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eucharistie - Page 7

  • Amende honorable - Acte de réparation

    Amende honorable (Sacré-Cœur de Montmartre - 1876)

    « O Jésus, mon divin Maître, Sauveur adorable de tous les hommes, qui vous êtes mis sous les voiles de cette hostie par un effet incompréhensible de l'amour de votre Cœur, voici des criminels prosternés devant vous, vivement touchés des offenses qui ont été commises contre votre souveraine Majesté. Nous sommes ici assemblés pour lui en faire amende honorable, publique et solennelle, et pour réparer, selon notre pouvoir, tant d'injures commises contre votre personne sacrée, pendant tout le cours de votre sainte vie et de votre douloureuse Passion, et toutes celles qu'on vous a faites dans l'adorable Eucharistie, qui est le plus grand miracle de votre amour pour les hommes.
    Que n'avons-nous des larmes de sang pour pleurer incessamment nos perfidies et nos ingratitudes envers le plus aimable de tous les rois et le plus doux de tous les cœurs qui par la générosité de son amour, a redoublé ses tendresses, lors même que nous l'avons traité avec plus de mépris ! Pardon, Seigneur, pardon de tant de communions indignes et sacrilèges, de tant de profanations et d'attentats dignes de l'horreur et de l'exécration de tous les siècles, de tant d'irrévérences dans vos temples sacrés ! Pardon, Seigneur, de la dureté de nos cœurs, de l'égarement de nos pensées, de l'oubli que nous faisons d'une bonté et d'un amour tels que les vôtres !
    Venez, ministres du Très-Haut, venez, peuple fidèle, venez, vierges, épouses de l'Agneau sans tache ; adorons notre Dieu, qui nous a formés à son image ; prosternez-vous devant lui, pleurons ensemble au pied du saint autel sur les douleurs que nous avons faites au Cœur de Jésus, qui nous a rachetés de son sang, sanctifiés par sa grâce, comblés de bienfaits en nous donnant généreusement tout ce qu'il a et tout ce qu'il est.
    Et vous, Seigneur, daignez agréer nos larmes, pardonner à notre repentir, et nous unir à vous, tout indignes que nous en sommes, dans votre Cœur adorable, auquel nous consacrons les nôtres, pour l'aimer et l'adorer dans le temps et dans l'éternité, et par lui-même rendre à votre Père le culte que nous lui devons.
    Ainsi soit-il. »

    Dans l'attente de la construction de la basilique du Vœu national (qui deviendra la basilique du Sacré-Cœur), et conformément au vœu de Pie IX ("La construction de l'édifice sera bien longue, il faudrait que la prière puisse commencer à Montmartre avant son achèvement"), une chapelle provisoire est construite à proximité, et inaugurée le 3 mars 1876 par le cardinal Guibert. C'est en cette chapelle qu'en la nuit du 27 au 28 février 1881 sera inaugurée l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement, jusqu'à son transfert dans la grande Basilique le 1er août 1885. Le texte ci-dessus est celui qui était en vigueur en cette chapelle provisoire, où les pèlerins se succédèrent sans interruption dès son inauguration.

    Autres Prières ICI.

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  • Méditation : patience, paix et joie

    « La vertu qui apparaît le plus dans l'Evangile, c'est la patience. Patience, c'est-à-dire tenir, tenir dans la difficulté, dans les souffrances, tenir dans l'expérience du mal. Tenir dans la splendeur du mystère de Dieu qui est dans nos coeurs. Il faut être présent à Dieu de façon active. Cela suppose que nous lâchions tout ce qui nous tient à coeur, pour retrouver au plus profond ce qu'est le mystère du Seigneur. Oui, nous avons à découvrir le Seigneur dans sa paix et dans sa joie, toujours nouveau, toujours plus invraisemblable, et toujours plus proche.

    Dans l'Eucharistie, nous demanderons au Seigneur d'être là, dans cette paix et dans cette joie qu'il nous donne. Le Christ nous dit toujours : 'La paix soit avec vous'. La paix, c'est-à-dire la plénitude des biens de Dieu, la plénitude de la réalité divine. Ensemble, nous demanderons que cette joie nous pénètre et nous transforme. Alors nous chanterons : 'Béni soit le Père de Jésus-Christ Notre-Seigneur qui nous a bénis et comblés de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les cieux.' Bénissez le Seigneur et rendez-lui grâces. Il n'est qu'amour, il n'est que joie, il n'est que paix. Il se donne tout entier dans l'amour. Laissez-vous faire par l'amour de Dieu. Laissez-vous entraîner par ce torrent débordant qu'est l'amour de Dieu, et vous chanterez du fond de votre coeur : 'Viens, Seigneur Jésus !' »

    P. Marie-Joseph Le Guillou (1920-1990), L'expérience de Dieu dans l'Esprit Saint, Fayard, Paris, 1976.

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    (Parc National de Paklenica, Croatie - Crédit photo)

  • Méditation : Dieu présent

    « Regards de Dieu sur nous ! Regards de Jésus du haut du Ciel et du Tabernacle ! Regards maternels de Marie sur ses enfants ! Tels sont les splendides réalités qui nous entourent et que tant d'âmes ignorent ou négligent. Les regards divins sont sans cesse posés sur nous, et nous oublions ces merveilles infinies pourtant seules capables de nous captiver totalement.
    Comme le disait si justement le Saint curé d'Ars :
    "La vie intérieure est un bain d'amour dans lequel l'âme se plonge... Elle est comme noyée dans l'amour (*)..." En effet, des ondes nous baignent émanant de la pensée lumineuse, amoureuse et bienfaisante des divines Personnes ; ces ondes ne sont pas autre chose que les regards divins dont nous venons de parler. Il s'agit d'en prendre conscience !
    Alors la vie intérieure, la vie du Christ, se développera et s'épanouira en nous. Nous verrons Dieu partout et nous pourrons dire avec la Bienheureuse Angèle de Foligno : "Tout cet univers est plein de Dieu !" »

    (*) : Abbé Monnin, Esprit du Curé d'Ars, p.337 (20e édit., Téqui).

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Sous le regard de Dieu - Initiation à la vie intérieure (ch. III), Editions du Cerf, Paris, 1946.

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  • Angélus de ce dimanche 2 juin 2013

    Jésus assiste qui Le suit

    A midi, le Pape François a récité l'Angélus avec les milliers de fidèles réunis Place St Pierre, auxquels il a rappelé que jeudi dernier était la solennité du Corpus Domini qui, en Italie comme dans d'autres pays, était déplacée à ce dimanche. C'est la "fête de l'Eucharistie, sacrement du Corps et du Sang du Christ". Commentant l'Evangile qui raconte l'épisode de la multiplication des pains et des poissons, l'Evêque de Rome a souligné un aspect de ce récit qui le surprend toujours et le fait réfléchir. "Nous sommes sur la rive du lac de Galilée, le soir s'approche ; Jésus se préoccupe des gens qui depuis de nombreuses heures sont avec lui. Ils sont des milliers et ont faim. Que faire ? Les disciples eux-mêmes se posent la question et disent à Jésus : Renvoie la foule pour qu'ils aillent dans les villages les plus proches trouver de quoi manger. Cependant Jésus leur dit : Donnez-leur à manger vous-mêmes. Les disciples restent déconcertés et répondent : Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, ce qui revient à dire : juste le nécessaire pour nous".

    "Jésus sait bien ce qu'il faut faire, mais il veut impliquer ses disciples, il veut les éduquer. L'attitude des disciples est humaine, cherchant la solution la plus réaliste qui ne crée pas trop de problèmes : renvoie la foule, chacun s'arrange comme il peut, du reste tu as déjà tant fait pour eux, tu as prêché, guéri des malades... L'attitude de Jésus est nettement différente et est dictée par son union avec le Père et par sa compassion pour les gens. La pitié qu'il manifeste montre qu'il ressent les problèmes de chacun de nous, nos faiblesses comme nos besoins. Devant ces cinq pains, Jésus pense : voilà la Providence ! De ce peu, Dieu peut donner le nécessaire à tous. Jésus a totalement confiance en son Père céleste, il sait que pour Lui tout est possible. C'est pourquoi il dit à ses disciples de faire asseoir les gens par groupe de cinquante, ce qui n'est pas un hasard, cela signifie qu'ils ne sont plus une foule mais une communauté nourrie par le Pain de Dieu. Ensuite, il prend ces pains et poissons, lève les yeux au ciel, demande la bénédiction, référence claire à l'Eucharistie, puis les partage et commence à les donner à ses disciples, et les disciples les distribuent... et les pains et poissons n'en finissent plus ! Voici le miracle : plus qu'une multiplication c'est un partage, animé par la foi et la prière. Tous mangèrent et il en resta. C'est le signe de Jésus, Pain de Dieu pour l'humanité... Les disciples virent, mais ne comprirent pas bien le message. Ils furent pris, comme la foule, par l'enthousiasme du succès. Encore une fois, ils suivirent la logique humaine et non celle de Dieu, celle du service, de l'amour, de la foi. La fête du Corps et du Sang du Christ nous demande de nous convertir à la foi de la Providence, de savoir partager le peu que nous sommes et que nous avons, et de ne jamais nous refermer sur nous-mêmes. Demandons à la Vierge Marie de nous aider à cette conversion, pour suivre vraiment, toujours plus, ce Jésus que nous adorons dans l'Eucharistie".

    Après l'Angélus, le Pape François a dit sa préoccupation face à la prolongation du conflit armé qui ensanglante depuis deux ans la Syrie, et frappe directement une population civile qui aspire à la paix dans la justice et le respect : Cette guerre civile "a de tragiques effets. Elle cause de nombreux morts et de grandes destructions, provoque une situation économique et environnementale désastreuse, auxquels s'ajoute la plaie des enlèvements de personnes. En déplorant tout cela, j'assure de ma prière et de ma solidarité toutes les victimes de rapt et leurs familles. J'en appelle à l'humanité des auteurs, afin qu'ils libèrent leurs otages". Puis il a salué les nombreux signes d'espérance qui se font jours à travers le monde, comme les progrès enregistrés en Amérique latine dans le domaine de la réconciliation et de la paix. Accompagnons-les par la prière, a-t-il recommandé. Il a enfin évoqué la Messe qu'il a célébrée ce matin pour des soldats italiens engagés dans des opérations de paix et des parents de collègues tués en mission, saluant leur sacrifice en tentant de favoriser la réconciliation et la paix "dans des pays où le sang de nombreux frères est répandu par la folie guerrière. Tout est perdu avec la guerre, tout est à gagner avec la paix ! Prions pour les morts, les blessés et leurs famille". Le Saint-Père, pour la première fois, a alors demandé à la foule de prier en silence, "dans le silence de nos coeurs" pour tous ceux qui tombent au cours de ces missions pacifiques.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.6.13)

  • Méditation : le Très Saint Sacrement

    « Plus Jésus-Christ abaisse ses grandeurs dans ce sacrement, plus nous devons les vénérer, et la mesure de ses humiliations doit être la mesure de nos hommages. C'est la règle que le Père céleste a donnée au monde par son exemple : il voit son divin Fils humilié dans la crèche ; à l'instant il députe ses anges pour proclamer sa gloire aux habitants voisins et faire la garde autour du berceau d'un prince si grand et si délaissé. Il le voit sur les bords du Jourdain se confondre avec les pécheurs ; aussitôt il ouvre les cieux et le glorifie par le plus éclatant témoignage. Il le voit sur le Calvaire couvert d'opprobre ; à l'instant, pour lui faire honneur, il ressuscite les morts, obscurcit le soleil, fend les rochers, ébranle la terre. Or, si Notre-Seigneur doit être honoré à proportion qu'il s'abaisse, pourrons-nous jamais concevoir combien profonds doivent être nos respects devant la sainte Eucharistie ! Car où Jésus-Christ s'abaissa-t-il jamais aussi profondément ? ... O Sagesse éternelle ! vous vous étiez cachée sous la chair, et voilà que la chair elle-même se cache sous l'apparence du pain... Cette légère parcelle tombée sur la patène sacrée renferme le Dieu immense que la vaste étendue des cieux ne saurait contenir, le Roi du ciel, le Dieu de la gloire. O excès d'humiliation ! qui a semblé si fort au Père éternel, que, comme dédommagement, il n'a pas cru trop faire en laissant autour des tabernacles des légions d'anges, qui s'y tiennent prosternés dans une continuelle adoration... Concluons de là combien doivent être profonds nos respects devant l'Eucharistie : car là où tout le ciel tremble et adore, nous siérait-il d'oser porter un air familier, prendre nos aises, laisser notre esprit inattentif et notre coeur insouciant ? Et que sommes-nous donc devant ce Fils éternel de Dieu, descendu des splendeurs des saints ? Nous sommes d'humbles sujets devant le Roi de gloire, disait saint Thomas, en abordant les tabernacles avec le saisissement du respect... Nous sommes de chétives créatures devant l'infinie majesté de leur Dieu... Y pensons-nous sérieusement quand nous sommes dans le lieu saint ? Nous y tenons-nous toujours abîmés de respect et d'adoration ? »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Octave du Saint-Sacrement), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Adoration du Saint Sacrement à Montmartre, Paris

  • Homélie de la Messe de la Fête-Dieu à la Basilique du Latran

    Le Saint-Père a célébré la Messe de la solennité du Corpus Domini devant la Basilique du Latran, avant de présider la traditionnelle procession jusqu'à la Basilique Ste Marie Majeure. Son homélie s'est articulée autour de la multiplication des pains et des poissons. "Donnez-leur vous-mêmes à manger", dit Jésus à ceux qui l'accompagnent. "Qui sont ceux à qui il fallait donner à manger ?", a demandé le Pape François. L'extrait évangélique de Luc parle d'une multitude : "Jésus se tient au milieu d'elle, l’accueille, lui parle, s'en préoccupe, lui montre la miséricorde de Dieu. Au milieu d'elle il choisit les Douze pour rester avec lui et se plonger comme lui dans les problèmes concrets du monde. Et la foule le suit, l'écoute, parce que Jésus parle et agit d'une façon nouvelle, avec l'autorité de celui qui est authentique et cohérent, de celui qui parle et agit avec vérité, de celui qui donne l'espérance qui vient de Dieu, de celui qui est révélation d'un Dieu qui est amour. Et la foule, avec joie, bénit Dieu. Ce soir nous sommes la foule de l’Evangile, nous cherchons nous aussi à suivre Jésus pour l'écouter, pour entrer en communion avec lui dans l’Eucharistie, pour l'accompagner et pour qu'il nous accompagne. Demandons-nous comment nous suivons Jésus. Jésus parle en silence dans le mystère de l’Eucharistie et nous rappelle chaque fois que le suivre signifie sortir de soi-même et faisant de nos vies un don, pour lui et pour les autres".

    Mais "d'où vient l’invitation que Jésus fait aux disciples de nourrir eux-mêmes la multitude ? Elle naît de deux éléments : d'abord de la foule qui, en suivant Jésus, se trouve en rase campagne, loin des lieux habités, alors que le soir tombe, et puis de la préoccupation des disciples qui demandent à Jésus de renvoyer la foule pour qu'elle aille dans les pays voisins trouver de la nourriture et un logement. Face aux nécessités de la foule, la solution des disciples est que chacun pense à soi... Combien de fois nous chrétiens avons cette tentation ! Nous ne nous chargeons pas des besoins des autres, en les renvoyant avec un compatissant 'Que Dieu t'aide'... Mais la solution de Jésus va dans une autre direction, une direction qui surprend les disciples. Donnez-leur vous-mêmes à manger". Devant leurs arguments, "Jésus ne se décourage pas et demande aux disciples de faire asseoir la foule par groupes de cinquante. Il lève alors les yeux au ciel, récite la bénédiction, rompt les pains et les donne pour être distribués. C'est un moment de profonde communion. La foule désaltérée par la parole du Seigneur, est désormais nourrie par son pain de vie... Ce soir, nous aussi sommes à la table du Seigneur" qui "nous donne encore une fois son corps... C'est en écoutant sa Parole, en nous nourrissant de son Corps et de son Sang, qu'il nous fait passer de l'état de multitude à l'identité de communauté, de l’anonymat à la communion. L’Eucharistie est le sacrement de la communion, qui nous fait sortir de l’individualisme pour vivre ensemble dans l'amitié du Christ. Alors, nous devrions tous nous demander devant le Seigneur comment nous vivons l’Eucharistie. Est-ce que je la vis de façon anonyme ou comme moment de vraie communion avec le Seigneur, mais aussi avec tant de frères et soeurs qui partagent ce repas ?".

    Mais d'où vient la multiplication des pains ? a demandé le Pape. La réponse se trouve dans l'invitation de Jésus à donner, à partager : "Que partagent les disciples ? Le peu qu'ils ont, cinq pains et deux poissons. Mais ce sont justement ces pains et ces poissons qui, dans les mains du Seigneur, rassasient la foule. Et ce sont les disciples, perdus devant l'inutilité de leurs moyens, de la pauvreté de ce qu'ils peuvent mettre à disposition, qui expriment leur confiance en lui... Ceci nous dit que dans l’Eglise comme dans la société, il y a un mot-clef dont on ne doit pas avoir peur est, la solidarité. Ce mot signifie savoir mettre à disposition de Dieu ce que nous avons, nos humbles capacités, car c'est seulement dans le partage, dans le don, que notre vie sera féconde, portera du fruit. Solidarité est un mot mal vu par l'esprit mondain !".

    "Ce soir, encore une fois, le Seigneur distribue pour nous le pain qui est son Corps. Il se fait don et nous nous faisons l'expérience de la solidarité de Dieu..., une solidarité qui ne finit pas de nous surprendre. Dieu se fait proche de nous, par le sacrifice de la Croix il s'abaisse en entrant dans l'obscurité de la mort pour nous donner sa vie, qui vainc le mal, l’égoïsme, la mort. Ce soir aussi Jésus se donne à nous dans l'Eucharistie. Il partage notre chemin, ou plutôt se fait nourriture, la vraie nourriture qui soutient notre vie, y compris dans les moments où la route se fait difficile, et où les obstacles ralentissent nos pas. Et dans l'Eucharistie, le Seigneur nous fait parcourir sa route, celle du service, du partage, du don, et ce peu que nous avons, ce peu que nous sommes, s'il est partagé, devient richesse, car la puissance de Dieu, qui est celle de l'amour, descend dans notre pauvreté pour la transformer... Amitié, communion et partage ! Prions pour que la participation à l’Eucharistie nous incite toujours à suivre le Seigneur, à être jour après jour des instruments de communion, à partager avec lui et avec notre prochain ce que nous sommes. Ainsi seulement notre existence sera vraiment féconde".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 31.5.13)

  • Méditation : adoration...

    « ADORO TE… Je vous adore…
    Je vous adore, ô Dieu caché, Dieu de l'Eucharistie, Eucharistie, Action de grâces vivante au Père des cieux !
    Je vous adore, Mystère de foi, où sombrent mes pensées, en présence du secret impénétrable de votre sagesse ; Lumière qui éblouissez mon âme, quand vous daignez descendre en elle, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu !...
    Je vous adore ravi, et je me tais. Puis-je mieux faire à cette heure où votre mystère règne en moi ?
    L'adoration, on l'a définie : l'extase de l'amour. « C'est l'amour, écrasé par la beauté, la force, la grandeur immense de l'objet aimé ; il tombe dans une sorte de défaillance, dans un silence profond, plein ; ce silence dont parlait David, lorsqu'il s'écriait : Le silence est ta louange ! » (1)
    Je vous adore, ici, écrasé, anéanti devant Vous, tant m'émeuvent votre Beauté, ô Eucharistie, votre Force et votre Grandeur immenses, choses sacro-saintes qui m'obligent à me taire, à adorer…
    Je vous adore, ô Vous, Beauté suprême, Seigneur Jésus-Christ, reflet indescriptible, éternel, substantiel, de la splendeur du Père qui vous engendre, ô Verbe !
    Je vous adore Force du Tout-Puissant, Tout-Puissant Vous-même, par qui toutes choses ont été faites (2), subsistent et seront à jamais, Art divin des créations sans nombre qui proclament votre puissance !...
    Je vous adore, Grandeur immense, émanée de l'Immensité qu'est Dieu, Immensité Vous-même dans laquelle vous communiez au Père immense, à l'Esprit-Saint immense, dans l'Unité de l'Immensité trine ! Adoro te... »

    Dom Eugène Vandeur (1875-1967), Adoro Te - Elévations, Monastère Notre-Dame/Société liturgique, Ermeton-sur-Biert/Paris, 1939.

    (1) : D. Vandeur, Elévations sur la Prière de Sainte Elisabeth de la Trinité. O mon Dieu, Trinité que j'adore.
    (2) : Credo de la Messe.

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    Adoration du Saint Sacrement à Montmartre, Paris

  • Méditation : le don de Dieu

    « Ô Jésus-Eucharistie ! enseignez-moi à prier ; enseignez-moi cette oraison de laquelle l'âme sort lumineuse et transparente comme le cristal.
    Donnez-moi aussi cette sorte d'oraison qui fait vibrer sans bruit votre Coeur, ô Jésus, cette oraison silencieuse en apparence, mais qui, pleine de reconnaissance pour vos bienfaits, fait tressaillir de joie le ciel tout entier. "Pourquoi pousser vers moi de si grandes clameurs ?" disait Dieu à Moïse, et c'est à peine si le prophète ouvrait ses lèvres : mais cette prière fervente, persévérante, s'échappant du coeur, résonnait comme un tonnerre aux oreilles de Dieu. C'est cette oraison que je désire, celle qui fait écho dans vore Coeur, ô mon Dieu, pour revenir ensuite faire vibrer mon âme en lui laissant le sentiment du don de Dieu.
    Ô Seigneur, je veux vous appeler du plus profond de mon âme ; je veux crier vers vous pour vous demander vos trésors : lumières, grâces, vie, feu, amour et toutes les vertus.
    Je veux vivre recueilli, mon Jésus ; je veux la solitude intérieure pour me perdre dans la contemplation de mon Bien-Aimé, et parvenir ainsi à connaître le don de Dieu...
    Pardonnez-moi si j'ai abusé jusqu'ici de vos grâces et de vos faveurs ; je vous le promets, je me consacrerai désormais avec ferveur à l'oraison, et si je n'y puis faire autre chose, je serai du moins heureux de souffrir en votre honneur.
    Ô Marie, vous qui avez, plus qu'aucune créature, reçu le don de Dieu, donnez à vos fils de le recevoir aussi, de l'estimer et de le mettre à profit.
    Amen ! »

    Vénérable Conception Cabrera de Armida ("Conchita" 1862-1937), Devant l'Autel, courts entretiens avec Jésus-Eucharistie (64), Paris, Téqui, 1909.

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    (Crédit photo)

  • Le pape ordonne dix nouveaux prêtres

    « Vous êtes des pasteurs, pas des fonctionnaires »

    Le pape François a ordonné en ce IV° dimanche de Pâques, dix nouveaux prêtres lors d’une messe en la basilique Saint-Pierre. Le souverain pontife a concélébré cette célébration eucharistique avec le cardinal vicaire de Rome, Agostino Vallini, l’archevêque vice-gérant et les auxiliaires du diocèse de Rome, dont il est l’évêque. Les futurs prêtres proviennent du Grand Séminaire de Rome, du séminaire Redemptoris Mater et du séminaire du sanctuaire romain du Divin Amour.

    La Miséricorde au centre de la mission

    Devant des milliers de fidèles, le pape, dans son homélie, a rappelé le sens du sacerdoce. « S’il vous plait », a-t-il lancé aux futurs prêtres « ne vous lassez jamais d’être miséricordieux ».
    « N’ayez pas honte d’être tendre avec les personnes âgées ». « Dispensez à tous cette Parole de Dieu que vous-même avez reçu avec joie », a déclaré le pape. « Souvenez-vous de vos mères, de vos grands-mères, de vos catéchistes, qui vous ont transmis ce don de la foi ».

    « Vous êtes des médiateurs, pas des intermédiaires »

    Le pape a invité les nouveaux prêtres à lire et à méditer assidument la Parole du Seigneur. Il a également mis en évidence l’importance de leur mission. « Engagez-vous à unir les fidèles en une unique famille (…) et « ayez toujours à l’esprit, l’exemple du Bon pasteur, qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir ». « Vous êtes des pasteurs, pas des fonctionnaires. Vous êtes des médiateurs, pas des intermédiaires » a souligné le pape François.

    Evoquant les différents sacrements que les prêtres ordonnés seront appelés à dispenser, le pape a rappelé l’importance du baptême et du sacrement de pénitence.

    Après la litanie des Saints, durant laquelle les diacres se sont allongés sur le sol, face contre terre, en signe d’humilité et d'abandon, le pape François leur a imposé les mains. L'imposition des mains est le moment clé de la transmission de la charge, quand opère l'Esprit saint. Une trentaine de prêtres a également imposé les mains sur les nouveaux ordonnés en signe cette fois d'accueil fraternel. Ils ont également aidé les nouveaux prêtres à revêtir les ornements sacerdotaux, l'étole et la chasuble, après la prière consécratoire lors de laquelle le pape demande à Dieu d'accueillir les ordinands.

    Source : Radio Vatican.

  • Audience générale de ce mercredi 10 avril 2013

    "Nous sommes devenus fils de Dieu"

    Après avoir parcouru en voiture les allées de la Place St Pierre, le Pape François a consacré la catéchèse de l'audience générale à la signification salvifique de la Résurrection. La foi chrétienne, a-t-il dit, "est fondée sur la mort et la résurrection du Christ, telle une maison bâtie sur le roc. Si ce fondement cède, l'édifice s'effondre. Sur la croix Jésus s'est offert en se chargeant de nos péchés. Descendu dans l'abysse de la mort, il l'a vaincue par la Résurrection, ouvrant ainsi la voie à une renaissance". Paul dit que quelque chose d'absolument nouveau s'est produit avec la Résurrection : "Libérés de l'esclavage du péché nous sommes devenus fils de Dieu, appelés à une vie nouvelle qui se réalise dans le baptême, sacrement qui se pratiquait initialement par immersion... En sortant de la vasque baptismale le catéchumène était revêtu d'un vêtement neuf blanc pour signifier son immersion dans la mort et résurrection du Christ. Devenu fils de Dieu, le baptisé avait reçu...l'Esprit qui rend fils adoptif et pouvait, comme le dit l'apôtre, crier Abbà, Père ! L'Esprit reçu au baptême nous apprend et nous pousse à appeler Dieu père, ou mieux papa ! C'est là le plus grand des dons qu'offre le mystère pascal. Nous traitant en fils, Dieu nous comprend, nous pardonne et nous aime, même lorsque nous péchons".

    Mais le rapport filial avec Dieu, a précisé le Pape, "n'est pas un trésor à conserver dans un coin de notre vie mais une valeur qui doit mûrir et être chaque jour alimentée par l'écoute de la Parole, par la prière et les sacrements, tout particulièrement la pénitence, l'Eucharistie et la charité. Ainsi peut-on vivre en fils ! Soyons dignes d'être fils et comportons-nous véritablement comme tels, en laissant le Christ nous transformer pour être à son image, c'est à dire vivre en chrétiens, le suivre malgré nos limites et faiblesses. La tentation d'écarter Dieu pour nous mettre au centre de nous-même est un danger permanent... C'est pour cela que nous devons avoir le courage de la foi, celui de ne pas être tentés de croire que Dieu ne sert à rien et n'a aucune importance pour nous. C'est le contraire car en se comportant en fils de Dieu malgré nos faiblesses, en ressentant son amour, notre existence sera nouvelle, pleine de sérénité et de joie. Il est notre force et notre espérance. Nous devons donc être fermes sur cette espérance et être des signes visibles et clairs pour les autres. Le Ressuscité est l'espérance qui ne fait jamais défaut et ne déçoit jamais. Combien de fois dans la vie nos espoirs s'envolent et nos projets ne se réalisent pas ! Mais l'espérance des chrétiens est forte et sûre sur cette terre où Dieu nous a appelés à cheminer. Elle est ouverte à l'éternité car fondée sur Dieu, qui est fidèle... Etre chrétien ne se limite pas à obéir à des préceptes mais à vivre dans le Christ, à penser et agir comme lui, à aimer comme lui, à le laisser prendre possession de notre vie pour la changer, la libérer des ténèbres du mal et du péché. A qui demande raison de notre espérance montrons le Ressuscité. Indiquons le Christ par la diffusion de son message, et avant tout par notre vie de ressuscités. Montrons la joie d'être fils de Dieu et la liberté qu'apporte la vie dans le Christ, la véritable libération du mal, du péché et de la mort. En tendant vers la patrie céleste nous recevrons une force nouvelle jusque dans nos actions quotidiennes. C'est un service que nous devons rendre à un monde qui trop souvent ne parvient pas à tourner son regard vers Dieu".

    Après la catéchèse, le Pape François a salué et réconforté des malades et des handicapés placés au pied du parvis de la Basilique St Pierre.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 10.4.13)

  • Méditation : la Sainte Cène

    « Vous venez, Seigneur, en cette dernière Cène, de multiplier les miracles par vos dons : l'Eucharistie, le sacerdoce, la loi d'amour. Vos discours divins ont livré à vos apôtres et à leurs successeurs, votre pensée, votre âme, votre coeur. Ils ont entendu, ils ont compris, ils ont goûté le don divin... Ils sont prêtres !... Et maintenant Jésus, il faut vous en aller... Il faut aller tremper vos lèvres à la coupe de toutes les souffrances, boire à l'amer calice de l'agonie... Il faut sortir du Cénacle clair et intime pour aller à la Passion et à la mort. Vous marquez ici, Seigneur, votre ferme volonté de tout accepter, de tout recevoir aussi des mains de votre Père. Vous êtes donc pleinement résolu à la Passion, et vous allez même au-devant d'elle. Vous devenez ainsi, ô Jésus, le modèle de toute âme qui accepte votre providentielle conduite sur elle, quelque douloureuse et difficile qu'elle soit. Mon doux Jésus, permettez-moi d'approfondir sans cesse pour mon encouragement personnel et pour ma consolation votre parole qui doit devenir mienne sans réserve : "Calicem quem dedit mihi Pater non bibam illum ?" (*) Il y a d'abord en effet un sérieux rapprochement à faire avec l'institution de l'Eucharistie qui vient d'être faite. Car là aussi il y a un calice, un sacrifice, avec l'ordre d'y boire tous. Et c'est bien pour chacun de nous le calice donné par le Père, son don d'amour à tous ses enfants, le calice eucharistique. Et c'est celui-là qui m'aide à aimer l'autre, à l'accepter généreusement et par amour : celui de la souffrance et de l'épreuve. Et c'est toujours le Père ou Jésus qui l'envoie, qui le donne. Il importe donc de le boire avec affection, avec amour, suivant les exigences et les prescriptions du Seigneur, et dans la plus parfaite soumission, l'abandon le plus parfait à la sainte volonté du Père et de Jésus. »

    (*) Jn 18,11 : "La coupe que m'a donnée le Père, ne la boirai-je pas ?"

    Marthe Robin, La douloureuse Passion du Sauveur I - Préparation de la Pâque (Cahier n°9 - Institution secrète : Consécration), Editions Foyer de Charité, 2011.
     

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  • 7 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Celui qui n'est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse." (Lc 11, 14-23)

    « Vous, enfants de la vraie lumière, fuyez les querelles et les mauvaises doctrines. Comme des brebis, suivez partout votre berger. Car souvent des loups apparemment dignes de foi égarent ceux qui courent dans la course de Dieu, mais si vous demeurez unis, ils ne trouveront pas de place parmi vous.
    Ayez donc soin de ne participer qu'à une seule eucharistie ; il n'y a, en effet, qu'une seule chair de notre Seigneur, une seule coupe pour nous unir en son sang, un seul autel, comme il n'y a qu'un seul évêque entouré des prêtres et des diacres. Ainsi, tout ce que vous ferez, vous le ferez selon Dieu… Mon refuge, c’est l’Evangile, qui est pour moi Jésus lui-même en chair, et les apôtres, qu’incarne le presbytérium de l'Église. Aimons aussi les prophètes, car eux aussi ont annoncé l'Évangile ; ils ont espéré dans le Christ et l'ont attendu ; croyant en lui, ils ont été sauvés et, demeurant dans l'unité de Jésus Christ, saints dignes d'amour et d’admiration, ils ont mérité de recevoir le témoignage de Jésus Christ et d'avoir part à l'Évangile, notre commune espérance…
    Dieu n’habite pas là où règnent la division et la colère. Mais le Seigneur pardonne à tous ceux qui se repentent, si le repentir les ramène à l’unité de Dieu et à la communion avec l’évêque. Je crois en la grâce de Jésus Christ qui nous délivrera de toute chaîne. Je vous en supplie, n’agissez jamais par esprit de querelle, mais selon l'enseignement du Christ. J'en ai entendu qui disaient : "Ce que je ne trouve pas dans les archives, je ne le crois pas dans l'Évangile"... Pour moi, mes archives, c'est le Christ ; mes archives inviolables, c'est sa croix, sa mort et sa résurrection et la foi qui vient de lui. Voilà d’où j’attends, avec l’aide de vos prières, toute ma justification. »

    Saint Ignace d'Antioche (?-v.110), Lettre aux Philadelphiens.

  • Méditation : le jeûne (suite)

    « Mon Dieu, voici un temps d'abstinence et de privation. Ce n'est rien de jeûner des viandes grossières qui nourrissent le corps, si on ne jeûne pas aussi de tout ce qui sert d'aliment à l'amour-propre. Donnez-moi donc, ô époux des âmes, cette virginité intérieure, cette pureté du coeur, cette séparation de toute créature, cette sobriété dont parle votre apôtre, par laquelle on n'use d'aucune créature que pour le seul besoin, comme les personnes sobres usent des viandes pour la nécessité. O bienheureux jeûne, où l'âme jeûne tout entière et tient tous les sens dans la privation du superflu ! O sainte abstinence, où l'âme, rassasiée de la volonté de Dieu, ne se nourrit jamais de sa volonté propre ! Elle a, comme Jésus-Christ, une autre viande dont elle se nourrit. Donnez-le moi, Seigneur, ce pain qui est au-dessus de toute substance ; ce pain qui apaisera à jamais la faim de mon coeur ; ce pain qui éteint tous les désirs ; ce pain qui est la vraie manne et qui tient lieu de tout.
    [...]
    Je jeûnerai donc, ô mon Dieu, de toute volonté qui n'est pas la vôtre ; mais je jeûnerai par amour, dans la liberté et dans l'abondance de mon coeur. Malheur à l'âme rétrécie et desséchée en elle-même, qui craint tout et qui, à force de craindre, n'a pas le temps d'aimer et de courir généreusement après l'Epoux !
    [...] Faites, Seigneur ; rendez mon âme vide, affamée, défaillante ; faites selon votre bon plaisir. Je me tais, j'adore, je dis sans cesse : "Que votre volonté se fasse, et non la mienne (Lc XXII, 42)". »

    Fénelon, Manuel de piété, Pour le Carême (VI, 61), in "Oeuvres spirituelles", Aubier, Paris, 1954.

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  • Méditation : la communion eucharistique

    « Nous mangeons notre Dieu. Quel admirable et innefable amour il a fallu, pour inventer cette merveille ! Cet amour dépasse tous les sens, et cet amour devrait blesser le coeur de tous les hommes, tellement il est au-dessus de tout, l'amour de Jésus pour nous.
    Or, il n'y a point de chose matérielle qui soit aussi proche et aussi intime à l'homme que le boire et le manger reçus dans la bouche de l'homme, et c'est précisément pour cela, c'est pour s'unir à nous de la façon la plus proche et la plus intime, qu'il a trouvé ce merveilleux procédé. [...] De même que la nourriture corporelle est transformée en notre chair, de même celui qui mange dignement l'adorable nourriture est changé en elle. C'est ainsi que Notre Seigneur a pu dire à saint Augustin : "Ce n'est pas moi qui suis changé en toi, c'est toi qui est changé en moi." Cette nourriture s'en va, par les artères, jusqu'au fond intime de celui qui la reçoit dignement. Prenons la parole de saint Bernard : "Quand nous mangeons la nourriture corporelle, nous la mâchons tout d'abord, et ensuite elle descend doucement dans le corps." Qu'est-ce donc que cette mastication ? Saint Bernard le dit : "Quand nous mangeons Dieu, c'est nous qui sommes mangés par Lui, Il nous mange." »

    Bx Jean Tauler (1300-1361), Sermon XXX (3), Le Cerf, Coll. Sagesses, Paris, 1991

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  • Méditation : le devoir de reconnaissance

    « Quand la plénitude des temps fut venue, quand N.-S. Jésus-Christ, le Verbe incarné, prêcha son Evangile, il insista d'une manière spéciale sur le devoir de la reconnaissance. Rappelons-nous, par exemple, l'admirable épisode de la guérison des dix lépreux. Ces malheureux viennent à lui avec un grand désir d'être délivrés de leur terrible maladie. Ils prient à haute voix et implorent avec grande ferveur la miséricorde du divin Thaumaturge. Jésus les envoie aux prêtres pour qu'ils accomplissent les rites prescrits ; et, pendant qu'ils y allaient, ils furent guéris. Et sur les dix, un seul revient pour rendre grâces. Jésus l'accueillit avec tendresse, mais il fut péniblement affecté de l'absence des neuf autres. Il ne put s'empêcher de se plaindre en disant : "Tous n'ont-ils pas été guéris ? Où sont donc les neuf autres ? Il ne s'en est trouvé qu'un pour retourner sur ses pas et rendre gloire à Dieu, et c'est un étranger !" Et s'adressant avec bonté à cet homme reconnaissant, il lui dit : "Levez-vous, allez en paix, votre foi vous a sauvé." (Lc XVII, 12-19). Quelle belle leçon de gratitude ! Mais notre bon Sauveur fit mieux encore avant de s'immoler sur la croix ; nous donnant l'Eucharistie, le chef-d'oeuvre de sa puissance, de sa sagesse et de son amour, il voulut l'instituer comme un mémorial, un souvenir vivant de l'Incarnation et surtout de la Rédemption. Prenant du pain, il dit : "Ceci est mon corps qui sera livré pour vous." Puis, prenant le calice rempli de vin, il dit : "Ceci est mon sang qui sera répandu pour vous." Et s'adressant à ses apôtres, et à tous les prêtres de la Loi nouvelle, il ajouta : "Faites ceci en mémoire de moi", en mémoire de Bethléem, de l'immolation du Calvaire, de l'acquisition de toutes les grâces que j'ai méritées pour votre salut ! Grati estote !

    [...]
    La vertu de gratitude occupe donc une place très considérable dans l'économie de la vie chrétienne. Nous devons l'exercer avant tout envers Dieu, l'auteur de tous les biens ; nous devons la pratiquer envers la T.S. Vierge, les anges et les saints, qui sont pour nous les distributeurs de ses dons et les ministres si dévoués de ses miséricordes. La reconnaissance nous oblige à l'égard de tous nos bienfaiteurs. Il faut que nous nous acquittions à leur égard de cette dette de coeur. Il faut que nous les payions de retour, car ils sont nos créanciers en quelque manière. C'est justice que pour le bien qu'ils nous ont fait, nous leur offrions un témoignage de notre gratitude : l'estime pour leur bienveillance, la louange pour leur générosité, un présent qui leur plait, un service qui leur est utile et agréable. Et si ces bienfaiteurs ont quitté la terre, s'ils sont en purgatoire, le retour d'affectueuse reconnaissance le mieux indiqué, le plus ardemment désiré, ce sont nos prières et nos oeuvres satisfactoires. »

    Chanoine Ch. Rolland, Le Vestibule du Paradis ou le Purgatoire (Liv. III ch. V, II), Aux bureaux de l'Ami du Clergé, Langres, 1922.

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    La Sainte Cène (détail partie centrale)
    Eglise Sainte-Marguerite du Vésinet
    © Source

  • 8 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La multiplication des pains, préfiguration de l'Eucharistie (Mc 6, 34-44)

    « Le Christ, pour nous attirer à l'aimer davantage, nous a donné sa chair en nourriture. Allons donc à lui avec beaucoup d'amour et de ferveur... Ce corps, les mages l'ont adoré quand il était couché dans une mangeoire. Ces païens, ces étrangers, quittèrent leur patrie et leur maison, entreprirent un long voyage pour l'adorer avec crainte et tremblement. Imitons au moins ces étrangers, nous qui sommes citoyens des cieux... Ceux-là, voyant l'enfant, le Christ, dans une mangeoire, sous un pauvre toit, tout en ne voyant rien de ce que vous voyez, s'avancèrent avec un très grand respect.

    Vous ne le voyez plus dans une mangeoire, mais sur l'autel. Vous ne voyez plus une femme qui le tient dans ses bras, mais le prêtre qui l'offre, et l'Esprit de Dieu, avec toute sa générosité, plane au-dessus des offrandes. Non seulement vous voyez le même corps que voyaient les mages, mais en outre vous connaissez sa puissance et sa sagesse, et vous n'ignorez rien de ce qu'il a accompli, après toute l'initiation aux mystères qui vous a été donnée avec exactitude. Réveillons-nous donc, et réveillons en nous la crainte de Dieu. Montrons beaucoup plus de piété que ces étrangers, afin de ne pas avancer n'importe comment vers l'autel...

    Cette table fortifie notre âme, rassemble notre pensée, soutient notre assurance ; elle est notre espérance, notre salut, notre lumière, notre vie. Si nous quittons la terre après ce sacrifice, nous entrerons avec une parfaite assurance dans les parvis sacrés, comme si nous étions protégés de tous côtés par une armure d'or. Mais pourquoi parler du futur ? Dès ce monde, le sacrement transforme la terre en ciel. Ouvrez donc les portes du ciel, et alors vous verrez ce que je viens de dire. Ce qu'il y a de plus précieux au ciel, je vous le montrerai sur la terre. Ce que je vous montre, ce n'est ni les anges, ni les archanges, ni les cieux des cieux, mais celui qui est leur maître. Vous voyez ainsi d'une certaine façon sur la terre ce qu'il y a de plus précieux. Et non seulement vous le voyez, mais vous le touchez, vous le mangez. Purifiez donc votre âme, préparez votre esprit à recevoir ces mystères. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélies sur la 1ère lettre aux Corinthiens, 24,4 ; PG 61, 204-205 (Trad. Delhougne, Les Pères de l'Eglise commentent l'Evangile, Brepols, 1991).

  • 5 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Multiplication des pains (Mt 15, 29-37)

    « Au désert, notre Seigneur a multiplié le pain, et à Cana il a changé l'eau en vin. Il a habitué ainsi la bouche de ses disciples à son pain et à son vin, jusqu'au temps où il leur donnerait son corps et son sang. Il leur a fait goûter un pain et un vin transitoires pour exciter en eux le désir de son corps et de son sang vivifiants. Il leur a donné ces petites choses généreusement, pour qu'ils sachent que son don suprême serait gratuit. Il les leur a données gratuitement, bien qu'ils auraient pu les lui acheter, afin qu'ils sachent qu'on ne leur demanderait pas de payer une chose inestimable : car, s'ils pouvaient payer le prix du pain et du vin, ils ne pourraient pas payer son corps et son sang.
    Non seulement il nous a comblés gratuitement de ses dons, mais encore il nous a traités avec affection. Car il nous a donné ces petites choses gratuitement pour nous attirer, afin que nous venions à lui et recevions gratuitement ce bien si grand qu'est l'eucharistie. Ces petites portions de pain et de vin qu'il a données étaient douces à la bouche, mais le don de son corps et de son sang est utile à l'esprit. Il nous a attirés par ces aliments agréables au palais afin de nous entraîner vers ce qui donne la vie à nos âmes...
    L'œuvre du Seigneur atteint tout : en un clin d'œil, il a multiplié un peu de pain. Ce que les hommes font et transforment en dix mois de travail, ses dix doigts l'ont fait en un instant... D'une petite quantité de pain est née une multitude de pains ; il en a été comme lors de la première bénédiction : "Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre" (Gn 1,28). »

    Saint Ephrem (v.306-373), Commentaire de l'Évangile concordant, 12, 1-4 ; SC 121 (Trad SC rev.).

  • 30 novembre : Prière

    « O très doux Jésus, qui êtes venu dans le monde pour donner à toutes les âmes la vie de votre grâce, et qui, pour la conserver et la nourrir en elles, vous offrez vous-même, chaque jour, dans l'auguste sacrement de l'Eucharistie, comme le remède efficace de leurs infirmités et comme l'aliment divin destiné à soutenir leur faiblesse : nous vous en supplions humblement, daignez répandre sur elles votre Esprit-Saint ; qu'il les remplisse, afin que, si elles sont en état de péché mortel, elles se convertissent à vous et recouvrent la vie de la grâce, perdue par leurs fautes ; et pour celles qui, par votre secours, vous sont déjà unies dans la charité, qu'elles s'approchent dévotement chaque jour, quand il leur sera possible, de votre Table céleste, qu'elles y prennent l'antidote de leurs fautes vénielles journalières et alimentent en elles la vie de votre grâce, et qu'ainsi, purifiées toujours davantage, elles obtiennent enfin la béatitude éternelle dans le Ciel. Ainsi soit-il. »

    L. Maury, Heures Saintes et Prières Eucharistiques (Prière du Triduum Eucharistique), P. Lethielleux, Paris, 1941.

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  • 18 novembre : Méditation

    « En face de Notre-Seigneur, voulez-vous être nobles en l'amour ? - Parlez à l'amour de lui-même. Parlez à Jésus de son divin Père, des travaux qu'il a entrepris pour sa gloire, et vous réjouirez son Coeur.
    Parlez-lui de son amour pour les hommes, et vous le comblerez de joie. Parlez à Jésus de sa sainte Mère, et vous glorifierez son affection de bon fils. Parlez-lui de ses saints, et vous exalterez sa grâce en eux.
    Ayant parlé à Jésus de lui, il vous parlera de vous. Votre coeur s'ouvrira aux rayons de ce soleil de bonté, comme la fleur humide et glacée, dans une matinée de printemps. Sa douce voix pénétrera votre âme. Vous l'écouterez alors dans le silence et le repos, ou plutôt dans l'action la plus suave et la plus forte de l'amour : "vous viendrez en lui !"
    Ce qui contrarie le plus l'épanouissement de la grâce en nous, c'est qu'à peine aux pieds du bon Maître, nous étalons nos misères et nos péchés, c'est-à-dire, que nous fatiguons notre esprit et attristons notre coeur. - Que votre premier mouvement soit donc (car il influera sur l'adoration tout entière) : O mon bon Jésus ! que je suis heureux et content de venir vous voir ! Que vous êtes aimable de m'avoir appelé ! Que vous êtes bon d'aimer une aussi pauvre créature que moi ! Oh ! je vous aimerai par un juste retour ! - "L'amour alors vous a ouvert le Coeur de Notre-Seigneur. Entrez, aimez et adorez." »

    Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868), in P. Albert Tesnière, Le Prêtre de l'Eucharistie, Bureau des Oeuvres Eucharistiques, Paris.

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  • 17 novembre : Discours de Benoît XVI aux évêques français

    "La beauté des célébrations, bien plus que les innovations et les accommodements, fait oeuvre durable et efficace d'évangélisation."

    Comme le rappelle le Concile, l’action liturgique de l’Église fait aussi partie de sa contribution à l’œuvre civilisatrice (cf. Gaudium et spes, n. 58, 4). La liturgie est en effet la célébration de l’événement central de l’histoire humaine, le sacrifice rédempteur du Christ. Par là, elle témoigne de l’amour dont Dieu aime l’humanité, elle témoigne que la vie de l’homme a un sens et qu’il est par vocation appelé à partager la vie glorieuse de la Trinité. L’humanité a besoin de ce témoignage. Elle a besoin de percevoir, à travers les célébrations liturgiques, la conscience que l’Église a de la seigneurie de Dieu et de la dignité de l’homme. Elle a le droit de pouvoir discerner, par-delà les limites qui marqueront toujours ses rites et ses cérémonies, que le Christ « est présent dans le sacrifice de la Messe, et dans la personne du ministre » (cf. Sacrosanctum Concilium, n. 7). Sachant le soin dont vous cherchez à entourer vos célébrations liturgiques, je vous encourage à cultiver l’art de célébrer, à aider vos prêtres dans ce sens, et à œuvrer sans cesse à la formation liturgique des séminaristes et des fidèles. Le respect des normes établies exprime l’amour et la fidélité à la foi de l’Église, au trésor de grâce qu’elle garde et transmet ; la beauté des célébrations, bien plus que les innovations et les accommodements subjectifs, fait œuvre durable et efficace d’évangélisation.

    Source et Texte intégral sur le site internet du Vatican.