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paix - Page 10

  • Un mois avec Marie - Deuxième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DEUXIÈME JOUR
    Je crois, j’espère, j’aime !

    L'Ange de la Paix à FatimaAgenouillé, son front touchant la poussière, l'Ange a prononcé trois fois :
    « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'espèrent pas et ne Vous aiment pas ! »
    Cette prière est une doctrine, base fondamentale de notre sainte Religion.
    C'est de la défaillance générale de la Foi que sont nées les désunions, les discordes, les luttes qui ensanglantent le monde, menaçant de le ruiner sans retour.
    L'un croit à la puissance de l'or, l'autre à l'infaillibilité de son propre esprit bourré d'erreurs et de sophismes. Celui-ci n'apprécie que les joies animales des sens qui engendrent la mort ; celui-là pressure, écrase les humbles pour s'en faire un piédestal.
    La folie humaine est au paroxysme.
    Nous replaçant dans la voie saine et droite, l'angélique Précurseur de Notre-Dame nous invite à proclamer : « Pour moi, mon Dieu, je crois en Vous ! » En Vous qui êtes l'éternelle Vérité, la Vie, l'infinie Sagesse !
    Je crois en Vous, mon Dieu, comme au Souverain Créateur de tout ce qui existe.
    Vous êtes Tout !... Humble créature tirée du néant par votre Toute-Puissance magnifique, je me prosterne, je m'abîme en votre présence dans une profonde adoration.
    Je crois, Seigneur, mais « aidez à l'insuffisance de ma foi » (1), afin qu'aux heures sombres de la souffrance et de la tentation elle éclaire mon esprit, raffermisse mon cœur, soutienne et surnaturalise ma volonté chancelante.
    Le plus pauvre est souvent par Vous le mieux accueilli, car votre bonté égale votre puissance. C'est pourquoi j'espère en Vous, ô mon Dieu !
    Vous nous dites dans le saint Evangile : « Si un enfant demande du pain à son père, lui donnera-t-il une .pierre ?... ou s'il lui demande un œuf lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, bien qu'étant mauvais, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes, combien plus votre Père qui est dans les Cieux vous donnera-t-il ce qui est bon et surtout le bon Esprit quand vous le lui demanderez » (2).
    Je sais que 1' « on obtient de Vous [Dieu] tout autant que l'on espère » (3). J'attends tout de votre libéralité divine. Je suis sûre de votre Cœur et je vous prie de me compter désormais parmi « les âmes confiantes qui sont les voleuses de vos grâces » (4).
    « Quand Vous me tueriez, Seigneur, j'espérerais encore en Vous » (5).
    Comment pourrais-je ne pas Vous aimer, mon Dieu si grand, si beau, adorablement bon ?
    Oui, mon cœur est épris de Vous qui, seul, pouvez le remplir. Uniquement digne d'être aimé pour Vous-même, Vous voulez, néanmoins que, débordante, la tendresse que je Vous ai vouée s'écoule sur les frères humains que Vous m'avez donnés.
    A votre grand commandement : « Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces » (6), Vous ajoutez celui-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (6).
    Pour lui je désire donc tous les biens et surtout l'état de grâce qui lui assure votre sainte amitié.
    « Je Vous demande instamment pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas ! »
    Que par votre miséricordieux Amour et l'intercession du Cœur très pur de votre divine Mère — la Nôtre ! — nous goûtions bientôt la paix des enfants de Dieu sur la terre, doux prélude à celle des élus, au Ciel.

    PRIÈRE

    Ô Marie, ma divine Mère, agissez en moi, priez en moi, souffrez en moi, parlez en moi, travaillez en moi. Soyez ma voie pour aller à Jésus. Faites-le grandir, dominer et opérer en moi.
    A.M.D.G.
    Père Saint, par le Cœur Immaculé de Marie, je vous offre Jésus votre Fils bien-aimé, et je m'offre moi-même en Lui et avec Lui, et par Lui, à toutes ses intentions et au nom de toutes les créatures.
    (300 j. d'ind.)

    (1) St Marc X, 23-25
    (2) St Luc XI, 11, 12, 13
    (3) St Jean de la Croix
    (4) Notre-Seigneur à M. Benigna Ferrero
    (5) Livre de Job
    (6) Premier et second commandement de Dieu

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation avec St Jérôme : les tentations

    « Oh ! combien de fois moi-même, retenu dans le désert, et dans cette vaste solitude qui, dévorée des feux du soleil, n'offre aux moines qu'une demeure affreuse, je croyais assister aux délices de Rome ! Je m'asseyais seul, parce que mon âme était pleine d'amertume. Mes membres étaient couverts d'un sac hideux, et mes traits brûlés avaient la teinte noire d'un Éthiopien. Je pleurais, je gémissais chaque jour, et si le sommeil m'accablait malgré ma résistance, mon corps décharné heurtait contre une terre nue. Je ne dis rien de ma nourriture ni de ma boisson, car, au désert, les malades eux-mêmes boivent de l'eau froide, et regardent comme une sensualité de prendre quelque chose de cuit. Eh bien ! moi qui, par terreur de l'enfer, m'étais condamné à cette prison, habitée par les scorpions et les bêtes farouches, je me voyais en imagination transporté parmi les danses des vierges romaines. Mon visage était pâle de jeûnes, et mon corps brûlait de désirs ; dans ce corps glacé, dans cette chair morte d'avance, l'incendie seul des passions se rallumait encore. Alors privé de tout secours, je me jetais aux pieds de Jésus-Christ, je les arrosais de larmes, je les essuyais de mes cheveux, et je domptais ma chair indocile par des jeûnes de plusieurs semaines. Je ne rougis pas de mon malheur ; au contraire, je regrette de n'être plus ce que j'ai été (*). Je me souviens que plus d'une fois je passai le jour et la nuit entière à pousser des cris, et à frapper ma poitrine, jusqu'au moment où Dieu renvoyait la paix dans mon âme (cf. Lc 8,24). Je redoutais l'asile même de ma cellule ; il me semblait complice de mes pensées. Irrité contre moi-même, seul je m'enfonçais dans le désert. Si je découvrais quelque vallée plus profonde, quelque cime plus escarpée, j'en faisais un lieu de prière et une sorte de prison pour ma chair misérable. Souvent, le Seigneur m'en est témoin, après des larmes abondantes, après des regards longtemps élancés vers le ciel, je me voyais transporté parmi les chœurs des anges, et triomphant d'allégresse, je chantais : "Nous courrons après vous, attirés par l'odeur de vos parfums". »

    (*) : C’est-à-dire : de n’être plus aussi fervent qu’au début de ma profession monacale.

    St Jérôme (fêté ce jour), Lettre XVIII à Eustochium, in "Lettres de St Jérôme" traduites par J.-F. Grégoire et F.-B. Collombet (Tome I), Librairie catholique de Perisse Frères, Lyon - Paris, 1837.
    Source : Bibliothèque Saint Libère.

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    Saint Jérôme au désert - Tableau de Lazzaro Bastiani (v.1430-1512)

  • Méditation : le pardon

    « Lorsque nous jugeons et accusons des gens,
    n'est-ce pas parce que nous sommes incapables
    d'accepter la vérité de nos propres failles
    et de nous pardonner à nous-mêmes ?
    Nous projetons sur d'autres ce que nous refusons de voir en nous.
    Nous accusons, jugeons et condamnons d'autres
    parce qu'inconsciemment nous nous jugeons nous-mêmes.
    Lorsque nous condamnons les autres, nous faisons notre propre procès.
    Nous avons tous du mal à accepter
    que nous sommes coupables d'avoir blessé d'autres
    et de nous être enfermés dans l'égoïsme.
    [...]

    Jésus nous appelle à regarder la vérité en face,
    sans juger ni condamner,
    et à accepter que nous sommes égoïstes, tournés sur nous-mêmes,
    incapables de partager et d'aimer vraiment.
    Il nous appelle à nous pardonner à nous-mêmes
    et à demander pardon
    pour toutes les blessures que nous avons infligées aux autres,
    pour tous les actes d'amour et de justice que nous avons omis de faire,
    pour toute notre indifférence envers ceux qui sont faibles et écrasés.
    Devenant conscients du pardon de Dieu,
    nous apprenons à pardonner aux autres.
    Entrant dans une communion nouvelle, plus profonde avec Dieu,
    nous découvrons notre identité profonde,
    et notre vrai moi commence à émerger.
    Nous commençons à aimer les autres comme Dieu les aime.
    Si Dieu nous pardonne,
    avec tout le désordre et la saleté qui sont en nous,
    nous pouvons à notre tour pardonner aux autres,
    avec tout le désordre et la saleté qui sont en eux.
    Les murs qui nous séparent des autres commencent à tomber.
    Mais pardonner est une vraie lutte.
    Des sentiments de colère et de vengeance
    peuvent continuer à nous habiter.
    Nous avons besoin d'une force nouvelle de Dieu
    pour arriver à pardonner
    et devenir des hommes et des femmes de paix.

    Tout l'évangile de Jésus est contenu dans ces mots du "Notre Père" :
           "Pardonne-nous nos offenses
           comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés."

    [...]

    Le pardon est au cœur de toute relation.
    Il est l'essence même de l'amour.
    Pardonner, c'est aimer les gens tels qu'ils sont
    et leur révéler leur beauté, cachée derrière les murs
    qu'ils ont construits autour de leurs cœurs.
    Le pardon est une force nouvelle qui vient de Dieu.
    Le pardon est la route vers la paix. »

    Jean Vanier, Entrer dans le mystère de Jésus - Une lecture de l’Évangile de Jean (ch.11, Le pardon), Éditions Salvator, Paris, 2013.

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  • Méditation - Poésie : Chant de la Divine Merci

    « Dieu grand, Dieu saint, Dieu sans faute,
    Puisque Vous ne voulez pas
    Qu'en marchant sur terre j'ôte
    Leur malheur à ceux d'en bas ;

    Puisqu'il vous est nécessaire
    Pour votre travail de Dieu
    Comme à l'homme la misère
    Du bois souffrant pour son feu ;

    La nuit de la créature,
    Puisqu'il faut sans doute afin
    De vous aider qu'elle dure,
    Je lui donnerai la main.

    La détresse de la terre,
    Tant qu'il la faudra, mon Dieu,
    Mêler à votre mystère,
    Je lui baiserai les yeux.

    Ah ! faites, immense Père,
    Faites vite, Père obscur,
    Ce que Vous avez à faire,
    Si vaste, si long, si dur !

    Moi, je porte cette foule.
    Je soutiendrai dans mes mains
    Humaines d'où le sang coule,
    Le poids de ces fronts humains.

    Les affamés de ce monde,
    Les faibles et leur langueur,
    Viendront manger à la ronde
    Le pain que j'ai dans le cœur,

    Et pendant que je les mène
    Se refaire en mon amour,
    Ils apercevront leur peine
    Qui devient ciel alentour.

    Et pendant qu'en moi je serre
    Ces errants que j'ai trouvés,
    Ils verront dans leur misère
    Un royaume se lever.

    Et pendant que je les aime
    A mourir pour eux de mort,
    Ils se diront que Vous-même
    Les aimez malgré leur sort.

    Que s'ils souffrent, si je souffre
    Avec eux si tendrement,
    C'est que Vous dans votre gouffre
    Ne pouvez faire autrement.

    Et les pauvres pleins de peine,
    Fermant les yeux dans mon cœur,
    Attendront là l'incertaine
    Bonté de votre labeur.

    Les pauvres gens sans science,
    Se confiant au ciel noir,
    Mêleront leur patience
    A votre œuvre sans la voir.

    Et tant qu'ô main paternelle,
    Dans l'ombre vous n'aurez pas
    Fini la chose éternelle,
    Je les tiendrai dans mes bras,

    Dans mes bras grands ouverts d'homme
    Crucifié, mais pendant
    Que leur douleur et moi sommes
    Sous la charge haletants,

    Tenez vos portes ouvertes,
    Pour que je ramène ici
    Ces pauvres âmes désertes
    Et ces pauvres corps transis,

    Préparez la grand'lumière,
    Préparez le feu, la paix,
    Pour que sitôt la dernière
    Sueur versée, à jamais,

    Tous ensemble, eux, moi, vous, comme
    Des frères au même lieu,
    Ils se reposent d'être homme,
    Et nous, Père, d'être Dieu. »

    Marie Noël (1883-1967), extrait du "Chant de la Divine Merci" in Les Chants de la Merci, Éditions Crès et Cie, Paris, 1930.

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  • Méditation - Prière : la Sainte Face

    « Toi qui as aimé les tiens
    comme jamais aucun homme n’a aimé sur cette terre,
    Tu nous as fait, en quittant la terre,
    la promesse consolante
    de rester avec nous jusqu’à la fin des temps.

    Maintenant Tu habites caché au milieu de nous.
    En tous temps et en tous lieux se déversent hors de ta tente
    consolation, lumière et force dans les âmes ici-bas
    qui se réfugient auprès de Toi.
    Elles regardent avec amour vers la petite hostie,
    image silencieuse de la pureté et de la paix.

    Pourtant, dans le cœur de ceux qui T’aiment,
    jamais ne se tait le désir ardent de Te voir en personne,
    Toi, le plus beau de tous les enfants des hommes,
    dans ta forme corporelle. (...)

    Et maintenant, en ces derniers temps,
    alors que la foi, l’espérance et l’amour ont disparu,
    Tu as découvert ta Sainte Face,
    la Face de celui qui souffrit sur la Croix
    et ferma les yeux dans le sommeil de la mort.

    Comme derrière un voile nous voyons la souffrance
    dans ces traits saints, sublimes.
    Cette souffrance - dépassant toute mesure humaine -
    est si grande que nous ne pouvons
    ni la saisir ni la pénétrer.
    Pourtant Tu souffris silencieux
    et en Toi était une force qui maîtrisait l’excès de la souffrance.
    Tu étais son Seigneur lorsque Tu Te livrais à elle.
    Une paix insondable et profonde coule de ces traits et dit :
    Tout est accompli.

    Sur celui à qui Tu T’unis éternellement
    Tu jettes le mystérieux voile :
    il supporte avec Toi Ta souffrance et souffre comme Toi,
    caché, silencieux et profondément en paix. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein, 1891-1942).

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  • Méditation - Prière à la Sainte Vierge Marie

    « Vierge très sainte, qui avez su plaire au Seigneur et qui êtes devenue sa Mère, Vierge immaculée dans votre corps et dans votre âme, dans votre foi et dans votre charité, daignez nous regarder favorablement alors que, dans notre misère, nous recourons à votre puissante protection. Le serpent ennemi, sur qui fut jeté la première malédiction, continue, hélas ! à attaquer les pauvres enfants d'Eve et à leur dresser des embûches. Mais vous, notre Mère bénie, notre Reine et notre Avocate ; vous qui, dès le premier instant de votre Conception, avez écrasé la tête de ce cruel ennemi, accueillez favorablement nos prières. Unis à vous de tout notre coeur, nous vous conjurons de les présenter devant le trône de Dieu, afin que nous ne tombions jamais dans les pièges qui nous sont préparés, mais que, bien plutôt, nous arrivions tous au port du salut et que, malgré tant et de si grands périls, l'Eglise et la société chrétienne puissent, encore une fois, chanter l'hymne de la délivrance, de la victoire et de la paix. Ainsi soit-il. »

    Prière composée par St Pie X.
    Prière indulgenciée, Pie X, 11 janvier 1905 (Acta S. Sedis, XXXVII, 482).

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  • Méditation : paix de l'esprit et du coeur

    « Pourquoi est-il si difficile d'avoir la paix dans cette vie ? Pourquoi nous laissons-nous troubler par tant de petites choses et d'aussi petites choses ? Dieu, la source d'où nous tirons notre origine, est le père de la paix, pourquoi donc sommes-nous si agités ? [...] C'est que notre intelligence est d'une activité dévorante, et qu'en même temps elle n'a pas de plaisir comparable à celui d'errer libre et à l'aventure. Elle a besoin d'une occupation continuelle ; elle demande toujours à se nourrir d'images ; elle est prompte à les épuiser, et, néanmoins, elle est toujours insatiable. C'est ce besoin d'images qui rend la vie contemplative si difficile.
    [...]
    La plus grande partie du pouvoir que le monde exerce sur nous vient de ce que nous l'avons laissé prendre possession de notre intelligence. Il serait bien moins difficile de le chasser de nos coeurs, si nous pouvions une fois bannir ses images de notre esprit. Le pouvoir de Satan sur le coeur procède de son pouvoir sur l'esprit. Notre affaire à tous, dans la vie spirituelle, sera donc, ou de nous débarasser des images qui nous obsèdent, ou de les changer.
    [...]
    Tel est notre esprit, tel sera notre coeur. Si notre esprit est rempli d'images du monde, jamais nous ne serons détachés du monde ; s'il est rempli d'images de lui-même, jamais nous ne triompherons de notre amour-propre. Si notre esprit ne veut pas demeurer en repos sans que des processions sans fin se déroulent au dedans de lui, eh bien ! que ce soient des processions religieuses. Que les images qu'il admet soient les images de Dieu, de Jésus, de Marie, les images des choses célestes. Je ne prétends pas dire qu'il soit tout à fait facile d'arriver à ce résultat ; mais c'est comparativement peu difficile ; d'ailleurs, il faut nécessairement que nous en venions à bout. »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863, Le Précieux Sang ou le Prix de notre salut, Ambroise Bray, Paris, 1867 (4e éd.).

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  • Veillée de prière pour la paix Place St Pierre


    Environ 100.000 personnes se sont rassemblées pour la veillée de prière présidée par le Saint-Père Place St Pierre, en ce jour de jeûne et de méditation qu'il a choisi pour la paix en Syrie, au Proche et Moyen Orient et de par le monde. Cette initiative ecclésiale a vu l'adhésion d'autres confessions chrétiennes, de fidèles d'autres religions, notamment bouddhistes, juifs et musulmans, mais aussi de personnes a-religieuses. Côté catholique, outre les diocèses du monde entier, on compte celles de la Caritas, de Sant-Egidio, de nombreux groupes de prière, de congrégations religieuses comme les carmélites de Terre Sainte. Y prennent part également des élus politiques italiens, diverses organisations engagées dans la promotion de la paix, de la coopération et du développement, des syndicats, des personnalités comme le Président du Parlement européen, le Grand Mufti sunnite de Damas qui a prié cet après-midi avec d'autres chefs religieux dans la Mosquée des Omeyyades. Place St Pierre, les confessions ont commencé sous les colonnades à 17h45 avec une cinquantaine de prêtres. Le Pape avait recommandé d'entamer cette journée dans la réconciliation car la paix véritable naît de coeurs réconciliés avec Dieu et les frères.

    La veillée a été précédée à 18h30 par la lecture des paroles prononcées dimanche dernier par le Pape, puis introduite à 19h par le 'Veni Creator' et la mise en place sur le parvis de l'icône de la 'Salus Populi Romani' portée par la Garde Suisse. Après quoi le Saint-Père a conduit la récitation du chapelet, les mystères étant accompagnés de la lecture d'un poème dans lequel sainte Thérèse de l'Enfant Jésus invoque Marie comme reine de la paix. Après quoi, il s'est adressé à l'assemblée :

    « "Dieu vit que cela était bon". Le récit biblique du début de l’histoire du monde et de l’humanité nous parle du Créateur qui regarde la création, la contemple presque, et répète que cela est bon. Cela nous fait entrer dans le Cœur de Dieu et, de l’intime de Dieu, nous recevons son message. Nous pouvons nous demander la signification de ce message. Que me dit ce message à moi, à toi, à nous tous ? Il nous dit simplement que dans le Cœur et dans la pensée de Dieu notre monde est la maison de l’harmonie et de la paix, et est le lieu où tous peuvent trouver leur place et se sentir chez soi, parce que cela est bon. La création forme un ensemble harmonieux et bon, avec les humains faits à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ils sont une unique famille, dans laquelle les relations sont marquées par une fraternité réelle et pas simplement proclamée en paroles : L’un et l’autre sont le frère et la sœur à aimer, et la relation avec le Dieu qui est amour, fidélité, bonté se reflète sur toutes les relations entre les êtres humains et apporte l’harmonie à la création tout entière. Le monde de Dieu est un monde dans lequel chacun se sent responsable de l’autre, du bien de l’autre. Ce soir, dans la réflexion, dans le jeûne, dans la prière, chacun de nous pense au fond de lui que c'est là le monde que nous désirons. N'est-ce pas le monde que tous portent dans le cœur ? Le monde que nous voulons, n’est-il pas un monde d’harmonie et de paix ? D'une harmonie et d'une paix intérieure, mais aussi dans les rapports avec les autres, dans les familles, dans les villes, dans et entre les nations ? Et la vraie liberté dans le choix des chemins à parcourir en ce monde, n’est-elle pas celle qui est orientée vers le bien de tous et qui est guidée par l’amour ?

    Demandons-nous maintenant si c'est le monde dans lequel nous vivons. La création conserve sa beauté qui nous remplit d’émerveillement et qui demeure une œuvre bonne. Mais il y a aussi la violence, la division, le conflit, la guerre qui surviennent lorsque l’homme, sommet de la création, cesse d'admirer la beauté et la bonté pour se renfermer dans son égoïsme. Quand l’homme ne pense qu'à lui-même, à ses propres intérêts et se place au centre, quand il se laisse séduire par les idoles de la domination et du pouvoir, quand il se met à la place de Dieu, alors il abîme toutes les relations, il détruit tout, ouvrant la porte à la violence, à l’indifférence, au conflit. C’est exactement ce que veut nous faire comprendre le passage de la Genèse qui raconte le péché originel : L’homme entre en conflit avec lui-même, s’aperçoit qu’il est nu et se cache parce qu’il a peur, peur du regard de Dieu. Il accuse la femme, celle qui est chair de sa chair, rompt l’harmonie avec la création, arrive à lever la main contre le frère pour le tuer. Pouvons-nous dire que l’harmonie s'est transformée en disharmonie ? Non, la disharmonie n’existe pas car s'il n'y a pas l’harmonie on tombe dans le chaos, la violence, la querelle, le conflit, la peur. Or c’est dans ce chaos que Dieu demande à la conscience de Caïn "Où est Abel ton frère ?" Et Caïn de répondre qu'il ne sait pas. "Suis-je le gardien de mon frère ?", répond-il. Cette question nous est aussi adressée et il serait bien que nous nous demandions : Suis-je le gardien de mon frère ? Oui, tu es le gardien de ton frère ! Être humains signifie être gardiens les uns des autres. Au contraire, la rupture de l’harmonie est suivie d'une métamorphose. Ainsi le frère à garder et à aimer devient l’adversaire à combattre, à supprimer. Que de violence naît à ce moment, que de conflits, que de guerres ont marqué notre histoire ! Il suffit de voir la souffrance de tant de frères et sœurs. Il ne s’agit pas de quelque chose de conjoncturel, mais c’est la vérité : Dans chaque violence et dans chaque guerre, nous faisons renaître Caïn. Nous tous ! Et aujourd’hui aussi, nous continuons cette histoire de conflit entre frères, aujourd’hui aussi, nous levons la main contre celui qui est notre frère. Aujourd’hui aussi nous nous laissons guider par les idoles, par l’égoïsme, pas nos intérêts. Nous avons perfectionné nos armes, notre conscience s’est endormie, nous avons rendu plus subtiles nos justifications. Comme si c’était une chose normale, nous continuons à semer destruction, souffrance et mort. La violence, la guerre apportent seulement la mort, parlent de mort. La violence et la guerre ont le langage de la mort ! Après le Déluge on vit l'arc-en-ciel et la colombe portant un rameau d'olivier. Cela me fait penser à l'olivier que les représentants de plusieurs religions ont planté avec moi à Buenos Aires sur la Plaza de Mayo en 2000 pour qu'il n'y ait plus ni chaos ni guerre mais la paix.

    A ce point, je me demande : Est-il possible de parcourir une autre voie, la voie de la paix ? Pouvons-nous sortir de cette spirale de souffrance et de mort ? Pouvons-nous apprendre de nouveau à marcher et à parcourir les chemins de la paix ? En invoquant l’aide de Dieu, sous le regard maternel de la Vierge, 'Salus Populis Romani' et Reine de la paix, j'affirme que c’est possible à tous ! Ce soir, je voudrais que de toutes les parties de la terre nous criions : Oui, c’est possible à tous ! Ou mieux, je voudrais que chacun de vous, du plus petit au plus grand, jusqu’à ceux qui sont appelés à gouverner, réponde : Oui, nous le voulons ! Ma foi chrétienne me pousse à regarder la Croix. Comme je voudrais que pendant un moment tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté regardent la Croix. On peut y lire la réponse de Dieu. Là, à la violence on ne répond pas par la violence, à la mort, on ne répond pas par le langage de la mort. Dans le silence de la Croix, se tait le bruit des armes et parle le langage de la réconciliation, du pardon, du dialogue, de la paix. Ce soir, je voudrais demander au Seigneur que nous, chrétiens, frères des autres religions, chaque homme et chaque femme de bonne volonté crie avec force que la violence et la guerre ne sont jamais la voie de la paix. Que chacun s’applique à regarder au fond de sa conscience et écoute cet encouragement à sortir des intérêts particuliers qui atrophient le cœur, à dépasser l’indifférence envers l’autre qui rend le cœur insensible. Toi, vaincs tes raisons de mort et ouvre-toi au dialogue, à la réconciliation. Regarde la souffrance de ton frère sans y ajouter une autre souffrance, arrête ta main, reconstruis l’harmonie qui s’est brisée. Non par le conflit, mais par la rencontre. Que se taisent les armes ! La guerre marque toujours l’échec de la paix, elle est toujours une défaite pour l’humanité. Encore une fois, les paroles de Paul VI résonnent : "Plus les uns contre les autres, plus, jamais !... Jamais plus la guerre, jamais plus la guerre !" (1965). "La paix s’affermit seulement par la paix, celle qui n’est pas séparable des exigences de la justice, mais qui est alimentée par le sacrifice de soi, par la clémence, par la miséricorde, par la charité" (1975). Pardon, dialogue, réconciliation sont les paroles de la paix, la bien-aimée Syrie, au Proche et Moyen Orient, comme partout dans le monde. Prions pour la réconciliation et pour la paix, travaillons pour la réconciliation et pour la paix, et devenons tous, dans tous les milieux, des hommes et des femmes de réconciliation et de paix. »

    L'intervention pontificale a été suivie d'un temps de silence, suivi de l'adoration du Saint Sacrement, durant laquelle ont été lus des extraits bibliques relatifs à la paix. En conclusion, le Saint-Père a adressé une prière spécifique pour demander la paix. Les répons ont été prononcés par des fidèles de nationalité syrienne, égyptienne, palestinienne, américaine et russe. Parmi les invocations : Seigneur de la vie, apporte ta paix là où se décide le sort des peuples, Seigneur, que ta puissance créatrice écarte tout violence faite à la vie humaine. L'adoration, qui a compris la lecture du chapitre 20 de l’Évangile de Jean, s'est achevée par la bénédiction eucharistique et une demie-heure de méditation silencieuse. Dans le même temps, le Pape a adressé un Tweet à neuf millions de personnes, les encourageant à prier pour la paix.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 7.9.13).


    Enregistrement intégral de la veillée de prière par KTO

    Prière des enfants pour la paix

    Cher Jésus, un jour tu as aussi été un petit enfant comme nous et tu nous as dit que tu aimais avoir des petits amis près de toi... c'est pourquoi nous les petits enfants de tous les coins du monde nous venons maintenant te remercier et prier pour la paix.

    Tu désires être avec nous à chaque instant, en chaque lieu ; fais donc de nos cœurs ta maison, ton autel, ton trône, fais que tous nous formions une seule famille unie sous ta protection et dans ton amour.

    Ecarte bien loin de chaque homme, jeune ou adulte, les pensées et les œuvres de l'égoïsme qui séparent entre eux et éloignent de toi les enfants du Père céleste.

    Que ta grâce soit pour tous un rempart contre les ennemis de ton Père et les tiens. Pardonne-leur, ô Seigneur, ils ne savent ce qu'ils font.

    Si avec ton aide les hommes s'aimaient les uns les autres, ce serait la vraie paix dans le monde, et nous les petits enfants nous pourrions vivre sans la crainte des horreurs d'une nouvelle guerre.

    Nous demandons à ta Mère, Marie l'Immaculée, qui est aussi notre Mère, de t'offrir notre prière de Paix, ainsi nous sommes certains que tu l'exauceras.

    Doux Jésus, merci. Ainsi soit-il.

    Pie XII, 19 mars 1954.

  • Samedi 7 septembre 2013

    Calendrier liturgique

    Rappel : journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie

    « Le 7 septembre, sur la Place Saint-Pierre – ici – de 19h00 à 24h00, nous nous réunirons en prière et dans un esprit de pénitence pour invoquer de Dieu ce grand don pour la bien-aimée Nation syrienne et pour toutes les situations de conflit et de violence dans le monde. L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles d’espérance et de paix ! Je demande à toutes les Églises particulières qui, outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des actions liturgiques à cette intention. »

    Pape François, avant la prière de l'Angélus de ce dimanche 1er septembre.

  • Audience générale de ce mercredi 4 septembre

    Ce matin, le Pape François a repris le cycle des audiences générales Place St Pierre en revenant sur la JMJ de Rio et son séjour au Brésil, rappelant qu'en Amérique latine vit la majorité des catholiques. Pour résumer l'événement de juillet, il a proposé comme fils conducteurs l'accueil, la fête et la mission, soulignant aussi combien l'accueil des familles et des paroisses avait caractérisé la JMJ. Le pèlerinage, a poursuivi le Saint-Père, "comporte toujours des désagréments que l'accueil aide à surmonter et transforme en occasions de rencontres et d'amitiés. De nouveaux liens se tissent, qui se perpétuent aussi à travers la prière, ce qui fait grandir l’Église de par le monde comme un réseau amical en Jésus-Christ qui engage et libère tout à la fois... Lorsqu'une ville se remplit de jeunes festifs représentant le monde entier...c'est un signe y compris pour les non croyants... Certes, le plus beau est la fête de la foi, lorsque tous louent le Seigneur et écoutent sa parole... Le sommet de cette JMJ, le véritable but de ce grand pèlerinage, fut la veillée du samedi soir et la messe conclusive, une vraie fête de la foi et de la fraternité qui commence ici bas et n'aura pas de fin".

    La mission a également été une caractéristique de la JMJ, dont le thème était 'Allez et faîtes de tous les peuples des disciples' : "Le mandat du Ressuscité aux disciples signifiait Sortez de vous-mêmes...pour porter à tous la lumière et l'amour de l’Évangile, et ce jusqu'aux périphéries extrêmes de la vie. C'est ce mandat que j'ai confié aux jeunes qui recouvraient la plage de Copacabana, un lieu symbolique qui évoquait la rive du lac de Galilée. Aujourd'hui encore le Seigneur dit 'Allez', en ajoutant qu'il est avec nous chaque jour". Son appel s'adresse à nous tous, "y compris à un jeune qui peut ne pas compter aux yeux du monde. Aux yeux de Dieu c'est un apôtre du Royaume et une espérance... A vous les jeunes, voulez-vous être cette espérance ? Voulez-vous être une espérance pour Dieu et pour l’Église ?". L'amour de Dieu se manifeste chaque jour "mais sans que cela fasse la une". Nombre de jeunes ont rencontré le Christ à Rio et l'ont pris avec eux, sans faire de bruit ni finir sur les journaux, sans accomplir de faits violents ni faire scandale. Ainsi demeureront-ils unis à Jésus en construisant son royaume, dans la fraternité, le partage et la charité, qui sont des forces capables de rendre ce monde plus juste et plus beau en le transformant... L'expérience de la JMJ de Rio nous rappelle que la véritable grande nouvelle de l'histoire est la Bonne Nouvelle, même si elle n'apparaît pas dans la presse ou à la télévision. Nous sommes tous aimés de Dieu, le Père qui nous a envoyé son fils pour se faire proche de chacun de nous et nous sauver. L'accueil, la fête et la mission sont bel et bien le souvenir fort de l'événement de Rio. Puissent-ils rester l'âme de notre vie et de notre communauté".

    Après sa catéchèse, le Pape a renouvelé son invitation à participer samedi à la journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie et au Proche Orient : "Je renouvelle mon invitation à toute l’Église à vivre intensément cette journée, et remercie par avance nos frères chrétiens, à ceux des autres religions et à toutes les personnes de bonne volonté qui s'uniront à nous de quelque façon que ce soit. J'encourage également les fidèles de Rome et les pèlerins à venir ici à 19 h pour invoquer le Seigneur qui accorde la paix. Que de la terre entière monte le cri de la paix !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 4.9.13).

  • Angélus de ce dimanche 1er septembre

    Texte intégral en français : site internet du Vatican.

    Je vis avec une particulière souffrance et préoccupation les nombreuses situations de conflit qu’il y a sur notre terre, mais, ces jours-ci, mon cœur est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et angoissé par les développements dramatiques qui s’annoncent.

    J’adresse un appel fort pour la paix, un appel qui naît du plus profond de moi-même ! Que de souffrance, que de destruction, que de douleur a provoqué et provoque l’usage des armes dans ce Pays affligé, particulièrement parmi les populations civiles et sans défense ! Pensons : Que d’enfants ne pourront pas voir la lumière de l’avenir ! Avec une fermeté particulière je condamne l’usage des armes chimiques ! Je vous dis que j’ai encore fixées dans mon esprit et dans mon cœur les terribles images de ces derniers jours ! Sur nos actions il y a un jugement de Dieu et aussi un jugement de l’histoire, auxquels on ne peut pas échapper ! Ce n’est jamais l’usage de la violence qui conduit à la paix. La guerre appelle la guerre, la violence appelle la violence !

    [...]

    Le 7 septembre, sur la Place Saint-Pierre – ici – de 19h00 à 24h00, nous nous réunirons en prière et dans un esprit de pénitence pour invoquer de Dieu ce grand don pour la bien-aimée Nation syrienne et pour toutes les situations de conflit et de violence dans le monde. L’humanité a besoin de voir des gestes de paix et d’entendre des paroles d’espérance et de paix ! Je demande à toutes les Églises particulières qui, outre le fait de vivre cette journée de jeûne, d’organiser des actions liturgiques à cette intention.

    À Marie, nous demandons de nous aider à répondre à la violence, au conflit et à la guerre, par la force du dialogue, de la réconciliation et de l’amour. Elle est mère : qu’elle nous aide à retrouver la paix ; nous sommes tous ses enfants ! Aide-nous, Marie, à dépasser ce moment difficile et à nous engager à construire chaque jour et dans tous les domaines une culture authentique de la rencontre et de la paix. Marie, Reine de la paix, prie pour nous !

  • Méditation : paix de l'âme et humilité

    « Rejetez de votre esprit tout ce qui peut l'élever ou l'abaisser, le troubler ou l'inquiéter ; travaillez doucement à lui acquérir ou à lui conserver sa tranquillité ; car Jésus-Christ a dit : Bienheureux sont les pacifiques ; apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur. Ne doutez pas que Dieu ne couronne ce travail, et qu'il ne fasse dans votre âme une maison de délices ; tout ce qu'il demande de vous, est qu'autant de fois que les mouvements des sens et des passions vous agiteront, vous preniez à tâche de rabaisser ces fumées, de calmer et d'apaiser ces tourbillons, et de redonner la paix à vos actions.
    Comme une maison ne se bâtit pas en un jour, aussi l'acquisition de ce trésor intérieur n'est pas une entreprise de peu de temps.
    Mais la perfection de cette oeuvre désire deux choses essentielles : l'une, que ce soit Dieu même qui s'édifie sa demeure au-dedans ; l'autre, que ce bâtiment ait pour fondement l'humilité. »

    Jean de Bonilla, Traité de la Paix de l'âme, ch. III, Ed. Perisse Frères, 1860.
    Un résumé de ce très beau Traité (au format pdf) peut être téléchargé ICI.

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  • Méditation : la paix de Dieu

    « Chacun doit se connaître ou apprendre à se connaître pour savoir où et comment trouver le calme. Le mieux, si cela est possible, est de retourner pour un court laps de temps devant le tabernacle pour y décharger tous ses soucis. Pour celui à qui cela est impossible, il s'agit de s'enfermer en soi-même un instant, de se réfugier auprès du Seigneur. Ainsi le reste de la journée s'écoulera, peut-être dans une grande lassitude et dans la peine, mais au moins dans la paix. Et quand la nuit vient et que d'un coup d'oeil rétrospectif on s'aperçoit que tout n'a été que rapiéçage, et que de nombreux projets sont restés en plan, lorsque tant de choses éveillent honte et regret : il faut alors tout prendre tel quel, le déposer dans les mains de Dieu et s'en remettre à lui. C'est ainsi qu'on pourra se reposer en lui, et commencer la nouvelle journée comme une nouvelle vie. »

    Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein, fêtée ce jour), La puissance de la Croix, Textes réunis et présentés par Waltraud Herbstrith, Nouvelle Cité, 1982.

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  • Méditation : Unité de Dieu - unité de l'Eglise

    « Frères, qui donc serait assez perfide et assez forcené dans sa passion de discorde, pour s'imaginer qu'on puisse mettre en cause, et pour oser lui-même déchirer l'unité de Dieu, le vêtement du Seigneur, l'Eglise du Christ ? (cf. Jn 19,24) Dans son évangile, Dieu ne fait-il pas entendre cet avertissement : "Il n'y aura qu'un seul troupeau et qu'un seul pasteur" ? (Jn 10,16) Quelqu'un pense-t-il après cela que dans un même lieu, il puisse y avoir normalement plusieurs pasteurs et plusieurs troupeaux ? Voyez comment l'Apôtre Paul nous recommande pareillement cette unité : "Mes frères, je vous en conjure au Nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, ayez tous le même langage, ne souffrez pas parmi vous les divisions. Soyez tous unis dans le même esprit et dans les mêmes sentiments... vous supportant mutuellement avec charité, vous efforçant de conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix" (1 Co 1,10 et Ep 4,2-3). Vous donc, pensez-vous rester debout et vivre encore, si vous abandonnez l'Eglise, pour établir ailleurs votre demeure, pour éloigner d'elle votre foyer ? A propos de la Pâque n'est-il pas dit dans l'Exode que l'agneau dont l'immolation signifie celle du Christ doit être mangé dans une même maison ? (Ex 12,46) La chair du Christ, la chose sainte du Seigneur, pas plus que la chair de l'agneau, on ne peut la jeter dehors. Pour les croyants, il n'y a donc pas d'autre demeure que l'Eglise... »

    Saint Cyprien (IIIe siècle), De l'unité de l'Eglise catholique, Trad. Pierre de Labriolle, Paris, Ed. du Cerf, 1942.

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  • Méditation : "la paix soit avec vous"

    « La Judée en rébellion avait chassé la paix de la terre... et jeté l’univers dans son chaos primordial... Chez les disciples aussi, la guerre sévissait ; la foi et le doute se donnaient des assauts furieux... Leurs coeurs, où la tempête faisait rage, ne pouvaient trouver nul havre de paix, nul port calme.
    A ce spectacle, le Christ qui sonde les coeurs, qui commande aux vents, qui maîtrise les tempêtes et d'un simple signe change l'orage en un ciel serein, les a raffermis de sa paix en disant : "La paix soit avec vous ! C'est moi ; ne craignez rien. C'est moi, le crucifié, le mort, l’enseveli. C'est moi, votre Dieu devenu pour vous homme. C'est moi. Non pas un esprit revêtu d'un corps, mais la vérité même faite homme. C'est moi, vivant entre les morts, venu du ciel au coeur des enfers. C'est moi que la mort a fui, que les enfers ont redouté. Dans son effroi, l'enfer m'a proclamé Dieu. N'aie pas peur, Pierre, toi qui m'as renié, ni toi Jean, toi qui as pris la fuite, ni vous tous qui m'avez abandonné, qui n'avez songé qu’à me trahir, qui ne croyez pas encore en moi, alors même que vous me voyez. N'ayez pas peur, c'est bien moi. Je vous ai appelés par la grâce, je vous ai choisis par le pardon, je vous ai soutenus de ma compassion, je vous ai portés en mon amour, et je vous prends aujourd'hui, par ma seule bonté". »

    Saint Pierre Chrysologue (v.406-450), Sermon 81 (PL 52, 427), Trad. Quéré, coll. Icthus vol. 10, Grasset, Paris, rev.

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  • Méditation : "Aimez vos ennemis..."

    « Dieu est amour (1 Jn 4,8). Il nous a donné le commandement de nous aimer les uns les autres et même nos ennemis ; et c'est le Saint-Esprit qui nous enseigne cet amour. Garde la paix de l'Esprit-Saint et ne la perds jamais pour des futilités. Si tu fais de la peine à ton frère, tu affliges ton propre coeur ; si tu fais la paix avec ton frère, le Seigneur te donne infiniment plus... N'est-ce pas le Seigneur lui-même qui a dit : "Le Royaume de Dieu est en vous" ? (Lc 17,21) C'est maintenant que commence la vie éternelle, c'est maintenant que nous jetons également la semence des tourments éternels. Je vous en prie, mes frères, faites-en la preuve ! Si quelqu'un vous offense, vous calomnie, vous enlève ce qui vous appartient, et même s'il est un persécuteur de la sainte Eglise, priez Dieu et dites : "Seigneur, nous sommes tous tes créatures, aie pitié de tes serviteurs et amène leur coeur à la pénitence." Alors tu sentiras la grâce dans ton âme. Certes, au début, tu dois t'efforcer d'aimer tes ennemis ; mais le Seigneur voyant ta bonne volonté t'aidera en toutes choses et l'expérience elle-même t'indiquera le chemin. Qui, par contre, médite de mauvaises choses contre ses ennemis ne peut pas posséder l'amour et connaître Dieu. »

    Saint Silouane (1866-1938), Ecrits, Abbaye de Bellefontaine, 1994.

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  • Méditation : Saint Jean-Baptiste

    « "Que sera cet enfant ?" se disent tous ceux qui entendent raconter les événements. Les espérances messianiques étaient alors assez ravivées dans le peuple. On attendait vaguement le roi d'Israël, le Sauveur qui délivrerait la race de Jacob de la domination romaine. Le trône de David était vide, les prophéties allaient peut-être se réaliser...
    Que sera cet enfant ? Personne ne pouvait prévoir le rôle de Jean, sauf Zacharie qui connaissait le divin secret.
    Sur chacun de nous, à notre naissance, cette question se pose. Nous recevons de Dieu la vie de nature et, par le baptême, la vie de grâce. Que ferons-nous de ces deux vies qui doivent se confondre et n'en faire qu'une pour l'éternité ? Question terrible, car la réponse décide de notre bonheur ou de notre malheur. Chacun de nous a selon les desseins de la Providence, sa route à parcourir pour atteindre le but suprême. Le tout est de la suivre, les yeux fixés sur ce but. La route, c'est le sens de Dieu pour nous. Tout ce qui est conforme à ce sens est bon, est vrai, car cette conformité nous met en rapport direct avec Dieu. Ce qui n'est pas conforme à ce sens, est péché, nous éloigne de la route, du but, par conséquent, qui est Dieu.
    [...]
    A l'Esprit-Saint, le grand illuminateur des âmes, d'ouvrir nos yeux pour voir et connaître Dieu. Notre pire faiblesse en ce monde, c'est l'ignorance de Dieu. Nous sommes assis dans "les ténèbres, dans l'ombre de la mort" et nous ne voyons pas plus haut, ni plus loin que la terre. Dieu nous échappe parce que notre âme n'est pas assez pure, assez limpide, assez dégagée de la terre, qui nous prend par tous nos sens. Ceux qui voient Dieu par la lumière de l'Esprit-Saint, ne peuvent pas ne pas l'aimer. Et c'est pourquoi il faut supplier Dieu de purifier nos yeux, afin que nous puissions le connaître. Que l'Orient se lève sur nos esprits enténébrés pour nous montrer la voie de la paix ! »

    R.P. Mortier, o.p., L'Evangile - Simples commentaires pour la vie chrétienne (Naissance de Jean-Baptiste), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, Lille - Paris - Bruges, 1925.

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  • Méditation : patience, paix et joie

    « La vertu qui apparaît le plus dans l'Evangile, c'est la patience. Patience, c'est-à-dire tenir, tenir dans la difficulté, dans les souffrances, tenir dans l'expérience du mal. Tenir dans la splendeur du mystère de Dieu qui est dans nos coeurs. Il faut être présent à Dieu de façon active. Cela suppose que nous lâchions tout ce qui nous tient à coeur, pour retrouver au plus profond ce qu'est le mystère du Seigneur. Oui, nous avons à découvrir le Seigneur dans sa paix et dans sa joie, toujours nouveau, toujours plus invraisemblable, et toujours plus proche.

    Dans l'Eucharistie, nous demanderons au Seigneur d'être là, dans cette paix et dans cette joie qu'il nous donne. Le Christ nous dit toujours : 'La paix soit avec vous'. La paix, c'est-à-dire la plénitude des biens de Dieu, la plénitude de la réalité divine. Ensemble, nous demanderons que cette joie nous pénètre et nous transforme. Alors nous chanterons : 'Béni soit le Père de Jésus-Christ Notre-Seigneur qui nous a bénis et comblés de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les cieux.' Bénissez le Seigneur et rendez-lui grâces. Il n'est qu'amour, il n'est que joie, il n'est que paix. Il se donne tout entier dans l'amour. Laissez-vous faire par l'amour de Dieu. Laissez-vous entraîner par ce torrent débordant qu'est l'amour de Dieu, et vous chanterez du fond de votre coeur : 'Viens, Seigneur Jésus !' »

    P. Marie-Joseph Le Guillou (1920-1990), L'expérience de Dieu dans l'Esprit Saint, Fayard, Paris, 1976.

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    (Parc National de Paklenica, Croatie - Crédit photo)

  • Angélus de ce dimanche 2 juin 2013

    Jésus assiste qui Le suit

    A midi, le Pape François a récité l'Angélus avec les milliers de fidèles réunis Place St Pierre, auxquels il a rappelé que jeudi dernier était la solennité du Corpus Domini qui, en Italie comme dans d'autres pays, était déplacée à ce dimanche. C'est la "fête de l'Eucharistie, sacrement du Corps et du Sang du Christ". Commentant l'Evangile qui raconte l'épisode de la multiplication des pains et des poissons, l'Evêque de Rome a souligné un aspect de ce récit qui le surprend toujours et le fait réfléchir. "Nous sommes sur la rive du lac de Galilée, le soir s'approche ; Jésus se préoccupe des gens qui depuis de nombreuses heures sont avec lui. Ils sont des milliers et ont faim. Que faire ? Les disciples eux-mêmes se posent la question et disent à Jésus : Renvoie la foule pour qu'ils aillent dans les villages les plus proches trouver de quoi manger. Cependant Jésus leur dit : Donnez-leur à manger vous-mêmes. Les disciples restent déconcertés et répondent : Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, ce qui revient à dire : juste le nécessaire pour nous".

    "Jésus sait bien ce qu'il faut faire, mais il veut impliquer ses disciples, il veut les éduquer. L'attitude des disciples est humaine, cherchant la solution la plus réaliste qui ne crée pas trop de problèmes : renvoie la foule, chacun s'arrange comme il peut, du reste tu as déjà tant fait pour eux, tu as prêché, guéri des malades... L'attitude de Jésus est nettement différente et est dictée par son union avec le Père et par sa compassion pour les gens. La pitié qu'il manifeste montre qu'il ressent les problèmes de chacun de nous, nos faiblesses comme nos besoins. Devant ces cinq pains, Jésus pense : voilà la Providence ! De ce peu, Dieu peut donner le nécessaire à tous. Jésus a totalement confiance en son Père céleste, il sait que pour Lui tout est possible. C'est pourquoi il dit à ses disciples de faire asseoir les gens par groupe de cinquante, ce qui n'est pas un hasard, cela signifie qu'ils ne sont plus une foule mais une communauté nourrie par le Pain de Dieu. Ensuite, il prend ces pains et poissons, lève les yeux au ciel, demande la bénédiction, référence claire à l'Eucharistie, puis les partage et commence à les donner à ses disciples, et les disciples les distribuent... et les pains et poissons n'en finissent plus ! Voici le miracle : plus qu'une multiplication c'est un partage, animé par la foi et la prière. Tous mangèrent et il en resta. C'est le signe de Jésus, Pain de Dieu pour l'humanité... Les disciples virent, mais ne comprirent pas bien le message. Ils furent pris, comme la foule, par l'enthousiasme du succès. Encore une fois, ils suivirent la logique humaine et non celle de Dieu, celle du service, de l'amour, de la foi. La fête du Corps et du Sang du Christ nous demande de nous convertir à la foi de la Providence, de savoir partager le peu que nous sommes et que nous avons, et de ne jamais nous refermer sur nous-mêmes. Demandons à la Vierge Marie de nous aider à cette conversion, pour suivre vraiment, toujours plus, ce Jésus que nous adorons dans l'Eucharistie".

    Après l'Angélus, le Pape François a dit sa préoccupation face à la prolongation du conflit armé qui ensanglante depuis deux ans la Syrie, et frappe directement une population civile qui aspire à la paix dans la justice et le respect : Cette guerre civile "a de tragiques effets. Elle cause de nombreux morts et de grandes destructions, provoque une situation économique et environnementale désastreuse, auxquels s'ajoute la plaie des enlèvements de personnes. En déplorant tout cela, j'assure de ma prière et de ma solidarité toutes les victimes de rapt et leurs familles. J'en appelle à l'humanité des auteurs, afin qu'ils libèrent leurs otages". Puis il a salué les nombreux signes d'espérance qui se font jours à travers le monde, comme les progrès enregistrés en Amérique latine dans le domaine de la réconciliation et de la paix. Accompagnons-les par la prière, a-t-il recommandé. Il a enfin évoqué la Messe qu'il a célébrée ce matin pour des soldats italiens engagés dans des opérations de paix et des parents de collègues tués en mission, saluant leur sacrifice en tentant de favoriser la réconciliation et la paix "dans des pays où le sang de nombreux frères est répandu par la folie guerrière. Tout est perdu avec la guerre, tout est à gagner avec la paix ! Prions pour les morts, les blessés et leurs famille". Le Saint-Père, pour la première fois, a alors demandé à la foule de prier en silence, "dans le silence de nos coeurs" pour tous ceux qui tombent au cours de ces missions pacifiques.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.6.13)

  • Méditation et Prières : Notre-Dame de Fatima

    Prière enseignée par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima
    (printemps 1916)

    « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime.
    Je Vous demande pardon
    Pour tous ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas
    Qui n'espèrent pas et qui ne Vous aiment pas. »

    Prière enseignée par l'Ange du Portugal aux enfants de Fatima
    (automne 1916)

    « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit
    Je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux
    Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ
    Présent dans tous les tabernacles de la terre
    En réparation des outrages, sacrilèges et indifférences
    Par lesquels Il est Lui-même offensé.
    Par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur
    Et du Cœur Immaculé de Marie
    Je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

    1ère Apparition de Notre-Dame le 13 mai 1917

    - Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13, à cette même heure. Ensuite, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Après je reviendrai encore ici une septième fois.

    - Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs ?

    - Récitez le chapelet tous les jours afin d'obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre.

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