Quoique cette expression d’Isaïe : "Le ciel sera replié comme un livre" (Is XXXIV, 4), s’applique au ciel éthéré, on peut très bien l’entendre encore dans le sens allégorique des livres de l’Ecriture. "Pour moi donc, je considère les cieux qui sont l’ouvrage de vos mains", c’est-à-dire, je lirai, je comprendrai ces Ecritures, que vous avez écrites par vos ministres, que dirigeaient l’Esprit-Saint.

    On peut donc aussi voir les livres saints, dans ces cieux dont il disait auparavant : "Votre magnificence est élevée au-dessus des cieux", ce qui signifiait : Parce que votre magnificence est plus élevée que les cieux, et qu’elle surpasse toutes les paroles des Ecritures ; voilà que vous avez tiré de la bouche des enfants nouveau-nés et à la mamelle, la louange la plus parfaite, en contraignant à commencer par croire aux saintes Ecritures, ceux qui désirent arriver à la connaissance de votre grandeur ; et cette grandeur est bien au-dessus des Ecritures, puisqu’elle surpasse tous les efforts et toutes les expressions du langage. Dieu donc a voulu abaisser les Ecritures jusqu’au niveau des enfants nouveau-nés et à la mamelle, comme l’a dit un autre psaume : "Il a abaissé les cieux et il est descendu" (Ps XVII, 19) ; et il l’a fait à cause de ses ennemis, qui détestent la croix de Jésus-Christ, et dont les discours orgueilleux ne peuvent même, en disant la vérité, devenir utiles aux enfants nouveau-nés et à la mamelle. C’est ainsi qu’est détruit l’ennemi et le défenseur, qui veut défendre tantôt la sagesse, tantôt le nom du Christ, et qui attaque néanmoins la vérité dont il garantit la prompte intelligence, puisqu’il ruine la foi qui en est la base. On peut le convaincre encore de ne posséder point la vérité, puisqu’en ruinant la foi qui est l’échelle pour y arriver, il prouve qu’il en ignore le chemin. Si donc on veut détruire ce téméraire, cet aveugle prometteur de la vérité, qui en est à la fois l’ennemi et le défenseur, il faut regarder les cieux, l’ouvrage des doigts de Dieu, c’est-à-dire comprendre les saintes Ecritures qui s’abaissent jusqu’à cette lenteur des enfants qu’elles nourrissent d’abord par l’humble croyance des faits historiques accomplis pour notre salut, qu’elles fortifient ensuite jusqu’à les élever à la sublime intelligence des vérités éternelles. Ces cieux donc, ou les livres saints, sont l’ouvrage des doigts de Dieu, puisqu’ils sont écrits par le Saint-Esprit qui animait les saints et agissait en eux. Pour ceux qui ont cherché leur gloire plutôt que le salut des hommes, ils ont parlé sans l’Esprit-Saint, en qui sont les entrailles de la divine miséricorde. »

    Saint Augustin, Commentaires sur les Psaumes : Psaume 8 (7-8), Traduits par M. l’abbé Morisot, 1875.

    Source : Le Docteur angélique (Oeuvres complètes de saint Thomas d'Aquin)

  • Audience générale de ce mercredi 17 octobre 2012

    Nouveau cycle de catéchèses sur les thèmes fondateurs de la foi

    Benoît XVI dénonce le risque que "l'on puisse construire une religion sur mesure" et demande aux chrétiens de "revenir au Christ, à l'Evangile, en les faisant entrer dans nos consciences et notre vie". C'est en tout cas ce que le Pape souhaite comme l'un des fruits de l'Année de la Foi qu'il a proclamée pour marquer le 50ème anniversaire du Concile Vatican II. Pour marquer l'évènement, Benoît XVI a entamé ce mercredi un nouveau cycle de catéchèses pour les audiences générales sur les thèmes fondateurs de la foi.

    Devant quelques 20.000 personnes rassemblées ce mercredi matin Place Saint Pierre, le Pape s'est inquiété également des "risques du syncrétisme et du relativisme", il a invité les croyants à redécouvrir le "Credo, la foi en Jésus-Christ, qui n'est pas une idée mais une personne". Benoît XVI a cité également les données publiées par un sondage réalisé en vue du Synode sur la Nouvelle Evangélisation, qui se déroule actuellement au Vatican, selon lesquelles "l'individualisme et le relativisme semblent dominer actuellement", et souvent "le chrétien ne connaît pas les bases fondamentales du Credo".

    Pour le Pape, cet anniversaire des 50 ans de l'ouverture du Concile doit "représenter une occasion importante pour revenir vers Dieu, pour approfondir et vivre de manière plus courageuse sa propre foi, pour renforcer son appartenance à l'Eglise". "Croire dans le Seigneur, a souligné Benoît XVI, n'est pas un fait qui intéresse seulement notre intelligence, le champ du savoir intellectuel, mais cela représente un changement qui intéresse la vie, et notre être tout entier : sentiment, coeur, intelligence, volonté, corps, émotions et relations humaines".

    Son message aux pèlerins francophones :

    « Chers frères et sœurs, aujourd’hui je commence un nouveau cycle de catéchèses qui se développera tout au long de l’Année de la foi. Nous ferons un cheminement pour renforcer ou retrouver la joie de la foi, en comprenant qu’elle n’est pas quelque chose d’étranger, de détaché de la vie concrète, mais qu’elle en est l’âme. Elle est la force transformante de notre vie. Elle ne la limite pas, mais la rend pleinement humaine. Elle est accueil de la révélation de Dieu qui nous fait connaître qui il est, comment il agit, quels sont ses projets pour nous. C’est dans le Credo, dans la profession de foi, que nous trouvons la formulation essentielle de notre foi. Aussi est-il nécessaire qu’il soit mieux connu, compris et prié, pour découvrir le lien profond entre les vérités que nous professons et notre vie quotidienne. Souvent le chrétien ne connaît plus le Credo, ce qui conduit à un certain syncrétisme et relativisme religieux. Dans ces catéchèses, je voudrais donc approfondir les vérités centrales de la foi sur Dieu, sur l’homme, sur l’Église et sur toute la réalité sociale et cosmique. Chers amis, connaître Dieu, le rencontrer, approfondir les traits de son visage met en jeu notre vie, parce qu’il entre dans le dynamisme profond de l’être humain.
    [...]  Que l’Année de la foi qui commence soit pour vous l’occasion de mieux connaître le message de l’Évangile pour le faire entrer au plus profond de votre conscience et de votre vie. Bon pèlerinage à tous ! »

    Source : Radio Vatican
    et site internet du Vatican.