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ferveur - Page 2

  • Méditation : prier (aussi) avec son corps

    « Revenons au bon usage du corps. Rendons au corps l'honneur de nous fournir un premier et solide degré de notre ascension. La Sainte Église de Dieu est pleine de braves gens qui passent une partie de leur vie à essayer l'oraison sans la réussir. Ne serait-ce pas que, par mégarde, ils ont omis de mettre le pied sur la première marche de l'escalier ? Vous-même ne vous plaignez-vous pas de ces distractions incessantes ? Le mal ne cède à aucun traitement, dites-vous. Mais ne serait-ce pas que vous faites un peu trop l'ange, je veux dire, que vous comptez un peu trop sur les seules ressources de votre esprit ? Et votre corps, qu'en faites-vous ? Abandonné à lui-même, que saurait-il faire que dormir ou vous tourmenter ? Ce grossier, ce mal appris, vous eût, dans sa naïveté, enseigné bien des choses. Pour éviter les coups de pied de frère âne, vous n'avez donc jamais pensé que vous pourriez aussi bien monter sur lui ? Il aime tant à sympathiser, sitôt qu'il nous sent bien en selle ! Oui, le corps prie. Ces bras qu'à Lourdes vous teniez en croix, priaient, tout comme sur la croix priaient les bras de Jésus. Et lorsque vous joignez les mains l'une contre l'autre, ce renoncement à agir, ce recueillement de vos doigts en un seul consentement, cette présentation de votre être double en une seule créature de chair, dépouillée et attentive, ne sont pas seulement, comme on a pu vous le dire, des "conditions matérielles", ce sont les éléments mêmes de votre prière. Vos mains prient. Votre âme, comme dit l’Écriture, est recueillie dans vos doigts. Et cette légère pression des mains sous laquelle, de temps en temps, votre recueillement se concentre encore, est un acte de ferveur. Vous n'êtes pas seul à la sentir ; le Seigneur en vous en prend conscience comme d'un nouvel effort de votre amour. Et qu'avez-vous de si subtil à élaborer dans votre intellect pour charmer Dieu ? Ne comprend-il pas, et mieux que nous, tout ce qu'enferment d'esprit ces gestes éloquents qui ne veulent pas mentir ? »

    Victor Poucel s.j. (1872-1953) (Mystique de la Terre. I : Plaidoyer pour le corps, Paris, Plon, 1937), in "cahiers sur l'oraison" n°1, décembre 1957, Paris, éditions du Feu Nouveau, 1957.

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  • Mois du Sacré-Coeur - Vingt-deuxième Jour

    Vingt-deuxième Jour
     
    Prions pour ceux de nos parents qui sont éloignés de leurs devoirs religieux.

    La 3ème épine du Cœur de Jésus, ce sont les âmes lâches et tièdes.

    Elles ne sont pas indifférentes celles-là, mais peut-être voudraient-elles le devenir… L’amour de Jésus-Christ les ennuie et leur pèse ; elles en ont senti cependant toute la douceur… Ô vous qui, par l’effet d’une passion cachée, d’un amour-propre et d’un orgueil sans mesure, vous éloignez de Jésus, écoutez ces plaintes : « Si au moins c’était un ennemi qui me traitât ainsi, je le supporterais ; mais une enfant que j’aime, que j’ai admise à ma table !... » - Revenez à Jésus… Demain peut-être il sera trop tard… S’il ne vous voulait plus !...

    Je réciterai mon chapelet pour demander à Marie qu’elle me donne ma ferveur d’autrefois.
  • Méditation : des négligences dans la prière...

    « Rien ne m'effraie chez les âmes pieuses comme des négligences volontaires, de plus en plus accentuées dans la prière. Ces négligences peuvent les conduire aux plus honteux désordres. N'a-t-on pas vu des ascètes, héros de la mortification, longtemps considérés comme des colonnes de l’Église, perdre peu à peu l'habitude de la vertu et s'écrouler lamentablement dans la fange de honteuses turpitudes ? Ne cherchons pas ailleurs le secret de leur chute : ils avaient progressivement cessé de prier en esprit et en vérité.
    Tout fléchissement dans la piété chez un chrétien est la manifestation d'un fléchissement dans la volonté orientée vers Dieu. Tout relâchement à la prière révèle chez une âme un affaiblissement de ses forces ; prier moins, c'est, surnaturellement parlant, s'anémier ; prier moins, c'est opposer de moins en moins de résistance à ce courant de paganisme sur lequel, bon gré, mal gré, nous sommes obligés de vivre, qui tend à nous entraîner vers l'abîme du mal, et contre lequel tous, moi comme toi, nous devons lutter continuellement, si nous ne voulons pas être emportés, avec la masse, loin du devoir, à l'océan de tous les désordres.
    D'autre part, à la diminution de la piété, à la négligence dans la prière, correspond normalement une diminution de grâces actuelles, car Dieu donne son secours à l'homme dans la mesure où l'homme l'implore...
    Tu ne devrais jamais t'endormir sans te demander loyalement où en est ta constance et ta ferveur dans l'habitude de la prière. Tu vaux devant Dieu ce que vaut ta prière ; c'est à ta prière que se mesure la fécondité de ta vie et la fertilité surnaturelle de ton âme. Songe que, sans la grâce de Dieu, l'homme est incapable de prononcer, d'une manière surnaturellement agréable au Seigneur et méritoire, le nom de Jésus-Christ (I Cor XII, 3). "Sans moi, affirme le Sauveur, vous ne pouvez rien" (Jn XV, 5) dans l'ordre de votre destinée surnaturelle. Qui néglige de prier assidûment renonce donc à tout progrès sérieux dans la vie spirituelle ; peut-être même à son insu, a-t-il renoncé à son ciel !
    ...
    Je te conjure donc, ô mon frère, de pratiquer la première de toutes les sagesses, de croire à ta faiblesse radicale, à ton indigence absolue, aux dangers graves et nombreux qui de toutes parts menacent ta divine destinée, l'intégrité de ta conscience et ton bonheur chrétien et de ne point compter sur toi pour ne pas périr ; mais sur Dieu seul...
    Prie sans cesse. »

    Chanoine Marie-Eugène Henry, Chapelain de Paray-le-Monial, Lueurs Divines Tome II (ch. XV), Éditions Alsatia - Paray-le-Monial, 1940.

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  • Mois de Marie - Dix-huitième jour

    Dix-huitième jour

    Vase insigne de la dévotion, priez pour nous.
     
    Vase insigne de la dévotion, qui fut jamais rempli comme vous, Vierge sainte, de cette vraie dévotion intérieure, réglée, constante et invariable ! Toujours intimement unie à Dieu, dans la pratique de tous vos devoirs, au milieu de toutes les épreuves, vous avez toujours augmenté en vertus et en mérites. Obtenez-nous le remède à nos tiédeurs, à nos lâchetés, à notre inconstance, et faites revivre en nous le feu d’une sainte ferveur, pour le service de Dieu et le vôtre.

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  • Méditation : "Tout faire par son Sacré Coeur"

    « "Par le Sacré Cœur" désormais je veux animer toute ma vie. Il me le demande :
    "Tout faire par son Sacré Cœur ;"
    "Suppléer à ce qui nous manque et à ce qui manque aux autres par les mérites de son Sacré Cœur ;"
    "Apaiser la justice du Père et Lui rendre une gloire infinie, par l'offrande du Sacré Cœur..."
    Voilà ce qu'Il a chargé la Bse Marguerite-Marie de me répéter.
    Ma vie ne pourra qu'y gagner immensément. Ma tiédeur, en passant par les flammes du Sacré Cœur, se changera en ferveur.
    Mes lâchetés, ma faiblesse en face du sacrifice se convertiront en force et en courage, si je les fais toucher aux plaies, aux épines et à la croix, que je trouve associées au Sacré Cœur.
    Ma jalousie, mes étroitesses et mon peu de générosité devront céder devant l'universalité et le rayonnement de son infini amour.

    "Par Lui" j'offrirai toutes mes actions ; mes prières, mon travail, mes efforts. Lui demandant de suppléer par ses mérites infinis à toutes les imperfections de ma vie.
    "Par Lui" surtout, je sanctifierai mes souffrances et mes larmes, en les unissant à son sang divin pour l'expiation de mes péchés et de ceux de tous les hommes.
    "Par Lui" par ses sentiments si parfaits, je vivifierai toutes mes dévotions de Règle : ma dévotion à Marie, à St Joseph, aux Sts Anges, à mes Saints Patrons, aux Âmes du purgatoire.
    De la sorte, la dévotion au Sacré Cœur, loin de diminuer mes autres dévotions, deviendra leur lumière et leur stimulant. »

    Vénérable Marie-Clément (Joseph Staub, 1876-1936, fête ce jour), Vie d'union avec le Sacré Cœur, Centre américain de l'Archiconfrérie de Prière et de Pénitence, Collège de l'Assomption, Worcester, MA, U.S.A., 1917 (2e éd.).
    Prêtre et religieux français des Augustins de l'Assomption, Apôtre du Sacré-Cœur, fondateur des Sœurs de Ste Jeanne d'Arc, déclaré vénérable le 3 avril 2014.

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  • Méditation - Prière : pour recevoir la grâce d'une constante ferveur

    « Je vous demande, ô mon Dieu, la grâce de n'être jamais du nombre des âmes tièdes, mais de celui des âmes ferventes. Si je n'ai pas encore la ferveur que je devrais posséder, ni même celle que j'avais dans les premières années de ma conversion, m'étant relâché par un effet de ma faiblesse et de mon inconstance, je n'en mettrai que plus d'application à vous prier de fortifier l'une, de fixer l'autre, et à supplier tous vos saints d'intercéder près de vous pour que je ne tombe pas dans la torpeur spirituelle.
    Vous, en particulier, saint Dominique, à qui l’Église attribue pour symbole une torche ardente, obtenez-moi de Dieu une ferveur semblable à la vôtre. Qu'il devait être beau de vous entendre chanter les louanges divines, avec les sentiments les plus vifs de dévotion, d'amour, d'adoration et de recueillement ! Vos nuits se passaient dans l'église, en présence de Jésus-Christ, dans d'admirables transports, tantôt prosterné à terre, tantôt à genoux, tantôt élevant les mains vers le ciel. Mais surtout, quelle ferveur quand vous célébriez le saint sacrifice de la messe et vous unissiez à votre Rédempteur en répandant des flots de larmes ! L'observance des pratiques régulières, malgré leur austérité, ne suffisait pas à votre ardeur, et vous y ajoutiez beaucoup de pratiques volontaires, toutes animées et embellies par votre amour de Dieu. Dans l’œuvre du salut des âmes, vous étiez si zélé et si fervent, que vous y employiez tous vos instants ; et après avoir prêché avec des fruits admirables, pendant de longues années, dans plusieurs provinces de l'Europe, loin d'être épuisé de courage, vous rêviez de plus grands travaux, et désiriez ardemment de passer les mers pour aller annoncer l’Évangile aux infidèles, dans les pays les plus reculés, espérant y gagner la couronne du martyr.
    Je mets toute ma confiance dans vos prières, vous si puissant auprès de Dieu, ici-bas, que vous avouâtes à l'un de vos intimes, ne lui avoir jamais rien demandé en vain. Maintenant, dans le ciel, vous nous obtiendrez plus facilement encore ce que nous vous demanderons, surtout si nous vous supplions de nous obtenir la disposition qui vous fut la plus agréable, une constante ferveur. En effet, avant de mourir, ayant fait assembler tous vos enfants, la première chose que vous leur recommandâtes, comme conseil suprême, fut celle-ci : "Soyez constants dans la ferveur d'esprit, et que cette ferveur anime tout ce que vous ferez pour le service de Dieu. In fervore spiritus consistite, et in ipso Domino deservite" (Act. canoniz.) »

    Bx Hyacinthe-Marie Cormier (1832-1916), Retraite fondamentale composée de méditations, examens et lectures à l'usage des ecclésiastiques, des religieux et des personnes pieuses (Huitième jour, conclusion), Paris, Librairie Charles Poussielgue, 1893.

    Provincial de la province de Toulouse, puis Maître général de l'Ordre des frères prêcheurs en 1904, et conseiller de St Pie X, on lui doit la fondation en 1908 à Rome du Collège de l'Angelicum, devenu aujourd'hui l'Université Pontificale Saint-Thomas d'Aquin.

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    Paroisse Notre Dame des Chênes dans les Vosges - église de Pouxeux, vitrail de St Dominique

    Notez en bas du vitrail le chien qui tient dans sa gueule un bâton enflammé. Ce chien portant une torche vient du rêve que la mère de Saint Dominique fit alors qu’elle était enceinte de lui. Dans ce rêve, elle enfantait un chien portant une torche qui embrasait le monde entier. Saint Dominique reprit cet emblème, disant qu’il serait ce chien qui embraserait le monde de la Vérité.

  • Méditation : recueillement sur la Nativité, avec la Vénérable Mère Thérèse de St-Augustin (Madame Louise de France), dont nous fêtons aujourd'hui la "naissance au Ciel"

    « Qu’un Prince puissant descendît de son trône, pour venir se confondre dans les derniers rangs de ses sujets, s’asseoir à leur table, partager leur indigence, et essayer de leur rendre le fardeau de la pauvreté plus supportable, en le portant avec eux ; quelles impressions profondes d’amour et de vénération laisserait dans tous les cœurs le spectacle ou le récit d’un tel héroïsme de générosité ! Pour être plus accoutumés aux prodiges de la miséricorde divine, devons-nous en être moins touchés ? Ah ! plutôt que de permettre, Seigneur, que je me rende jamais coupable d’une ingratitude aussi monstrueuse, donnez-moi de recueillir dans mon âme toute la reconnaissance que l’univers vous doit.

    Parmi les réflexions qui viennent tumultueusement se présenter à mon esprit, à la vue de Jésus naissant, cinq objets doivent principalement fixer le désir qu’il veut bien m’inspirer, de lui préparer dans mon cœur une demeure digne de lui.

    I Son amour infini pour moi. J’étais présente à ses yeux, dès les premiers moments d’un sacrifice qui a commencé avec l’éternité. Il a daigné pourvoir à tous mes besoins. Pas une de mes misères qui ait échappé au dessein qu’il a formé, de venir lui-même apporter aux plaies du genre humain, les seuls remèdes que pût admettre la justice irritée de son Père ! Les intérêts de sa propre gloire, les ignominies et les besoins de cette chair mortelle qu’il n’a pas dédaigné de revêtir, pour m’élever jusqu’à lui, en s’abaissant jusqu’à moi, rien n’a pu l’arrêter.

    Ô amour ! qui faites disparaître dans un Dieu tout ce qu’il doit à sa grandeur, échapperez-vous au juste retour dont je me sens redevable ? Ne dois-je pas me donner sans partage à celui qui vient se donner tout entier à moi ?

    II Sa miséricordieuse charité. C’est pour tous les hommes, c’est pour les délivrer tous de l’esclavage du péché, c’est pour leur ouvrir à tous l’entrée du Ciel qu’il paraît sur la terre ; j’étais comprise dans cette multitude innombrable de pécheurs qu’il avait la vue et le désir de sauver. Mes infidélités à sa grâce qu’il prévoyait, n’ont pas mis obstacle à la générosité de ses démarches pour moi. Sa charité, comme me l’apprend son Apôtre, s’est manifestée en ma faveur, malgré toute mon indignité. Combien ce regard de bonté d’un Dieu naissant doit-il m’apprendre à renfermer dans ma charité ceux mêmes qui me paraissent si souvent la moins mériter !

    III Ses profondes abjections. En quel état paraît à mes yeux le Roi des Rois, le Dieu de l’univers, le dominateur suprême du Ciel et de la Terre ! Quelle escorte va l’environner dans la crèche ! Une étable sera son palais ; une cabane exposée à toutes les injures de l’air sera son asile ; de pauvres bergers composeront sa cour, le souffle de deux animaux sera l’unique adoucissement à ses premières souffrances ; telle est l’image abrégée de l’anéantissement auquel il s’est condamné pour moi.

    Puis-je croire cette vérité et souffrir encore que mon cœur soit susceptible de cet orgueil qui est le poison de toute la grandeur humaine. En peut-il être d’autre pour une âme chrétienne, que celle qui lui donne une conformité parfaite avec Jésus anéanti dans la crèche ? Qu’il est grand ce Dieu caché, malgré ce voile d’abjection qui le couvre à mes yeux ! Que je serai grande moi-même, quand je m’efforcerai de me rabaisser en sa présence !

    IV Son état d’infirmité et de souffrances. Jésus les embrasse dès sa naissance, pour m’apprendre à sanctifier les miennes, pour m’y fortifier, et pour m’y consoler. Mais, si le Saint des Saints accepte déjà dans un corps innocent ce douloureux partage, puis-je ne pas m’estimer heureuse des traits de ressemblance qu’il me fournira avec lui-même dans mille circonstances, où je pourrai unir mes souffrances aux siennes. En qualité de chrétienne et de pécheresse, je suis condamnée à la mortification et à la pénitence. La leçon qu’il me présente dans son berceau est un nouveau motif pour moi de me crucifier dans mes sensualités, et encore plus dans ma volonté propre. Plus je trouve de facilités à la satisfaire, plus j’apprendrai, dans ce premier sacrifice de Jésus naissant, à m’immoler dans tout ce que j’ai de plus intime pour les sens, pour l’esprit et pour le cœur.

    V L’étendue de ses satisfactions. C’est un Dieu qui me prévient, qui me recherche, qui paye pour moi à la justice de son Père. Que pourrais-je craindre avec une caution d’une valeur et d’une vertu aussi efficaces ? Je porterai à ses pieds bien des misères qu’il connaît, et dont il a compassion, mais qu’il est disposé à me pardonner, dès que je les détesterai toutes, dès que je n’en aimerai aucune. Indépendamment de tant de promesses miséricordieuses, qu’il m’a adressées tant de fois, ne s’offrira-t-il pas aux yeux de ma foi, avec tous les charmes qui peuvent lui attirer ma confiance ? Non, il ne viendra point à moi en juge, ni en vengeur, mais en Sauveur et en Père. Je me hâterai donc de me jeter entre les bras qu’il daigne me tendre ; je recueillerai avec ardeur ses soupirs ; je le conjurerai d’être mon Jésus et mon libérateur, à l’appui de ces tendres sentiments que je solliciterai au premier trône de son indulgence ; que ne trouverai-je pas de ressources auprès d’un cœur qui ne désire que la pleine confiance du mien !

    Ce mystère d’un Dieu naissant, doit donc ranimer tout mon amour pour lui, servir de règle à ma charité pour le prochain, rectifier tous mes jugements et toute ma conduite sur ce qui fait la véritable grandeur, soutenir mon courage dans l’usage de la pénitence chrétienne, réveiller et confirmer toute ma confiance aux miséricordes si étendues, dont la crèche est la dépositaire.

    Je demanderai donc avec un redoublement de ferveur, proportionné à tous mes besoins, ces heureux fruits de la fête qui approche ; je purifierai mon âme avec la plus exacte sincérité ; j’y ajouterai avec toutes les protestations de ma douleur, les promesses les plus sincères de ma fidélité future ; je réunirai tous mes désirs les plus ardents et les plus empressés pour attirer les grâces de ce divin enfant. Mille fois, je lui réitérerai ma consécration entière à son service, ma dépendance, ma gratitude et mon amour. Venez, lui dirai-je, venez auteur de tous les biens, répandez-les dans mon âme ; en la visitant, faites-lui goûter combien il est doux de vous aimer et d’être aimée de vous. Communiquez-moi ces saintes ardeurs dont le cœur de votre sainte mère était pénétré ; faites passer dans le mien ce feu céleste qui en consume toutes les froideurs ; remplissez-moi de cet esprit de foi, de cette fervente piété, qui accompagnaient ce saint Roi, mon Patron, à votre divin banquet ; qu’il n’y ait rien en moi qui ne se ressente de ces profonds hommages que vous rendirent à la crèche les esprits bienheureux dont elle était investie ; couronnez enfin, ô Dieu naissant ! tous vos bienfaits par cette paix que vous apportez à la terre ; qu’elle règne en moi, comme un gage de votre grâce et de votre clémence ; et qu’elle y persévère par la confiance de ma fidélité et de mon amour ! Le péché seul peut m’en priver. Ah ! Que jamais il ne trouble, il ne ravisse un trésor dont la possession m’est plus chère que tous les biens de ce monde, que ma vie même. C’est ô mon Jésus ! ce que je vous demande, et c’est ce que je ne cesserai de penser, et désirer jusqu’au dernier soupir ; il sera un soupir d’amour pour vous. »

    Vénérable Mère Thérèse de St-Augustin (Madame Louise de France (1787), fille de Louis XV, dies natalis ce 23 décembre), prieure du carmel de Saint Denis, "Au fil de l’année liturgique".
    Source : Le carmel en France.

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    Toile de Joseph Aubert (1849-1924), église Notre-Dame-des-Champs (Paris)

  • Méditations : des tentations...

    « La prière est sans nul doute indispensable pour repousser les tentations. Mais n'avons-nous pas aussi un autre moyen non négligeable, c'est l'application à notre devoir d'état, à la tâche qui nous a été confiée. Quand nous sommes occupées à bien faire ce que nous devons faire, chacune pour l'amour de Dieu, en union avec la très Sainte Vierge Marie, toutes les facultés sont donc occupées, et bien sûr, les tentations n'ont pas autant de prise sur nous. Voici encore un autre moyen pour écarter les tentations. Ce moyen tout simple et que vous connaissez bien, il consiste à opposer le mépris. Nous savons en effet que le mépris est le moyen le plus court pour nous défaire d'un ennemi que rien ne blesse tant que le dédain. Il est donc préférable aussi de ne pas revenir par la pensée sur nos tentations passées. Car en y revenant, nous remettrions en quelque sorte du bois au feu. Et ainsi nous l'entretiendrions au lieu de l'éteindre. Conservons donc notre tranquillité et la paix sereine dans les tentations. [...] Enfin, n'oublions pas cette vérité que nous connaissons bien ! Dieu si miséricordieux, ne permettra jamais que nous soyons tentées au-dessus de nos forces. Les débats de notre conscience, ces luttes, cette croix crucifiante, il faut les accepter par amour, et en esprit de réparation pour nos fautes, et pour celles des autres. Les tentations ne peuvent nous faire que le mal que nous voulons. Puisque dans les âmes fidèles, elles produisent le contraire : elles produisent de bons effets, elles les maintiennent d'ailleurs dans une plus profonde humilité ; elles stimulent leur vigilance et leur courage. Et de plus elles les entretiennent dans leur ferveur, en les ramenant à Dieu plus souvent. Oui, les tentations nous donnent une heureuse expérience et pour les autres aussi, parce qu'elles nous rendent enfin plus compréhensives, et plus compatissantes pour les faiblesses du prochain. Mais il n'en demeure pas moins vrai que nous devons, vous et moi, être très vigilantes, par la prière, et par la pénitence. »

    Mère Marie de la Croix (1901-1999), Entretiens Évangéliques A XVII 1975, in "Textes choisis 5. Avec Marie - Vivre le combat spirituel", Éditions de la Morinaie, Saint Aignan sur Roë, 2012.

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    Retable d'Issenheim de Matthias Grünewald, musée Unterlinden, Colmar
    Seconde ouverture, panneau droit : la tentation de St Antoine (détail)

  • Méditation : l'embrasement du coeur

    « La méditation n'est pas uniquement lecture vocale en profondeur, elle comprend aussi la répétition silencieuse de la Parole de nombreuses fois, avec un approfondissement toujours croissant jusqu'à l'embrasement du cœur par le feu divin. Cela est bien illustré par ce que dit David dans le Psaume 39 : "Mon cœur brûlait en moi, à force de méditer cela, le feu flamba." Ici apparaît le fil ténu et secret qui relie la pratique et l'effort à la grâce et au feu divin. Le seul fait de méditer plusieurs fois la Parole de Dieu, lentement et dans le calme, aboutit, moyennant la miséricorde de Dieu et sa grâce, à l'embrasement du cœur ! Ainsi la méditation devient le premier lien normal entre l'effort sincère de prière, et les dons de Dieu et son ineffable grâce. Pour cette raison, la méditation a été considérée comme le premier et le plus important des degrés de la prière du cœur, à partir duquel l'homme peut s'élever à la ferveur de l'esprit, et y vivre toute sa vie. »

    Matta El Maskîne (moine copte, 1919-2006), L'expérience de Dieu dans la vie de prière, Traduit de l'arabe par Elie Dermarkar, Abbaye de Bellefontaine, Coll. Spiritualité orientale n°71, Éditons du Cerf, 1997.
    (Autobiographie et extraits de ses œuvres)

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  • Méditation : l'union à Jésus

    « Nous unir à Jésus, Lui demander de travailler en nous, de souffrir en nous, de prier en nous, nous considérer comme un membre du Christ, comme un instrument qu'Il doit Lui-même mettre en œuvre, comme un organe qu'Il doit animer, quelle pratique consolante et fortifiante ! Quand nous agissons, quand nous accomplissons nos devoirs d'état, nous sentons vivement notre impuissance ; quand nous souffrons, nous constatons avec peine que nous ne savons guère bien souffrir ; quand nous prions, nous nous trouvons fort indignes et nous avons conscience que nos prières ne peuvent guère glorifier notre Dieu. Donc unissons-nous à Jésus, demandons-Lui de remplir Lui-même en nous toutes ces saintes fonctions ; puis consolons-nous : Jésus, que nous avons appelé, est venu ; Il veut bien travailler, souffrir, prier en nous et donner à toutes nos œuvres une dignité, un mérite, une efficacité qu'elles n'auraient pas sans Lui. "Il nous faut toutes consommer, écrivait à une visitandine de Moulins sainte Marguerite-Marie, dans cette ardente fournaise du Sacré-Cœur de notre adorable Maître... et après avoir perdu notre cœur de corruption dans ces divines flammes du pur amour, il nous y en faut prendre un tout nouveau, qui nous fasse désormais vivre d'une vie toute renouvelée... il faut que ce divin Cœur de Jésus soit tellement substitué à la place du nôtre que lui seul vive et agisse en nous et pour nous, que sa volonté tienne tellement la nôtre anéantie qu'elle puisse agir absolument sans résistance de notre part ; enfin que ses affections, ses pensées et ses désirs soient en la place des nôtres, mais surtout son amour, qui s'aimera lui-même en nous et pour nous." (Œuvres, t.II, p.468.)

    On connaît bien la belle prière de M. Olier : "Ô Jésus vivant en Marie, venez et vivez en nous dans votre esprit de sainteté, dans la plénitude de votre puissance, dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus, dans la communion de vos divins mystères ; dominez en nous sur toutes les puissances ennemies, dans la vertu de votre Esprit et pour la gloire de votre Père."

    Ainsi, que Jésus reproduise en nous ses vertus, nous communiquant les dispositions qu'Il avait dans les mystères de sa vie mortelle, l'humilité de son incarnation, la pauvreté de sa naissance, le recueillement de sa vie cachée, le zèle de sa vie publique, la ferveur de ses oraisons, la générosité de son immolation, si bien que Dieu voie en chacun de nous, non plus la créature avec ses misères, mais l'image fidèle, la photographie de son divin Fils, en qui Il a mis toutes ses complaisances ; on peut même dire : qu'Il voie en nous Jésus lui-même nous couvrant, nous enveloppant, nous cachant en Lui, Jésus nous animant, nous mouvant, agissant en nous et par nous. »

    Abbé Auguste Saudreau (1859-1946), L'idéal de l'âme fervente (ch.V : Jésus vivant en nous), Paris - Arras - Angers, Charles Amat - Brunet - G. Grassin, 1923.

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  • Un mois avec Marie - Vingt-huitième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-HUITIÈME JOUR
    Rayonnement

    Lorsque Notre-Dame daigne revenir sur la terre, elle y paraît environnée de clartés célestes. A Fatima, au témoignage des enfants, Elle est toute lumière.
    L'on demande à Lucie pourquoi, durant les Apparitions, elle baisse si souvent les yeux au lieu de les fixer sur la Vierge.
    - « C'est que, parfois elle m'éblouit », répond-elle.
    Pendant sa vie mortelle, Marie passait, simple et modeste, sans attirer l'attention. Qui pourrait croire, cependant, que n'émanaient point de sa personne des effluves divins !
    Eh quoi, elle portait dans son sein le Soleil de Justice, et de ses rayons cachés ne se seraient point dégagés lueurs et chaleur bienfaisantes !
    Les vertus transcendantes de Marie seraient-elles demeurées aussi sans influence ?...
    Non, mille fois non !... L'âme humaine transperce l'opacité de son enveloppe et se reflète dans la physionomie jusqu'à la transformer. Lorsqu'elle est noble et pure, elle rayonne autour d'elle quelque chose de son intime beauté.
    Les trois petits Voyants ont été indignement enfermés dans la prison publique par le « Ferblantier ». Agenouillés, mains jointes et les yeux baissés, ils égrènent le chapelet. Devant leur innocente candeur, leur piété fervente, les prisonniers qui les entourent, honnis de la société, sont empoignés par l'émotion et répondent à leurs Ave.
    De nombreuses personnes visitent Jacintha durant sa maladie. Retenus dans sa chambre par une mystérieuse attraction, ils y passent des heures y respirant une atmosphère céleste.
    Après une visite de ce genre, un prêtre disait à Lucie du vivant de François :
    - « Ce qui m'impressionne le plus, c'est l'innocence et la sincérité de François et de Jacintha. » Un confrère qui l'accompagnait ajoutait :
    - « J'éprouve un je ne sais quoi auprès de ces petits. Il me semble ressentir quelque chose de surnaturel. Parler avec eux me fait du bien à l'âme. »
    Qui n'a rencontré un jour ou l'autre de ces âmes de foi et de sacrifice qui, vivant unies au Christ, le laissent déborder librement ! Âmes chantantes, souples et d'acier, elles s'adaptent à toutes les situations, se plient à toutes les nécessités, n'aiment rien tant que le devoir.
    Âmes lumineuses - à l'image de la Vierge bénie - qui éclairent et répandent leur paix au milieu même des désordres de la société et du chaos qui en résulte.
    « Tu ne t'en aperçois pas, disait Notre-Seigneur à l'une d'elles, mais tu es tellement pleine de Dieu que tu le donnes sans le vouloir. Tu le donnes par tes paroles, par tes regards, par ton maintien, par ta démarche. Tu es comme une personne qui aurait absorbé une liqueur fortement aromatisée. Elle aurait beau vouloir qu'on ne le sache pas, le parfum la trahirait. Ainsi étant pleine de Jésus, tu le donnes, même à ton insu. »
    Se perfectionner soi-même, c'est déjà penser aux autres et leur faire du bien. « C'est pour eux que je me sanctifie », disait le Sauveur.
    Malheur au monde s'il n'y avait plus de Saints ! Aucune influence sur les affaires de l'Humanité n'est comparable à la leur. La vertu du Saint charme, entraîne, assainit l'atmosphère. Prédication muette et continuelle, elle stimule les bons, est un remords au négligent, un reproche et une condamnation pour le méchant.
    Pourquoi le monde est-il aux abois ? Parce qu'il ne comptait plus assez de Saints.
    Augmentons cette élite. Si nous le pouvons, soyons apôtres par la parole et par l'action. Mais sans oublier jamais le premier des apostolats, celui qui est à la portée de tous, qui féconde les autres et qui résulte de « ce que l'on est » plus encore que de « ce que l'on fait ».
    La puissance du bon exemple ne nous sera révélée que dans l'Au-Delà. Luttons contre le mal avec les armes pacifiques de la vertu, du dévouement, du pardon, de la charité et que notre prière, comme une flèche bien dirigée, s'élève, fervente, vers les Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie. Ils viendront à notre secours et nous accorderons le salut.

    PRIÈRE

    Ô Jésus ! ô Marie ! répandez vos lumières en mon pauvre être obscur ! Formez en moi un Saint ignorant de lui-même et qui rayonne la sainteté sans le savoir. Allumez dans mon cœur, je vous en prie, un brasier d'amour si pur et si ardent, que nul ne puisse m'approcher sans apprendre à vous connaître, à vous aimer, sans devenir vôtre pour toujours…

    Ô Marie, Reine des Apôtres, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation : prier longuement...

    « Lorsque l'apôtre Paul dit : "Faites connaître vos demandes auprès de Dieu" (Ph 4,6), cela ne veut pas dire qu'on les fait connaître à Dieu, car il les connaissait avant même qu'elles existent, mais que c'est par la patience et la persévérance devant Dieu, et non le bavardage devant les hommes, que nous connaîtrons si nos prières sont bonnes... Il n'est donc pas défendu et inutile de prier longtemps, lorsque c'est possible, c'est-à-dire lorsque cela n'empêche pas d'autres occupations bonnes et nécessaires ; d'ailleurs, en accomplissant celles-ci, on doit toujours prier par le désir, comme je l'ai dit. Car si l'on prie longtemps, ce n'est pas, comme certains le pensent, une prière de rabâchage (Mt 6,7). Parler abondamment est une chose, aimer longuement en est une autre. Car il est écrit que le Seigneur lui-même "passa la nuit en prière" et qu'il "priait avec plus d'insistance" (Lc 22,44). N'a-t-il pas voulu nous donner l'exemple en priant pour nous dans le temps, lui qui avec son Père exauce nos prières dans l'éternité ? On dit que les moines d’Égypte font des prières fréquentes, mais très courtes, lancées comme des flèches, pour éviter que, en se prolongeant trop, l'attention vigilante nécessaire à ceux qui prient ne se détende et se dissipe... La prière ne doit pas comporter beaucoup de paroles, mais beaucoup de supplications ; ainsi elle peut se prolonger dans une attention fervente... »

    Saint Augustin (345-430), Lettre à Proba (9-10), trad. rev. Bréviaire.

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  • Méditation : la vie en Christ

    « A l'évidence, la vie dans le Christ concerne non seulement le futur, mais accompagne dès à présent les saints qui vivent et agissent selon elle.
    Il y a d'un côté ce qui vient de Dieu, de l'autre ce qui vient de notre ferveur personnelle ; le premier est l’œuvre propre de Dieu, l'autre réclame aussi notre générosité ; ou plutôt, ce que nous avons à apporter pour notre part, ce n'est rien d'autre que d'accueillir la grâce, de ne pas livrer le trésor (Mt 13,44), de ne pas éteindre la lampe déjà allumée (Mt 25,8), autrement dit de n'introduire en nous rien qui soit contraire à la vie, ni rien qui engendre la mort. Voici en quoi consistent pour l'homme tout bien et toute vertu : ne pas diriger le glaive contre soi-même, ne pas fuir le bonheur, ne pas faire tomber de sa tête les couronnes.
    De son côté, le Christ présent sème lui-même de manière ineffable la vie en nos âmes comme notre fonds, car il est présent en vérité et assiste les prémices de la vie, que lui-même nous a fournies en séjournant parmi nous ; cependant il est présent non pas comme la première fois, en partageant notre genre de vie, nos entretiens et nos occupations, mais d'une autre façon, meilleure et plus parfaite, qui fait que nous devenons avec lui un seul corps, une seule vie, ses membres, son corps et tout ce qui s'ensuit. »

    Nicolas Cabasilas (1322-1397), La vie en Christ, I (15-17), Trad. M.H. Congourdeau, SC n°355, Le Cerf, Paris, 1989.

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  • Méditation : "Il est là !"

    « Qu'est ce que le Seigneur fait dans le tabernacle : "il nous attend". Il est là dans le sacrement de son amour qui soupire et intercède sans cesse auprès de son Père pour les pécheurs. A quels outrages n'est-il pas exposé pour rester au milieu de nous ? Il est là pour nous consoler. Aussi devrions-nous lui rendre visite souvent. Combien un petit quart d'heure, que nous dérobons à nos occupations, à quelques inutilités, pour venir le prier, le consoler de toutes les injures qu'il reçoit, lui est agréable ! Lorsqu'il voit venir avec empressement les âmes pures, il leur sourit... Elles viennent avec cette simplicité qui lui plaît tant, lui demander pardon pour tous les pécheurs des insultes de tant d'ingrats. Quel bonheur n'éprouvons-nous pas en la présence de Dieu, lorsque nous nous trouvons à ses pieds devant les saints tabernacles ! "Allons mon âme, redouble d'ardeur ! Tu es seule, pour adorer ton Dieu. Ses regards se reposent sur toi seule." Ce bon Sauveur est si rempli d'amour pour nous qu'il nous recherche partout. »

    St Jean-Marie Vianney, curé d'Ars (1786-1859).

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    Paroisse Notre Dame de l'Espérance
    Tabernacle du Maître-Autel de l'église de Dizy le Gros

  • Méditation : le don de Dieu

    « Ô Jésus-Eucharistie ! enseignez-moi à prier ; enseignez-moi cette oraison de laquelle l'âme sort lumineuse et transparente comme le cristal.
    Donnez-moi aussi cette sorte d'oraison qui fait vibrer sans bruit votre Coeur, ô Jésus, cette oraison silencieuse en apparence, mais qui, pleine de reconnaissance pour vos bienfaits, fait tressaillir de joie le ciel tout entier. "Pourquoi pousser vers moi de si grandes clameurs ?" disait Dieu à Moïse, et c'est à peine si le prophète ouvrait ses lèvres : mais cette prière fervente, persévérante, s'échappant du coeur, résonnait comme un tonnerre aux oreilles de Dieu. C'est cette oraison que je désire, celle qui fait écho dans vore Coeur, ô mon Dieu, pour revenir ensuite faire vibrer mon âme en lui laissant le sentiment du don de Dieu.
    Ô Seigneur, je veux vous appeler du plus profond de mon âme ; je veux crier vers vous pour vous demander vos trésors : lumières, grâces, vie, feu, amour et toutes les vertus.
    Je veux vivre recueilli, mon Jésus ; je veux la solitude intérieure pour me perdre dans la contemplation de mon Bien-Aimé, et parvenir ainsi à connaître le don de Dieu...
    Pardonnez-moi si j'ai abusé jusqu'ici de vos grâces et de vos faveurs ; je vous le promets, je me consacrerai désormais avec ferveur à l'oraison, et si je n'y puis faire autre chose, je serai du moins heureux de souffrir en votre honneur.
    Ô Marie, vous qui avez, plus qu'aucune créature, reçu le don de Dieu, donnez à vos fils de le recevoir aussi, de l'estimer et de le mettre à profit.
    Amen ! »

    Vénérable Conception Cabrera de Armida ("Conchita" 1862-1937), Devant l'Autel, courts entretiens avec Jésus-Eucharistie (64), Paris, Téqui, 1909.

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    (Crédit photo)

  • 8 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Le 1er commandement : "Ecoute, Israël..." (Mc 12, 28b-34 - cf. Mt 22, 34-40 ; Lc 10, 25-28)

    « Lorsqu'on a demandé au Maître quel était le plus grand des commandements, il a répondu : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ta force. Il n'est pas de plus grand commandement." Je le crois, puisqu'il concerne l'être essentiel et premier, Dieu notre Père, par qui tout a été fait, tout demeure, et à qui reviendront tous ceux qui seront sauvés. C'est lui qui nous a aimés le premier, qui nous a fait naître ; il serait sacrilège de penser qu'il existe un être plus ancien et plus sage. Notre reconnaissance est infime comparée à ses immenses bienfaits, mais nous ne pouvons lui en offrir d'autre témoignage, lui qui est parfait et qui n'a besoin de rien. Aimons notre Père de toute notre force et de toute notre ferveur et nous acquerrons l'immortalité. Plus on aime Dieu, plus notre nature se mêle et se confond avec la sienne.
    Le deuxième commandement, dit Jésus, ne le cède en rien au premier : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même"... Lorsque le docteur de la Loi demande à Jésus : "Et qui est mon prochain ?" (Lc 10,29), celui-ci ne lui répond pas par la définition juive du prochain - le parent, le concitoyen, le prosélyte, l'homme qui vit sous la même loi ; mais il raconte l'histoire d'un voyageur qui descendait de Jérusalem à Jéricho. Blessé par des larrons..., cet homme a été soigné par un Samaritain, qui "s'est montré son prochain" (v.36).
    Et qui est davantage mon prochain que le Sauveur ? Qui nous a pris davantage en pitié lorsque les puissances des ténèbres nous avaient abandonnés et blessés de coups ?... Seul Jésus a su guérir nos plaies et extirper les maux enracinés en nos cœurs... C'est pourquoi nous devons l'aimer autant que Dieu. Et aimer le Christ Jésus c'est accomplir sa volonté et garder ses commandements. »

    Clément d'Alexandrie, Homélie "Quel riche peut être sauvé ?" (Trad. coll. Icthus, vol.6, Grasset, Paris rev.).

  • Méditation : L'oraison du matin

    « L'homme qui sort le matin, la conscience mal éveillée, sans s'être pris en main, est la proie du premier journal qu'il lit, du premier étourdi qu'il rencontre, de la première billevesée qui passe. C'est de tout cela, qui est étranger à sa personne, qu'il constitue sa personnalité quotidienne.
    L'homme qui veut être lui-même, avant de sortir de sa solitude, se concentre pour faire oraison, arrête le plan de sa journée et les lignes de son action.
    Le chrétien qui veut être chrétien profite de la première heure du jour, encore pure et libre, pour prendre sa place auprès de Dieu. Quand la lumière est encore neuve, avant de sortir de sa chambre, avant que la vie l'ait envahi de son tumulte, il s'établit dans l'amour de Dieu, à qui il donne simplement sa journée. Dans cette paix que rien ne trouble encore, la prière coule plus claire, les vérités éternelles apparaissent avec plus d'évidence, les dialogues s'organisent, les décisions se fixent. Ce bloc sera impénétrable aux poussières du jour.
    Sans cette aération matinale, la vie chrétienne, la vie fervente, est impossible. Assurément la vie entière doit être une oraison ; mais elle n'est une oraison que si elle est engagée tous les matins réellement dans cette voie.
    Notre vie dépend de l'heure qui suit le réveil matinal. »

    J. Calvet, La trame des jours (ch. II), La Colombe, Paris, 1955.

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  • 19 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'aveugle de Jéricho
    "Jésus, fils de David, aie pitié de moi !" (Lc 18, 35-43)

    « Regardons ces aveugles de Jéricho dans l'Evangile de Matthieu : ils valent mieux que beaucoup de ceux qui voient clair. Ils n'avaient personne pour les guider, ils ne pouvaient voir Jésus s'approcher ; et pourtant ils s'efforçaient d'arriver jusqu'à lui. Ils se mirent à crier à haute voix ; on cherchait à les faire taire : ils criaient plus fort. Ainsi en est-il de l'âme énergique ; ceux qui veulent l'arrêter redoublent son élan. Le Christ permet qu'on cherche à les faire taire, pour que leur ferveur se montre mieux et pour t'apprendre qu'ils étaient bien dignes d'être guéris. C'est pourquoi ils ne leur demande pas s'ils ont la foi, comme il le faisait souvent :  leurs cris et leurs efforts pour s'approcher de lui suffisaient pour montrer leur foi. Apprends par là, mon cher ami, que, malgré notre bassesse et notre misère, si nous allons à Dieu de tout coeur, nous pourrons obtenir par nous-mêmes ce que nous demandons. En tous cas, regarde ces deux aveugles ; ils n'avaient qu'un disciple pour les protéger, beaucoup leur imposaient silence ; et pourtant ils ont réussi à triompher des empêchements et à parvenir jusqu'à Jésus. L'évangéliste ne signale en eux aucune qualité exceptionnelle de vie : leur ferveur a tout remplacé. »

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Commentaires sur l'Evangile selon Saint Matthieu, Homélie LXVI, 1 (Trad. Maurice Véricel, L’Evangile commenté par les Pères, Editions Ouvrières, Paris, 1961)

    Autre traduction :

    Saint Jean Chrysostome (v.345-407), Commentaires sur l'Evangile selon Saint Matthieu, Homélie LXVI (1), in Oeuvres complètes (Tome VIII) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Abbaye Saint Benoît.