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humilité - Page 8

  • Méditation de la 2ème semaine de l'Avent : l'humilité (3ème jour)

    « I. Ne dire aucune parole qui tende à notre propre louange.
    II. Ne nous plaire point à être loués et à entendre dire du bien de nous ; au contraire, prendre de là occasion de nous humilier et de nous couvrir de confusion, voyant que nous ne sommes pas tels qu'on le pense et que nous devrions être. On peut ajouter à cela, avoir de la joie d'entendre parler avantageusement des autres ; et si on a eu quelque chagrin, ou qu'on ait senti quelque secret mouvement d'envie, le marquer pour faute, comme aussi lorsqu'on aura eu quelque vaine complaisance du bien que l'on aura entendu dire de soi.
    III. Ne rien faire par respect humain, et pour attirer les yeux et l'estime des hommes, mais purement pour plaire à Dieu.
    IV. N'excuser point ses fautes, et encore moins les rejeter sur autrui, ni extérieurement ni intérieurement.
    V. Chasser toutes les pensées de vaine gloire et d'orgueil, que donnent les choses qui apportent de la réputation et de l'estime.
    VI. Préférer tout le monde à soi, non seulement dans l'opinion, mais aussi dans la pratique, en se comportant envers tous ses frères avec la même humilité et le même respect que s'ils étaient nos supérieurs.
    VII. Recevoir de la main de Dieu toutes les occasions qui se présentent de s'humilier, et en cela aller toujours en augmentant ; et comme en montant par trois degrés dont le premier est de les supporter avec patience, le second de les accepter avec promptitude et facilité, et le troisième de les embrasser avec joie ; car il ne faut point s'arrêter que l'on ne soit parvenu à être bien aise de souffrir toutes sortes d'affronts et de mépris pour ressembler à Jésus-Christ, qui a voulu pour l'amour de nous être l'opprobre des hommes et le mépris de la populace (Ps XXI, 7).
    VIII. En dernier lieu on peut, et dans cette matière et dans les autres de même nature, s'occuper à produire des actes intérieurs et extérieurs d'humilité, ou de telle autre vertu qu'on aura choisie pour le sujet de son examen, s'y exerçant un certain nombre de fois le matin et le soir, et augmentant ce nombre tous les jours, jusqu'à ce qu'on ait acquis une parfaite habitude de cette vertu. »

    R.P. Alphonse (Alonso) Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la perfection chrétienne (Première Partie, Sixième Traité, Ch. V), Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Tome II, Poitiers, 1866.
    ne pas confondre avec St Alphonse Rodriguez (1533-1617), autre jésuite espagnol, portier au collège de Majorque, canonisé en 1888.

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  • Méditation de la 2ème semaine de l'Avent : l'humilité (2ème jour)

    « On ne commence à faire des progrès que lorsque l'on goûte une vraie joie à s'effacer.
    C'est par le dedans qu'on y arrive.
    Ne parler qu'autant que c'est nécessaire et même en parlant savoir se faire oublier.
    Quand on aime, cela devient un véritable besoin de s'oublier.

    Éviter ce qui aurait un air de supériorité.
    Se faire l'élève docile de tous.
    Parler peu, surtout pas de soi, surtout pas en mal.

    Écouter simplement, s'harmoniser humblement.

    Parler bas, c'est se posséder soi-même, c'est exercer une grande vigilance sur tous ses mouvements intérieurs.

    Une âme vraiment humble ne parle jamais fort et avec autorité.

    Elle n'a jamais honte de mots blessants.

    Elle est étonnée des moindres égards qu'on a pour elle, se demandant si on ne se trompe pas.

    Ne pas rougir de ses bévues, et de nos maladresses. Ne pas les excuser. Mais ne pas craindre de témoigner de notre bonne volonté et de notre désir de mieux faire. C'est très bon.

    Sauf quand il y a nécessité réelle, ne jamais s'excuser en reconnaissant ses défauts. C'est une grande humiliation.
    Tant que le diamant est dans sa gangue, il ne peut rayonner. Accepter même la plus profonde humilité de ne pas faire rayonner le Bon Dieu autant qu'on le voudrait. Mais il faut détester la gangue, il ne faut pas que la volonté y adhère.

    Tenir toujours compte des monitions.
    S'efforcer d'atténuer les défauts signalés. C'est sagesse. C'est aussi la marque d'affection précise que Jésus nous demande.

    Faire passer le jugement, la volonté des autres avant les nôtres ; leurs goûts aussi, même s'ils étaient, ce qui arrive, contraire à la vraie beauté ! Céder fréquemment, volontiers, dès qu'il s'agit d'ordre, de charité : il suffit qu'il n'y ait pas de péché manifeste.

    Reconnaître que les autres ont plus de sagesse, de bonté, de vertu. S'oublier au point de ne plus même savoir si on existe encore parce que si on se connaissait soi-même, on oserait à peine se regarder.

    Ne pas laisser voir ce que nous savons de la vie intérieure. En parler ou répondre comme si nous n'en savions rien. C'est notre secret.

    L'âme humble accepte les souffrances, les croix comme une chose due, qui lui revient naturellement.

    Elle n'a pas le moindre mouvement de jalousie, même spirituelle en voyant que les autres sont plus près du Cœur de Dieu, bien qu'elle ne puisse s'empêcher d'en souffrir. »

    Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], Conseils aux âmes d'oraison (ch. IV), 2ème série, Paris, P. Lethielleux, 1952.

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  • Méditation de la 2ème semaine de l'Avent : l'humilité (1er jour)

    « L'humilité c'est Dieu qui nous la donne, mais nous pouvons nous y exercer.

    1° Rectifier notre jugement en disant : Je reconnais que les grâces qui m'ont été faites, m'ont été données gratuitement, je n'y suis pour rien.

    2° Voir les choses en Dieu, les aimer comme elles sont ; aimer notre place, notre rang, mais demander pardon au Bon Dieu d'avoir si mal usé de tout ce qu'il a mis à notre disposition : nous tenir à ses pieds comme de pauvres pécheurs, sans trouble et sans inquiétude cependant.
    Plus nous serons sincères et loyaux avec nous-mêmes, plus Dieu se rapprochera de nous. « Il élève ceux qui s'abaissent. »
    Nous aimerons en nous les qualités de Dieu et nous détesterons nos défauts en toute vérité.

    3° Attacher beaucoup d'importance aux choses extérieures.
    Sans doute, la vertu n'est pas dans ces choses extérieures, mais elles peuvent y aider beaucoup.
    Chaque sacrifice, chaque acte de douceur, d'humilité ôte un grain de sable.
    Le Bon Dieu pourra faire jaillir la source s'il Lui plaît et quand il Lui plaira.
    Ce qui L'empêcherait radicalement ce seraient des attaches consenties.

    Ne pas faire d'efforts pour écarter les pensées de vanité, on ne parvient qu'à les rendre plus tenaces.
    Arrêter quelques instants toute activité mentale et se tourner intérieurement vers le Bon Dieu. On obtient de meilleurs résultats.

    Poser en principe qu'on s'intéresse fort peu à nous, à nos œuvres, etc., malgré les apparences. Se le redire souvent...
    C'est plus vrai qu'on ne le croit et c'est très pacifiant.

    On ne commence à faire des progrès que lorsque l'on goûte une vraie joie à s'effacer. »

    Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], Conseils aux âmes d'oraison (ch. IV), 2ème série, Paris, P. Lethielleux, 1952.

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  • Méditations de la 1ère semaine de l'Avent : la douceur (3ème jour)

    « Bienheureux les doux, parce qu'ils possèderont la terre »
    Mt V, 4
     
    « Ah ! mes enfants ! où sont les armes de la douceur dans l'homme ? On dit à un homme une parole ; tout de suite il vous en réplique dix. Les méchantes radicelles se montrent de suite, l'offensé s'excite et gronde contre la malice de celui qui l'a attaqué, et les voilà comme deux chiens grognant, aboyant l'un contre l'autre et se mordant l'un et l'autre. Dans ces conditions, tu n'as pas les armes de l'humilité et tu es vraiment un grognon. Mieux vaudrait te réjouir et te considérer comme indigne, car c'est l'exercice qui engendre la vertu et en fait une vertu réelle. Si l'on vient à toi avec amertume, tu devrais te tourner vers le fond de ton âme, te mépriser toi-même plus encore que la personne qui te méprise. Tu dois, par ta douceur, guérir l'amertume des autres qui t'attaquent et panser leurs blessures, sans être blessé toi-même. Ces défauts, comme tous les défauts, c'est par la prière intérieure qu'on en triomphe, par la prière de l'esprit et par la persévérance en vérité.
    Parlant de cela, Pierre, le disciple de saint Grégoire, l'interrogeait en ces termes : « C'est une chose bien dure que l'homme ait continuellement à lutter. » Saint Grégoire répondit : « Ce n'est ni pénible, ni terrible, quand l'homme s'en remet au Seigneur de son combat et de sa victoire, et endure patiemment les flèches de l'ennemi. » Celui qui aurait l'armure de la douceur et de l'humilité ne riposterait pas, mais se tournerait vers son propre fond, et recevrait, dans une attitude calme et bienveillante, les traits lancés contre lui, il recevrait les aimables coups, dans la charité, sur le bouclier d'une foi vive. »

    Jean Tauler (v.1300-1361), extrait du Sermon 75 (Troisième sermon du triduum en l'honneur de sainte Cordula), in "Sermons - Édition intégrale", Coll. Sagesses chrétiennes", Éditions du Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditation : l'heureuse faiblesse

    « Bienheureux l'homme qui connaît sa propre faiblesse. Car cette connaissance est en lui le fondement, la racine, le principe de toute bonté. Quand un homme a appris et senti sa propre faiblesse, il concentre son âme hors de la vanité qui enténèbre la connaissance et il garde en lui comme un trésor la vigilance. Mais nul ne peut sentir sa propre faiblesse, s'il ne lui a pas été donné, si peu soit-il, d'être éprouvé par les peines du corps ou par celles de l'âme. Comparant alors sa faiblesse à l'aide de Dieu, il connaîtra la grandeur de cette aide.
    Par son grand désir du secours de Dieu, il approche Dieu en demeurant dans la prière. Et autant il approche Dieu par sa résolution, autant Dieu l'approche par ses dons, et il ne lui enlève pas sa grâce, à cause de sa grande humilité. Car un tel homme est comme la veuve qui ne cesse d'en appeler au juge pour qu'il lui rende justice contre son adversaire. Dieu compatissant retient les grâces, pour que cette réserve incite l'homme à l'approcher et à demeurer auprès de celui d'où coule son bien. »

    Isaac le Syrien (Isaac de Ninive, VIIe s.), Discours ascétique n°21, Trad. J. Touraille, in "Œuvres spirituelles", DDB, Paris, 1981.

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  • Méditation : la Bienheureuse Vierge Marie

    « Après Jésus-Christ, sans doute à la distance qu'il y a de l'Infini au fini, il est une créature qui fut aussi la grande louange de la gloire de la Sainte Trinité. Elle répondit pleinement à l'élection divine, dont parle l'Apôtre : elle fut toujours « pure, immaculée, irrépréhensible (1) » aux yeux du Dieu trois fois saint. Son âme est si simple. Les mouvements en sont si profonds que l'on ne peut les surprendre. Elle semble reproduire sur la terre cette vie qui est celle de l’Être divin, l’Être simple. Aussi elle est si transparente, si lumineuse qu'on la prendrait pour la lumière, pourtant elle n'est que le « miroir » du Soleil de justice : « Speculum justitiae (2) ! »...
    « La Vierge conservait ces choses en son cœur (3) » : toute son histoire peut se résumer en ces quelques mots ! C'est en son coeur qu'elle vécut et en une telle profondeur que le regard humain ne peut la suivre. Quand je lis en l’Évangile « que Marie parcourut en toute diligence les montagnes de Judée (4) » pour aller remplir son office de charité près de sa cousine Élisabeth, je la vois passer si belle, si calme, si majestueuse, si recueillie au-dedans avec le Verbe de Dieu. Comme Lui sa prière fut toujours celle-ci : « Ecce, me voici ! » Qui ? « La servante du Seigneur (5) », la dernière de ses créatures ; elle, sa Mère ! Elle fut si vraie en son humilité, parce qu'elle fut toujours oublieuse, ignorante, délivrée d'elle-même. Aussi elle pouvait chanter : « Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses, désormais les nations m'appelleront bienheureuse (6) ». »

    1. Col 1, 22 - 2. « Miroir de justice » : de la Litanie de Lorette - 3. Lc 2, 19 et 51 - 4. Lc 1, 39 - 5. Lc 1, 38 - 6. Lc 1, 49, 48.

    Bse Élisabeth de la Trinité (fêtée ce jour), Dernière Retraite (Août 1906, Quinzième Jour, 40), in "Œuvres complètes", Éditions du Cerf, Paris, 1991.

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  • Méditation : de la douceur dans la mission

    « J'ai compris qu'après l’humilité et la pauvreté, la vertu la plus nécessaire au missionnaire apostolique est la douceur. C’est pourquoi Jésus disait à ses disciples : « Apprenez de moi car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos. » Si l’humilité est la racine de l’arbre de la sainteté, la douceur en est le fruit. Avec l'humilité, dit saint Bernard, on plaît à Dieu ; et avec la douceur, on se fait aimer de son prochain. Dans le sermon sur la montagne, Jésus dit : « Bienheureux les doux, ils posséderont la terre. » Non seulement la terre promise, la terre des vivants qui est le ciel, mais aussi les cœurs des hommes qui vivent sur la terre.

    Nulle vertu ne les attire comme la douceur. Un étang rempli de poissons nous donne une idée de cette puissance pacifique de la douceur. Jetez des miettes de pain dans l’eau, et les poissons accourent de tous côtés et s'approchent jusqu'à vos pieds. Au lieu du pain, jetez une pierre, et ils fuiront aussitôt pour aller se cacher. Les hommes agissent de la même manière. Si, au cours de la mission, on les traite avec bonté et douceur, ils viennent nombreux pour écouter les sermons et se confesser ; si l’on se montre dur, ils se rebiffent et restent chez eux en murmurant contre le ministre de Dieu.

    La douceur est un signe de vocation au ministère apostolique. Quand Dieu choisit Moïse comme guide de son peuple, il lui a accordé le don de la douceur. Jésus était la douceur même, l'agneau de Dieu : « ll sera si doux » avaient annoncé les prophètes, « qu'il n'achèvera pas de briser le roseau froissé ni éteindra ta mèche qui fume encore ; » « il sera persécuté, calomnié, abreuvé d'opprobres et il se taira comme s'il n'avait pas de langue. » Quelle patience ! Quelle douceur ! ll a travaillé et souffert en silence, il est mort sur une croix sans proférer une seule plainte ; tout cela pour nous sauver et pour nous enseigner à sauver les âmes qu'il nous a confiées.

    Les apôtres, formés à l'école de Jésus, leur divin maître, étaient doux ; ils pratiquaient la douceur et l’enseignaient à tous, particulièrement aux prêtres. Saint Jacques disait : « Qui est sage et expérimenté parmi vous ? Qu'il montre, par une bonne conduite, que ses œuvres sont accomplies dans la douceur propre à la vraie sagesse. Mais si vous avez un zèle amer et un esprit de discorde dans votre cœur, évitez la complaisance en vous-mêmes et ne mentez point contre la vérité. Une telle sagesse n'est pas celle qui est venue d'en haut ; elle est terrestre, animale et diabolique » (Jc 3,13-15).

    La première fois que j'ai lu ce texte, j'ai été épouvanté en voyant que saint Jacques qualifiait de démoniaque la science sans douceur. Eh bien, oui, elle est démoniaque ! Je sais par expérience que le zèle amer est une arme dont le diable tire un grand parti ; et le prêtre qui travaille sans douceur sert le diable et non Jésus-Christ. Sil prêche, il fait fuir les auditeurs ; s'il confesse, les pénitents s'éloignent de lui ou, s'ils se confessent, ils le font mal parce qu'ils s'étourdissent et la peur leur fait dissimuler leurs péchés. Que de confessions générales n'ai-je pas entendues, dans lesquelles les pénitents m'avouaient avoir caché des péchés parce que les confesseurs, à qui ils avaient eu affaire, les avaient repris avec rudesse.

    Seigneur, accordez-moi un zèle discret et prudent afin qu'en tous mes travaux apostoliques j'agisse avec force et douceur. Avec force certainement, mais aussi avec douceur et mansuétude. Oui, donnez-moi cette prudence qui naît dans l’homme avec la raison naturelle, que l’instruction fait grandir, que l'âge fortifie, qui est éclairée par la compagnie des hommes sages et qui arrive au sommet avec l’expérience des événements. »

    St Antoine-Marie Claret (fêté ce jour au calendrier traditionnel, dies natalis demain), extrait de son Autobiographie, ch. XXV (372 à 376 et 383).
    Source : Missionnaires Clarétains.
    Texte intégral à lire et/ou télécharger (format .doc) ici.

  • Méditation : le chemin de l'humilité

    « Au début, quand un homme commence à travailler pour le Seigneur, le Seigneur lui donne sa grâce et un zèle ardent pour le bien, et alors tout lui paraît facile et agréable ; et quand il voit cela en lui, dans son inexpérience il se dit : « J'aurai cette ferveur pendant toute ma vie. » Et alors il s'élève au-dessus de ceux qui vivent avec négligence et se met à les juger ; et ainsi il perd cette grâce qui l'avait aidé à accomplir les commandements de Dieu. L'âme ne comprend pas comment cela est arrivé : alors tout allait si bien, mais maintenant tout est pénible, et elle n'a plus aucune envie de prier. Mais il ne faut pas s'effrayer : c'est le Seigneur qui, avec bonté, éduque l'âme. Aussitôt que l'âme s'élève au-dessus de son frère, à cet instant même lui vient une mauvaise pensée qui ne plaît pas à Dieu. Si l'âme s'humilie, la grâce ne la quitte pas ; mais si elle ne s'humilie pas, surgit quelque légère tentation pour que l'âme s'humilie. Si de nouveau elle ne s'humilie pas, alors commence l'assaut de l'impureté. Si elle ne s'humilie toujours pas, elle tombe dans quelque péché. Et si, même alors, elle ne s'humilie pas, une grande tentation surgira et elle commettra un grand péché. Et ainsi la tentation s'amplifiera jusqu'à ce que l'âme se soit humiliée ; alors la tentation s'en ira, et même, si elle s'humilie beaucoup, elle connaîtra l'humble attendrissement du cœur et la paix, et tout mal disparaîtra.
    Ainsi donc, toute cette guerre n'a qu'un seul but : l'humilité. C'est l'orgueil qui a causé la chute des ennemis, et ils nous attirent dans l'abîme par la même voie. Les ennemis nous flattent, et si l'âme accueillent leur louange, la grâce se retire d'elle jusqu'à ce qu'elle se repente. Ainsi, durant toute la vie, l'âme apprend l'humilité du Christ, et tant qu'elle ne sera pas devenue vraiment humble, elle sera tourmentée par les mauvaises pensées. Mais l'âme humble trouve le repos et la paix dont parle le Seigneur (Jn 14,27). »

    St Silouane l'athonite (fêté ce jour, 1866-1938), in Archimandrite Sophrony, "Starets Silouane, Moine du Mont-Athos, Vie - Doctrine - Écrits" (XIX), Trad. du russe par le Hiéromoine Syméon, Éditions Présence, Paris, 1973.
    N.B. : Silouane a été canonisé par le patriarche de Constantinople (Église orthodoxe) le 26 novembre 1987.

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    Source et crédit iconographique : Alain Chenal (site remarquable, à visiter)

  • Méditations avec St Pio de Pietrelcina, fêté ce jour

    « Avez-vous jamais observé un champ de blé mûrissant ? Quelques épis se tiennent fièrement debout et d'autres se courbent humblement en avant. Cependant, si nous les regardons de plus près, nous nous apercevons que ces fiers épis, qui se tiennent bien droits, ne contiennent pour ainsi dire pas de grains, tandis que les plus humbles, qui se penchent vers le sol, ploient sous le poids du blé mûr. Image frappante de l'orgueil et du poids de l'humilité. »

    St Pio de Pietrelcina, Maxime du Père Pio, in "Padre Pio - Souvenirs d'un témoin privilégié du Christ" par le Frère Arni Decorte F.C., Institut Sainte Camille, 3043 Bierbeek, Belgique, 1983.

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    « Priez, même si c'est à contre-coeur. Qui prie beaucoup se sauve, qui prie peu, est en danger, qui ne prie pas se damne. La volonté compte et est récompensée, non le sentiment. »

    St Pio de Pietrelcina, Maxime du Père Pio, op. cit.

  • Méditation : modestie et humilité devant Dieu

    « Lorsque, dans l'unité, nous nous rassemblons avec les frères (in unum cum fratribus convenimus), et que nous célébrons les sacrifices divins avec le prêtre de Dieu, nous devons rester attentifs à la modestie et au bon ordre. Nous ne devons pas éparpiller nos prières en paroles informes ni jeter vers Dieu avec un bavardage bruyant une requête qui devrait être recommandée par la modestie. Car Dieu écoute non la voix mais le cœur. Et nous n'avons pas à attirer par nos cris l'attention de celui qui voit les pensées. Le Seigneur le prouve quand il dit : Pourquoi ces pensées dans vos cœurs ? Et dans un autre passage : Que toutes les Églises le sachent : Moi, je sonde les reins et les cœurs.

    Au premier livre des Rois, Anne, qui préfigure l’Église, observe cette règle. Elle n'implorait pas Dieu à grands cris, mais le priait en silence et modestement dans le secret de son cœur. Lorsqu'elle parlait, sa prière était cachée, mais sa foi était manifeste ; elle parlait non des lèvres mais du cœur, car elle savait que Dieu entend ce langage. C’est pourquoi elle a obtenu ce qu’elle demandait, car elle suppliait avec foi. L’Écriture le montre, lorsqu’elle dit : Elle parlait dans son cœur, elle remuait les lèvres mais on n'entendait pas sa voix ; et le Seigneur l'exauça. De même nous lisons dans les Psaumes : Parlez dans vos cœurs, et sur vos lits regrettez vos fautes. Par Jérémie, le Saint-Esprit nous donne le même enseignement : C'est dans notre esprit qu'il faut t’adorer, Seigneur.

    Celui qui adore, mes frères bien-aimés, ne doit pas ignorer comment, dans le Temple, à côté du pharisien, priait le publicain. Il ne levait pas les yeux vers le ciel avec effronterie, il ne tendait pas les mains avec insolence. Il se frappait la poitrine, il reconnaissait ses péchés intérieurs et cachés, il implorait le secours de la divine miséricorde. Alors que le pharisien se complaisait en lui-même, il obtint d'être sanctifié de préférence à celui-ci. Car il priait sans mettre l'espérance de son salut dans son innocence, puisque personne n'est innocent. Mais il priait en confessant ses péchés, et sa prière fut exaucée par Celui qui pardonne aux humbles. »

    St Cyprien de Carthage (200-258), La prière du Seigneur (L'Oraison dominicale), 4-6.

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    (Source et crédit photo)

  • Méditation : "approche-toi de Dieu avec un cœur d'enfant"

    « Ô toi, le plus petit des hommes, veux-tu trouver la vie ? Garde en toi la foi et l'humilité. En ces vertus tu trouveras la compassion, le secours, les paroles que Dieu déposera dans ton cœur.
    Tu trouveras aussi Celui qui te garde et demeure, secrètement et concrètement, auprès de toi.

    Veux-tu découvrir les fruits de cette vie ? Marche sur la voie de la simplicité. Devant Dieu, n'aie pas la prétention de connaître quoi que ce soit. La foi suit la simplicité, mais la présomption suit la subtilité de la connaissance et les détours de la pensée ; elle éloigne de Dieu.

    Quand tu te présentes à Dieu dans la prière, sois dans ta pensée comme la fourmi, comme ce qui rampe sur la terre, comme un ver, comme un enfant qui balbutie. Ne dis rien devant lui que tu prétendrais savoir. Mais approche-toi de Dieu avec un cœur d'enfant. Va à sa rencontre comme l'objet de sa sollicitude, de cette sollicitude avec laquelle les pères veillent sur leurs tout petits enfants. Ne dit-on pas que le Seigneur a une attention toute spéciale pour les petits enfants ?

    Prie donc sans nonchalance, supplie de tout ton cœur, demande ardemment, jusqu'à ce que tu reçoives. Ne t'accorde aucun répit. Tu seras exaucé si préalablement tu te fais violence avec toute ta foi pour confier à Dieu ton souci et pour substituer à ta prévoyance la providence divine. Quand il verra ta bonne volonté, quand il verra qu'en toute pureté de cœur tu t'es confié à lui plus qu'à toi-même et que tu t'es fait violence pour espérer en lui plus qu'en toi-même, il te communiquera une puissance que tu ne connaissais pas. C'est, à n'en pas douter, la puissance de Celui qui est avec toi jusqu'à faire sentir sa présence en chacun de tes sens. »

    Isaac de Ninive, dix-neuvième discours ascétique, in Touraille p. 128-129.

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  • Méditation : une louange digne de la sainteté du Père

    « Il n'y a que les chrétiens à qui il soit permis d'ouvrir la bouche, et de louer divinement le Seigneur. Il n'y a qu'eux qui aient accès auprès de sa souveraine Majesté. C'est qu'il se comptent véritablement pour rien, eux et tout le reste de l'univers, par rapport à Dieu, lorsqu'ils protestent que ce n'est que par Jésus-Christ qu'ils prétendent avoir avec lui quelque rapport. Cet anéantissement où leur foi les réduit, leur donne devant Dieu une véritable réalité. Ce jugement qu'ils prononcent d'accord avec Dieu même, donne à tout leur culte un prix infini. Tout est profane par rapport à Dieu, et doit être consacré par la divinité du Fils pour être digne de la sainteté du Père, pour mériter sa complaisance et sa bienveillance. Voilà le fondement inébranlable de notre sainte Religion. »

    Nicolas Malebranche (1638-1715), Entretiens sur la métaphysique et sur la religion (XIVe entretien, VIII), A Rotterdam, Chez Reinier Leers, 1688. (Gallica BNF)

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  • Méditation : distractions et tentations dans la prière

    « Quelque désir qu'on ait de sa perfection, quelque soin qu'on apporte à l'exercice de la méditation, on ne doit pas s'attendre à y éprouver constamment la même facilité, la même dévotion. Il arrivera quelquefois, même aux plus fervents, que ce saint exercice sera pour eux sans goût, sans lumière, sans consolation ; qu'il leur paraîtra insipide, soit que cela provienne de leur disposition naturelle, soit que ce soit un effet de la malice du démon, ou une épreuve de Dieu. Leur imagination ne pourra se fixer à rien ; mille pensées se présenteront à leur esprit, leur cœur sera en proie à mille désirs, des tentations viendront en foule les assiéger ; mais qu'ils sachent que tout cela ne diminuera point devant Dieu le prix et le mérite de leur oraison ; moins ils seront contents d'eux-mêmes, plus le Seigneur sera content d'eux. Il est vrai que leur oraison ne sera pas proprement alors une méditation ; ils ne pourront former ni considérations, ni raisonnements, ni affections ; ce sera une oraison de travail et de combat ; mais leur constance à soutenir patiemment une si pénible situation, sans en vouloir abréger la durée un seul instant, profitera plus à leur âme que la meilleure méditation.

    Qu'ils ne soient pas non plus effrayés d'une pareille épreuve ; elle sera proportionnée à leurs forces et aux grâces que le Seigneur leur destine. Loin d'en être abattus, ils se réjouiront d'être dans un état où ils peuvent témoigner à Dieu leur fidélité d'une manière plus parfaite. Sans trop vouloir pénétrer la cause du changement qui s'est fait en eux, ils en prendront occasion de s'humilier, de se résigner entièrement au bon plaisir de Dieu, de mettre en lui seul toute leur confiance, et d'implorer avec plus d'ardeur le secours de sa grâce toute-puissante.

    S'ils se comportent de cette manière, ils connaîtront, par leur propre expérience, que ces aridités et ces épreuves de l'oraison ne leur seront pas moins utiles que les lumières et les consolations qu'on y reçoit. C'est un moyen dont Dieu se sert d'ordinaire pour détacher l'âme elle-même, pour la disposer à recevoir de plus grandes grâces, et la rendre capable de plus parfaites communications. »

    Pierre-Joseph Picot de Clorivière s.j. (1735-1820), in "cahiers sur l'oraison" n°14, Février 1959, Paris, éditions du Feu Nouveau, 1959.

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  • Méditation avec St Augustin : apprendre l'humilité pour connaître le vrai bonheur

    « "Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi" (Mt 11,29) non pas à construire l'univers, ni à créer les choses visibles et invisibles, ni à faire des miracles dans ce monde et à ressusciter des morts, mais "apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur" (Mt 11,29). Vous voulez devenir grand ? Commencez par vous faire petit. Vous songez à construire un édifice d'une grande hauteur ? Songez d'abord au fondement qu'est l'humilité. Celui qui se propose d'élever un édifice massif creuse d'autant plus les fondations que la bâtisse sera plus considérable. Quand on construit l'édifice, on s'élève en hauteur ; on s'abaisse au contraire en creusant les fondations. L'édifice s'abaisse donc avant de s'élever, et son abaissement doit précéder le faîte de son élévation. Quel est le faîte de l'édifice que nous entreprenons de construire ? Jusqu'où doit s'élever le sommet de cet édifice ? Je le dis tout de suite : jusqu'à la vue de Dieu. Vous voyez quel but élevé, quelle fin sublime : voir Dieu. Celui qui désire ce bonheur comprendra ce que je dis et ce qu'il entend. Ce qui nous est promis, c'est la vue de Dieu, du Dieu suprême. Le vrai bonheur, en effet, c'est de voir le Dieu qui nous voit. »

    St Augustin, Sermon 69, 1, 2, in "Textes ascétiques des Pères de l’Église", pp.266-267.

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    Gravure de Gustave Doré, La divine Comédie, Le paradis (Chant XXXI)

  • Méditation : Saint Louis, Roi de France

    La reine Blanche, mère de saint Louis, avait coutume de lui dire : « Mon fils, je vous aime tendrement, et plus qu'aucune créature au monde ; et cependant j'aimerais mieux mille fois vous voir mort que de vous voir commettre un seul péché mortel ». Ces paroles firent une impression si profonde sur le cœur de ce jeune prince, qu'il les eut toute sa vie présentes à l'esprit.

    « Fidèle aux leçons de la reine Blanche, sa mère, qui lui avait dit : "Mon fils, j'aimerais mieux vous voir mort que de vous voir commettre un seul péché mortel", saint Louis ne se laissa ni amollir par les délices de la cour, ni séduire par les amorces de la volupté. Dieu seul était tout pour lui ; il ne respirait que son service et sa gloire, la défense de la foi, l'abolition du vice, le triomphe de la vertu, le salut de son peuple ; et, pour atteindre ce but, il priait le jour, il priait la nuit, récitant le bréviaire et entendant deux messes chaque jour avec la ferveur du plus parfait religieux. Il était mortifié comme un anachorète ; jeûnait tous les vendredis, portait habituellement le cilice, se meurtrissait le corps avec une discipline de fer. Il était zélé comme un apôtre, prenait tous les moyens de convertir les pécheurs, chassait les comédiens, menaçait de peines sévères les blasphémateurs, encourageait tous les ordres religieux voués à la prédication de l’Évangile, ne négligeait aucun moyen de faire connaître, aimer et servir Dieu ; et travaillait tous les jours à s'avancer lui-même dans la vie parfaite, recueilli au milieu de la dissipation du monde, mortifié parmi les délices, humble au faîte des grandeurs. Se peut-il un plus beau modèle ? Attachons-nous dès aujourd'hui à nous en approcher par le recueillement, la mortification et l'humilité. »

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, 25 août, Saint Louis, Roi de France), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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    Saint Louis, roi de France, remettant la régence à sa mère Blanche de Castille
    par Joseph-Marie Vien (1716-1809)

    (Source et crédit photo)

  • Méditation : pour bien communier...

    « Commencez le soir précédent à vous préparer à la sainte Communion par plusieurs aspirations et élancements d'amour, vous retirant un peu de meilleure heure afin de pouvoir aussi lever plus matin. Que si la nuit vous vous réveillez, remplissez soudain votre cœur et votre bouche de quelques paroles odorantes, par le moyen desquelles votre âme soit parfumée pour recevoir l’Époux, lequel, veillant pendant que vous dormez, se prépare à vous apporter mille grâces et faveurs, si de votre part vous êtes disposée à les recevoir. Le matin levez-vous avec grande joie, pour le bonheur que vous espérez, et vous étant confessée, allez avec grande confiance, mais aussi avec grande humilité, prendre cette viande céleste qui vous nourrit à l'immortalité. Et après que vous aurez dit les paroles sacrées : Seigneur, je ne suis pas digne (*), ne remuez plus votre tête ni vos lèvres, soit pour prier soit pour soupirer, mais ouvrant doucement et médiocrement votre bouche, et élevant votre tête autant qu'il faut pour donner commodité au prêtre de voir ce qu'il fait, recevez pleine de foi, d'espérance et de charité Celui lequel, auquel, par lequel et pour lequel vous croyez, espérez et aimez. Ô Philothée, imaginez-vous que comme l'abeille ayant recueilli sur les fleurs la rosée du ciel et le suc plus exquis de la terre, et l'ayant réduit en miel, le porte dans sa ruche, ainsi le prêtre ayant pris sur l'autel le Sauveur du monde, vrai Fils de Dieu, qui comme une rosée est descendu du Ciel, et vrai Fils de la Vierge, qui comme fleur est sorti de la terre de notre humanité, il le met en viande de suavité dedans votre bouche et dedans votre corps. L'ayant reçu, excitez votre cœur à venir faire hommage à ce Roi de salut ; traitez avec lui de vos affaires intérieures, considérez-le dedans vous, où il s'est mis pour votre bonheur ; enfin, faites-lui tout l'accueil qu'il vous sera possible, et comportez-vous en sorte que l'on connaisse en toutes vos actions que Dieu est avec vous. »

    (*) Mt VIII, 8.

    St François de Sales, Introduction à la vie dévote (Seconde partie, ch. XXI), in "Œuvres", nrf-Gallimard, 1969.

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    Paolo Caliari, dit Véronèse (1528-1588) : Jésus et le centurion
    (Musée National du Prado, Madrid)

  • Méditation : l'humilité devant Dieu

    « L'être humble est celui qui sait ce que c'est qu'une créature et une créature pécheresse, parce qu'il sait ce que c'est qu'un Dieu créateur et un Dieu saint. Alors, rejetant les illusions passionnées et les flatteuses apparences qui nous trompent, il s'abîme et il adore ; il se regarde et ne trouve en lui, sous la lumière rayonnante et pure, que matière à abaissement.
    Quand je m'attribue quelque chose de bon, cela signifie que ce quelque chose est à moi, et que je suis bon, moi, alors que notre Maître a dit : « Un seul est bon : Dieu », alors que tout vient de Dieu et appartient à Dieu.
    ...
    Nous grandir devant Dieu a le caractère d'une profanation et d'un blasphème. Nous grandir devant le prochain et quêter ses louanges, c'est tromper et désirer qu'on se trompe, et c'est encore, indirectement, voler Dieu. « Dieu n'aime tant l'humilité, dit saint Vincent de Paul, que parce qu'il aime le vrai, étant la Vérité même. »
    ...
    On ne peut être humble que si l'on se compare à quelque chose de grand : on ne peut être humble autant qu'il le faut, humble au plein sens du mot, que si l'on se compare à la grandeur absolue, à l'Infini même. Et c'est alors qu'on est dans la vérité. »

    P. A. D. Sertillanges O.P. (1863-1948), Devoirs (XI), Fernand Aubier, Éditions Montaigne, Paris, 1936.

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    Moïse et le buisson ardent
    Gravure de Schnorr von Carosfeld, extraite de La Bible en images, 1851-60.

  • Méditation : la Bienheureuse Vierge Marie dans notre vie

    « Plus on réfléchit dans le sens de l’Église, plus l'action de Marie apparaît comme décisive. Il nous faut donc y correspondre. Il faut que, pour de bon, selon la doctrine du Bx Grignion de Montfort, nous agissions avec Marie, en Marie, par Marie, pour Marie. Il ne suffit pas de lui garder, pauvres pécheurs, un petit coin de nos âmes où gémisse la nostalgie de sa miséricorde, de sa tendresse, de sa pureté ; il faut que, virilement, nous lui consacrions notre vouloir. Si nous la consultons et si nous suivons ses inspirations en nos actes conscients, elle exercera plus profond que notre conscience ses charmes. Si nous imitons ses vertus, elle nous identifiera mystiquement à son Fils. Celle qui pleure sur nos péchés et sur nos maux nous apprendra le repentir et nous guidera vers le salut. La Reine de la France relèvera son peuple. La Mère de la foi suscitera des apôtres... Oh ! si nos âmes consentaient à son humilité, à sa douceur, ne seraient-elles pas plus fortes que les puissances maléfiques ? Nous avons toujours besoin de notre Mère du ciel pour nous engendrer à la vie du paradis. Mais nous le comprenons d'une manière plus angoissée que jamais en un temps où nous n'avons plus de recours humains pour l'existence la plus ordinaire. Quand on retire le lait aux enfants pour en faire des explosifs, mettez-vous encore quelque espoir en l'homme ? L'espoir renaîtra si les chrétiens redeviennent enfants, réveillent la soif du lait de la Sagesse et se blottissent tendrement sous ce manteau bleu. »

    P. Paul Doncoeur s.j., La Sainte Vierge dans notre vie d'hommes, Ed. de l'Orante, 1940 (Cf. revue Études du 5 décembre 1935).

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    Maesta : fresque de Simone Martini réalisée en 1315 (Palazzo Pubblico, Sienne, Italie)

  • Méditation : des trois degrés d'humilité

    « Le premier degré d'humilité est nécessaire pour le salut éternel. Il consiste à m'abaisser et à m'humilier autant qu'il me sera possible et qu'il est nécessaire pour obéir en tout à la loi de Dieu, notre Seigneur : de sorte que, quand on m'offrirait le domaine de l'univers, quand on me menacerait de m'ôter la vie, je ne mette pas même en délibération la possibilité de transgresser un commandement de Dieu ou des hommes, qui m'oblige sous peine de péché mortel.

    Le second degré d'humilité est plus parfait que le premier. Il consiste à me trouver dans une entière indifférence de volonté et d'affection entre les richesses et la pauvreté, les honneurs et les mépris, le désir d'une longue vie ou d'une vie courte, pourvu qu'il en revienne à Dieu une gloire égale et un égal avantage au salut de mon âme. De plus, quand il s'agirait de gagner le monde entier, ou de sauver ma propre vie, je ne balancerais pas à rejeter toute pensée de commettre à cette fin un seul péché véniel.

    Le troisième degré d'humilité est très parfait. Il comprend les deux premiers, et veut de plus, supposé que la louange et la gloire de la Majesté divine soient égales, que, pour imiter plus parfaitement Jésus-Christ, notre Seigneur, et me rendre de fait plus semblable à lui, je préfère, j'embrasse la pauvreté avec Jésus-Christ pauvre, plutôt que les richesses ; les opprobres avec Jésus-Christ rassasié d'opprobres, plutôt que les honneurs ; le désir d'être regardé comme un homme inutile et insensé, par amour pour Jésus-Christ, qui le premier a été regardé comme tel, plutôt que de passer pour un homme sage et prudent aux yeux du monde. »

    St Ignace de Loyola, Exercices spirituels (Seconde semaine, sixième jour - 165, 166 & 167), Traduction du texte espagnol par le Père Pierre Jennesseaux de la Compagnie de Jésus, Numérisation de l'édition de 1913 par le Frère Jérôme novice de la même Compagnie, Namur, 2005 (Édition libre de tout droit).

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  • Angélus de ce dimanche 06 juillet 2014

    A l’Angélus, devant la foule des fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre, le Pape François a invité les chrétiens à apporter, à l’exemple de Jésus, le soulagement et le réconfort aux personnes qui souffrent, qui sont épuisées, qui ont besoin d’aide, de tendresse et d’espérance.

    Ces personnes sont nombreuses, a-t-il relevé. Il y a ceux qui sont opprimés par des conditions de vie précaires, par des situations existentielles difficiles et parfois dépourvues de références solides. Dans les pays les plus pauvres, mais aussi dans les périphéries des pays plus riches, il y a tant de personnes qui ploient sous le poids insupportable de l’abandon et de l’indifférence, qui fait tant de mal à ceux qui sont dans le besoin, surtout quand ce sont les chrétiens qui se montrent indifférents.

    En marge de la société, a insisté le Saint Père, il y a tant d’hommes et de femmes touchés par l’indigence, mais aussi par l’insatisfaction et les frustrations. Nombreux sont ceux qui sont contraints de quitter leur pays natal, mettant en péril leur propre vie. Ils sont encore plus nombreux ceux qui supportent chaque jour les conséquences d’un système économique qui exploite l’homme, qui lui impose un « joug » insupportable que les quelques privilégiés ne veulent pas porter. Et puis, il y a aussi ceux qui ont tout. Mais dont le cœur est vide.

    Jésus s’adresse à toutes ces personnes quand il affirme dans l’Évangile de Matthieu : 'Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, je vous donnerai du repos'. Les chrétiens sont appelés à leur tour à prendre sur eux le fardeau de leur prochain, avec une attitude douce et humble à l’image du Maître. La douceur et l’humilité, a souligné le Pape François, nous aident non seulement à soulager les autres, mais aussi à ne pas peser sur eux par nos points de vue personnels, nos jugements, nos critiques ou notre indifférence.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

    Traduction française sur Zenit.org.

    « Je salue les fidèles de la paroisse de Salzano, dans le diocèse de Trévise, dont fut curé Don Giuseppe Sarto, qui deviendra le Pape Pie X et sera proclamé saint, et dont nous faisons mémoire du centenaire de la mort. »

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    (2 juin 1835 - 20 août 1914)

    « S'il vous plaît n'oubliez pas de prier pour moi : je le fais pour vous. »