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paix - Page 11

  • Méditation : laisser régner Jésus en nous

    « Que Jésus règne à jamais en souverain Maître dans votre âme. Soyez docile et souple entre ses mains. Vous savez ce qu'il faut pour cela : se tenir en paix et en tout repos ; ne s'inquiéter jamais et ne se troubler de rien ; oublier le passé ; vivre comme s'il n'existait pas d'avenir ; vivre pour Jésus dans le moment qu'on vit, ou plutôt vivre comme si l'on n'avait pas de vie en soi, mais laisser Jésus vivre à son aise ; marcher ainsi, en toute circonstance et rencontre, sans crainte et sans souci, comme cela convient aux enfants de Jésus et de Marie ; ne penser jamais à soi volontairement ; abandonner le soin de notre âme à Jésus seul [...] elle lui appartient ; c'est donc à lui à en avoir soin, puisqu'elle est sa propriété.

    Ne craignez pas tant le jugement d'un si doux Maître. Généralement, bannissez toute crainte et remplacez ce sentiment par l'amour : en tout cela agissez doucement, suavement, posément, sans vivacité, sans emportement ; faites le mort quand besoin est, marchant ainsi en toute suavité, abandon et pleine confiance. Le temps de cet exil se terminera, et Jésus sera à nous et nous à lui. Alors chacune de nos tribulations sera pour nous une couronne de gloire, que nous mettrons sur la tête de Jésus ; car toute gloire lui appartient à lui seul. »

    Vénérable François Libermann (1802-1852), Lettres spirituelles du vénérable Libermann Tome I, (Lettre à un séminariste, 1839), Paris, Librairie Poussielgue Frères, s.d.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : Ste Catherine de Sienne, fêtée ce jour

    "Montons sur l'arbre de la très sainte croix"

    « Voilà donc notre doux et bon berger qui animé d'un désir insatiable et d'un amour enflammé a sacrifié sa vie sans se soucier de ses peines, de notre ignorance, de notre ingratitude pour un si grand bienfait, des reproches des juifs et, tel un amoureux, a obéi au père avec un grand respect. Elle peut donc s'accomplir en nous, si nous montons sur l'arbre, si nous le voulons, si notre négligence ne nous retient pas, la parole prononcée par la douce bouche de vérité : "Quand je serai hissé en haut, j'attirerai tout à moi." Et vraiment il en est ainsi. L'âme qui s'y est élevée, voit se déverser la bonté et la puissance du père, puissance qui a donné au sang du fils de Dieu la vertu de laver nos iniquités. Là nous voyons l'obéissance du Christ crucifié qui, pour obéir, meurt. Il se soumet à cette obédience avec un tel désir que la peine du désir est plus grande que la peine du corps. On y voit la clémence et l'abondance du Saint-Esprit c'est-à-dire cet amour ineffable qui le tint cloué sur le bois de la très sainte croix car ce ne sont ni les clous ni les cordes qui auraient pu le tenir attaché sur la croix s'il n'y avait pas eu les liens de la charité. Ah, il faudrait qu'il soit vraiment de diamant le coeur qui ne sentirait pas dissoudre sa dureté dans un si grand amour ! Mais en vérité le coeur blessé par cette flèche se dresse avec toute sa force : il n'est pas tout pur l'homme, mais pure est son âme pour laquelle Dieu a fait toutes choses. Si vous me disiez : "Moi je ne peux pas monter il est trop haut", je vous répondrais qu'il a fait des échelons dans son corps : élevez votre affection jusqu'aux pieds du fils de Dieu et élevez-vous jusqu'au coeur qui est ouvert et consumé pour vous. Alors vous atteindrez à la paix de sa bouche et vous goûterez et vous vous nourrirez d'âmes. Ainsi vous serez un vrai berger qui expose sa vie pour ses brebis. Tachez d'avoir toujours l'oeil sur elles afin que le vice soit extirpé. Semez la vertu. »

    Sainte Catherine de Sienne, Lettre XXXIV au Prieur de Montoliveto près de Sienne, in "Le Livre des Dialogues suivi de Lettres", Préface et traduction Louis-Paul Lartigues, Editions du Seuil, Paris, 1953.

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  • Regina Cœli de ce dimanche 7 avril 2013

    Au cours du dimanche concluant l'octave de Pâques, appelé par Jean-Paul II dimanche de la divine miséricorde, le Pape a salué les fidèles réunis Place St Pierre pour l'Angélus par les paroles de Jésus ressuscité : "La paix soit avec vous", et a expliqué que cette paix était plus qu'un salut ou un simple vœu. "C'est un don - a-t-il dit - et même le don précieux que le Christ offre à ses disciples après être passé par la mort et les enfers". C'est une paix "qui est le fruit de la victoire de l'amour de Dieu sur le mal,...du pardon. La véritable paix, la paix profonde, provient de l'expérience de la miséricorde de Dieu".

    Le Saint-Père a ensuite évoqué les apparitions de Jésus à ses disciples enfermés dans le Cénacle. La première fois, il manquait Thomas qui n'a pas cru ce que lui ont raconté les apôtres. La deuxième fois, où Thomas était présent, Jésus lui dit après que celui-ci a touché ses plaies : Parce que tu as vu, tu as cru. Heureux celui qui croit sans avoir vu. Le Pape a ajouté : "Et qui étaient ceux qui avaient cru sans avoir vu ? D'autres disciples, d'autres hommes et femmes de Jérusalem qui, bien que n'ayant pas rencontré Jésus ressuscité, crurent au témoignage des apôtres et des femmes. C'est une parole sur la foi très importante, que nous pouvons appeler la béatitude de la foi. En tout temps et en tout lieu, bienheureux sont ceux qui, par la Parole de Dieu proclamée dans l'Eglise et témoignée par les chrétiens, croient que Jésus Christ est l'amour de Dieu incarné, la Miséricorde incarnée. Et cela vaut pour chacun de nous !".

    Avec la paix, Jésus donne à ses disciples l'Esprit Saint, "pour qu'ils répandent dans le monde le pardon des péchés, ce pardon que seul Dieu peut donner et qui a coûté le sang de son Fils. L'Eglise est envoyée par le Christ ressuscité pour transmettre aux hommes la rémission des péchés, et faire grandir ainsi le Règne de l'amour, semer la paix dans les cœurs, pour qu'elle s'affirme aussi dans les relations, les sociétés et les institutions. Et l'Esprit du Christ ressuscité chasse la peur du cœur des apôtres et les poussent à sortir du Cénacle pour apporter l'Evangile. Ayons davantage de courage, nous aussi, pour témoigner notre foi dans le Christ ressuscité ! Nous ne devons pas avoir peur d'être chrétiens et de vivre en chrétiens !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 8.4.13)

  • Message Urbi et Orbi du Pape François

    « Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier, bonne fête de Pâques !

    C’est une grande joie pour moi de pouvoir vous faire cette annonce : le Christ est ressuscité ! Je voudrais qu’elle arrive dans chaque maison, dans chaque famille, spécialement là où il y a plus de souffrance, dans les hôpitaux, dans les prisons…

    Surtout je voudrais qu’elle atteigne tous les cœurs, parce que c’est là que Dieu veut semer cette Bonne Nouvelle : Jésus est ressuscité, c‘est une espérance pour toi, tu n’es plus sous la domination du péché, du mal ! L’amour a vaincu, la miséricorde a vaincu !

    Nous aussi, comme les femmes disciples de Jésus, qui allèrent au tombeau et le trouvèrent vide, nous pouvons nous demander quel sens a cet événement (cf. Lc 24, 4). Que signifie que Jésus est ressuscité ? Cela signifie que l’amour de Dieu est plus fort que le mal et que la mort elle-même ; cela signifie que l’amour de Dieu peut transformer notre vie, faire fleurir ces zones de désert qui sont dans notre cœur.

    Cet amour même pour lequel le Fils de Dieu s’est fait homme et est allé jusqu’au bout du chemin de l’humilité et du don de soi, jusqu’aux enfers, jusqu’à l’abîme de la séparation de Dieu, cet amour miséricordieux lui-même a inondé de lumière le corps mort de Jésus et l’a transfiguré, il l’a fait passer dans la vie éternelle. Jésus n’est pas retourné à la vie d’avant, à la vie terrestre, mais il est entré dans la vie glorieuse de Dieu et il y est entré avec notre humanité, il nous a ouvert à un avenir d’espérance.

    Voilà ce qu’est Pâques : c’est l’exode, le passage de l’homme de l’esclavage du péché, du mal à la liberté de l’amour, du bien. Parce que Dieu est vie, seulement vie, et sa gloire est l’homme vivant (cf. Irénée, Adversus haereses, 4, 20, 5-7).

    Chers frères et sœurs, le Christ est mort et ressuscité une fois pour toujours et pour tous, mais la force de la Résurrection, ce passage de l’esclavage du mal à la liberté du bien, doit se réaliser en tout temps, dans les espaces concrets de notre existence, dans notre vie de chaque jour. Que de déserts, aujourd’hui encore, l’être humain doit traverser ! Surtout le désert qui est à l’intérieur de lui, quand manque l’amour pour Dieu et pour le prochain, quand manque la conscience d’être gardien de tout ce que le Créateur nous a donné et nous donne. Mais la miséricorde de Dieu peut faire fleurir aussi la terre la plus aride, peut redonner vie aux ossements desséchés (cf. Ez 37, 1-14).

    Alors, voici l’invitation que j’adresse à tous : accueillons la grâce de la Résurrection du Christ ! Laissons-nous renouveler par la miséricorde de Dieu, laissons-nous aimer par Jésus, laissons la puissance de son amour transformer aussi notre vie ; et devenons des instruments de cette miséricorde, des canaux à travers lesquels Dieu puisse irriguer la terre, garder toute la création et faire fleurir la justice et la paix.

    Et ainsi demandons à Jésus ressuscité, qui transforme la mort en vie, de changer la haine en amour, la vengeance en pardon, la guerre en paix. Oui, le Christ est notre paix et par lui implorons la paix pour le monde entier !

    Paix pour le Moyen-Orient, en particulier entre Israéliens et Palestiniens, qui travaillent à trouver la route de la concorde, afin qu’ils reprennent avec courage et disponibilité les négociations pour mettre fin à un conflit qui dure désormais depuis trop de temps. Paix en Irak, pour que cesse définitivement toute violence, et, surtout, pour la Syrie bien-aimée, pour sa population blessée par le conflit et pour les nombreux réfugiés qui attendent aide et consolation. Que de sang a été versé ! Et que de souffrances devront encore être infligées avant qu’on réussisse à trouver une solution politique à la crise ?

    Paix pour l’Afrique, encore théatre de conflits sanglants. Au Mali, afin qu’il retrouve unité et stabilité ; et au Nigéria, où malheureusement ne cessent pas les attentats qui menacent la vie de tant d’innocents et où de nombreuses personnes, même des enfants, sont retenues en otage par des groupes terroristes. Paix dans l’est de la République Démocratique du Congo et en République Centrafricaine, où nombreux sont ceux qui sont contraints à laisser leurs maisons et vivent encore dans la peur.

    Paix en Asie, surtout dans la Péninsule coréenne, pour que soient surmontées les divergences et que murisse un esprit renouvelé de réconciliation.

    Paix au monde entier, encore si divisé par l’avidité de ceux qui cherchent des gains faciles, blessé par l’égoïsme qui menace la vie humaine et la famille, égoïsme qui continue la traite de personnes, l’esclavage le plus répandu en ce vingt-et-unième siècle. Paix au monde entier, déchiré par la violence liée au trafic de drogue et par l’exploitation inéquitable des ressources naturelles ! Paix à notre Terre ! Que Jésus ressuscité apporte réconfort aux victimes des calamités naturelles et fasse de nous des gardiens responsables de la création !

    Chers frères et sœurs, à vous tous qui m’écoutez de Rome et de toutes les parties du monde, j’adresse l’invitation du Psaume : « Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Eternel est son amour ! Oui, que le dise Israël : ‘Eternel est son amour !’ » (Ps 117, 1-2). »

    Source : Radio Vatican.

  • Vigile pascale à la Basilique Saint-Pierre de Rome : Homélie du Pape François

    « Chers frères et sœurs,
    Dans l’Evangile de cette nuit lumineuse de la Vigile pascale, nous rencontrons en premier les femmes qui se rendent au tombeau de Jésus avec les aromates pour oindre son corps (cf. Lc 24,1-3). Elles viennent pour accomplir un geste de compassion, d’affection, d’amour, un geste traditionnel envers une personne chère défunte, comme nous le faisons nous aussi. Elles avaient suivi Jésus, l’avaient écouté, s’étaient senties comprises dans leur dignité et l’avaient accompagné jusqu’à la fin, sur le Calvaire, et au moment de la déposition de la Croix. Nous pouvons imaginer leurs sentiments tandis qu’elles vont au tombeau : une certaine tristesse, le chagrin parce que Jésus les avait quittées, il était mort, son histoire était terminée. Maintenant on revenait à la vie d’avant. Cependant dans les femmes persistait l’amour, et c’est l’amour envers Jésus qui les avait poussées à se rendre au tombeau.

    Mais à ce point il se passe quelque chose de totalement inattendu, de nouveau, qui bouleverse leur cœur et leurs programmes et bouleversera leur vie : elles voient la pierre enlevée du tombeau, elles s’approchent, et ne trouvent pas le corps du Seigneur. C’est un fait qui les laisse hésitantes, perplexes, pleines de questions : « Que s’est-il passé ? », « Quel sens tout cela a-t-il ? » (cf. Lc 24,4). Cela ne nous arrive-t-il pas peut-être aussi à nous quand quelque chose de vraiment nouveau arrive dans la succession quotidienne des faits ? Nous nous arrêtons, nous ne comprenons pas, nous ne savons pas comment l’affronter. La nouveauté souvent nous fait peur, aussi la nouveauté que Dieu nous apporte, la nouveauté que Dieu nous demande. Nous sommes comme les Apôtres de l’Évangile : nous préférons souvent garder nos sécurités, nous arrêter sur une tombe, à la pensée pour un défunt, qui à la fin vit seulement dans le souvenir de l’histoire comme les grand personnages du passé. Nous avons peur des surprises de Dieu ; nous avons peur des surprises de Dieu ! Il nous surprend toujours !

    Frères et sœurs, ne nous fermons pas à la nouveauté que Dieu veut porter dans notre vie ! Ne sommes-nous pas souvent fatigués, déçus, tristes, ne sentons-nous pas le poids de nos péchés, ne pensons-nous pas que nous n’y arriverons pas ? Ne nous fermons pas sur nous-mêmes, ne perdons pas confiance, ne nous résignons jamais : il n’y a pas de situations que Dieu ne puisse changer, il n’y a aucun péché qu’Il ne puisse pardonner si nous nous ouvrons à Lui.
    Mais revenons à l’Evangile, aux femmes et faisons un pas en avant. Elles trouvent la tombe vide, le corps de Jésus n’y est pas, quelque chose de nouveau est arrivé, mais tout cela ne dit encore rien de clair : cela suscite des interrogations, laisse perplexes, sans offrir une réponse. Et voici deux hommes en vêtement éclatant, qui disent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité » (Lc 24,5-6). Ce qui était un simple geste, un fait, accompli bien sûr par amour – le fait de se rendre au tombeau – maintenant se transforme en évènement, en un fait qui change vraiment la vie. Rien ne reste plus comme avant, non seulement dans la vie de ces femmes, mais aussi dans notre vie et dans l’histoire de l’humanité.

    Jésus n’est pas mort, il est ressuscité, il est le Vivant ! Il n’est pas seulement revenu à la vie, mais il est la Vie même, parce qu’il est le Fils de Dieu, qu’il est le Vivant (cf. Nb 14, 21-28, Dt 5,26, Jon 3,10) Jésus n’est plus dans le passé, mais il vit dans le présent et est projeté vers l’avenir, il est l’«aujourd’hui» éternel de Dieu. Ainsi la nouveauté de Dieu se présente aux yeux des femmes, des disciples, de nous tous : la victoire sur le péché, sur le mal, sur la mort, sur tout ce qui opprime la vie et lui donne un visage moins humain. Et c’est un message adressé à moi, à toi, chère sœur et cher frère. Combien de fois avons-nous besoin que l’Amour nous dise : pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Les problèmes, les préoccupations de tous les jours tendent à nous faire replier sur nous-mêmes, dans la tristesse, dans l’amertume… et là se trouve la mort. Ne cherchons pas là Celui qui est vivant !

    Accepte alors que Jésus Ressuscité entre dans ta vie, accueille-le comme ami, avec confiance : Lui est la vie ! Si jusqu’à présent tu as été loin de Lui, fais un petit pas : Il t’accueillera à bras ouverts. Si tu es indifférent, accepte de risquer : tu ne seras pas déçu. S’il te semble difficile de le suivre, n’aies pas peur, fais-Lui confiance, sois sûr que Lui, Il t’est proche, Il est avec toi et te donnera la paix que tu cherches et la force pour vivre comme Lui le veut.
    Il y a un dernier élément simple de l’Evangile de cette lumineuse Vigile pascale que je voudrais souligner. Les femmes rencontrent la nouveauté de Dieu : Jésus est ressuscité, il est le Vivant !

    Mais devant le tombeau vide et les deux hommes en vêtement éclatant, leur première réaction est une réaction de crainte : « elles baissaient le visage vers le sol » - note saint Luc -, elles n’avaient pas non plus le courage de regarder. Mais quand elles entendent l’annonce de la Résurrection, elles l’accueillent avec foi. Et les deux hommes en vêtement éclatant introduisent un verbe fondamental : « Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée… Et elles se rappelèrent ses paroles » (Lc 24,6.8). C’est l’invitation à faire mémoire de la rencontre avec Jésus, de ses paroles, de ses gestes, de sa vie ; et c’est vraiment le fait de se souvenir avec amour de l’expérience avec le Maître qui conduit les femmes à dépasser toute peur et à porter l’annonce de la Résurrection aux Apôtres et à tous les autres (cf. Lc 24,9). Faire mémoire de ce que Dieu a fait et fait pour moi, pour nous, faire mémoire du chemin parcouru ; et cela ouvre le cœur à l’espérance pour l’avenir. Apprenons à faire mémoire de ce que Dieu a fait dans notre vie.
    En cette Nuit de lumière, invoquant l’intercession de la Vierge Marie, qui gardait chaque évènement dans son cœur (cf. Lc 2, 19.51), demandons que le Seigneur nous rende participants de sa Résurrection : qu’il nous ouvre à sa nouveauté qui transforme, aux surprises de Dieu ; qu’Il fasse de nous des hommes et des femmes capables de faire mémoire de ce qu’Il accomplit dans notre histoire personnelle et dans celle du monde ; qu’Il nous rende capables de le sentir comme le Vivant, vivant et agissant au milieu de nous ; qu’Il nous enseigne chaque jour à ne pas chercher parmi les morts Celui qui est vivant. Amen. »

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation : mois de mars - mois de St Joseph

    « Saint Joseph, l'ombre du Père ! celui sur qui l'ombre du Père tombait épaisse et profonde, saint Joseph, l'homme du silence, celui de qui la parole approche à peine ! l'Evangile ne dit de lui que quelques mots : "C'était un homme juste !" l'Evangile, si sobre en paroles, devient encore plus sobre quand il s'agit de saint Joseph. On dirait que cet homme, enveloppé de silence, inspire le silence. Le silence de saint Joseph fait le silence autour de saint Joseph. Le silence est sa louange, son génie, son atmosphère. Là où il est, le silence règne. Quand l'aigle plane, disent certains voyageurs, le pèlerin altéré devine une source à l'endroit où tombe son ombre dans le désert. Le pèlerin creuse, l'eau jaillit. L'aigle avait parlé son langage, il avait plané. Mais la chose belle avait été chose utile ; et celui qui avait soif, comprenant le langage de l'aigle, avait fouillé le sable et trouvé l'eau.

    Quoi qu'il en soit de cette magnifique légende et de sa vérité naturelle que je n'ose garantir, elle est féconde en symboles superbes. Quand l'ombre de saint Joseph tombe quelque part, le silence n'est pas loin. Il faut creuser le sable, qui dans sa signification symbolique représente la nature humaine ; il faut creuser le sable, et vous verrez jaillir l'eau. L'eau, ce sera, si vous voulez, ce silence profond, où toutes les paroles sont contenues, ce silence vivifiant, rafraîchissant, apaisant, désaltérant, le silence substantiel ; là où est tombée l'ombre de saint Joseph, la substance du silence jaillit, profonde et pure, de la nature humaine creusée. »

    Ernest Hello (1828-1885), Physionomie des saints (ch. X : Saint Joseph), Victor Palmé, Paris, 1875.

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    dessin de la Visitation d'Annecy

  • Méditation : la paix de l'âme

    « Rejetez de votre esprit tout ce qui peut l'élever ou l'abaisser, le troubler ou l'inquiéter ; travaillez doucement à lui acquérir ou à lui conserver sa tranquillité ; car Jésus-Christ a dit : Bienheureux sont les pacifiques ; apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur. Ne doutez pas que Dieu ne couronne ce travail, et qu'il ne fasse dans votre âme une maison de délices ; tout ce qu'il demande de vous, est qu'autant de fois que les mouvements des sens et des passions vous agiteront, vous preniez à tâche de rabaisser ces fumées, de calmer et d'apaiser ces tourbillons, et de redonner la paix à vos actions.
    Comme une maison ne se bâtit pas en un jour, aussi l'acquisition de ce trésor intérieur n'est pas une entreprise de peu de temps.
    Mais la perfection de cette oeuvre désire deux choses essentielles : l'une, que ce soit Dieu même qui s'édifie sa demeure au-dedans ; l'autre, que ce bâtiment ait pour fondement l'humilité. »

    Jean de Bonilla, Traité de la Paix de l'âme, ch. III, Ed. Perisse Frères, 1860.

    Un résumé de ce très beau Traité (au format pdf) peut être téléchargé ici.

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  • Angélus de ce dimanche 27 janvier 2013

    Le dimanche, un jour à dédier au Seigneur

    « Que signifie pour nous le dimanche, jour du Seigneur ? C’est un jour pour la famille et le repos, mais c’est d’abord un jour pour le Seigneur ». C’est l’objet d’un tweet publié dimanche 27 janvier par le Pape en dix langues : latin, arabe, anglais, allemand, portugais, polonais et français. Et c’est aussi le cœur de la catéchèse de Benoît XVI.

    Le sens chrétien du "Carpe Diem"

    "Chaque moment peut devenir un aujourd'hui propice à notre conversion. Chaque jour peut devenir l'aujourd'hui salvifique, parce que le salut est une histoire qui continue pour l'Eglise et pour chaque disciple du Christ. Voilà le sens chrétien du "Carpe Diem" : cueille l'aujourd'hui où Dieu t'appelle pour te donner le salut !". Voici les paroles adressées par le Pape aux fidèles rassemblés Place St Pierre pour l'Angélus dominical. Comme de coutume, Benoît XVI a commenté les lectures du jour, notamment l'Evangile dans lequel saint Luc évoque la présence de Jésus un samedi dans la synagogue de Nazareth. "En bon observateur, le Seigneur ne se soustrait pas au rythme liturgique hebdomadaire et s'unit à l'assemblée de ses compagnons dans la prière et à l'écoute de l'Ecriture. Le rite prévoit la lecture d'un texte de la Torah ou des prophètes, suivie d'un commentaire. Ce jour-là, Jésus se lève pour lire et trouve un passage du prophète Isaïe qui commence ainsi : 'L'esprit du Seigneur Dieu est sur moi, parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction ; il m'a envoyé pour porter la bonne nouvelle aux malheureux...' La lecture finie, Jésus, dans un silence plein d'attention, dit : 'Aujourd'hui s'est accomplie cette Ecriture que vous venez d'entendre'. Saint Cyrille d'Alexandrie affirme que l'aujourd'hui, placé entre la première et la dernière venue du Christ, est lié à la capacité du croyant d'écouter et de reconnaître ses torts. Mais, dans un sens encore plus radical, c'est Jésus lui-même l'aujourd'hui du salut dans l'histoire, parce qu'il porte à son accomplissement la plénitude de la rédemption. Ce passage de l'Evangile nous interpelle encore aujourd'hui. Il nous fait penser avant tout à notre mode de vivre le dimanche : jour de repos et de la famille, mais avant tout, journée consacrée au Seigneur, participant à l'Eucharistie, dans laquelle nous nous nourrissons du Corps et du Sang du Christ et de sa Parole de vie. En deuxième lieu, dans notre temps dispersé et distrait, cet Evangile nous invite à nous questionner sur notre capacité d'écoute. Avant de pouvoir parler de Dieu et avec Dieu, encore faut-il l'écouter, et la liturgie de l'Eglise est l'école de cette écoute du Seigneur qui nous parle".

    Message de Benoît XVI aux pèlerins francophones :

    « Aujourd’hui comme hier, chers pèlerins francophones, le Seigneur nous invite à l’écouter en devenant plus familier de l’Ecriture Sainte. Puissions-nous trouver dans la Parole de Dieu la lumière pour éclairer nos choix et fortifier notre engagement à vivre en chrétien. Prenons le temps de lire et de méditer l’Evangile où Jésus parle et agit dans des situations semblables à celles que nous connaissons aujourd’hui. Que son enseignement et sa manière d’être, libre et fidèle à sa mission, nous interpelle et nous encourage. Bon dimanche à tous ! »

    Lâcher de colombes avec les enfants de l'Action Catholique

    Chaque année, l’Action catholique organise une grande « caravane de la paix » dans la ville éternelle pour sensibiliser les petits Romains à être eux-mêmes des artisans de paix. Deux d’entre eux, une fillette de 12 ans et un garçon de 10 ans étaient aux cotés du Pape à la fenêtre du palais apostolique. Dans un message adressé à Benoît XVI et lu devant tous, ils ont promis d’être des protagonistes de respect, de compréhension et de justice envers les autres. Les enfants et le Pape ont ensuite, ensemble, lancé deux colombes, symbole de paix. « C’est un succès ! », a dit Benoît XVI. Aucune des deux colombes n’est en effet revenue dans l’appartement pontifical, comme c’est déjà arrivé par le passé.

    Au cours de l’Angélus, le Pape a par ailleurs évoqué la 60e Journée mondiale de lutte contre la lèpre, exprimant sa « proximité » avec les malades et encourageant « les chercheurs, les soignants et les volontaires » qui les assistent en particulier ceux de l’association des amis de Raoul Follerau. Benoît XVI a enfin invoqué comme soutien spirituel à tous, Saint Damien de Veuster et Sainte Marianne Cope, tous les deux morts de la lèpre.

    Sources : Vatican Information Service et Radio Vatican.

  • Méditation : porter du fruit

    "... C'est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure..." (Jn XV, 16)

    « Vous nous "posez" ainsi, mon bon Maître, mais pour que nous allions, marchions et agissions. Partout la paix dans le Christianisme, partout aussi l'activité. La conversion est un réveil ; la grâce, un aiguillon ; la loi, un élément de force. La foi oriente l'âme, l'espérance l'affermit, l'amour nous fait courir ; le zèle nous multiplie, nous étend, nous propage. Le Verbe, qui rend tout stable en nous, y répand l'Esprit-Saint qui fait que tout s'y échauffe, s'y dilate et se communique. Des convictions de notre esprit naissent les élans de notre coeur. Le dogme est le berceau de tous les saints conquérants. "Je vous ai posés, afin que vous alliez." On ne va pas parce qu'on s'agite. Le monde se meut sur place ; il tournoie au lieu d'avancer ; aussi sa vie ressemble à un vertige. Aller, c'est partir du principe pour se diriger vers la fin, par la loi qui est la route royale. Quiconque part de Jésus pour aller à Dieu le Père, en suivant la voie, qui est encore Jésus, Jésus cru, obéi, aimé, imité, celui-là va et progresse.

    Et tous ceux qui progressent ainsi sont féconds ; tous "rapportent du fruit, et du fruit qui demeure". Qui se sauve, en sauve d'autres ; qui se fait saint, forme des saints ; et ce sont là les fruits, ces fruits éternels qu'à si bon droit vous prétendez recueillir. L'homme devient alors un trait de feu que Dieu lance à travers le monde, un mot éloquent qu'il y dit, un arbre de vie qu'il y plante, un ange de lumière et de bonté qu'il députe aux enfants d'Adam. Tels furent, ô mon Sauveur, tous vos premiers élus, vos témoins, vos apôtres, les "douze", hormis le malheureux que vous-même avez nommé "le fils de perdition" (Jn XVII,19). Vous les aviez posés sur vous ; aussi, puisant en vous une vigueur indomptable, ils ont été, il ont prêché partout ; et vous les assistiez, "coopérant à toutes leurs oeuvres" et accréditant leurs discours, par les miracles incessants dont vous faisiez comme leur escorte (Mc XV,20).

    Tels, proportion gardée, devraient être tous vos baptisés. Le même Dieu les a engendrés ; ils ont reçu de lui, par vous, la même semence divine ; ils sont tous établis et véritablement entés sur vous ; ils vous doivent donc des fruits. Que leurs fruits soient divers, à la bonne heure ; que la mesure n'en soit point égale, ou votre sagesse le veut, ou votre miséricorde l'accepte ; qu'il y ait même du déchet dans la récolte, vous le pardonnez avec une clémente indulgence ; mais enfin, vous voulez des fruits, des fruits de garde, des fruits de grâce et de vertu, des fruits inaltérables. Cette loi est essentielle ; elle est universelle ; elle ne souffre pas de dispense, et sa sanction, qui est pour faire trembler, est que tout arbre stérile est maudit (Mt XXI,19 - Mc XI,14). »

    Mgr Charles Gay, Elévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ (Vingt-septième élévation), Tome I, Oudin Frères Libraires-Editeurs, Poitiers - Paris, 1879.

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  • Angélus de ce dimanche 20 janvier 2013

    Le Pape appelle à la fin des massacres de civils

    « Engageons-nous concrètement à nous aimer les uns les autres », c’est l’appel lancé par le Pape ce dimanche lors de la prière de l’angélus, deux jours après l’ouverture de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens. Benoît XVI a invité les fidèles à s’engager pour atteindre cet objectif, affirmant que les divisions étaient l’une des « plus graves fautes qui obscurcissent le visage de l’Eglise ».

    Devant les fidèles rassemblés Place Saint-Pierre, sous la pluie, Benoît XVI a également évoqué les « différents conflits en cours », appelant à la protection des civils et au dialogue. « que cessent les ignobles massacres de civils sans défense » a déclaré le Pape appelant à mettre un terme à toutes formes de violence et « à trouver le courage du dialogue et de la négociation ».

    S’adressant aux pèlerins francophones, Benoît XVI a évoqué la semaine de prière pour l’Unité des chrétiens :

    « Chers frères et soeurs, en cette semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, chers pèlerins francophones, demandons à Dieu le don de l’unité pour laquelle Jésus a prié. Engageons-nous concrètement à nous aimer les uns les autres afin que le monde croie. Que le Seigneur nous obtienne, particulièrement en cette Année de la Foi, la conversion du cœur et de l’esprit pour que la communion entre les baptisés soit effective. Bon dimanche à tous ! »

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation : comme de petits enfants...

    « Jésus l'a bien dit :
    "Si vous ne devenez semblables à de petits enfants,
    vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux."
    Ce royaume, bien sûrement, c'est le ciel et toutes ses joies, les éternelles ;
    mais, c'est aussi la vie chrétienne, la vie intérieure et la sainteté,
    celle que l'Apôtre a définie "la paix et la joie dans le Saint-Esprit".
    Il n'est rien de plus simple qu'un tout petit enfant.
    Mettons à part les défauts inhérents à cet être qui ne peut pas encore user de sa raison ;
    mais, qu'il est naïf, spontané, confiant !
    Il n'a d'yeux que pour son père et sa mère.
    En toute joie, en toute peine, en toute crainte, en tout danger,
    il cherche le coeur de celui et de celle qui l'aiment ;
    c'est sa sécurité, sa consolation, son repos, sa défense.
    Ainsi faut-il que nous soyons, pensions, aimions avec notre Père des cieux,
    avec Marie, notre Mère, la Mère de Dieu et des hommes.
    [...]
    A l'adorer, à le connaître, à l'aimer, à le servir, comme tel,
    et cela uniquement,
    on devient véritablement son enfant,
    et l'un de ces petits, à qui Jésus se plaît à Le révéler.
    C'est alors vraiment qu'on arrive à aimer le Bon Dieu comme il le désire.

    Alors on mérite de Lui, tout ce qu'un petit enfant peut attendre
    de son Père et de sa Mère,
    et combien davantage,
    le degré d'amour du Père céleste dépassant, à l'inifni, tout autre amour, ici-bas.

    Aspirons, de toute notre âme, à cet Esprit d'enfance spirituelle,
    de cette enfance qu'a voulue, qu'a bénie, qu'attend Dieu de chacun de nous.
    Alors, il n'y a plus de peine ici-bas ;
    toute épreuve se mue en bénédiction.
    L'on sait que ce Père ne nous éprouve jamais que pour notre plus grand bien,
    celui de tout notre être...
    Car, l'amour d'un enfant est chose précieuse, quand l'alimente celui d'un Dieu, d'un Père. »

    Dom Eugène Vandeur, Recollection de trois jours (La simplicité III), Editions de Maredsous, 1963.

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  • Méditation : Paix et Joie

    « Dans les difficultés, qu'elles soient imposées par la vie ou qu'on se les impose, le conseil est clair : "Quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage" (Mt 6,17), ce qui garde le secret du sacrifice pour Dieu, mais peut signifier aussi l'esprit de joie et d'empressement qui caractérise la manière d'être requise pour les fêtes. Le Seigneur aime "celui qui donne avec joie" (2Co 9,7), et nous devons tendre à lui donner de bon coeur ce que nous lui présentons.

    La paix et la joie seront les meilleurs signes de cette emprise grandissante de la charité, premier fruit de l'Esprit. La paix est confiance en Dieu, ajustement à son bon plaisir, et suppose la maîtrise de soi qui tient l'être intérieur dans l'unité contre les dispersions et les humeurs changeantes.

    C'est cette joie que le Seigneur veut rendre parfaite en donnant part à la sienne (Jn 15,11), dans la foi, c'est-à-dire en s'appuyant sur la réalité invisible que nous atteignons par sa parole, sans que la sensibilité y ait part.

    La patience qui supporte sera dépassée par la joie qui donne, même "quand on n'en peut plus" ajouterait Bernadette. »

    P. Joseph-Marie Perrin o.p. (1905-2002), Son Nom est Me Voici - Chrétien en devenir (ch. IX), Mame, 1992.

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  • Méditation : la paix en tout temps

    « Il n'est pas rare de trouver des hommes qui désirent être les témoins du Seigneur dans la paix, c'est à dire pourvu que tout aille selon leurs désirs.
    Volontiers ils veulent devenir des saints, mais sans fatigue, sans ennui, sans difficulté, sans qu'il leur en coûte rien. Ils ambitionnent de connaître Dieu, de le goûter, de le sentir, mais il ne faut pas qu'il y ait d'amertume.
    Alors, dès qu'il faut travailler, dès que l'amertume, les ténèbres, les tentations viennent les trouver, dès qu'ils ne sentent plus Dieu et qu'ils se sentent délaissés intérieurement, ainsi qu'au dehors, leurs belles résolutions s'évanouissent.
    Ce ne sont pas de vrais témoins, des témoins comme il en faut pour le Sauveur...
    Ah, puissions-nous nous affranchir de cette recherche-là et chercher la paix en tout temps, au sein même du malheur ! C'est là seulement que naît la vraie paix, celle qui demeure. »

    Jean Tauler (v.1300-1361), Sermon 21, 4ème pour l'Ascension, Le Cerf, 1991.

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  • 7 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Les mages à Bethléem (Mt 2, 1-12)

    « Levons-nous, à l'exemple des mages. Laissons tout le monde se troubler ; mais nous, courons à la demeure de l'enfant. Que les rois ou les peuples, que de cruels tyrans s'efforcent de nous barrer le chemin, peu importe, ne ralentissons pas notre ardeur. Repoussons tous les maux qui nous menacent. S'ils n'avaient pas vu l'enfant, les mages n'auraient pas échappé au danger qu'ils couraient de la part du roi Hérode. Avant d'avoir eu le bonheur de le contempler, ils étaient assiégés par la crainte, entourés de périls, plongés dans le trouble : après qu'ils l'ont adoré, le calme et la sécurité se sont établis dans leur cœur...

    Laissez donc là, vous aussi, une ville en désordre, un despote assoiffé de sang, toutes les richesses de ce monde, et venons à Bethléem, la "maison du pain" spirituel. Etes-vous berger, venez seulement, et vous verrez l'enfant dans l'étable. Etes-vous roi, si vous ne venez point, votre pourpre ne vous servira de rien. Etes-vous mage, ce n'est pas un empêchement, pourvu que vous veniez montrer votre respect, et non fouler aux pieds le Fils de Dieu. Si tu es un étranger ou même un barbare, tu seras admis à la cour de ce roi... Pourvu que vous approchiez avec frayeur et joie, deux choses qui ne sont pas incompatibles...

    En nous prosternant, laissons tout échapper de nos mains. Si nous avons de l'or, donnons-le sans réserve, et ne l'enfouissons pas... Des étrangers entreprirent un si long voyage pour contempler cet enfant nouveau-né : quel moyen avez-vous d'excuser votre conduite, vous qui refusez de faire quelques pas pour visiter l'infirme ou le prisonnier ? Ils offrirent de l'or : ce n'est pas sans peine que vous donnez du pain ! Ils aperçurent l'étoile, et leur cœur fut rempli de joie vous voyez le Christ sur une terre étrangère, sans vêtement, et vous n'êtes pas ému ? »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie sur saint Matthieu VII (5), in St Jean Chrysostome, Oeuvres complètes (Tome 6), Traduction de l’abbé Bareille, 1865–1873 (tr. rev.).

    Autre traduction et texte intégral sur le site de l'Abbaye Saint Benoît.

  • Angélus de ce dimanche 6 janvier 2013

    A l'Angélus, légèrement retardé par la messe qu'il a célébré en la Basilique vaticane, et au cours de laquelle il a notamment consacré évêque Mgr Georg Gänswein, Benoît XVI a évoqué la solennité de l'Epiphanie, la manifestation du Seigneur aux gentils. A cause du calendrier julien, les Eglises orientales fêtent aujourd'hui Noël, et « cette superposition de dates souligne qye l'enfant né dans la grotte de Bethléem est la lumière du monde qui guide la marche des peuples... A Noël, devant Jésus, nous voyons la foi de Marie, de Joseph et des bergers, et à l'Epiphanie celle des mages venu d'orient pour adorer le Roi des Juifs. Marie et son époux représentent Israël, la tige d'où selon les prophètes devait surgir le Messie. Et les mages représentent les peuples, les cultures et les religions qui sont comme en chemin vers Dieu, à la recherche de son royaume de paix, de justice, de vérité et de liberté. Le premier cercle est avant tout représenté par Marie, la fille de Sion, le noyau d'Israël, le peuple qui connaît la foi dans le Dieu qui s'est révélé dans son histoire par le biais des patriarches. Cette foi s'accomplit en Marie dans la plénitude des temps car elle est celle qui a cru, en qui le Verbe s'est fait chair, par qui Dieu est apparu au monde. Cette foi de Marie est devenu le germe et le modèle de la foi de l'Eglise, le peuple de la Nouvelle Alliance, d'un peuple qui est depuis le début universel. Ce caractère universel est exprimé par les mages qui gagnèrent Bethléem en suivant une étoile et les prescriptions de l'Ecriture. » Enfin, demandant de prier pour eux, le Saint-Père a parlé des évêques qu'il venait de consacrer, en précisant que deux d'entre eux resteraient au service du Saint-Siège, tandis que les deux autres partiront le représenter comme nonces à l'étranger : « Prions pour leur ministère et afin que la lumière du Christ resplendisse sur le monde entier. »

    Source : Vatican Information Service.

  • 46ème Journée mondiale de la paix 2013

    Message de Benoît XVI : « Heureux les artisans de paix »

  • Message de Benoît XVI Urbi et Orbi (à Rome et au monde)

    Extrait :

    « "Si nous croyons". Voilà la puissance de la foi ! Dieu a tout fait, il a fait l’impossible : il s’est fait chair. Sa toute-puissance d’amour a réalisé ce qui va au-delà de la compréhension humaine : l’Infini s’est fait enfant, est entré dans l’humanité. Pourtant, ce même Dieu ne peut entrer dans mon coeur si je ne lui ouvre pas la porte. Porta fidei ! La porte de la foi ! Nous pourrions demeurer effrayés devant notre toute puissance à l’envers. Ce pouvoir de l’homme de se fermer à Dieu peut nous faire peur. Mais voilà la réalité qui chasse cette pensée ténébreuse, l’espérance qui vainc la peur : la vérité a germé ! Dieu est né ! « La terre a donné son fruit » (Ps 67, 7). Oui, il y a une terre bonne, une terre saine, libre de tout égoïsme et de toute fermeture.

    Il y a dans le monde, une terre que Dieu a préparée pour venir habiter au milieu de nous. Une demeure pour sa présence dans le monde. Cette terre existe, et aujourd’hui aussi, en 2012, de cette terre a germé la vérité ! Par conséquent, il y a de l’espérance dans le monde, une espérance fiable, même dans les moments et dans les situations plus difficiles. La vérité a germé, portant amour, justice et paix. »

    Source et texte intégral : Zenit.org

  • Benoît XVI : Messe ce matin en la solennité du Christ Roi de l’Univers

    « Un Royaume de justice, d’amour et de paix »

    « Le Royaume de Dieu est un royaume totalement différent des royaumes terrestres. » Benoît XVI, entouré par les six cardinaux qu’il a créés samedi lors du cinquième consistoire de son pontificat, a célébré la messe en la basilique Saint-Pierre en la solennité du Christ Roi de l’Univers, qui clôt l’année liturgique. Cette fête a été instituée par Pie XI en 1925 et affirme la domination du Christ sur toute la création. Pie XI souhaitait ainsi rappeler que toutes les nations ont un seul Roi : Jésus.

    En présence des délégations officielles qui ont accompagné les six nouveaux cardinaux, et des fidèles venus des Philippines, d’Inde, du Liban, de Colombie ou du Nigéria, Benoît XVI est revenu dans son homélie sur ce que signifie Royaume de Dieu, celui dont parlait Jésus à Pilate qui l’interrogeait.

    « Il ne se fonde pas sur les armes et sur la violence »

    Benoît XVI clôt l’année liturgique avec un rappel clair et net : « le Royaume de Dieu est un Royaume totalement différent des royaumes terrestres. » « Il ne se fonde pas sur les armes et sur la violence. » Jésus, en répondant à Pilate qui lui demande s’il est le roi des Juifs, explique que son « règne, n’est pas un pouvoir mondain mais un amour qui sert. » Il précise que « son règne ne doit absolument pas être confondu avec un règne politique quelconque. »

    Le Pape souligne bien la dimension pacifique de ce Royaume : « Jésus ne veut pas être défendu par les armes, mais il veut accomplir jusqu’au bout la volonté de son Père et établir son royaume non pas par les armes et la violence, mais par la faiblesse apparente de l’amour qui donne la vie ».

    Les cardinaux appelés à témoigner de ce Royaume

    Car « Dieu est amour » et « veut établir un royaume de justice, d’amour et de paix. Celui qui est ouvert à l’amour, écoute ce témoignage et l’accueil avec foi, pour entrer dans le royaume de Dieu » poursuit Benoît XVI. « La Royauté annoncée par Jésus est la Royauté de la vérité, l’unique qui donne à toute chose sa lumière et sa grandeur ».

    Le Pape rappelle ensuite aux fidèles que « nous aussi nous participons à la Royauté du Christ. » « Etre disciple de Jésus signifie donc ne pas se laisser séduire par la logique mondaine du pouvoir, mais apporter au monde la lumière de la vérité et de l’amour de Dieu. » Une invite adressée également aux nouveaux cardinaux qui sont appelés par Benoît XVI à « rendre témoignage au règne de Dieu, à la vérité. Cela fait émerger toujours la priorité de Dieu et de sa volonté face aux intérêts du monde et à ses puissances. »

    C’est une « invitation pressante » que nous a envoyé le Christ alors même qu’il s’engageait sur le chemin de la Passion et que la foule ne le comprenait pas. Une invitation valable pour tous les croyants.

    Source : Radio Vatican.
    Texte intégral (et vidéo) sur le site internet du Vatican.

  • 10 novembre : Méditation

    « Que le chrétien s'établisse là où le Christ l'a élevé avec lui ; qu'il dirige tous ses pas vers ce lieu où il sait qu'a été sauvée la nature humaine. La Passion du Seigneur, en effet, se continue jusqu'à la fin du monde ; comme c'est lui qui est honoré, lui qui est aimé dans ses saints, lui aussi qui est nourri, lui qui est vêtu dans ses pauvres, c'est lui encore qui souffre en tous ceux qui supportent l'adversité pour la justice... [...]
    "Oui, tous ceux qui veulent vivre avec piété dans le Christ Jésus seront persécutés" (2 Tm III, 2). Cette parole accuse de tiédeur et de lâcheté quiconque n'est soumis à aucune persécution. Il n'y a que les amis de ce monde à pouvoir être en paix avec ce monde ; nulle communion n'a jamais existé de l'iniquité avec la justice, nul accord du mensonge avec la vérité, nulle union des ténèbres avec la lumière (Cf. 2Co VI, 14). Même si la piété des bons désire l'amendement des méchants et obtient la conversion d'un grand nombre par la grâce du Dieu de miséricorde, jamais pourtant ne cessent les pièges que tendent aux saints les esprits mauvais, et, que ce soit par des ruses cachées ou par des luttes à découvert, ceux-ci s'attaquent à tous les fidèles et à leur bon propos. »

    Saint Léon le Grand, Sermon XIXX sur la Passion, in Sermons III, SC 74, Editions du Cerf, Paris, 1961.

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  • 8 novembre : Méditation

    « Dieu est là, présent en nous ! Il habite en nous. "Ce Dieu, objet de nos dévotions, n'est pas un être abstrait, dit le P. Joret ; c'est quelqu'un, un être personnellement vivant au centre de notre âme. Oui, bien vivant, mais c'est au nombre de Trois qu'Il vit personnellement." (P. Joret, "Recueillements") La Sainte Trinité, qui demeure en nous, nous appelle à entrer dans son intimité et à participer dès ici-bas à sa vie par des relations spéciales avec chacune des divines Personnes.
    Il faut penser à cette inhabitation des Trois en nous, méditer ce dogme de notre foi pour en obtenir une conviction profonde, entraînante. Dans la mesure où nous sommes pénétrés de cette vérité que notre vie intérieure tout entière se déroule sous le regard de la Trinité, ce regard divin exerce réellement sur nous son influence.
    Son action est d'abord purifiante : car nous éviterons avec soin, non seulement tout péché mortel - qui chasserait de notre âme les Trois Personnes -, mais tout ce qui pourrait offenser la divine Majesté, et jusqu'à la moindre pensée susceptible de Lui déplaire.
    Le regard de Dieu présent en nous est sanctifiant : car nous cherchons toutes les occasions de faire plaisir à notre hôte divin. Désireux d'augmenter notre participation à la vie intime du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous nous efforçons de mettre toujours plus d'amour dans chacune de nos actions.
    Ce regard est pacifiant : la Trinité vit en nous sa vie d'amour, par amour pour nous ; que pouvons-nous craindre ? Sa présence nous apaise. Oserions-nous nous laisser dominer par nos impressions et troubler, pour ainsi dire, la paix de l'Immuable et Tranquille Trinité au dedans de nous ?
    Enfin, surtout, cette présence est unifiante. La Sainte Trinité en effet n'habite en nous que pour nous attirer vers Elle, pour nous faire participer d'une façon toujours plus intime à sa vie divine.
    Redisons avec Soeur Elisabeth de la Trinité (*) :
    "O mon Dieu, Trinité que j'adore... que je ne Vous laisse jamais seul en mon âme ; que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice.
    O Verbe éternel... je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de Vous ; puis à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux Vous fixer toujours... O Feu consumant, Esprit d'Amour, survenez en moi, afin qu'il se fasse en mn âme comme une Incarnation du Verbe...
    Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances." (Extrait de la prière de soeur Elisabeth de la Trinité) »

    (*) : dont nous fêterons demain l'anniversaire de la Naissance au Ciel : 9 novembre 1906.

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Abbé auxiliaire de N.D. de Citeaux, Sous le regard de Dieu, Editions du Cerf, Paris, 1946.

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    Source gallica.bnf.fr Bibliothèque Nationale de France