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espérance - Page 7

  • Méditation : les distractions dans la prière

    « Les distractions que vous aurez dans la prière ne doivent point vous étonner ; elles sont inévitables après tant d'agitations et dissipations volontaires ; mais elles ne vous nuiront point, si vous les supportez avec patience. L'unique danger que j'y crains est qu'elles ne vous rebutent. Qu'importe que l'imagination s'égare, et que l'esprit même s'échappe en mille folles pensées, pourvu que la volonté ne s'écarte point, et qu'on revienne doucement à Dieu sans s'inquiéter, toutes les fois qu'on s'aperçoit de sa distraction. Pourvu que vous demeuriez dans cette conduite douce et simple, vos distractions mêmes se tourneront à profit, et vous en éprouverez l'utilité dans la suite, quoique Dieu la cache d'abord. La prière doit être simple, beaucoup du cœur, très peu de l'esprit ; des réflexions simples, sensibles et courtes, des sentiments naïfs avec Dieu, sans s'exciter à beaucoup d'actes dont on n'aurait pas le goût. Il suffit de faire les principaux de foi, d'amour, d'espérance et de contrition (*) ; mais tout cela sans gêne, et, suivant que votre cœur vous y portera. Dieu est jaloux de la droiture du cœur ; mais autant qu'il est jaloux sur cette droiture, autant est-il facile et condescendant sur le reste. Jamais ami tendre et complaisant ne le fut autant que lui. Pour votre prière, vous pouvez la faire sur les endroits des Psaumes qui vous touchent le plus. Toutes les fois que votre attention se relâche, reprenez le livre et ne vous inquiétez pas. L'inquiétude sur les distractions est la distraction la plus dangereuse. »

    Fénelon, extrait de la Lettre au Marquis de Seignelai, 1690, in "Œuvres spirituelles", Correspondance, Coll. Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1954.

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    (*) : Actes de foi, d'espérance, de charité et de contrition, pour mémoire, ci-dessous :

    Acte de Foi

    Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées, et que vous nous enseignez par votre Église, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper.

    Acte d’Espérance

    Mon Dieu, j’espère, avec une ferme confiance, que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde, et si j’observe vos commandements, le bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis, et que vous êtes fidèle dans vos promesses.

    Acte de Charité

    Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur, et par-dessus toutes choses, parce que vous êtes infiniment bon et infiniment aimable, et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous.

    Acte de contrition

    Mon Dieu, j'ai un très grand regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre Sainte Grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.

  • La Miséricorde - Espérance pour le monde

    Ce film-reportage (ici en deux parties) nous montre de façon étonnante comment le message de la Miséricorde transmis par Sainte Faustine se fraye le chemin dans le monde contemporain. A noter surtout les témoignages des jeunes gens frappés par l'importance de la mission prophétique de Sainte Faustine qui est vraiment le don de Dieu pour notre temps. Le film a été réalisé en collaboration avec les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame de la Miséricorde et les Sœurs de la Congrégation de Jésus Miséricordieux. Très bon reportage, apprécié du public, avait été présenté aux Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Sydney.


  • Un mois avec Marie - Deuxième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DEUXIÈME JOUR
    Je crois, j’espère, j’aime !

    L'Ange de la Paix à FatimaAgenouillé, son front touchant la poussière, l'Ange a prononcé trois fois :
    « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'espèrent pas et ne Vous aiment pas ! »
    Cette prière est une doctrine, base fondamentale de notre sainte Religion.
    C'est de la défaillance générale de la Foi que sont nées les désunions, les discordes, les luttes qui ensanglantent le monde, menaçant de le ruiner sans retour.
    L'un croit à la puissance de l'or, l'autre à l'infaillibilité de son propre esprit bourré d'erreurs et de sophismes. Celui-ci n'apprécie que les joies animales des sens qui engendrent la mort ; celui-là pressure, écrase les humbles pour s'en faire un piédestal.
    La folie humaine est au paroxysme.
    Nous replaçant dans la voie saine et droite, l'angélique Précurseur de Notre-Dame nous invite à proclamer : « Pour moi, mon Dieu, je crois en Vous ! » En Vous qui êtes l'éternelle Vérité, la Vie, l'infinie Sagesse !
    Je crois en Vous, mon Dieu, comme au Souverain Créateur de tout ce qui existe.
    Vous êtes Tout !... Humble créature tirée du néant par votre Toute-Puissance magnifique, je me prosterne, je m'abîme en votre présence dans une profonde adoration.
    Je crois, Seigneur, mais « aidez à l'insuffisance de ma foi » (1), afin qu'aux heures sombres de la souffrance et de la tentation elle éclaire mon esprit, raffermisse mon cœur, soutienne et surnaturalise ma volonté chancelante.
    Le plus pauvre est souvent par Vous le mieux accueilli, car votre bonté égale votre puissance. C'est pourquoi j'espère en Vous, ô mon Dieu !
    Vous nous dites dans le saint Evangile : « Si un enfant demande du pain à son père, lui donnera-t-il une .pierre ?... ou s'il lui demande un œuf lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, bien qu'étant mauvais, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes, combien plus votre Père qui est dans les Cieux vous donnera-t-il ce qui est bon et surtout le bon Esprit quand vous le lui demanderez » (2).
    Je sais que 1' « on obtient de Vous [Dieu] tout autant que l'on espère » (3). J'attends tout de votre libéralité divine. Je suis sûre de votre Cœur et je vous prie de me compter désormais parmi « les âmes confiantes qui sont les voleuses de vos grâces » (4).
    « Quand Vous me tueriez, Seigneur, j'espérerais encore en Vous » (5).
    Comment pourrais-je ne pas Vous aimer, mon Dieu si grand, si beau, adorablement bon ?
    Oui, mon cœur est épris de Vous qui, seul, pouvez le remplir. Uniquement digne d'être aimé pour Vous-même, Vous voulez, néanmoins que, débordante, la tendresse que je Vous ai vouée s'écoule sur les frères humains que Vous m'avez donnés.
    A votre grand commandement : « Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces » (6), Vous ajoutez celui-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (6).
    Pour lui je désire donc tous les biens et surtout l'état de grâce qui lui assure votre sainte amitié.
    « Je Vous demande instamment pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas ! »
    Que par votre miséricordieux Amour et l'intercession du Cœur très pur de votre divine Mère — la Nôtre ! — nous goûtions bientôt la paix des enfants de Dieu sur la terre, doux prélude à celle des élus, au Ciel.

    PRIÈRE

    Ô Marie, ma divine Mère, agissez en moi, priez en moi, souffrez en moi, parlez en moi, travaillez en moi. Soyez ma voie pour aller à Jésus. Faites-le grandir, dominer et opérer en moi.
    A.M.D.G.
    Père Saint, par le Cœur Immaculé de Marie, je vous offre Jésus votre Fils bien-aimé, et je m'offre moi-même en Lui et avec Lui, et par Lui, à toutes ses intentions et au nom de toutes les créatures.
    (300 j. d'ind.)

    (1) St Marc X, 23-25
    (2) St Luc XI, 11, 12, 13
    (3) St Jean de la Croix
    (4) Notre-Seigneur à M. Benigna Ferrero
    (5) Livre de Job
    (6) Premier et second commandement de Dieu

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation avec le Cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan

    « Quel que soit le soin que peuvent lui assurer d'autres personnes, le petit enfant ne les suivra pas si sa mère ne l'accompagne pas. Mais, avec sa mère, il traversera des forêts, franchira des rivières, affrontera la faim et les fièvres.

    Au cours des guerres, nombreuses furent les mères que l'on trouva mortes avec leur enfant, encore vivant, couché auprès d'elles. Sur le chemin de l'espérance, tu tiens, dans ta main, celle de la Vierge Marie. Avec elle, tu n'es plus seul. Elle est "la source de vie, notre joie et notre espérance".

    Le petit enfant n'a besoin que de sa mère. Il éclate en sanglots dès qu'elle s'absente ; il ne peut s'en passer. Donnez-lui un bonbon, un beau jouet, de l'or ou une pierre précieuse, il rejettera tout. Il ne recouvrera sa joie qu'en revoyant sa mère. Redeviens un petit enfant pour comprendre et aimer la Vierge Marie. »

    Cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan (1928-2002), Sur le chemin de l'espérance (Ch. 35 - Notre Mère Marie), Le Sarment, Fayard, 1991.

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  • Méditation : fautes et découragement

    « Les fautes se transformeront en bien, pourvu que nous nous en servions pour notre propre humiliation, sans nous relâcher dans l'effort de nous corriger. Le découragement ne sert nul dessein possible ; il est simplement le désespoir de l'amour de soi-même, blessé. Le véritable moyen de profiter de l'humiliation de ses propres fautes, c'est de leur faire face dans leur hideur véritable, sans cesser d'espérer en Dieu, tout en n'espérant rien de soi-même. »

    Fénelon (François de Salignac de La Mothe-Fénelon - 1651-1715).

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  • Méditation : pour se préparer à la fête de l'Assomption...

    « ... Qu’apporte à notre chemin, à notre vie, l’Assomption de Marie ? La première réponse est la suivante : dans l’Assomption, nous voyons qu’en Dieu, il y a de la place pour l’homme, Dieu lui-même est la maison aux nombreuses demeures dont parle Jésus (cf. Jn 14, 2) ; Dieu est la maison de l’homme, en Dieu il y a l’espace de Dieu. Et Marie, en s’unissant, en étant unie à Dieu, ne s’éloigne pas de nous, elle ne se rend pas sur une galaxie inconnue ; au contraire celui qui va à Dieu se rapproche, parce que Dieu est proche de nous tous, et Marie, unie à Dieu, participe de la présence de Dieu, elle est très proche de nous, de chacun de nous. Saint Grégoire le Grand a eu, au sujet de saint Benoît, une belle expression que nous pouvons appliquer encore aussi à Marie : saint Grégoire le Grand dit que le cœur de saint Benoît est devenu si grand que toute la création peut entrer dans ce cœur. Cela est encore plus vrai pour Marie : Marie, entièrement unie à Dieu, a un Cœur si grand que toute la création peut entrer dans ce Cœur, et les ex-voto partout sur la terre le démontrent. Marie est proche, elle peut écouter, elle peut aider, elle est proche de chacun de nous. En Dieu, il y a de la place pour l’homme, et Dieu est proche et Marie, unie à Dieu, est très proche, elle a un Cœur aussi large que celui de Dieu.

    Mais il y a encore un autre aspect : non seulement il y a en Dieu, de la place pour l’homme, mais dans l’homme, il y a de la place pour Dieu. Nous voyons cela aussi en Marie, l’Arche Sainte qui porte la présence de Dieu. En nous, il y a de la place pour Dieu, et cette présence de Dieu en nous, si importante pour illuminer le monde dans sa tristesse et dans ses problèmes, se réalise dans la foi : dans la foi, nous ouvrons les portes de notre être pour que Dieu puisse entrer en nous, pour que Dieu puisse être la force qui donne vie et ouvre un chemin à notre être. En nous, il y a de l’espace, ouvrons-nous, comme Marie s’est ouverte, en disant : « Que ta volonté soit faite, je suis la servante du Seigneur ». En nous ouvrant à Dieu, nous ne perdons rien. Au contraire, notre vie s’enrichit et grandit.

    Ainsi, foi et espérance se rejoignent. On parle beaucoup aujourd’hui d’un monde meilleur qui devrait venir : ce serait cela notre espérance. Si et quand ce monde meilleur doit venir, nous ne le savons pas, je ne le sais pas. Mais il est sûr qu’un monde qui s’éloigne de Dieu ne devient pas meilleur, mais pire. Seule la présence de Dieu peut garantir également un monde bon. Mais ne parlons pas de cela. Il y a une chose, une espérance qui est certaine : Dieu nous attend, nous n’avançons pas dans le vide, nous sommes attendus. Dieu nous attend et, en allant dans l’autre monde, nous trouvons la bonté de la Mère, nous retrouvons nos proches, nous trouvons l’Amour éternel. Dieu nous attend : voilà la grande joie et la grande espérance qui naît précisément de cette fête. Marie nous rend visite, elle est la joie de notre vie et la joie est espérance.

    Que dire de plus ? Un cœur grand, la présence de Dieu dans le monde, une place pour Dieu en nous et une place en Dieu pour nous, l’espérance, être attendus : voilà la symphonie de cette fête, l’indication que nous donne la méditation de cette solennité. Marie est l’aurore et la splendeur de l’Eglise triomphante ; elle est consolation et espérance pour le peuple encore en chemin... Confions-nous à son intercession maternelle, afin qu’elle nous obtienne du Seigneur la grâce de renforcer notre foi dans la vie éternelle ; qu’elle nous aide à bien vivre dans l’espérance le temps que Dieu nous donne. Une espérance chrétienne, qui n’est pas seulement une nostalgie du Ciel, mais un désir de Dieu vivant et actif, ici, dans le monde, un désir de Dieu qui fait de nous des pèlerins infatigables et qui alimente en nous le courage et la force de la foi, qui sont dans le même temps le courage et la force de l’amour. Amen. »

    Benoît XVI, Homélie pour l'Assomption 2012, conclusion.
    (Texte intégral)

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    Icône de la Dormition, Sainte Sophie de Novgorod

  • Jeudi 1er août 2013

    Calendrier liturgique

  • Méditation : les tentations

    « Ne vous effrayez ni ne vous découragez des tentations ; luttez toujours, humiliez-vous toujours, ne vous découragez jamais. La tentation ne dépend pas de nous et n'est pas une faute : tâchons de ne pas nous y arrêtez, d'y résister dès le premier moment ; luttons et prions. Si nous succombons, humilions-nous. Souvenons-nous que la tentation est toujours un moyen de nous faire croître en force par le combat et croître en humilité par la vue de notre misère ; c'est un moyen de nous faire croître en sainteté par la lutte en vue de Dieu contre ce qui est opposé à sa volonté ; c'est quelquefois la peine de fautes anciennes dont Dieu veut nous faire mesurer la gravité en nous faisant voir les longues traces qu'elles laissent ; c'est toujours une leçon d'indulgence pour le prochain, dont nous avons tant besoin étant si portés à la sévérité pour autrui. Courage, humilité, espérance. »

    Bx Charles de Foucauld, Lettre à Louis Massignon, in "L'aventure de l'amour de Dieu - 80 lettres inédites de Charles de Foucauld à Louis Massignon", ed. J.-F. Six, Paris, Le Seuil, 1993.

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  • Méditation - Prière : pardon et réparation

    « Ô Jésus, mon Sauveur et mon Rédempteur, Fils du Dieu vivant, prosternés à vos pieds, nous implorons votre pardon et nous vous offrons réparation pour tous les blasphèmes proférés contre votre saint Nom, pour tous les outrages qui vous sont infligés dans le très saint sacrement de l'autel, pour toutes les irrévérences commises envers votre très sainte et immaculée Mère, pour toutes les calomnies et injures dont souffre votre Epouse, la sainte Eglise catholique. - Ô Jésus, qui avez dit : "Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, je le ferai", nous vous prions instamment pour nos frères dont le salut est en danger, afin que vous les préserviez des pièges qui les conduiraient à apostasier la foi véritable. Sauvez ceux qui sont déjà sur les bords de l'abîme ; donnez à tous la lumière pour connaître la vérité, la force et le courage pour lutter contre le mal, la persévérance dans la foi et dans une active charité. Ô très bon Jésus, c'est en votre nom que nous le demandons à Dieu, votre Père, avec qui, dans l'unité du Saint-Esprit, vous régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    Prière indulgenciée par Léon XIII, 15 février (27 octobre) 1902, 13 mai 1903. - Acta S. Sedis, XXXV, 702.

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  • Méditation - Prière : élan du coeur vers Jésus

    « Qu'à toute heure, ô mon Jésus, mon âme prenne son envol vers vous ; que ma vie ne soit qu'un acte d'amour, qu'un chant d'amour et de reconnaissance ! Toute action qui ne vous honore et ne vous glorifie pas, faites-moi bien sentir qu'elle n'est rien devant vous.
    Que ma piété ne soit pas une habitude, mais un profond élan du coeur, un chant intime et discret.
    Ô Jésus, mes délices et ma vie, donnez-moi d'être sans recherche dans mon humilité, sans excès dans mes joies, sans abattement dans mes tristesses, sans découragement dans mes douleurs, sans exagération dans mes mortifications. Donnez-moi de parler sans détour, d'agir sans faiblesse, d'espérer sans présomption, de me garder toujours humble, pure et sans tache, de répondre sans colère, d'aimer sans faux-semblant, d'édifier sans rougir, d'obéir sans réplique, de souffrir sans murmure.
    Bonté Suprême, ô Jésus, je vous demande un coeur avide, épris de vous, qu'aucun obstacle, aucune souffrance ne puisse ni effrayer ni arrêter, qu'aucun bruit ne puisse distraire ; un coeur fidèle, généreux, aimant, qui ne chancelle, qui ne se relâche jamais ; un coeur fort, toujours prêt à lutter après chaque tempête ; un coeur chaste jamais séduit, jamais esclave, jamais partagé ; un coeur droit qu'on ne trouve jamais dans les voies du péché. »

    Marthe Robin, Journal (8 mars 1930), Editions Foyer de Charité, Châteauneuf-de-Galaure, 2013.

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    « Prenons la résolution de profiter du temps de la vie qu'on compare à un fluide qui s'écoule, à une fumée que le moindre souffle dissipe, à un éclair qui sillonne la nuée et disparaît, et cependant il faut que ce peu de temps soit bien employé. Pour arriver à bien employer tous nos moments, il faut tout faire par amour, en union avec le Coeur de Jésus, et repousser les préoccupations inutiles. »

    Bx Marie-Joseph Cassant (1878-1903, fêté ce jour), Lettre n°64 à ses parents, 23 déc. 1902, Correspondance, Bellefontaine, 2006.

  • Méditation : "Pratiques particulières pour la sainte communion"

    « Commencez le soir précédent à vous préparer à la sainte communion par plusieurs aspirations et élancements d’amour, vous retirant un peu de meilleure heure afin de pouvoir aussi vous lever plus matin.
    Si la nuit vous vous réveillez, remplissez soudain votre coeur et votre bouche de quelques paroles odorantes, par le moyen desquelles votre âme soit parfumée pour recevoir l’Epoux, lequel veillant pendant que vous dormez, se prépare à vous apporter mille grâces et faveurs, si de votre part vous êtes disposée à les recevoir.
    Le matin levez-vous avec grande joie, pour le bonheur que vous espérez ; et vous étant confessée, allez avec grande confiance, mais aussi avec grande humilité, prendre cette viande céleste qui vous nourrit à l’immortalité.
    Et après que vous aurez dit les paroles sacrées : "Seigneur, je ne suis pas digne, ..." ne remuez plus votre tête ni vos lèvres, soit pour prier soit pour soupirer ; mais ouvrant doucement et modestement votre bouche, et élevant votre tête autant qu’il faut pour donner commodité au prêtre de voir ce qu’il fait, recevez pleine de foi, d’espérance et de charité Celui lequel, auquel, par lequel et pour lequel vous croyez, espérez et aimez.
    O Philothée ! imaginez-vous que comme l’abeille ayant recueilli sur les fleurs la rosée du ciel et le suc plus exquis de la terre, et l’ayant réduit en miel, le porte dans sa ruche, ainsi le prêtre ayant pris sur l’autel le Sauveur du monde, vrai Fils de Dieu, qui comme une rosée est descendu du ciel, et vrai Fils de la Vierge, qui comme fleur est sorti de la terre de notre humanité, il le met en viande de suavité dedans votre bouche et dedans votre corps.
    L’ayant reçu, excitez votre coeur à venir faire hommage à ce Roi de salut ; traitez avec lui de vos affaires intérieures, considérez-le dedans vous, où il s’est mis pour votre bonheur ; enfin, faites-lui tout l’accueil qu’il vous sera possible, et comportez-vous en sorte que l’on connaisse en toutes vos actions que Dieu est avec vous.
    Mais quand vous ne pourrez pas avoir ce bien de communier réellement à la sainte messe, communiez au moins de coeur et d’esprit, vous unissant par un ardent désir à cette chair vivifiante du Sauveur. Votre grande intention en la communion doit être de vous avancer, fortifier et consoler en l’amour de Dieu ; car vous devez recevoir pour l’amour ce que le seul amour vous fait donner.
    Non, le Sauveur ne peut être considéré en une action ni plus amoureuse ni plus tendre que celle-ci, en laquelle il s’anéantit, par manière de dire, et se réduit en viande afin de pénétrer nos âmes et s’unir intimement au coeur et au corps de ses fidèles. »

    St François de Sales (1567-1622), Encouragement à la Sainte Communion, in Oeuvres complètes Tome 2 "Opuscules" p.801-803 rev., Paris, Albanel et Martin, 1839.

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  • Méditation : l'indispensable prière

    Durant ces trois jours des Rogations (du latin rogare : demander), journées de prières et de pénitence qui précèdent l'Ascension, nous méditerons avec l'Abbé Hamon sur ce qu'est la prière.

    « La prière, c'est notre nourriture spirituelle, et l'âme ne peut pas plus cesser de prier souvent que le corps de manger souvent : autrement elle tombe en défaillance et meurt (Ps CI,5). C'est notre armure dans les tentations et dans les épreuves ; elle est, pour vaincre nos ennemis, comme le glaive d'or donné du ciel à Judas Machabée (II M XV,16) : si nous la quittons, nous serons vaincus. C'est l'échelle mystérieuse de Jacob, par laquelle les anges montent au ciel pour porter nos demandes, et en descendent pour nous rapporter les dons de Dieu. C'est la clef des grâces ; l'abandonner, c'est renoncer à l'assistance de Dieu et nous condamner à l'impuissance de vaincre nos passions et de triompher de nos misères. C'est enfin le moyen d'entretenir en nous la foi, l'espérance, la charité, les pensées du ciel et de la vie future, l'amour de nos devoirs et le courage de les remplir ; tant est vraie la parole du Seigneur : Il faut toujours prier et ne jamais cesser (Lc XVIII,1). Est-ce ainsi que nous apprécions la nécessité que Dieu nous fait de la prière persévérante et continue ? Que de reproches à nous faire en cette matière ! »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome II, Mardi des Rogations), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Audience générale de ce mercredi 10 avril 2013

    "Nous sommes devenus fils de Dieu"

    Après avoir parcouru en voiture les allées de la Place St Pierre, le Pape François a consacré la catéchèse de l'audience générale à la signification salvifique de la Résurrection. La foi chrétienne, a-t-il dit, "est fondée sur la mort et la résurrection du Christ, telle une maison bâtie sur le roc. Si ce fondement cède, l'édifice s'effondre. Sur la croix Jésus s'est offert en se chargeant de nos péchés. Descendu dans l'abysse de la mort, il l'a vaincue par la Résurrection, ouvrant ainsi la voie à une renaissance". Paul dit que quelque chose d'absolument nouveau s'est produit avec la Résurrection : "Libérés de l'esclavage du péché nous sommes devenus fils de Dieu, appelés à une vie nouvelle qui se réalise dans le baptême, sacrement qui se pratiquait initialement par immersion... En sortant de la vasque baptismale le catéchumène était revêtu d'un vêtement neuf blanc pour signifier son immersion dans la mort et résurrection du Christ. Devenu fils de Dieu, le baptisé avait reçu...l'Esprit qui rend fils adoptif et pouvait, comme le dit l'apôtre, crier Abbà, Père ! L'Esprit reçu au baptême nous apprend et nous pousse à appeler Dieu père, ou mieux papa ! C'est là le plus grand des dons qu'offre le mystère pascal. Nous traitant en fils, Dieu nous comprend, nous pardonne et nous aime, même lorsque nous péchons".

    Mais le rapport filial avec Dieu, a précisé le Pape, "n'est pas un trésor à conserver dans un coin de notre vie mais une valeur qui doit mûrir et être chaque jour alimentée par l'écoute de la Parole, par la prière et les sacrements, tout particulièrement la pénitence, l'Eucharistie et la charité. Ainsi peut-on vivre en fils ! Soyons dignes d'être fils et comportons-nous véritablement comme tels, en laissant le Christ nous transformer pour être à son image, c'est à dire vivre en chrétiens, le suivre malgré nos limites et faiblesses. La tentation d'écarter Dieu pour nous mettre au centre de nous-même est un danger permanent... C'est pour cela que nous devons avoir le courage de la foi, celui de ne pas être tentés de croire que Dieu ne sert à rien et n'a aucune importance pour nous. C'est le contraire car en se comportant en fils de Dieu malgré nos faiblesses, en ressentant son amour, notre existence sera nouvelle, pleine de sérénité et de joie. Il est notre force et notre espérance. Nous devons donc être fermes sur cette espérance et être des signes visibles et clairs pour les autres. Le Ressuscité est l'espérance qui ne fait jamais défaut et ne déçoit jamais. Combien de fois dans la vie nos espoirs s'envolent et nos projets ne se réalisent pas ! Mais l'espérance des chrétiens est forte et sûre sur cette terre où Dieu nous a appelés à cheminer. Elle est ouverte à l'éternité car fondée sur Dieu, qui est fidèle... Etre chrétien ne se limite pas à obéir à des préceptes mais à vivre dans le Christ, à penser et agir comme lui, à aimer comme lui, à le laisser prendre possession de notre vie pour la changer, la libérer des ténèbres du mal et du péché. A qui demande raison de notre espérance montrons le Ressuscité. Indiquons le Christ par la diffusion de son message, et avant tout par notre vie de ressuscités. Montrons la joie d'être fils de Dieu et la liberté qu'apporte la vie dans le Christ, la véritable libération du mal, du péché et de la mort. En tendant vers la patrie céleste nous recevrons une force nouvelle jusque dans nos actions quotidiennes. C'est un service que nous devons rendre à un monde qui trop souvent ne parvient pas à tourner son regard vers Dieu".

    Après la catéchèse, le Pape François a salué et réconforté des malades et des handicapés placés au pied du parvis de la Basilique St Pierre.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 10.4.13)

  • Audience générale de ce mercredi 3 avril 2013

    Les femmes, communicatrices de la Résurrection

    La Résurrection, centre du message chrétien et les deux manières, la profession de foi et le récit par lequel il se transmet, ont été les deux sujets abordés par le Pape François reprenant les catéchèses de l'Année de la foi des audiences générales des mercredis. Comme désormais à son habitude, le Saint-Père a fait le tour de la Place St Pierre en voiture ouverte pour saluer les dizaines de milliers de personnes venues l'écouter, dont beaucoup présentaient leur enfant pour qu'il les prennent dans ses bras. Après avoir chaleureusement salué les fidèles, le Pape a prié avec eux et après leur avoir dit "Bonjour", il a commencé sa catéchèse en citant le célèbre passage de l'Epître de saint Paul aux Corinthiens : "Si le Christ n'est pas ressuscité, notre foi est vaine".

    "Malheureusement, on a souvent cherché à assombrir la foi en la Résurrection de Jésus, et même parmi les croyants des doutes se sont insinués, un peu comme cette foi à l'eau de rose, comme on dit ; ce n'est pas la foi forte. Et cela par superficialité, par indifférence parfois, occupés par mille choses que l'on croit plus importantes que la foi, ou par une vision seulement horizontale de la vie. Mais c'est justement la Résurrection qui nous ouvre à une espérance plus grande, parce qu'elle ouvre notre vie et la vie du monde à l'avenir éternel de Dieu, au vrai bonheur, à la certitude que le mal, le péché, la mort peuvent être vaincus. Et cela nous amène à vivre avec plus de confiance les réalités quotidiennes, à les affronter avec courage et avec détermination. La Résurrection du Christ apporte un nouvel éclairage à ces réalités quotidiennes. La Résurrection du Christ est notre force !"

    Expliquant ensuite les deux formes de transmission de l'événement de la Résurrection dans le Nouveau Testament, le Pape François a parlé en premier lieu de la profession de foi, c'est-à-dire des formules synthétiques qui indiquent le centre de la foi. Par exemple, celles contenues dans la Lettre aux Corinthiens ou dans la Lettre aux Romains dans laquelle saint Paul écrit : Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. "Depuis les premiers pas de l'Eglise, la foi dans le mystère de la mort et de la Résurrection de Jésus est bien solide et claire", a encore dit le Pape qui a toutefois préféré s'arrêter sur les témoignages sous forme de récit, soulignant que les premiers témoins de cet événement furent d'abord les femmes. Ce sont elles qui à l'aube se rendent au sépulcre pour embaumer le corps de Jésus et qui trouvent le premier signe : la tombe vide. Elles rencontrent ensuite le messager divin qui leur dit : Jésus de Nazareth, le Crucifié, n'est pas ici. Il est ressuscité. "Les femmes - a ajouté le Pape - sont poussées par l'amour et savent accueillir cette annonce avec foi : elles croient, et la transmettent immédiatement, ne la gardent pas pour elles, elles la transmettent. La joie de savoir que Jésus est vivant, l'espérance qui remplit le cœur, ne peuvent être contenues. Cela devrait aussi être ainsi dans nos vies. Sentons la joie d'être chrétiens ! Nous croyons en un Ressuscité qui a vaincu le mal et la mort ! Ayons le courage de sortir pour apporter cette joie et cette lumière dans tous les lieux de notre vie ! La Résurrection du Christ est notre plus grande certitude ; c'est notre trésor le plus précieux ! Comment ne pas partager avec les autres ce trésor, cette certitude ? Elle n'est pas seulement pour nous, nous devons la transmettre, la donner aux autres, la partager avec les autres. C'est justement notre témoignage".

    Le Pape a aussi évoqué un autre élément de la profession de foi du Nouveau Testament : le fait que l'on se souviennent seulement des hommes, les apôtres, mais pas des femmes. "Cela parce que, selon la loi juive de l'époque, les femmes et les enfants n'étaient pas considérés comme des témoins fiables, crédibles. Dans les Evangiles, au contraire, les femmes ont un rôle premier, fondamental. Nous pouvons recueillir ici un élément en faveur de l'historicité de la Résurrection : si c'était un fait inventé, dans le contexte de l'époque, il n'aurait pas été lié au témoignage des femmes. Les évangélistes, au contraire, racontent simplement ce qu'il s'est passé : les premiers témoins sont les femmes. Cela signifie que Dieu ne choisit pas selon les critères humains : les premiers témoins de la naissance de Jésus sont les bergers, des gens simples et humbles ; les premiers témoins de la Résurrection, ce sont les femmes. Et cela est beau. Et cela est un peu la mission des femmes : des mamans, des femmes ! Rendre témoignage aux enfants, aux petits-enfants, que Jésus est vivant, qu'il est le Vivant, le Ressuscité. Mamans et femmes, portez ce témoignage !".

    "Cela nous fait réfléchir aussi sur la façon dont les femmes, dans l'Eglise et sur le chemin de la foi, ont eu et ont encore aujourd'hui un rôle particulier pour ouvrir les portes au Seigneur, pour le suivre et communiquer son visage, parce que le regard de foi a toujours besoin du regard simple et profond de l'amour. Les apôtres et les disciples ont plus de mal à croire en Jésus Ressuscité, les femmes non : Pierre court au sépulcre mais s'arrête à la tombe vide ; Thomas doit toucher de ses mains les plaies de Jésus. Dans notre chemin de foi aussi, il est important de savoir et de sentir que Dieu nous aime, de ne pas avoir peur de l'aimer. La foi se professe avec la bouche et avec le cœur, avec la parole et avec l'amour".

    Le Saint-Père a rappelé qu'après les apparitions aux femmes, d'autres suivirent où Jésus se fit présent d'une nouvelle façon : "c'est le Crucifié, mais son Cœur est glorieux ; il n'est pas revenu à la vie terrestre, mais bien dans une condition nouvelle. Au début, ils ne le reconnaissent pas, et c'est seulement à travers ses paroles et ses gestes que leurs yeux s'ouvrent : la rencontre avec le Ressuscité transforme, donne une nouvelle force à la foi, un fondement inébranlable. Pour nous aussi, il existe de nombreux signes par lesquels le Ressuscité se fait reconnaître : les saintes Ecritures, l'Eucharistie, les autres sacrements, la charité, ces gestes d'amour qui apportent un rayon du Ressuscité. Laissons-nous illuminer par la Résurrection du Christ, laissons-nous transformer par sa force, pour qu'à travers nous dans le monde les signes de mort laissent la place aux signes de vie". A la fin, voyant que sur la Place se trouvaient de nombreux jeunes, le Pape a ajouté : "Jeunes garçons et filles, apportez à tous cette certitude : le Seigneur est vivant et marche à côté de nous dans la vie. Voilà quelle est votre mission ! Apportez cette espérance. Soyez ancrés à cette espérance : cette ancre qui est dans le ciel. Tenez fort la corde, soyez ancrés et apportez en avant l'espérance. Vous, témoins de Jésus, portez en avant le témoignage que Jésus est vivant et cela nous donnera l'espérance, il donnera l'espérance à ce monde un peu vieilli par les guerres, par le mal, par le péché. En avant les jeunes !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.4.13)

  • Intentions de prière du Pape pour le mois d'avril

    Universelle : L'expression de la foi dans l'espace public
    "Pour que célébrer et prier publiquement soit source de vie nouvelle pour les croyants."

    Pour l'évangélisation : Les jeunes Eglises
    "Pour que les Eglises particulières des territoires de mission soient signe et instrument d'espérance et de résurrection."

     

  • Message Urbi et Orbi du Pape François

    « Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier, bonne fête de Pâques !

    C’est une grande joie pour moi de pouvoir vous faire cette annonce : le Christ est ressuscité ! Je voudrais qu’elle arrive dans chaque maison, dans chaque famille, spécialement là où il y a plus de souffrance, dans les hôpitaux, dans les prisons…

    Surtout je voudrais qu’elle atteigne tous les cœurs, parce que c’est là que Dieu veut semer cette Bonne Nouvelle : Jésus est ressuscité, c‘est une espérance pour toi, tu n’es plus sous la domination du péché, du mal ! L’amour a vaincu, la miséricorde a vaincu !

    Nous aussi, comme les femmes disciples de Jésus, qui allèrent au tombeau et le trouvèrent vide, nous pouvons nous demander quel sens a cet événement (cf. Lc 24, 4). Que signifie que Jésus est ressuscité ? Cela signifie que l’amour de Dieu est plus fort que le mal et que la mort elle-même ; cela signifie que l’amour de Dieu peut transformer notre vie, faire fleurir ces zones de désert qui sont dans notre cœur.

    Cet amour même pour lequel le Fils de Dieu s’est fait homme et est allé jusqu’au bout du chemin de l’humilité et du don de soi, jusqu’aux enfers, jusqu’à l’abîme de la séparation de Dieu, cet amour miséricordieux lui-même a inondé de lumière le corps mort de Jésus et l’a transfiguré, il l’a fait passer dans la vie éternelle. Jésus n’est pas retourné à la vie d’avant, à la vie terrestre, mais il est entré dans la vie glorieuse de Dieu et il y est entré avec notre humanité, il nous a ouvert à un avenir d’espérance.

    Voilà ce qu’est Pâques : c’est l’exode, le passage de l’homme de l’esclavage du péché, du mal à la liberté de l’amour, du bien. Parce que Dieu est vie, seulement vie, et sa gloire est l’homme vivant (cf. Irénée, Adversus haereses, 4, 20, 5-7).

    Chers frères et sœurs, le Christ est mort et ressuscité une fois pour toujours et pour tous, mais la force de la Résurrection, ce passage de l’esclavage du mal à la liberté du bien, doit se réaliser en tout temps, dans les espaces concrets de notre existence, dans notre vie de chaque jour. Que de déserts, aujourd’hui encore, l’être humain doit traverser ! Surtout le désert qui est à l’intérieur de lui, quand manque l’amour pour Dieu et pour le prochain, quand manque la conscience d’être gardien de tout ce que le Créateur nous a donné et nous donne. Mais la miséricorde de Dieu peut faire fleurir aussi la terre la plus aride, peut redonner vie aux ossements desséchés (cf. Ez 37, 1-14).

    Alors, voici l’invitation que j’adresse à tous : accueillons la grâce de la Résurrection du Christ ! Laissons-nous renouveler par la miséricorde de Dieu, laissons-nous aimer par Jésus, laissons la puissance de son amour transformer aussi notre vie ; et devenons des instruments de cette miséricorde, des canaux à travers lesquels Dieu puisse irriguer la terre, garder toute la création et faire fleurir la justice et la paix.

    Et ainsi demandons à Jésus ressuscité, qui transforme la mort en vie, de changer la haine en amour, la vengeance en pardon, la guerre en paix. Oui, le Christ est notre paix et par lui implorons la paix pour le monde entier !

    Paix pour le Moyen-Orient, en particulier entre Israéliens et Palestiniens, qui travaillent à trouver la route de la concorde, afin qu’ils reprennent avec courage et disponibilité les négociations pour mettre fin à un conflit qui dure désormais depuis trop de temps. Paix en Irak, pour que cesse définitivement toute violence, et, surtout, pour la Syrie bien-aimée, pour sa population blessée par le conflit et pour les nombreux réfugiés qui attendent aide et consolation. Que de sang a été versé ! Et que de souffrances devront encore être infligées avant qu’on réussisse à trouver une solution politique à la crise ?

    Paix pour l’Afrique, encore théatre de conflits sanglants. Au Mali, afin qu’il retrouve unité et stabilité ; et au Nigéria, où malheureusement ne cessent pas les attentats qui menacent la vie de tant d’innocents et où de nombreuses personnes, même des enfants, sont retenues en otage par des groupes terroristes. Paix dans l’est de la République Démocratique du Congo et en République Centrafricaine, où nombreux sont ceux qui sont contraints à laisser leurs maisons et vivent encore dans la peur.

    Paix en Asie, surtout dans la Péninsule coréenne, pour que soient surmontées les divergences et que murisse un esprit renouvelé de réconciliation.

    Paix au monde entier, encore si divisé par l’avidité de ceux qui cherchent des gains faciles, blessé par l’égoïsme qui menace la vie humaine et la famille, égoïsme qui continue la traite de personnes, l’esclavage le plus répandu en ce vingt-et-unième siècle. Paix au monde entier, déchiré par la violence liée au trafic de drogue et par l’exploitation inéquitable des ressources naturelles ! Paix à notre Terre ! Que Jésus ressuscité apporte réconfort aux victimes des calamités naturelles et fasse de nous des gardiens responsables de la création !

    Chers frères et sœurs, à vous tous qui m’écoutez de Rome et de toutes les parties du monde, j’adresse l’invitation du Psaume : « Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Eternel est son amour ! Oui, que le dise Israël : ‘Eternel est son amour !’ » (Ps 117, 1-2). »

    Source : Radio Vatican.

  • Vigile pascale à la Basilique Saint-Pierre de Rome : Homélie du Pape François

    « Chers frères et sœurs,
    Dans l’Evangile de cette nuit lumineuse de la Vigile pascale, nous rencontrons en premier les femmes qui se rendent au tombeau de Jésus avec les aromates pour oindre son corps (cf. Lc 24,1-3). Elles viennent pour accomplir un geste de compassion, d’affection, d’amour, un geste traditionnel envers une personne chère défunte, comme nous le faisons nous aussi. Elles avaient suivi Jésus, l’avaient écouté, s’étaient senties comprises dans leur dignité et l’avaient accompagné jusqu’à la fin, sur le Calvaire, et au moment de la déposition de la Croix. Nous pouvons imaginer leurs sentiments tandis qu’elles vont au tombeau : une certaine tristesse, le chagrin parce que Jésus les avait quittées, il était mort, son histoire était terminée. Maintenant on revenait à la vie d’avant. Cependant dans les femmes persistait l’amour, et c’est l’amour envers Jésus qui les avait poussées à se rendre au tombeau.

    Mais à ce point il se passe quelque chose de totalement inattendu, de nouveau, qui bouleverse leur cœur et leurs programmes et bouleversera leur vie : elles voient la pierre enlevée du tombeau, elles s’approchent, et ne trouvent pas le corps du Seigneur. C’est un fait qui les laisse hésitantes, perplexes, pleines de questions : « Que s’est-il passé ? », « Quel sens tout cela a-t-il ? » (cf. Lc 24,4). Cela ne nous arrive-t-il pas peut-être aussi à nous quand quelque chose de vraiment nouveau arrive dans la succession quotidienne des faits ? Nous nous arrêtons, nous ne comprenons pas, nous ne savons pas comment l’affronter. La nouveauté souvent nous fait peur, aussi la nouveauté que Dieu nous apporte, la nouveauté que Dieu nous demande. Nous sommes comme les Apôtres de l’Évangile : nous préférons souvent garder nos sécurités, nous arrêter sur une tombe, à la pensée pour un défunt, qui à la fin vit seulement dans le souvenir de l’histoire comme les grand personnages du passé. Nous avons peur des surprises de Dieu ; nous avons peur des surprises de Dieu ! Il nous surprend toujours !

    Frères et sœurs, ne nous fermons pas à la nouveauté que Dieu veut porter dans notre vie ! Ne sommes-nous pas souvent fatigués, déçus, tristes, ne sentons-nous pas le poids de nos péchés, ne pensons-nous pas que nous n’y arriverons pas ? Ne nous fermons pas sur nous-mêmes, ne perdons pas confiance, ne nous résignons jamais : il n’y a pas de situations que Dieu ne puisse changer, il n’y a aucun péché qu’Il ne puisse pardonner si nous nous ouvrons à Lui.
    Mais revenons à l’Evangile, aux femmes et faisons un pas en avant. Elles trouvent la tombe vide, le corps de Jésus n’y est pas, quelque chose de nouveau est arrivé, mais tout cela ne dit encore rien de clair : cela suscite des interrogations, laisse perplexes, sans offrir une réponse. Et voici deux hommes en vêtement éclatant, qui disent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité » (Lc 24,5-6). Ce qui était un simple geste, un fait, accompli bien sûr par amour – le fait de se rendre au tombeau – maintenant se transforme en évènement, en un fait qui change vraiment la vie. Rien ne reste plus comme avant, non seulement dans la vie de ces femmes, mais aussi dans notre vie et dans l’histoire de l’humanité.

    Jésus n’est pas mort, il est ressuscité, il est le Vivant ! Il n’est pas seulement revenu à la vie, mais il est la Vie même, parce qu’il est le Fils de Dieu, qu’il est le Vivant (cf. Nb 14, 21-28, Dt 5,26, Jon 3,10) Jésus n’est plus dans le passé, mais il vit dans le présent et est projeté vers l’avenir, il est l’«aujourd’hui» éternel de Dieu. Ainsi la nouveauté de Dieu se présente aux yeux des femmes, des disciples, de nous tous : la victoire sur le péché, sur le mal, sur la mort, sur tout ce qui opprime la vie et lui donne un visage moins humain. Et c’est un message adressé à moi, à toi, chère sœur et cher frère. Combien de fois avons-nous besoin que l’Amour nous dise : pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Les problèmes, les préoccupations de tous les jours tendent à nous faire replier sur nous-mêmes, dans la tristesse, dans l’amertume… et là se trouve la mort. Ne cherchons pas là Celui qui est vivant !

    Accepte alors que Jésus Ressuscité entre dans ta vie, accueille-le comme ami, avec confiance : Lui est la vie ! Si jusqu’à présent tu as été loin de Lui, fais un petit pas : Il t’accueillera à bras ouverts. Si tu es indifférent, accepte de risquer : tu ne seras pas déçu. S’il te semble difficile de le suivre, n’aies pas peur, fais-Lui confiance, sois sûr que Lui, Il t’est proche, Il est avec toi et te donnera la paix que tu cherches et la force pour vivre comme Lui le veut.
    Il y a un dernier élément simple de l’Evangile de cette lumineuse Vigile pascale que je voudrais souligner. Les femmes rencontrent la nouveauté de Dieu : Jésus est ressuscité, il est le Vivant !

    Mais devant le tombeau vide et les deux hommes en vêtement éclatant, leur première réaction est une réaction de crainte : « elles baissaient le visage vers le sol » - note saint Luc -, elles n’avaient pas non plus le courage de regarder. Mais quand elles entendent l’annonce de la Résurrection, elles l’accueillent avec foi. Et les deux hommes en vêtement éclatant introduisent un verbe fondamental : « Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée… Et elles se rappelèrent ses paroles » (Lc 24,6.8). C’est l’invitation à faire mémoire de la rencontre avec Jésus, de ses paroles, de ses gestes, de sa vie ; et c’est vraiment le fait de se souvenir avec amour de l’expérience avec le Maître qui conduit les femmes à dépasser toute peur et à porter l’annonce de la Résurrection aux Apôtres et à tous les autres (cf. Lc 24,9). Faire mémoire de ce que Dieu a fait et fait pour moi, pour nous, faire mémoire du chemin parcouru ; et cela ouvre le cœur à l’espérance pour l’avenir. Apprenons à faire mémoire de ce que Dieu a fait dans notre vie.
    En cette Nuit de lumière, invoquant l’intercession de la Vierge Marie, qui gardait chaque évènement dans son cœur (cf. Lc 2, 19.51), demandons que le Seigneur nous rende participants de sa Résurrection : qu’il nous ouvre à sa nouveauté qui transforme, aux surprises de Dieu ; qu’Il fasse de nous des hommes et des femmes capables de faire mémoire de ce qu’Il accomplit dans notre histoire personnelle et dans celle du monde ; qu’Il nous rende capables de le sentir comme le Vivant, vivant et agissant au milieu de nous ; qu’Il nous enseigne chaque jour à ne pas chercher parmi les morts Celui qui est vivant. Amen. »

    Source : Radio Vatican.

  • 15 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Le Seigneur entend ceux qui l'appellent :
    de toutes leurs angoisses, il les délivre."
    (Ps 33)

    « Le titre de ce psaume est : A David. Le double sens, attaché au nom de David, désigne deux qualités du Christ, et montre, comme le texte, que ce psaume s’applique au Christ, considéré en lui-même et dans ses membres. Sous ce double rapport, il souffre et cherche son secours en Dieu. Nous, qui souffrons, mettons aussi en Dieu notre confiance : 1° parce qu’il est notre salut. Pour venir à notre aide, il se sert de nous-mêmes, et des vertus qu’il nous inspire, comme d’une armure : notre âme, voilà son épée, son casque, sa cuirasse ; nos vices, nos semblables, le démon, voilà nos ennemis ; pour leur résister, il faut être juste, et c’est Dieu qui donne la justice. Quoi qu’en disent nos ennemis, quel que soit notre sort ici-bas, Dieu seul est notre salut et ce qu’il a fait dans tous les temps, et surtout à l’égard de Job, en est la preuve. Il triomphe de nos ennemis en les convertissant ou en les condamnant ; il punit les méchants par leur propre méchanceté Quant aux justes, il est leur unique souverain bien ; ils doivent donc chercher en lui le sujet de joies et de leurs espérances. 2° Parce que le Christ est notre Chef, que nous sommes ses membres, et que comme il a été glorifié après avoir souffert, nous le serons nous-mêmes, si nous l’imitons. Environné d’ennemis acharnés à sa perte, il vécut dans l’innocence, la mortification, le jeûne, la prière et l’union avec Dieu, et triompha ainsi de leur malice. Imitons ce parfait modèle, et, puisque nous sommes condamnés à souffrir, souffrons, comme lui, pour la justice, Dieu nous sauvera, et, alors, la tranquillité et la joie seront notre partage. »

    Saint Augustain, Discours sur le Psaume XXXIV, in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Méditation : de la prière...

    « Nous nous plaignons souvent de n'être pas exaucés par Dieu, lorsque nous lui demandons quelque grâce temporelle. N'oublions pas qu'il n'est nullement obligé de se plier à tous nos désirs, d'autant que nos requêtes sont parfois plus nuisibles qu'utiles à notre salut. Mais, s'il s'agit de notre âme, soyons certains que toutes nos supplications, toutes sans exception, sont entendues. Nous ne sommes peut-être pas exaucés de la manière et au moment que nous avions rêvés, mais chacune de ces prières est accueillie favorablement par notre Sauveur Jésus-Christ et nous obtient un secours réel, encore qu'il ne soit pas toujours perceptible.

    Les motifs de nous décourager ne manquent pas, si nous nous considérons nous-mêmes ; toutefois, si nous sommes sans vigueur, Dieu est fort ; si nous sommes mauvais, il est bon. Donc espérons malgré tout.

    Notons en passant que l'espérance ne consiste point seulement dans les paroles. Il serait peu utile de répéter : "Mon Dieu, j'espère en vous" et de rester dans une inaction toute passive. L'espérance est une tendance de la volonté vers le bien ; elle suppose donc un effort, un déploiement d'énergie vers le but désiré. L'espérance chrétienne surtout doit se compléter par une aspiration active, courageuse de notre âme vers les secours surnaturels que nous offre l'Esprit-Saint ; sinon elle n'est qu'une pure illusion. Notre Rédempteur nous promet en effet sa grâce et sa gloire [...] si nous sommes réellement décidés à agir avec lui. Dans cette coopération entre Dieu et l'homme, c'est Dieu qui garde pour lui le principal effort ; néanmoins, quelque minime qu'elle soit, notre part d'action doit exister, sinon nous n'agirons pas en êtres raisonnables, encore moins en chrétiens. Dieu ne voulant pas nous sauver sans nous, c'est nous qui devons gagner notre ciel ; notre faiblesse sera aidée assurément, mais il faut qu'elle agisse. »

    P. Joseph Tustes s.j., in Le Messager du Coeur de Jésus, Décembre 1907.

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  • 4 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Comme un cerf altéré
    cherche l'eau vive,
    ainsi mon âme te cherche
    toi, mon Dieu."
    (Ps 41)

    « Ce cerf altéré désigne les membres de l’Eglise, qui sont les fils de Coré ou du Calvaire. Le désir de la vie éternelle a de l’analogie avec les moeurs des cerfs qui sont agiles, qui tuent les serpents, ce qui leur occasionne une grande soif, qui se soulagent mutuellement du fardeau de leur tête. Le cerf du psaume se nourrit de ses larmes, quand on lui dit : Où est ton Dieu ? Il le trouve dans les régions spirituelles de la méditation,  en s’élevant jusqu’aux saintes harmonies qui lui font désirer le ciel. Il s’afflige d’être encore ici-bas, il s’effraie des abîmes. Il veut aller au ciel par l’espérance, par l’humilité et surtout par la prière, qui est le meilleur des sacrifices. »

    Saint Augustin, Discours sur le Psaume XLI, in Oeuvres complètes de saint Augustin, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.