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dieu - Page 17

  • Méditation : sous le regard du Christ

    « Tout au long de notre vie, le Christ nous appelle. Il nous serait bon d'en avoir conscience, mais nous sommes lents à comprendre cette grande vérité, que le Christ marche en quelque sorte parmi nous et, par sa main, par ses yeux, par sa voix, nous ordonne de le suivre. Or nous ne saisissons même pas son appel qui se fait entendre à cet instant même.
    Il a eu lieu, pensons-nous, au temps des apôtres ; mais nous n'y croyons pas pour nous-mêmes, nous ne l'attendons pas. Nous n'avons pas d'yeux pour voir le Seigneur, et en cela nous sommes très différents de l'apôtre bien-aimé qui distingua le Christ alors même que les autres disciples ne le reconnaissaient point.
    Et pourtant, sois-en sûr : Dieu te regarde, qui que tu sois. Il t'appelle par ton nom. il te voit et il te comprend, lui qui t'a fait. Tout ce qu'il y a en toi, il le sait : tous tes sentiments et tes pensées propres, tes inclinations, tes goûts, ta force et ta faiblesse. Il te voit dans tes jours de joie comme dans tes jours de peine. Il prend intérêt à toutes tes angoisses et à tes souvenirs, à tous les élans et à tous les découragements de ton esprit. Il t'entoure de ses bras et te soutient ; il t'élève ou te repose à terre. Il contemple ton visage, dans le sourire ou les pleurs, dans la santé ou la maladie. Il regarde tes mains et tes pieds, il entend ta voix, le battement de ton cœur et jusqu'à ton souffle. Tu ne t'aimes pas mieux qu'il ne t'aime. »

    Bx John Henry Newman, Sermon paroissial.

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    Dessin de Greg Olsen

  • Méditation : se jeter en Marie

    « Un sculpteur peut faire une figure ou un portrait au naturel de deux manières : 1° se servant de son industrie, de sa force, de sa science et de la bonté de ses instruments pour faire cette figure en une matière dure et informe ; 2° il peut la jeter en moule. La première est longue et difficile et sujette à beaucoup d'accidents. [...] La seconde est prompte, facile et douce, presque sans peine et sans coûtage, pourvu que le moule soit parfait et qu'il représente au naturel ; pourvu que la matière dont il se sert soit bien maniable, ne résistant aucunement à sa main.

    Marie est le grand moule de Dieu, fait par le Saint-Esprit, pour former au naturel un Homme Dieu par l'union hypostatique, et pour former un homme Dieu par la grâce. Il ne manque à ce moule aucun trait de la divinité ; quiconque y est jeté et se laisse manier aussi, y reçoit tous les traits de Jésus-Christ, vrai Dieu, d'une manière douce et proportionnée à la faiblesse humaine, sans beaucoup d'agonie et de travaux ; d'une manière sûre, sans crainte d'illusion, car le démon n'a point eu et n'aura jamais d'accès en Marie, sainte et immaculée, sans ombre de la moindre tache de péché.

    Oh ! chère âme, qu'il y a de différence entre une âme formée en Jésus-Christ par les voies ordinaires de ceux qui, comme les sculpteurs, se fient en leur savoir-faire et s'appuient sur leur industrie, et entre une âme bien maniable, bien déliée, bien fondue, et qui, sans aucun appui sur elle-même, se jette en Marie et s'y laisse manier à l'opération du Saint-Esprit ! Qu'il y a de taches, qu'il y a de défauts, qu'il y a de ténèbres, qu'il y a d'illusions, qu'il y a de naturel, qu'il y a d'humain dans la première âme ; et que la seconde est pure, divine et semblable à Jésus-Christ ! »

    St Louis Marie Grignion de Montfort, Le secret de Marie (16, 17), in "Œuvres complètes", Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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  • Méditation : n'oublions pas les âmes du Purgatoire (5)

    « Le bienheureux Henri Suso, de l'ordre des Frères Prêcheurs et connu par ses œuvres mystiques, menait une vie si pure et si détachée de la terre qu'il se sentait comme dévoré par le désir de l’Éternité bienheureuse. Dieu, qu'il honorait sous le nom d’Éternelle Sagesse, lui manifestait souvent les secrets de l'autre monde. Fréquemment les âmes des fidèles lui apparaissaient dans ses visions, lui parlaient de leur état, du lieu qu'elles habitaient, de leurs joies et de leurs peines.
    Un jour, il vit paraître devant lui l'âme d'un homme qui avait, sur la terre, vécu saintement et qui se nommait Eckard. Ce bienheureux lui déclara qu'il avait le bonheur d'être dans le ciel, au sein de la lumière et de la gloire et entièrement transformé en Dieu.
    Henri Suso lui demanda entre autres détails quelle récompense Dieu réservait à ceux qui sur la terre avaient pratiqué le saint abandon entre les mains de la Providence, la soumission et la conformité à la divine volonté.
    Eckard, prenant alors un visage plus radieux encore, lui répondit : « Ceux-là sont les bien-aimés du Seigneur ; leurs âmes, suavement unies à la divinité, sont toutes submergées dans l'abîme de son Essence adorable et jouissent d'une félicité qu'aucune parole humaine ne saurait exprimer. » Cette révélation fit une impression profonde sur l'esprit du bienheureux Henri Suso. Déjà abandonné depuis longtemps à la divine Providence, il prit la résolution de s'y livrer encore plus parfaitement et de se conformer en toutes ses actions à la volonté de Dieu.
    Suivons son exemple, et offrons les difficultés que nous rencontrerons certainement dans cette pratique, pour le soulagement et la délivrance des saintes âmes du Purgatoire. »

    R.P. Deidier, Considérations sur le Purgatoire (XVIII), Paris, P. Téqui, 1895.

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  • Méditation : la messe et l'unité éternelle de Dieu

    « Les prêtres qui disent la messe se succèdent dans l'espace et le temps ; il en est de même des chrétiens qui ont la faveur d'y assister. Tous ces hommes passent ; mais ils passent dans l’Église qui reste. Par la messe, la vie de Jésus-Christ coule sans cesse dans l’Église, son jardin mystérieux, pour la féconder. Dieu, auquel Jésus-Christ, pontife et victime, s'immole, ne connaît ni le passé, ni le présent, ni l'avenir ; il est en dehors du temps, il est éternel. Du haut de son éternité, il embrasse d'un seul regard ceux qui passent, personnes et besoins ; tout lui est présent. Cette unité éternelle, à qui le sacrifice va, l'unité continuelle du sacrifice qui lui est offert donnent son sens à la communion des Saints, à la portée de nos oraisons. Qui veut en comprendre les formules ne doit jamais les perdre de vue. »

    R.P. Dom Besse (1861-1920), La Messe (L'éternité de Dieu), A l'Art Catholique, Paris, 1918.

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  • Marthe Robin et Jeanne Mance, déclarées vénérables

    Le Pape François, après avoir reçu ce vendredi en audience privée le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation de la cause des saints, a autorisé le dicastère à promulguer les décrets reconnaissant les "vertus héroïques" des personnes ci-dessous, qui deviennent donc "vénérables" :

    - La Française Jeanne Mance (1606-1673), laïque, fondatrice de l'hôpital de l'Hôtel-Dieu à Montréal au Québec, Canada

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    - La Française Marthe Robin (1902-1981), laïque, fondatrice de l'Association des Foyers de Charité

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    - Le Chilien Francesco Massimiano Valdés Subercaseaux (1908-1982), de l'Ordre des Frères mineurs capucins, qui fut le premier évêque de la ville d'Osorno au Chili

    - L'Italien Ildebrando Gregori (Alfredo Antonio - 1894-1985), Abbé général de la Congrégation silvestrine de l'Ordre de Saint-Benoît, fondateur de la congrégation des Sœurs bénédictines Réparatrices de la Sainte Face de Notre Seigneur Jésus Christ

    - L'Italien Raimondo Calcagno (1888-1964), de la Congrégation de l'Oratoire de Saint-Philippe Neri

    - L'Irlandais John Sullivan (1861-1933), prêtre jésuite

    - L'Allemand Pelagio Saúter (1878-1961), prêtre de la Congrégation du Très Saint Rédempteur au Brésil

    - L'Italien Silvio Dissegna (1967-1979), enfant décédé à 12 ans

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    A noter que le Postulateur de la Cause de Béatification de Marthe Robin, le Père Bernard Peyrous, déposera bientôt au Vatican un dossier présentant un miracle obtenu par son intercession. Si la commission chargée de l'étudier reconnaît la validité de ce miracle, le Pape pourra alors la déclarer « bienheureuse ».

  • Méditation : la Bienheureuse Vierge Marie

    « Après Jésus-Christ, sans doute à la distance qu'il y a de l'Infini au fini, il est une créature qui fut aussi la grande louange de la gloire de la Sainte Trinité. Elle répondit pleinement à l'élection divine, dont parle l'Apôtre : elle fut toujours « pure, immaculée, irrépréhensible (1) » aux yeux du Dieu trois fois saint. Son âme est si simple. Les mouvements en sont si profonds que l'on ne peut les surprendre. Elle semble reproduire sur la terre cette vie qui est celle de l’Être divin, l’Être simple. Aussi elle est si transparente, si lumineuse qu'on la prendrait pour la lumière, pourtant elle n'est que le « miroir » du Soleil de justice : « Speculum justitiae (2) ! »...
    « La Vierge conservait ces choses en son cœur (3) » : toute son histoire peut se résumer en ces quelques mots ! C'est en son coeur qu'elle vécut et en une telle profondeur que le regard humain ne peut la suivre. Quand je lis en l’Évangile « que Marie parcourut en toute diligence les montagnes de Judée (4) » pour aller remplir son office de charité près de sa cousine Élisabeth, je la vois passer si belle, si calme, si majestueuse, si recueillie au-dedans avec le Verbe de Dieu. Comme Lui sa prière fut toujours celle-ci : « Ecce, me voici ! » Qui ? « La servante du Seigneur (5) », la dernière de ses créatures ; elle, sa Mère ! Elle fut si vraie en son humilité, parce qu'elle fut toujours oublieuse, ignorante, délivrée d'elle-même. Aussi elle pouvait chanter : « Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses, désormais les nations m'appelleront bienheureuse (6) ». »

    1. Col 1, 22 - 2. « Miroir de justice » : de la Litanie de Lorette - 3. Lc 2, 19 et 51 - 4. Lc 1, 39 - 5. Lc 1, 38 - 6. Lc 1, 49, 48.

    Bse Élisabeth de la Trinité (fêtée ce jour), Dernière Retraite (Août 1906, Quinzième Jour, 40), in "Œuvres complètes", Éditions du Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditation : de la totale confiance en la divine Providence

    « Vivre au jour la journée, heure à heure, moment à moment, sans m'embarrasser de tout l'avenir, ni du jour ni de demain. Demain aura soin de lui-même (*) : le même qui nous soutient aujourd'hui nous soutiendra demain par sa main invisible. La manne du désert n'était donnée que pour le jour présent : quiconque, par défiance ou par une fausse sagesse, en ramassait pour le lendemain, la trouvait corrompue. Ne nous faisons pas, par notre industrie et par notre prévoyance inquiète et aveugle, une providence aussi fautive que celle de Dieu est éclairée et pleine d'assurance. Comptons uniquement sur ses soins paternels, abandonnons-nous-y entièrement pour tous nos intérêts temporels, spirituels et même éternels.

    Voilà le vrai et total abandon qui engage Dieu à avoir soin de tout, à l'égard de ceux qui lui abandonnent tout pour honorer ainsi en esprit et en vérité son souverain domaine, sa puissance, sa sagesse, sa bonté, sa miséricorde et toutes ses infinies perfections. Amen. »

    (*) : Mt 6, 34.

    Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), extrait de la Lettre 19, in "Lettres spirituelles" Tome I, Col. Christus n°8, Desclée de Brouwer, Paris, 1962.

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     (Photo: DavidDennisPhotos, Flickr)

  • Méditation : une promesse pour l'éternité

    « Regardant la promesse de Dieu et laissant de côté toute vue humaine, sachant que Dieu est capable d’œuvres dépassant la nature, Abraham a fait confiance aux paroles qui lui avaient été adressées, n'a laissé aucun doute en son esprit et n'a pas hésité sur le sens à donner aux paroles de Dieu. Car c'est le propre de la foi de faire confiance à la puissance de celui qui nous a fait une promesse... Dieu avait promis à Abraham qu'une postérité innombrable naîtrait de lui. Cette promesse dépassait les possibilités de la nature et les vues purement humaines ; c'est pour cela que la foi qu'il avait envers Dieu « lui a été comptée comme justice » (Gn 15,6 ; Ga 3,6).

    Eh bien, si nous sommes vigilants, des promesses encore plus merveilleuses nous ont été faites et nous serons comblés beaucoup plus que ne le peut rêver une pensée humaine. Et pour cela, nous avons uniquement à faire confiance à la puissance de celui qui nous a fait ces promesses, afin de mériter la justification qui vient de la foi et d'obtenir les biens promis. Car tous ces biens que nous espérons dépassent toute conception humaine et toute pensée, tant est magnifique ce qui nous a été promis !

    En effet, ces promesses ne concernent pas seulement le présent, l'épanouissement de notre vie et la jouissance des biens visibles, mais elles concernent encore le temps où nous aurons quitté cette terre, lorsque nos corps auront été sujets à la corruption, quand nos restes auront été réduits en poussière. Alors Dieu nous promet qu'il les ressuscitera et les établira dans une gloire magnifique ; « car il faut, nous assure le bienheureux Paul, que notre être corruptible revête l'incorruptibilité, que notre être mortel revête l'immortalité » (1Co 15,53). De plus, après la résurrection de nos corps, nous avons reçu la promesse de jouir du Royaume et de bénéficier durant des siècles sans fin, en compagnie des saints, de ces biens ineffables que « l’œil de l'homme n'a pas vu, que son oreille n'a pas entendu et que son cœur est incapable de sonder » (1Co 2,9). Vois-tu la surabondance des promesses ? Vois-tu la grandeur de ces dons ? »

    St Jean Chrysostome (v.345-407), 36ème Homélie sur la Genèse (PG 53, 339), Trad. F. Luc Brésard OCSO, 2000 ans d'homélie Année A, Socéval, Perpignan, 2000 (p. 172).

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     Le paradis, gravure de Gustave Doré

  • Audience générale de ce mercredi 29 octobre 2014

    Dimensions visible et spirituelle de l’Église

    Durant l'Audience générale tenue place St Pierre, le Pape a poursuivi sa catéchèse sur l’Église, évoquant sa dimension visible et sa dimension spirituelle, qui se rejoignent dans le Christ.

    Comment percevoir ces deux réalités ? a-t-il demandé  "La réalité de l’Église est faite de la multitude des baptisés. On entend souvent dire, l’Église dit ceci, fait ceci et non cela. Alors, qui est l’Église ? Le Pape, les évêques et les prêtres. Non, tous ensemble sommes l’Église... Ainsi peut-on comprendre que la réalité visible de l’Église ne peut se mesurer ni être exactement connue... De fait, comment pourrait-on connaître toutes les merveilles qu'à travers nous le Christ opère ? Cette réalité nous dépasse. Elle est hors contrôle, dépasse nos forces. C'est un mystère puisqu'elle vient de Dieu."

    "Pour comprendre dans l’Église le rapport entre réalité visible et réalité spirituelle, il faut se tourner vers le Christ dont elle est le Corps. C'est le Christ qui la génère perpétuellement en acte d'amour infini. En raison de l'Incarnation le Christ possède une nature humaine et divine unies de manière indissoluble dans sa personne. Il en va de même pour l’Église...qui est elle aussi un mystère en qui l'invisible est supérieur à ce qui ne se voit qu'avec les yeux de la foi" ... (cf. Const. dogm. sur l’Église Lumen gentium, 8).

    "Mais comment la réalité visible peut-elle se placer au service de la réalité spirituelle ?... Dans les sacrements et le témoignage des fidèles l’Église est chaque jour proche de tout homme, à commencer par le plus pauvre, celui qui souffre ou est marginalisé. Ainsi manifeste-t-elle la compassion et la miséricorde de Jésus".

    En conclusion, le Saint-Père a recommandé à l'assemblée de prier pour obtenir le don de la foi, "afin de comprendre comment, malgré nos limites et notre pauvreté, le Seigneur fait de nous des instruments de sa grâce et des signes de son amour pour l'humanité. Certes, nous pouvons être cause de scandale, mais nous devons être des témoins qui expriment par leur vie ce que le Seigneur attend de nous".

    Après la catéchèse, le Pape a lancé un nouvel appel en faveur des africains touchés par l'épidémie d'Ebola : Face à l'aggravation de la situation et l'extension d'une terrible maladie qui frappe les plus pauvres, il a assuré les victimes de sa solidarité et de sa prière, qu'il étend au corps médical, aux volontaires, instituts religieux et associations qui assistent de façon admirable nos frères et soeurs malades : "Je renouvelle mon appel à la communauté internationale afin qu'elle fasse tout ce qui est possible pour faire cesser cette épidémie tout en portant assistance aux patients. Prions donc pour toutes ces personnes durement éprouvées et pour les défunts."

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 29.10.14).

     

    Résumé :

    « Frères et sœurs, l’Église est à la fois visible et spirituelle. La réalité visible est constituée non seulement par les Évêques, les prêtres et les religieux, mais aussi par tous les baptisés qui, dans le monde, suivent le Christ. Cette réalité ne peut être mesurée ; tout le bien que Dieu opère à travers nous et dans les cœurs, va au-delà de notre contrôle et de ce qui peut être connu. De même que dans le Christ la nature humaine et la nature divine sont réunies dans l’unité d’une seule personne, de même Dieu agit par la réalité visible de l’Église pour réaliser son dessein de rédemption et de salut. L’Église est habitée par l’Esprit Saint, elle est un mystère de foi, dans lequel ce qui ne se voit pas est plus important que ce qui se voit. Par son témoignage et par les sacrements, elle se fait proche de chacun pour lui faire sentir la miséricorde de Jésus. »

    « Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier le pèlerinage de la province de Lyon, avec le Cardinal Philippe Barbarin, et celui du diocèse de Luxembourg avec son Archevêque, Mgr Jean-Claude Hollerich.
    Demandons à Dieu le don de la foi, pour que nous puissions comprendre comment, malgré notre faiblesse et notre pauvreté, nous sommes appelés à être les signes visibles de l’amour de Dieu pour toute l’humanité. Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : adoration du Christ Jésus, Verbe de Dieu

    ... Suite du texte proposé hier ...

    « Lorsque vous entrez dans une église et que vous apercevez la petite lampe qui, brûlant devant le tabernacle, vous annonce la présence du Christ Jésus, Fils de Dieu, que votre génuflexion ne soit pas une cérémonie de simple convenance, exécutée par routine, mais un hommage de foi intime et d'adoration profonde devant Notre-Seigneur, comme si vous le voyiez dans tout l'éclat de sa gloire éternelle ; quand vous chantez ou récitez au Gloria de la messe toutes ces louanges et toutes ces supplications à Jésus-Christ : « Seigneur Dieu, Fils de Dieu, Agneau de Dieu, vous qui êtes assis à la droite du Père, vous êtes seul Saint, seul Seigneur, seul Très-Haut, avec l'Esprit Saint, dans la gloire infinie du Père », que toutes ces louanges sortent de votre cœur plus que de vos lèvres ; quand vous lisez l’Évangile, faites-le avec cette conviction que c'est le Verbe de Dieu, lumière et vérité infaillibles, qui vous parle et vous révèle les secrets de la divinité ; chantez-vous au Credo la génération éternelle du Verbe, auquel devait être unie l'humanité : Deum de Deo, lumen de lumine, Deum verum de Deo vero ? n'ayez pas seulement le sentiment du sens des paroles ou de la beauté du chant, mais redites-les comme un écho de la voix du Père, contemplant son Fils et attestant qu'il est égal à lui-même : Filius meus es tu, ego hodie genui te ; chantez-vous : Et incarnatus est, « il s'est incarné » ? que tout votre être s'incline intérieurement dans un acte d'anéantissement devant le Dieu fait homme, en qui le Père a mis ses complaisances ; vous approchez-vous de Jésus dans l'Eucharistie ? recevez-le avec une révérence profonde comme si vous le voyiez face à face.

    De tels actes sont extrêmement agréables au Père éternel, parce que toutes ces exigences, - et elles sont infinies, - se ramènent à vouloir la gloire de son Fils.
    Et plus ce Fils voile sa divinité, plus il s'abaisse pour notre amour, plus profondément aussi devons-nous l'adorer comme le Fils de Dieu, devons-nous l'exalter et lui rendre nos hommages. »

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ Vie de l’Âme (II, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer, Paris, 1929.
     
  • Le Pape François s'adresse à l'Académie Pontificale des Sciences

    Ce matin, le Saint-Père s'est rendu à l'Académie Pontificale des Sciences, à l'occasion de son assemblée plénière et de l'inauguration d'un buste de Benoît XVI, qu'il a défini "un grand Pape. Grand par la force et la pénétration de son intelligence, grand par son importante contribution à la théologie, à son grand amour pour l’Église et les hommes, grand par sa vertu et sa religiosité". Le Pape François a aussi rappelé que Benoît XVI avait été le premier à inviter un président de cette Académie à participer au Synode sur la nouvelle évangélisation, "conscient de l'importance de la science dans la culture moderne".

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  • Méditation : Jésus-Christ, vrai Dieu né du vrai Dieu - "Deum verum de Deo vero"

    « Nous devons, si nous ne l'avons jamais fait, nous mettre aux pieds du Christ et lui dire : « Seigneur Jésus, Verbe incarné, je crois que vous êtes Dieu ; vrai Dieu engendré de vrai Dieu : Deum verum de Deo vero ; je ne vois pas votre divinité, mais parce que votre Père m'a dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé », je le crois, et parce que je le crois, je veux me soumettre à vous, tout entier, corps, âme, jugement, volonté, cœur, sensibilité, imagination, toutes mes énergies ; je veux que se réalise en moi la parole de votre psalmiste : « Que toutes choses soient jetées à vos pieds à titre d'hommage » (1) ; je veux que vous soyez mon chef, que votre Évangile soit ma lumière, que votre volonté soit mon guide ; je ne veux ni penser autrement que vous parce que vous êtes la vérité infaillible, ni agir en dehors de vous parce que vous êtes la voie unique pour aller au Père, ni chercher ma joie en dehors de votre volonté parce que vous êtes la source même de la vie. Possédez-moi tout entier, par votre Esprit, pour la gloire de votre Père » ! - Par cet acte de foi, nous posons le fondement même de notre vie spirituelle : Fundamentum aliud nemo potest ponere, praeter id quod positum est, quod est Christus Jesus (2).
    Et si cet acte est renouvelé fréquemment, alors le Christ, comme dit S. Paul, « habite dans nos cœurs » : Christus habitare per fidem in cordibus nostris (3), c'est-à-dire qu'il règne d'une façon stable, en maître, en roi, dans nos âmes, et qu'il devient en nous, par son Esprit, le principe de la vie divine.
    Renouvelons donc souvent cet acte de foi en la divinité de Jésus, parce que, chaque fois que nous le faisons, nous assurons, nous consolidons le fondement de notre vie spirituelle, et le rendons peu à peu inébranlable. »

    1. Ps VIII, 8. Voir dans l’Épitre aux Hébreux II, 8, l'application qui en est faite au Christ. - 2. I Co III, 11 ; cf. Col II, 6. - 3. Ep III, 17.

    ... A suivre demain ...


    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ Vie de l’Âme (II, IV), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer, Paris, 1929.

    L'Adoration de la Sainte Trinité (Autel Landauer), Albrecht Dürer (1511)
    Kunsthistorisches Museum, Vienne, Autriche

  • Angélus de ce dimanche 26 octobre 2014

    "L'amour est la mesure de la foi"

    « L’amour est la mesure de la foi, et la foi est l’âme de l’amour. Nous ne pouvons plus séparer la vie religieuse du service aux frères, à ces frères concrets que nous rencontrons. Nous ne pouvons plus séparer la prière, la rencontre avec Dieu dans les Sacrements, de l’écoute de l’autre, de la proximité à sa vie, et tout spécialement à ses blessures ». Des paroles fortes tenues par le Pape François ce dimanche midi lors de la prière de l’Angélus Place Saint-Pierre.

    « Au milieu de la forêt dense des préceptes et des prescriptions, d’hier et d’aujourd’hui, Jésus opère une ouverture qui permet de découvrir deux visages : le visage du Père et celui du frère ». « Jésus ne nous offre pas deux formules ou deux préceptes, mais deux visages, ou plutôt un seul visage, celui de Dieu qui se reflète dans tant de visages, parce que dans le visage de chaque frère, tout particulièrement le plus petit, fragile et sans défense, c’est l’image même de Dieu qui est présente ». « Nous devrions nous demander quand nous rencontrons l’un de ces frères si nous sommes en mesure de reconnaître en lui le visage de Dieu. Sommes-nous capables de cela ? » a interrogé le Pape en présence de dizaines de milliers de fidèles Place Saint-Pierre.

    « Rappelez-vous cela : l’amour est la mesure de la foi. Combien aimes-tu ? Comment est ta foi? Je crois autant que j’aime », a ajouté le Pape en improvisant. « Le signe visible que le chrétien peut montrer pour témoigner au monde l’amour de Dieu, a ajouté le Pape, c’est l’amour des frères ». « C’est pour cela que le commandement de l’amour de Dieu et du prochain est le premier commandement, non pas parce qu’il est en tête de liste des commandements, mais parce qu’il est au centre, parce qu’il est le cœur d’où tout doit partir et auquel tout doit retourner et faire référence ». A ce propos, le Pape François a rappelé que « déjà dans l’Ancien Testament, l’exigence d’être saints, à l’image de Dieu qui est saint, comprenait aussi le devoir de prendre soin des personnes plus faibles, comme l’étranger, l’orphelin, la veuve ». « Jésus réalise cette loi d’alliance, Lui qui unit en lui, dans sa chair, la divinité et l’humanité en un unique mystère d’amour ».

    Le Pape au terme de l’Angélus a pris le temps de saluer différents groupes présents Place Saint-Pierre, et notamment des pèlerins venus de Lausanne en Suisse et de Marseille en France, ainsi qu’un groupe important représentant la communauté péruvienne de Rome, qui avait auparavant parcouru la Via della Conciliazione en procession avec la Statue du « Señor de los Milagros ».

    Source : Radio Vatican.

    « Hier, à Sao Paulo, au Brésil, a été proclamée bienheureuse Mère Assunta Marchetti, né en Italie, co-fondatrice des Sœurs Missionnaires de Saint Charles Borromée - Scalabrini. Elle était une religieuse exemplaire aux service des orphelins des immigrants italiens ; elle a vu la présence de Jésus dans les pauvres, les orphelins, les malades, les migrants. Nous remercions le Seigneur pour cette femme, un modèle de l'esprit missionnaire infatigable et de courageux dévouement au service de la charité. Ceci est un appel et surtout une confirmation de ce que nous avons dit, en ce qui concerne la recherche du visage de Dieu dans le frère et la sœur dans le besoin. »

    Traduction intégrale en français sur Zenit.org
    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Nouveau plaidoyer du Pape pour la famille

    Le Pape François a reçu ce samedi dans la salle Paul VI du Vatican 7.500 participants du mouvement apostolique Schönstatt, qui célèbre cette année le centenaire de sa fondation. Né le 18 octobre 1914, au bord du Rhin, de l’intuition du Père Joseph Kentenich, pallottin, directeur spirituel des candidats au sacerdoce, ce Mouvement est très impliqué dans l’éducation et la pastorale familiale. Des milliers de religieux, couples, familles et jeunes d’une cinquantaine de pays sont venus à Rome à cette occasion.

    Dans son discours aux participants, le Saint-Père est revenu justement sur la valeur et la richesse de la famille. La rencontre a pris la forme d’un dialogue avec la salle, entrecoupé de témoignages vidéos de plusieurs communautés, couples, et familles.
    « La famille et le mariage n’ont jamais autant été attaqués qu’aujourd’hui » a relevé le Pape, prolongeant la réflexion récente portée au cours du Synode extraordinaire à Rome. Il a invité à réfléchir à la définition du mariage. « Le sacrement du mariage est parfois réduit à un rite, à un fait social » a-t-il regretté, qui cache une chose fondamentale : l’union avec Dieu.

    Le Pape a ainsi rappelé combien il était important de soigner la préparation des fiancés au mariage, par un accompagnement patient qui permette de faire comprendre le « pour toujours » dans une culture contemporaine qui exalte le provisoire. Il a rendu aussi hommage à la dimension missionnaire du mouvement apostolique Schönstatt, et à son profond attachement à la Vierge Marie. A noter que plusieurs représentants de mouvement d’Église étaient présents ce samedi comme la présidente des Focolari, Maria Voce.

    Source : Radio Vatican.
    Vidéo sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : la vocation de tout chrétien

    « "Maître, que dois-je faire de bon pour obtenir la vie éternelle ?" (Mt 19, 16)

    Il convient que l'homme d'aujourd'hui se tourne de nouveau vers le Christ pour recevoir de lui la réponse sur ce qui est bien et sur ce qui est mal. Le Christ est le Maître, le Ressuscité qui a en lui la vie et qui est toujours présent dans son Église et dans le monde. Il ouvre aux fidèles le livre des Écritures et, en révélant pleinement la volonté du Père, il enseigne la vérité sur l'agir moral. A la source et au sommet de l'économie du salut, le Christ, Alpha et Oméga de l'histoire humaine (cf. Ap 1, 8 ; 21, 6 ; 22, 13), révèle la condition de l'homme et sa vocation intégrale. C'est pourquoi « l'homme qui veut se comprendre lui-même jusqu'au fond ne doit pas se contenter pour son être propre de critères et de mesures qui seraient immédiats, partiaux, souvent superficiels et même seulement apparents ; mais il doit, avec ses inquiétudes, ses incertitudes et même avec sa faiblesse et son péché, avec sa vie et sa mort, s'approcher du Christ. Il doit, pour ainsi dire, entrer dans le Christ avec tout son être, il doit " s'approprier " et assimiler toute la réalité de l'Incarnation et de la Rédemption pour se retrouver lui-même. S'il laisse ce processus se réaliser profondément en lui, il produit alors des fruits non seulement d'adoration envers Dieu, mais aussi de profond émerveillement pour lui-même ». (1)

    Si nous voulons pénétrer au cœur de la morale évangélique et en recueillir le contenu profond et immuable, nous devons donc rechercher soigneusement le sens de l'interrogation du jeune homme riche de l’Évangile et, plus encore, le sens de la réponse de Jésus, en nous laissant guider par Lui. Jésus, en effet, avec une délicate attention pédagogique, répond en conduisant le jeune homme presque par la main, pas à pas, vers la vérité tout entière.
    [...]
    Le disciple du Christ sait que sa vocation est une vocation à la liberté. « Vous, en effet, mes frères, vous avez été appelés à la liberté » proclame avec joie et avec fierté l'Apôtre Paul. Cependant, il précise aussitôt: « Que cette liberté ne donne pas prétexte à satisfaire la chair ; mais par la charité mettez-vous au service les uns des autres » (Ga 5, 13). La fermeté avec laquelle l'Apôtre s'oppose à celui qui croit en sa propre justification par la Loi n'a rien à voir avec la « libération » de l'homme par les préceptes, qui sont, à l'inverse, au service de la pratique de l'amour : « Celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi. En effet, le précepte : Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument dans cette formule : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Rm 13, 8-9). Après avoir parlé de l'observance des commandements comme de la première liberté imparfaite, saint Augustin poursuit ainsi : « Pourquoi, demande quelqu'un, n'est-ce pas la liberté parfaite ? Parce que je vois dans mes membres une autre loi qui s'élève contre la loi de mon esprit 3. C'est une liberté partielle et un esclavage partiel ; ce n'est pas encore la liberté totale, la pure liberté, la pleine liberté parce que ce n'est pas encore l'éternité. La faiblesse pèse en effet sur nous en partie et nous avons reçu une part de liberté. Tout ce que nous avons commis de péché auparavant a été effacé par le baptême. Parce que l'iniquité a été entièrement effacée, est-ce qu'il n'est resté aucune faiblesse ? S'il n'en était pas resté, nous serions sans péché dans cette vie. Mais qui oserait le prétendre si ce n'est l'orgueilleux, si ce n'est celui qui est indigne de la miséricorde du Libérateur ? 4. Du fait, par conséquent, qu'il nous est resté une certaine faiblesse, j'ose dire que, dans la mesure où nous servons Dieu, nous sommes libres et que, dans la mesure où nous servons la loi du péché, nous sommes encore esclaves ». (2)
    [...]
    Cette vocation à l'amour parfait n'est pas réservée à un groupe de personnes. L'invitation « va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres », avec la promesse « tu auras un trésor dans les cieux », s'adresse à tous, parce qu'il s'agit d'une radicalisation du commandement de l'amour du prochain, comme l'invitation « viens, suis-moi » est la nouvelle forme concrète du commandement de l'amour de Dieu. Les commandements et l'invitation de Jésus au jeune homme riche sont au service d'une unique et indivisible charité qui tend spontanément à la perfection dont Dieu seul est la mesure : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Dans l’Évangile de Luc, Jésus explicite la portée de cette perfection : « Montrez-vous miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36).
    [...]
    Jésus demande de le suivre et de l'imiter sur le chemin de l'amour, d'un amour qui se donne totalement aux frères par amour pour Dieu : « Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). Ce « comme » exige l'imitation de Jésus, de son amour, dont le lavement des pieds est le signe : « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j'ai fait pour vous » (Jn 13, 14-15). L'agir de Jésus et sa parole, ses actions et ses préceptes constituent la règle morale de la vie chrétienne. En effet, ses actions et, de manière particulière, sa Passion et sa mort en Croix sont la révélation vivante de son amour pour le Père et pour les hommes. Cet amour, Jésus demande qu'il soit imité par ceux qui le suivent. C'est le commandement « nouveau » : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jn 13, 34-35). »

    1. Lett. Enc. Redemptor Hominis (4 Marzo 1979), 10; l. c., 274. - 2. In Iohannis Evangelium Tractatus, 41, 10: CCL 36, 363.

    St Jean-Paul II, extraits de l'encyclique "Veritatis Splendor", 6 août 1993 (8,17,18,20).

     

    Le Christ et le jeune homme riche, Heinrich Hofmann, 1889, Riverside Church, New-York
    (Source et crédit photo)

  • Méditation avec Ste Thérèse de Jésus

    « Ô Seigneur, ô mon Dieu ! qu'il est bien vrai que vous possédez les paroles de vie, où tous les mortels trouveraient, s'ils voulaient l'y chercher, le bonheur auquel ils aspirent ! Mais quoi d'étonnant, ô mon Dieu, que par suite de la folie et de l'infirmité que nous causent nos œuvres coupables, nous venions à oublier vos paroles ? Ô mon Dieu, mon Dieu ! ô Dieu Créateur de tout l'univers ! qu'est-ce donc que tout le créé, si vous vouliez, ô Seigneur, créer encore ? Vous êtes le Tout-Puissant et vos œuvres sont incompréhensibles. Faites donc, Seigneur, que ma pensée ne s'éloigne jamais de vos paroles.

    Vous dites : Venez à moi, vous tous qui souffrez et pliez sous le fardeau, et je vous consolerai. Que désirons-nous de plus, Seigneur ? Que demandons-nous ? Que cherchons-nous ? Pourquoi les esclaves du monde se perdent-ils, si ce n'est parce qu'ils sont à la recherche du repos ? Ô grand Dieu, ô grand Dieu, qu'est-ce que cela signifie, Seigneur ? Quelle pitié ! quel profond aveuglement que de chercher le bonheur là où il est impossible de le trouver ! Ô Créateur, ayez compassion de vos créatures ! Considérez que nous ne comprenons pas nous-mêmes ; nous ne savons pas ce que nous désirons et nous n'arrivons pas à trouver ce que nous demandons. Donnez-nous, ô Seigneur, votre lumière. Considérez qu'elle nous est plus nécessaire encore qu'à l'aveugle-né. Celui-ci désirait voir la lumière et il ne le pouvait pas ; et maintenant, Seigneur, on ne veut pas voir. Est-il mal plus incurable que celui-là ! C'est ici, mon Dieu, que doit se montrer votre pouvoir, ici que vous devez manifester votre miséricorde. Oh ! quelle grâce élevée je vous demande, ô vrai Dieu, ô mon Dieu, quand je vous conjure d'aimer ceux qui ne vous aime pas, d'ouvrir à ceux qui ne vous appellent pas, de rendre la santé à ceux qui prennent plaisir à être malades et à rechercher la maladie ! Vous dites, ô mon Seigneur, que vous êtes venu chercher les pécheurs. Eh bien, les voilà, ô Seigneur, les véritables pécheurs ! Ne considérez pas, mon Dieu, notre aveuglement, mais plutôt le sang que votre Fils a répandu abondamment pour nous. Faites resplendir votre miséricorde au milieu d'une si indigne malice. N'oubliez point, Seigneur, que nous sommes votre ouvrage. Répandez sur nous vos bontés et vos miséricordes. »

    Ste Thérèse, Exclamations (VIII), in "Œuvres complètes", Trad. R.P. Grégoire de Saint Joseph, Éditions du Seuil, Paris, 1948.

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  • Méditation : la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu

    « La prophétie, et l'accomplissement et la continuation du grand mystère de la Rédemption, nous montrent partout et toujours la T. Ste Vierge associée à son divin Fils dans l’œuvre de la rédemption du monde. Déjà la première et la plus solennelle de toutes les prophéties, celle que Dieu lui-même fit au berceau de notre humanité déchue, montrait à l'horizon de l'avenir la réparatrice avec le réparateur. Et Dieu dit au serpent : « Tu as séduit la femme, tu seras maudit ; voici qu'entre toi et la femme, entre ta race et sa race, je mettrai une inimitié implacable ; un jour elle te brisera la tête. » Tout sera rétabli par un Adam nouveau et une Eve nouvelle. Ainsi, vous le voyez, la promesse du réparateur et la promesse de la réparatrice vont ensemble à travers les siècles, portées sur la même parole. Quatre mille ans attendront J.-C. le libérateur ; quatre mille ans attendront Marie la libératrice ; partout où il y aura une prophétie et une figure de l'un, il y aura une figure et une prophétie de l'autre. Ainsi, par exemple, si J.-C. est véritablement la fleur de Jessé, dont l'épanouissement doit produire le salut du monde, Marie est la tige qui doit produire cette fleur de Jessé. J.-C. est le soleil divin qui, s'élevant à l'Orient, illuminera toute la terre ; Marie est l'aurore qui l'annonce. Et lorsque nous feuilletons ce livre mystérieux dont chaque page prophétise, regardons à droite, à gauche, sur deux lignes parallèles qui viennent d'Adam à J.-C. et d'Eve à Marie, à travers quarante siècles : à droite, voici tous les hommes qui ont figuré J.-C., tous ayant au front un rayon de J.-C. qu'ils figurent ; à gauche, voici toutes les femmes qui prophétisent Marie, toutes ayant au front un rayon de la Vierge réparatrice. De sorte que, des portes fermées de l'Eden jusqu'au sommet du Golgotha, vous voyez partout la réparatrice associée au réparateur. Mais que toutes les figurent s'effacent, mais que tous les prophètes se taisent : voici venir la réalité. Isaïe a entrevu le grand mystère, et en le voyant il a tressailli ; il a salué d'un même cri et d'un même enthousiasme la Vierge-Mère et le Dieu réparateur : Ecce Virgo concipiet : « voici que la Vierge va concevoir et que Dieu va habiter avec nous » : et vocabitur nomen ejus Emmanuel (Is VII, 14). »

    R.P. Felix s.j. (1810-1891), La Maternité divine (extrait) in "Choix de Discours & Allocutions des plus célèbres orateurs contemporains sur la Très Sainte Vierge" par M. l'Abbé J. Guillermin, Tome I, Paris, Librairie Bloud et Barral, s.d. (1892).

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    Arbre de Jessé - Miniature du XIVe siècle

  • Méditation : "Quels retentissements ont dans l'âme des autres nos paroles et nos actes ?"

    « Jamais l'âme intérieure ne se moque de rien, ni de personne. Elle ne voit ni les travers des hommes, ni le petit côté des choses, ou si elle les voit, elle ne les souligne pas d'un rire ironique et méchant. Elle sourit sans doute parfois, mais d'un sourire plein de douceur, de bienveillance et de grâce. Pour l'ordinaire, sa parole est paisible, grave même. On sent qu'elle se tient sous le regard et dans l'intimité de Dieu. Il en est, en effet, de tous ses discours, comme de toutes ses affections, de toutes ses pensées et de toute sa vie.

    Il serait important de démêler ce qui heurte dans notre manière de faire afin de nous en corriger. Quels retentissements ont dans l'âme des autres nos paroles et nos actes ? Voilà le point. »

    Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], La vie cachée en Dieu (p.60), Coll. "La vigne du Carmel", Ed. du Seuil, 1947.

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  • Méditation : Dieu, notre Père

    « Nous sommes en face de Dieu comme l'enfant des anciennes familles où le père était tout et exerçait tout pouvoir. Sa tendresse valait la tendresse des pères d'aujourd'hui - ne la valait-elle pas beaucoup plus ? - mais il savait qu'aimer c'est vouloir le bien et non pas seulement le plaisir de ceux qu'on aime. Pour procurer ce bien, qui était son seul but, il savait commander, imposer sa volonté, contrarier les caprices, diriger et discipliner les énergies, tailler les pousses folles, en un mot, façonner dans son enfant un homme. Si la fermeté était nécessaire, il était ferme, si la punition était utile, il punissait, il avertissait, il grondait, ordonnait selon les besoins de l'être qui était comme le prolongement du sien et qu'il continuait d'enfanter pendant longtemps. Il était vraiment le représentant du Créateur auprès de cet être et, comme le Créateur, il unissait la justice à l'amour, il aimait en corrigeant, il corrigeait par amour.

    L'enfant comprenait, il répondait à cet amour vrai par une tendresse profonde. A mesure qu'il recevait communication de cette vie, qu'il devenait plus semblable, donc plus fils, plus image, une amitié, une intimité se développaient. On lui disait plus de secrets ; on lui demandait plus de services ; on l'initiait ainsi, par des exercices concrets et des exemples, plus encore que par des paroles, à son rôle de futur père et chef, on assurait en lui la continuité de la famille.

    Ainsi fait Dieu à notre égard : il nous fait à son image, c'est là son amour paternel et son rôle. il emploie à ce but des moyens très variés : la justice en est un. L'enfant doit avouer ses fautes, accepter les remontrances, en enrichir son amour, comprendre que l'amour et le souci de communiquer la vie dictent les avertissements et inspirent les reproches. il grandit à ce régime, il participe plus largement à la vie paternelle, il reproduit mieux les traits du père, il est plus fils, plus de la famille. »

    Dom Augustin Guillerand, Face à Dieu, la prière selon un Chartreux, Parole et Silence, Saint-Maur, 1999.

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    (Source et crédit photo : Murdo Macleod/Guardian)

  • Méditation : l'Eucharistie, Mystère ineffable

    « Le caractère eschatologique de nos sacrements culmine dans l'Eucharistie : elle contient le corps du Ressuscité, qui a promis de nous ressusciter au dernier jour (Jean VI, 39, 40, 54). Dans la présence eucharistique du Christ glorieux, les premiers chrétiens voyaient spontanément une anticipation de son apparition à la fin des temps.

    Manger ce pain et boire la coupe, c'est manger et boire soi-même, avec le corps et le sang du Sauveur, son grand désir de sauver le monde : « J'ai désiré d'un grand désir manger avec vous cette Pâque avant de souffrir » (Luc XXII, 14).

    On peut deviner que c'est dans les grandes âmes, ouvertes aux choses du ciel et où plus rien, dans le conscient ni dans l'inconscient, ne crée d'entrave à l'influx divin, que se découvriront pleinement les effets des sacrements et que se manifestera la nature des grâces sacramentelles, christotransformantes, versées au monde pour y constituer le corps mystique du Christ. Et cela se produira plus qu'en tout autre rencontre sacramentelle, en la rencontre de la communion eucharistique s'il est vrai qu'elle est par excellence le sacrement de la consommation de la vie spirituelle, de l'unité et du rassemblement de l’Église autour du sacrifice rédempteur.

    [...]

    Les chrétiens qui s'approchent de l'Eucharistie savent qu'elle est un mystère ineffable, que l'image qu'ils se forment de leurs communions, même dans les meilleurs des cas, est misérable, comparée à ce qu'elle laisse inexprimé ; qu'ils doivent se rappeler qu'on ne connaît ici-bas les choses divines qu'en voyant qu'elles sont toujours à découvrir et qu'il faut tenter sans cesse de passer outre : « Cherche à te contenter non de ce que tu comprends de Dieu, disait Jean de la Croix, mais de ce qu'en lui tu ne comprends pas ; ne t'arrête pas à mettre ton amour et tes délices dans ce que tu entends ou sens de lui, mets-les plutôt en ce que de lui tu ne peux ni entendre ni sentir : voilà ce qu'on appelle chercher Dieu dans la foi. » On connaît le poème sur la Source cachée qu'il composa dans son cachot de Tolède :

    Cette source éternelle bien est blottie
    Au pain vivant afin de nous donner vie
           Mais c'est de nuit

    Elle est là criant vers toute créature
    Qui de cette eau s'abreuve mais à l'obscur
           Car c'est de nuit

    Cette source vive à qui tant me convie
    Mon désir, je la vois en ce pain de vie
           Mais c'est de nuit (*) »

    (*) : Trad. Lucien Marie de Saint-Joseph.

    Charles Journet, La Messe, présence du Sacrifice de la Croix (ch. VIII : La Communion, 5), Desclée de Brouwer, Paris, 1958 (2e édition, revue et augmentée).

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    Raphaël, La Dispute du Saint-Sacrement, musée du Vatican
    (Source et crédit photo)