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  • Méditation : l'Ascension

    « Le retour du Christ à son Père est à la fois source de peine, parce qu'il implique son absence, et source de joie, parce qu'il implique sa présence. De la doctrine de sa Résurrection et de son Ascension jaillissent ces paradoxes chrétiens souvent mentionnés dans l’Écriture : nous sommes dans l'affliction, mais sans cesser de nous réjouir, "comme n'ayant rien et possédant tout" (2Co 6,10).

    Telle est en vérité notre condition présente : nous avons perdu le Christ et nous l'avons trouvé ; nous ne le voyons pas, et pourtant nous le discernons. Nous étreignons ses pieds (Mt 28,9), mais il nous dit "Ne me retiens pas" (Jn 20,17). Comment cela ? C'est que nous avons perdu la perception sensible et consciente de sa personne ; nous ne pouvons pas le regarder, l'entendre, parler avec lui, le suivre de lieu en lieu ; mais nous jouissons spirituellement, immatériellement, intérieurement, mentalement et réellement de sa vue et de sa possession ; une possession qui enveloppe plus de réalité et plus de présence que celle dont les apôtres jouissaient aux jours de sa chair, justement parce qu'elle est spirituelle, justement parce qu'elle est invisible.

    Nous savons que dans ce monde plus un objet est proche de nous, moins nous pouvons le percevoir et le comprendre. Le Christ est venu si près de nous dans l’Église chrétienne, si je puis dire, que nous ne pouvons pas le fixer du regard ou le distinguer. Il entre en nous, et prend possession de l'héritage qu'il s'est acquis. Il ne se présente pas à nous, mais il nous prend avec lui. Il fait de nous ses membres... Nous ne le voyons pas ; nous ne connaissons sa présence que par la foi, parce qu'il est au-dessus de nous et en nous. Ainsi, nous sommes dans la peine, parce qu'inconscients de sa présence..., et nous nous réjouissons parce que nous savons que nous le possédons : "Sans le voir, vous l'aimez ; sans le voir encore vous croyez en lui ; et vous tressaillez d'une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut, l'aboutissement de votre foi" (1P 1,8-9). »

    Bx John Henry Newman (1801-1890), Sermon "The Spiritual Presence of Christ in the Church", PPS, T. 6, n°10.

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    Les Très Riches Heures du duc de Berry, Folio 184r : L'Ascension (Musée Condé, Chantilly)

  • Méditation : la Joie, don de Dieu

    « Dieu ne pense qu'à communiquer sa joie. Il est la félicité débordante et béatifiante. Il est la source dont la soif est de se répandre et de se désaltérer. il se réjouit en faisant du bien. Prétendre communier à sa joie sans entrer dans ce mouvement serait illusion désastreuse. On ne répond pas à ses intentions en lui ajoutant à lui-même, puisqu'il est l'infini, mais en servant son règne : "Ce n'est pas à la source qu'on rend service en y buvant, ou à la lumière en voyant", selon la formule augustinienne. Qu'il s'agisse de transformation personnelle, d'entreprises charitables ou d'efforts apostoliques, ils ne seront retransmission de l'émission divine qu'à condition d'être joie sur les longueurs d'onde de la terre. [...]

    Parce que cette joie est un don qui vient d'en haut, les efforts de l'homme ne sauraient suffire ; ou plutôt, ils se changeront en une prière humble et confiante, en cette mendicité qui, après avoir été au bout de ses efforts, attend tout de la miséricorde. »

    P. Joseph-Marie Perrin o.p. (fondateur de l'Institut Caritas Christi, 1905-2002), L’Évangile de la joie, Éditions Montaigne, Coll. La vie intérieure, 1954.
    Autre méditation du même auteur, au 04 avril 2012.

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  • Mois de Marie - Seizième jour

    Seizième jour

    Cause de notre joie, priez pour nous.
     
    Cause de notre joie, dans la vie, à la mort, dans l’éternité. Vous l’avez fait naître cette joie, en nous donnant un Sauveur ; vous la soutenez, en nous assistant dans tous les temps ; vous la comblerez par votre bonté, en nous procurant le bonheur éternel, comme nous l’espérons. Ah ! daignez, parmi les tentations et les épreuves, ne pas nous laisser succomber à la tristesse ni au désespoir ; mais ranimez-nous sans cesse par la joie de l’espérance et de la bonne conscience, en nous obtenant l’une et l’autre.

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  • Regina Coeli de ce dimanche 4 mai 2014

     

    Dans son commentaire de l’Évangile de ce troisième dimanche de Pâques, qui parle des disciples d’Emmaüs, le Pape a comparé les fidèles aux deux disciples qui reconnurent le Christ Ressuscité. Pareils à eux, « nous arrivons souvent à la messe du dimanche avec nos préoccupations, nos difficultés et nos désillusions. La vie, parfois, nous blesse et nous nous en allons tristes, vers notre “Emmaüs”, tournant le dos au dessein de Dieu. Nous nous éloignons de Dieu. Mais la Liturgie de la Parole nous accueille : Jésus nous explique les Écritures et rallume dans nos cœurs la chaleur de la foi et de l’espoir, et dans la communion il nous donne la force. »

    Le Pape exhorte alors les fidèles présents place Saint-Pierre à lire chaque jour un extrait de l’Évangile et à communier le dimanche comme il l’a déjà fait au cours des mois précédents. « Quand tu es triste, prends la Parole de Dieu ! Quand tu ne te sens pas bien, prends la Parole du Christ ! La Parole de Dieu et l’Eucharistie nous remplissent de joie. »

    Appel du Pape pour l’Ukraine et l’Afghanistan

    A l’issue de la récitation du Regina Coeli, le Pape François a lancé un appel en faveur de la paix en Ukraine. « Je vous invite à confier à la Vierge la situation en Ukraine où les tensions ne cessent pas. Je prie avec vous pour les victimes de ces derniers jours, demandant au Seigneur de répandre dans les cœurs de chacun les sentiments de pacification et de fraternité. »

    Le Pape a également évoqué le drame qui a touché l’Afghanistan cette semaine, « l’énorme glissement de terrain qui s’est abattu sur un village ». « Que Dieu Tout-Puissant, qui connait le nom de chacun d’eux, les accueille tous dans sa paix et qu’il donne aux survivants la force d’aller de l’avant, grâce au soutien de tous ceux qui s’affairent pour soulager leurs souffrances. »

    Cette catastrophe est survenue vendredi dans le district d’Argo dans la province du Badakhshan, frontalière avec le Tadjikistan, la Chine et le Pakistan. Les survivants des glissements de terrain réclamaient ce dimanche une aide d’urgence alors que trois cents personnes sont mortes selon un dernier bilan officiel. De fortes pluies ont provoqué un torrent de boue et de pierres qui a ensuite emporté le village d’Aab Bareek.

    Les jeunes, protagonistes du futur

    A l’occasion de la 90e journée nationale pour l’Université catholique du Sacré Cœur, dont le thème est « avec les jeunes, protagonistes du futur », le Pape François a tenu à saluer cette institution, interpellant par la même occasion les jeunes présents sous ses fenêtres : « vous êtes entrés dans le futur, dans l’histoire ! »

    Le Pape François en a profité pour annoncer qu’il se rendrait prochainement dans la Faculté de médecine et de chirurgie et au « Policlino Gemelli », un des plus grands hôpitaux de Rome, qui fête ses cinquante ans et qui appartient à l’Université du Sacré Cœur.

    Le Pape a enfin salué les participants à la Marche pour la Vie « qui a cette année un caractère international et œcuménique », ainsi que l’association italienne Meter qui combat toute forme d’abus sur les mineurs, et l’association « Relais Sourds » de Lyon.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : Bonté de Dieu pour nos âmes, Cœur à cœur de l'Amour !

    « Rien n'est doux à votre Cœur comme de faire des heureux, ô mon Dieu ! Vous en avez les moyens, et Vous seul. Vous le savez bien.
    D'autre part, Vous nous avez faits pour le bonheur, pour le bonheur vrai, le vôtre, ô bienheureuse Trinité !
    Achever votre œuvre en nous, c'est tout votre désir. Il ne Vous manque semble-t-il qu'une chose : des âmes qui veulent se laisser béatifier. Quand Vous en rencontrez une, on dirait que votre Cœur ne se possède plus de joie. Enfin, Vous allez pouvoir faire votre métier de Dieu !
    Le soleil ne veut, dit-on, que répandre lumière et chaleur. Le Bien parfait ne veut que transformer en Lui, autant qu'il est possible, tout cœur aimant et droit. Il sait comment il faut s'y prendre. Il y travaille sans relâche. Plus Il donne, plus Il est satisfait. L'âme qui s'ouvre ainsi à son action est donc pour Lui pleine de charme.
    Ce qui ajoute beaucoup, et à l'infini, aux délices de ce saint commerce qui s'établit entre Dieu et l'âme aimante, c'est qu'il est ininterrompu. C'est un va-et-vient perpétuel de votre Cœur à son cœur et de son cœur à votre Cœur.
    Vous lui donnez sans cesse, elle Vous rend sans cesse. Plus Vous l'aimez et plus elle Vous aime. Plus Vous la rendez aimable à vos yeux, plus elle devient affectueuse et aimante. Toutes les délicatesses, toutes les tendresses, toutes les énergies de votre Cœur passent peu à peu, goutte à goutte, pour l'ordinaire, à flots par moments, dans le sien. Elle s'en rend compte, elle en est heureuse, elle en pleure de joie. Mais, aussitôt, tout remonte vers Vous en admiration, en action de grâces, en amour.

    Vous sentir au fond de soi-même, Vous goûter à loisir, Vous posséder dans une paix tranquille et sûre. Être riche de Vous tout entier et le savoir. Vivre avec vous, en Vous, de Vous.
    Sentir que son âme s'appuie sur Vous, s'enfonce et s'enracine en Vous, qu'elle puise en Vous une sève mystérieuse qui la vivifie, la fortifie et la réjouit. Et cela non pas de temps à autre, mais toujours et de plus en plus.
    Jouir de Vous, ô mon Dieu, Bonté sans limite, Puissance infinie, Sagesse parfaite, Beauté sans tache et sans déclin. Est-ce possible ici-bas ?
    Ah ! si on comprenait, on serait fou de joie ! »

    Robert de Langeac (Père Augustin Delage, 1877-1947), Vous… mes amis, Paris, Lethielleux 1952.

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  • Prière du Regina Coeli du Lundi de Pâques

    Vidéo et texte italien disponibles sur le site internet du Vatican

    Au lendemain de la Messe du dimanche de Pâques et du Message Urbi et Orbi, le Pape François a retrouvé des dizaines de milliers de pèlerins Place Saint-Pierre pour la prière du Regina Coeli, par un temps toujours aussi printanier. Comme pour toutes ses prises de parole durant la Semaine Sainte, le Pape s’est fait paternel, prodiguant de précieux conseils pour vivre en véritable chrétien.

    « En cette semaine de Pâques, a conseillé le Pape, cela nous fera du bien de prendre l’Évangile et de lire tous ces chapitres qui parlent de la Résurrection de Jésus, cela nous fera beaucoup de bien de prendre le livre, chercher les chapitres, et lire cela ». « Et cela nous fera du bien cette semaine, a-t-il ajouté, de penser à la joie de Marie, la Mère de Jésus. De la même manière que sa douleur fut intime, et transperça son âme, ainsi fut sa joie, intime et profonde. » Et comme pour les disciples, poursuivait le Pape, « laissons cette joie pleine de stupeur s’imprimer dans nos cœurs et transparaître dans nos vies, irradier nos pensées, nos regards, nos gestes et paroles ».

    « Et ce n’est pas un simple maquillage, a-t-il aussitôt ajouté, cette joie vient de l’intérieur, d’un cœur immergé dans la source de cette joie, comme celui de Marie Madeleine, qui pleura la perte de son Seigneur et qui ensuite n’en croyait pas ses yeux de le voir ressuscité ». « Quand nous faisons cette expérience, a conclu le Pape, nous devenons des témoins de la Résurrection, parce que d’une certaine manière nous ressuscitons nous aussi ». « Et nous sommes alors capables de porter un rayon de cette lumière du Ressuscité dans les diverses situations de la vie : les moments heureux, en les rendant encore plus beaux et en les préservant de l’égoïsme, et les moments douloureux, en apportant sérénité et espérance ».

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation sur la Résurrection de Notre Seigneur

    « Voici que les rayons sacrés de la lumière du Christ resplendissent, les purs flambeaux de l'Esprit pur se lèvent, et les trésors célestes de gloire et de divinité sont ouverts : la nuit immense et obscure a été engloutie, les sombres ténèbres ont été détruites dans cette lumière, et l’ombre triste de la mort est rentrée dans l’ombre. La vie s’est étendue sur tous les êtres, et tous les êtres sont remplis d’une large lumière ; l’Orient des orients envahit l’univers, et celui qui était avant l’étoile du matin et avant les astres, immortel et immense, le grand Christ brille sur tous les êtres plus que le soleil.

    C’est pourquoi, pour nous tous qui croyons en lui, s’instaure un jour de lumière, long, éternel, qui ne s’éteint pas, la Pâque mystique, célébrée en figure par la Loi et accomplie effectivement par le Christ, la Pâque merveilleuse, prodige de la divine vertu et œuvre de la divine puissance, fête véritable et éternel mémorial, impassibilité qui sort de la Passion et immortalité qui sort de la mort, Vie qui sort du tombeau et guérison qui sort de la plaie, résurrection qui sort de la chute et ascension qui sort de la descente aux enfers.

    C'est ainsi que Dieu opère de grandes choses, c'est ainsi que de l'impossible il crée l'incroyable, afin qu'on sache que seul il peut tout ce qu'il veut.

    Ô Pâque divine, tu descends des cieux jusqu'à la terre et remontes de la terre dans les cieux ! Ô festivité commune de toutes choses, ô joie et honneur de l'univers, sa nourriture et ses délices, par toi la ténébreuse mort a été détruite et la vie étendue à toutes choses, les portes des cieux ont été ouvertes, un Dieu-homme s'est montré, et un homme-Dieu s'est élevé ; grâce à toi les portes de l'enfer ont été rompues et les verrous d'airain brisés, le peuple d'en bas est ressuscité des morts proclamant la bonne nouvelle, et aux troupes célestes un choeur a été fourni depuis la terre. »

    Homélie pascale du pseudo-Hippolyte (IVe siècle).

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  • Méditation : "Jésus est ressuscité, alleluia, alleluia, alleluia"

    Si consurrexistis cum Christo, quae sursum sunt quaerite.
    Si vous êtes ressuscité avec le Christ, recherchez les choses d'en haut.
    (Épitre)

    « C'est aujourd'hui joie immense dans l’Église. Les cloches retentissent aux campaniles des cités, des bourgades, des plus humbles hameaux : Jésus est ressuscité, alleluia, alleluia, alleluia. Il dissipe les haines, il rétablit la concorde, il assujettit les empires.(1)

    Cette joie, sans pareille, a ceci d'extraordinaire, c'est qu'elle est surtout secrète. Elle n'ignore pas les explosions au-dehors de la festivité des festivités, sans doute : l’Église ne lui ménage pas les expressions de son allégresse. Et pourtant, sa joie est surtout au-dedans. Jésus est ressuscité et personne ne l'a vu, ne l'a su. Ô nuit vraiment bienheureuse, chantait le diacre de l'Exultet, ô nuit qui, seule, a connu le temps et l'heure en lesquels le Christ est ressuscité des enfers, en rompant les liens de la mort. (2)

    Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, espérance unique en ce monde (3), je me rappelle, aujourd'hui et comme jamais, mon baptême, ma greffe divine en Celui qui, Crucifié et Ressuscité, ouvre à mon âme la Plaie glorieuse de son Côté pour qu'elle y entre et s'abîme en son Mystère. Opérez en elle le grand miracle, ressuscitez-la en Jésus-Christ, votre Fils, faites d'elle la "morte" à elle-même, et cachez-la avec Lui, en Vous. (4)

    Telle est la conclusion solennelle et le fruit indubitable de ce Carême ; je suis devenu un "mort" ; je meurs à tout ce qui n'est pas Dieu. Je renonce, comme tous les baptisés du Samedi Saint, je renonce, et plus que jamais, à Satan, à ses pompes et à ses œuvres. Je ne veux plus m'attacher qu'à Jésus-Christ, mon Sauveur.

    Je suis un ressuscité : je vivrai en conséquence. Je ne dois plus retourner en mon Égypte d'hier. Je tends désormais, et sans m'arrêter encore, au ciel, à la terre promise. Je ne recherche plus que les choses d'en-haut : je surnaturalise toute ma vie, mes pensées, mes paroles, mes actions, mon devoir d'état... Je me tiens désormais caché en Vous, ô Jésus, Vigne céleste dont je redeviens le rameau trop heureux.

    Seigneur Jésus-Christ, je crois en votre sainte Résurrection. »

    1. & 2. : Exultet - 3. Oraison de la 12e prophétie - 4. Épitre.

    Dom Vandeur, Samedi Saint in "Élévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Éditions de Maredsous, 1955.

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  • Méditation : "Celui qui ne porte pas sa croix, n'est pas digne de moi"

    « Nous aussi, nous devons porter notre croix.
    Notre Seigneur lui-même nous en a fait un précepte : "Celui qui ne porte pas sa croix, n'est pas digne de moi" nous a-t-il dit. Ne devons-nous pas en effet nous conformer à notre chef ? Si Notre-Seigneur a choisi la croix, c'est qu'elle est bonne, c'est qu'elle est nécessaire.
    Elle répare, elle efface le péché. Elle achète les grâces ; et chez nous, elle comprime les passions et les affaiblit.
    Elle est si nécessaire, que Notre-Seigneur en a fait la mesure de notre gloire. Quand il viendra nous juger, le signe de la rédemption planera dans le ciel. Ceux qui seront trouvés conformes à la croix, seront sauvés.
    Toute la vie d'ailleurs est semée de croix, c'est la condition de notre vie mortelle depuis la chute d'Adam. Ce serait folie de ne pas profiter de ces occasions de réparation et de mérite.
    Comment devons-nous porter la croix ? Avec résignation d'abord, comme Jésus, qui disait sans cesse : "Mon Père, que votre volonté soit faite et non la mienne !" - Avec confiance dans la grâce de Jésus-Christ qui nous aidera à porter la croix. - Avec joie, parce que la croix est le chemin du ciel. - Avec amour surtout parce que la croix nous rend semblables à Jésus-Christ, parce que notre générosité console le Cœur de Jésus et nous unit au Sauveur dans son œuvre rédemptrice, parce que nos croix, portées avec courage, sont des sources de grâces pour toutes nos œuvres, pour toutes les âmes que nous recommandons à Notre-Seigneur. »

    P. Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur - Méditations pour tous les jours de l'année, Tome I (Mardi Saint, III), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1910).

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    (Source et crédit photo)

  • Méditation - Prière : Dimanche des Rameaux (1)

    « Jésus entre dans Jérusalem. Aussitôt le peuple se précipite à sa rencontre. Tous poussent des cris de joie ; tous lui font un cortège d'honneur. Les uns jonchent les rues de rameaux d'olivier, les autres étendent leurs vêtements partout où il doit passer. A la pensée de qui pouvait-il venir alors que ce même Jésus, acclamé comme le Messie et triomphalement reçu par tout ce peuple avec tant d'allégresse, devait, après sa condamnation à la mort, passer par ces mêmes rues en portant sa croix sur ses épaules ?

    Mon bien-aimé Jésus, vous entendez maintenant le peuple de Jérusalem qui fait retentir sur votre passage ces cris de triomphe : Hosanna, gloire au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! (Mt XXI, 9). Bientôt ils élèveront la voix pour exiger insolemment de Pilate qu'il vous déclare digne de mort et qu'il vous fasse mourir en croix. Enlevez-le ; enlevez-le ; crucifiez-le (Jn XIX, 15). Va, mon âme, et toi aussi, dis à Jésus avec amour : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Oui, soyez toujours béni, ô Sauveur du monde, d'avoir bien voulu venir ici-bas ; sans vous, nous étions tous perdus. De grâce, ô mon Sauveur, sauvez-moi. »

    St Alphonse de Liguori, Dimanche des Rameaux, in "Une année de méditations", Traduction nouvelle par le P. Eugène Pladys, Rédemptoriste, Tome I, Delhomme et Briguet, Éditeurs, Paris - Lyon, 1892.

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    "Entrée triomphale du Christ à Jérusalem", par Harry Anderson © IRI

  • Méditation : "Ave Crux, Spes unica..."

    « Pourquoi donc craignez-vous de porter la Croix, par laquelle on arrive au royaume du ciel ?

    Dans la Croix est le salut, dans la Croix la vie, dans la Croix la protection contre nos ennemis.

    C'est de la Croix que découlent les suavités célestes.

    Dans la Croix est la force de l'âme ; dans la Croix la joie de l'esprit, la consommation de la vertu, la perfection de la sainteté.

    Il n'y a de salut pour l'âme et d'espérance de vie éternelle, que dans la Croix.

    Prenez donc votre Croix et suivez Jésus, et vous parviendrez à l'éternelle félicité.

    Il vous a précédé portant sa Croix et il est mort pour vous sur la Croix afin que vous aussi vous portiez votre Croix, et que vous aspiriez à mourir sur la Croix.

    Car si vous mourez avec lui, vous vivrez aussi avec lui ; et si vous partagez ses souffrances, vous partagerez sa gloire.

    Ainsi tout est dans la Croix, et tout consiste à mourir. Il n'est point d'autre voie qui conduise à la vie et à la véritable paix du coeur que la voie de la Croix et d'une mortification continuelle.

    Allez où vous voudrez, cherchez tout ce que vous voudrez, vous ne trouverez pas au-dessus une voie plus élevée, au-dessous une voie plus sûre que la voie de la sainte Croix. »

    L'Imitation de Jésus-Christ, Livre II, ch. XII (2-3), Trad. Abbé Félicité de Lamennais.
    Texte intégral en ligne ici (à télécharger) et ici.

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  • On veut des prêtres !

    Découvrez l’invitation de vos évêques pour participer au pèlerinage provincial pour les vocations jeudi 8 mai 2014, à Ars.

    Retrouvez toutes les informations pratiques pour participer à ce pèlerinage sur le site : www.ars8mai2014.fr

    Source : Diocèse de Lyon.

     

    « Chers amis,

    Nous avons tous à cœur que l’Évangile soit annoncé et que beaucoup puissent accueillir la Bonne Nouvelle qui nous fait vivre. Nous sommes aussi conscients que la nouvelle évangélisation implique ensemble tous les baptisés, laïcs et prêtres. Enfin nous percevons l’urgence de nouvelles vocations de prêtres pour que soient largement dispensés les sacrements.

    Ces vocations supposent un terreau véritablement chrétien où elles puissent s’éveiller, grandir et s’épanouir. Celui-ci fait aujourd’hui cruellement défaut chez nous. D’où la baisse des vocations consacrées en général. Il est donc urgent de nous convertir et de développer un climat favorable.

    Aussi, je vous invite tous à participer au pèlerinage à Ars le 8 mai prochain. Nous convergerons de tous les diocèses de la Province de Lyon, et même au-delà, pour prier le Seigneur de nous envoyer les ouvriers nécessaires à la moisson.

    Je compte sur votre présence à tous ! »

    Pascal Roland, Évêque de Belley-Ars.

    Téléchargez le tract.

    Source : Diocèse de Belley-Ars.

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  • Méditation : "Laissez-vous réconcilier avec Dieu !"

    « Ô bienheureux pécheur, bienheureux non parce que tu es pécheur, mais parce que tu t'es repenti de ton péché, quel était, je te le demande, ton état d'âme dans les embrassements et les baisers de ton père, lorsqu'il te ranimait alors que tu étais presque désespéré, lorsqu'en te redonnant un cœur pur, il te rendait la joie de ton salut ?...
    Et maintenant, quand, après ces étreintes et ces baisers, laissé à toi-même, tu réfléchis à ton père et à toi, lorsque tu penses à ta cause, à ce qu'elle a été et à la manière dont il l'a traitée, quand tu vois d'un côté, l'abondance de ton péché, et de l'autre la surabondance de la grâce, quel effet, je te le demande, cela produit-il en toi ?
    Tu répondras qu'un feu insupportable s'éveille alors dans tes réflexions, en partie du fait de la douleur et de la honte, en partie du fait de la joie et de l'amour ; et que tu ne penserais pas être un homme, mais une pierre, si tu avais le cœur assez dur pour ne pas éprouver de douleur ou de honte à ton sujet, ou si tu étais assez mauvais et ingrat pour ne pas te confondre de joie et d'amour pour un tel père. »

    Guerric d'Igny, Sermon II pour le Carême (3,1-3-4), Trad. P. Max Huot de Longchamp, in "Se confesser à l'école des saints", Centre Saint Jean de la Croix, Paroisse et Famille, 2012.

    Voir aussi : Présentation, traduction et notes de Bernard-Joseph Samain, ocso (de l'Abbaye N.-D. d'Orval, Belgique) - Larges extraits (format pdf).
    Et texte latin et traduction du Sermon complet dans Guerric d’Igny, Sermons, Tome II, SC n°202, p. 26-37.

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    Vitrail de la Cathédrale St Jean le Baptiste, Charleston, Caroline du Sud (E.U.)
    (Source et crédit photo)

  • Carême en ligne 2014 avec Lourdes 1/13 : La Joie de la Conversion

    Le Père Jean-Dominique Dubois, frère franciscain et chapelain du Sanctuaire de Lourdes, anime la retraite spirituelle "Carême en ligne avec Lourdes" délivrée à plusieurs milliers d'inscrits. Aujourd'hui, mercredi 5 mars 2014, jour des Cendres et de l'entrée en Carême, il médite sur la Joie de la Conversion. Au programme : un enseignement et une prière de Bernadette. Une vidéo de la série "Carême en ligne avec Lourdes" proposée par le Sanctuaire de Lourdes en lien avec le site internet http://www.lourdes-france.org

  • Méditation : le Carême

    « Dès les origines, donc, le Carême est vécu comme le temps de la préparation immédiate au Baptême, qu'il faut administrer solennellement au cours de la Veillée pascale. Tout le Carême était un chemin vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ et ce renouveau de la vie. Nous sommes déjà baptisés, mais le Baptême n'est souvent pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un "catéchuménat" renouvelé, dans lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de "redevenir" chrétiens, à travers un processus constant de transformation intérieure, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ. La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de l'année: c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout le cours de l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour chaque chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à rechercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ...

    Cette conversion du cœur est tout d'abord un don gratuit de Dieu, qui nous a créés pour lui et qui nous a rachetés en Jésus Christ: notre véritable bonheur consiste à demeurer en Lui (cf. Jn 15, 3). C'est pour cette raison qu'il prévient lui-même, par sa grâce, notre désir et qu'il accompagne nos efforts de conversion. Que signifie, en réalité, se convertir ? Se convertir signifie chercher Dieu, aller avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils, de Jésus Christ... Se convertir signifie alors ne pas rechercher son propre succès personnel - qui est quelque chose qui passe - mais, en abandonnant toute certitude humaine, se placer avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur pour que Jésus devienne pour chacun, comme aimait à le répéter la bienheureuse Teresa de Calcutta, "mon tout en tout". Celui qui se laisse conquérir par Lui ne craint pas de perdre sa propre vie, car sur la Croix Il nous a aimée et s'est donné lui-même pour nous. Et précisément en perdant notre vie par amour nous la retrouvons.

    [...]

    Chers frères et sœurs, que la période quadragésimale, que nous entreprenons aujourd'hui avec le rite austère et significatif de l'imposition des Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. Mettons-nous docilement à son école, pour apprendre à "redonner", à notre tour, son amour au prochain, en particulier à ceux qui souffrent et qui sont en difficulté. Telle est la mission de chaque disciple du Christ, mais pour l'accomplir il est nécessaire de rester à l'écoute de sa Parole et de se nourrir avec assiduité de son Corps et de son Sang. Que l'itinéraire quadragésimal, qui dans l’Église antique est l'itinéraire vers l'initiation chrétienne, vers le Baptême et l'Eucharistie, soit pour nous baptisés un temps "eucharistique" au cours duquel nous participons avec une plus grande ferveur au sacrifice de l'Eucharistie. Que la Vierge Marie qui, après avoir partagé la passion douloureuse de son divin Fils, a fait l'expérience de la joie de sa résurrection, nous accompagne au cours de ce Carême vers le mystère de la Pâque, révélation suprême de l'amour de Dieu.
    Bon Carême à tous ! »

    Benoît XVI, extrait de l'Audience générale du 21 février 2007.
    (Texte intégral)

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  • Méditation : le Sacrement du mariage

    « Le mariage, mes chers enfants, on l’oublie trop à l’heure actuelle (et jamais le moment n’est mieux choisi de le rappeler que celui où il va se contracter irrévocablement), le mariage est un engagement définitif, que rien ni personne ne peut rompre, un contrat bilatéral, obligeant également et de la même manière, les deux parties contractantes, qui promettent solennellement devant Dieu, devant les parents, leurs amis, témoins de leurs serments, d’y rester fidèles jusqu’à la mort.

    Contrat bien facile à observer, pensent les jeunes époux, au jour radieux des noces. Le mariage n’est-il pas l’évènement ardemment désiré, capable à lui seul de combler tout désir, d’apporter la joie parfaite, sans mélange, le bonheur inaltérable que rien ne viendra plus troubler ?…

    Oui! Il pourrait, il devrait en être ainsi. Et cependant, comment se fait-il que l’expérience nous révèle quotidiennement le contraire? Pourquoi tant de foyers brisés, de ménages désunis, de cœurs désenchantés ? Je vais vous le dire : c’est parce que l’on perd de plus en plus de vue la nature de l’amour au foyer conjugal. Celui qui se marie uniquement pour le plaisir, les commodités de la vie, un bien-être que l’on recherchera à tout prix, au prix même de la suppression de la race qu’on devait propager, celui-là n’a rien compris aux lois du mariage chrétien, tel que l’a enseigné le Christ, il n’a rien compris à la loi même de l’amour.

    L’amour, a dit Leibnitz, cité par Lacordaire, c’est le bonheur de l’objet aimé. On n’aime donc pas pour soi: on aime pour rendre heureux. Et voilà comment l’amour conjugal, c’est le dévouement à la personne élue, dévouement de tous les jours, de tous les instants, c’est l’assistance inlassable dans les difficultés, le soutien jamais rebuté dans l’épreuve. Aimer, c’est se dévouer, et donc, nous voilà loin de la conception jouisseuse de notre époque légère, où l’on s’engage sans réflexion, sans souci des obligations contractées. L’amour dans le dévouement, voilà la conception chrétienne: elle exige des qualités naturelles, elle appelle aussi la grâce de Dieu, et c’est pourquoi le Christ en a fait un sacrement. Il y a mis quelques gouttes de son sang. C’est cela que vous venez chercher ce matin, en vous agenouillant au pied des autels, devant le Maître de toute existence et de toute félicité, qui dispose pour nous toutes choses avec son infinie sagesse et sa providence paternelle, et qui reste l’unique et véritable fondement de la famille.

    Vous avez accordé vos pensées, vos sentiments dans la plus parfaite harmonie. C’est bien ! Mais, si vous voulez que cela dure, que vos deux âmes continuent à ne faire qu’une âme, vos deux cœurs un seul cœur, il faut les placer sous le regard de Dieu, les y tenir toujours et continuer à vous aimer ainsi, dans le cadre de son amour et de ses commandements. Si Dieu ne reste la base de votre amour, considérez-le comme atteint dans son principe vital.

    Saint-Paul disait aux premiers chrétiens : « Aimez vos épouses comme le Christ a aimé l’Église », c’est-à-dire aimez-vous indissolublement, à la vie, à la mort ! ». Si vous voulez réaliser cet idéal, faites toujours à votre foyer la part de Celui qui tient en ses mains divines nos destinées passagères et notre avenir immortel. Aimez-Le, servez-Le !

    Joies et tristesses, peines et consolations, désirs et espérances, vous recevrez tout de la main de Dieu, dispensateur de tout bien, Maître de la douleur. Ensemble vous supporterez les épreuves de la vie, car, j’exagérerais si, malgré l’allégresse d’un tel jour, je ne vous prédisais qu’un soleil sans nuage…
    Et c’est à la clarté de ces enseignements que vous vous dirigerez pour la tâche délicate entre toutes, et à laquelle vous ne vous déroberez pas, de l’éducation des enfants, tâche qui exigera du sacrifice et du dévouement.

    Évidemment, le mariage ainsi entendu n’est plus la partie de plaisir, comme on le voudrait dans un certain monde; ce n’est plus l’engagement à la légère que le caprice ou la fantaisie peuvent faire cesser à la guise de l’un ou l’autre des époux, au premier nuage qui surgit à l’horizon. C’est le pèlerinage à deux sur la route du devoir, illuminée par la grâce de Dieu.
    Cette route, mes chers enfants, je vous la souhaite la plus longue possible, ensoleillée et couverte de fleurs. Si, néanmoins, la tempête survient et que le soleil se voile, vous continuerez à marcher la main dans la main, cœur contre cœur, jusqu’à ce que le chemin redevienne agréable et fleuri.
    Vous, mon cher Jean, vous chérirez la compagne que Dieu vous a donnée. Votre bon cœur saura lui rendre heureuse une existence qu’elle va vous consacrer. Ainsi, vous comblerez les vœux des chers parents qui la remettent aujourd’hui entre vos mains, de cette mère qui ne s’est pas séparée 24 heures durant, de celle qui vous appartient désormais.

    Et vous, ma chère Madeleine, vous vous acquitterez envers votre époux, en réalisant pour son bonheur et sa satisfaction, tout ce que les qualités de grâces et de délicatesse que le Ciel vous a départies.
    Maintenant, il ne me reste plus qu’un doux devoir à remplir : celui de recevoir vos serments de fidélité, de demander au Ciel ses bénédictions, et de vous dire avec l’accent d’un cœur que vous connaissez bien : « Jeunes époux, soyez heureux, vivez heureux ! »

    Ce sera ma prière au cours du Saint Sacrifice qui va être célébré pour vous, c’est mon souhait le plus sincère et le plus affectueux. »

    Bx Daniel Brottier († 28 février 1936), extrait de l'Homélie du P. Brottier pour le mariage de sa nièce Madeleine Brottier avec Mr Jean Chuteau, le 19 Octobre 1925.
    Source : Documents historiques des OAA, Cahier 5, réf. 513.

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  • Méditation : l'effort fait les hommes...

    « Dieu, qui nous aime... a coutume d'en agir ainsi avec nos âmes. Il dose habituellement et amoureusement les douceurs et les amertumes, pour que celles-ci nous gardent de nous amollir en celles-là, et pour que les premières nous aident à porter le poids des secondes. C'est la loi des contrastes qui régit généralement les développements des créatures, et qui s'achève - et nous achèvera nous-mêmes - dans l'harmonie définitive et parfaite... Et c'est aussi le signe infaillible que Dieu a pitié de nous... Désirer dans nos peines un fiat voluntas tua immédiat et apaisé, c'est la perfection, à laquelle il faut tendre... Mais Dieu nous y conduit par le chemin que nous suivrons tous. Le soulèvement de notre nature, les résistances de notre amour-propre nous font avancer souvent, quand nous avons bonne volonté... beaucoup plus que nos victoires trop rapides ou trop complètes. Celles-ci peuvent provoquer l'orgueil ou produire une vertu superficielle. La longue et dure bataille nous tient à notre place, qui est impuissance et néant, et construit nos âmes sur des assises qui ne croulent jamais.
    [...]
    L'effort fait les hommes, et les difficultés les trempent pour la vie. En dehors de là, il n'y a que des ombres d'hommes ; ils en ont seulement l'air. Et l'on s'en contente. Ne pas avoir peur de faire le point, de voir ce qui est, savoir dépasser ce présent déjà périmé pour se tendre vers le but.
    [...]
    L'effort consiste dans le recueillement des facultés : au lieu de les laisser courir à droite et à gauche, on les concentre sur l'objet à fixer. L'effort est aidé par le détachement qui est le calme de l'âme : il faut secouer toute préoccupation, tout souci de succès, tout souci de réussir ou d'en finir, d'être puni ou récompensé. Il faut se mettre tout entier et tranquillement en face de l'objet, lui consacrer toutes ses forces. De même, quand on se détend, il convient de le faire en plein, sans penser à autre chose.
    Se plonger à fond dans ce que l'on fait en le faisant de toutes ses forces est le secret des vrais développements et des vraies joies. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Chartreux, Écrits spirituels Tome II (L'effort), Benedettine di Priscilla, Roma, 1967.

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  • Méditation : le temps de la purification

    « Quand l'âme ne fait que débuter dans la voie de l'amour, sa contemplation est encore grossière et rudimentaire, elle ne goûte pas tout de suite les joies de la contemplation véritable... Et quand elle commencera à entrer sérieusement dans cette contemplation des choses éternelles (Dieu et les choses divines), elle aura d'autant plus de peine à en éprouver les douceurs qu'elle sera moins attentive à leur merveilleuse beauté ; car comment se délecter de merveilles qu'on ne voit pas. De plus, à ses débuts dans la contemplation, elle mettra d'autant plus de temps à s'y élever qu'elle sera plus lente à rejeter les ténèbres qui enveloppent les créatures humaines. En effet, tant qu'elle n'aura pas renoncé aux sollicitudes mondaines, elle aura dans les yeux une poussière qui l'empêchera de voir. Avant tout donc, qu'elle se débarrasse de cette poussière, puis qu'elle fortifie sa vue : elle rejettera la poussière quand elle éloignera de son esprit toutes les images des choses corporelles, elle fortifiera sa vue quand par une méditation assidue elle tournera son attention vers ce qui est éternel. Quand elle se sera de la sorte pendant longtemps habituée à demeurer dans ces régions supérieures, sa persévérance lui vaudra d'être purifiée davantage ; ainsi purifiée, elle verra plus clairement les biens éternels, et, découvrant leurs splendeurs, elle en éprouvera une joie plus vive. [...] Celui qui désire la contemplation voudrait jouir aussitôt des joies surabondantes qu'elle procure, mais l'auteur de ce don, l'Esprit-Saint, ne l'accorde pas si vite ; elle perdrait de son prix si elle était si facile à obtenir ; la jouissance, du reste, en sera d'autant plus douce, et on veillera à garder ce trésor d'autant plus soigneusement, qu'on aura eu plus de peine à l'acquérir. »

    St Grégoire le Grand (540-604), Commentaire sur le Premier Livre des Rois, ch. II n°4 (Cf. SC 391).

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  • Méditation - Prière : tristesse et joie

    Prière pour demander pardon d'avoir cédé à la tristesse

    « Pardonnez-moi, Seigneur, en cette tristesse amère
    Où je me suis complu.

    Pardonnez-moi, Seigneur, d’avoir médit des autres
    Et douté de moi-même.

    Pardonnez-moi, Seigneur, ce visage fermé.
    Et ce rire mauvais qui déforme la bouche,
    Et ce dégoût de vivre et cette lassitude
    Et cet abattement.

    Je chasserai de moi cette fumée pesante.

    Ce sont mes détritus et mes mauvaises herbes,
    Seigneur, que vous brûliez.
    J'en éparpillerai la cendre aux quatre vents ;
    Dispersez-la.
    Et que votre soleil entre dans ma cellule,
    Que votre sainte joie illumine ma face.
    Que chante en moi la gaité franciscaine
    Et le rire qui est aussi une vertu.

    Pardonnez-moi, Seigneur,
    Pardonnez-moi, Seigneur,
    D’avoir médit, douté, gémi, pleuré, bâillé,
    D’avoir haï l’immense allégresse de vivre
    Et d’avoir hébergé la Fille de Satan,

    O Joie, en ta demeure. »

    Léon Chancerel (1886-1965), Le Pèlerin d’Assise (rédigé à Assise en 1923), 3ème Édition, Éditions franciscaines, 1942. (Première édition : La Renaissance du Livre, 1924)

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    (Crédit photo)

  • Méditation : de l'inquiétude...

    « L’inquiétude provient d’un désir déréglé d’être délivré du mal que l’on sent, ou d’acquérir le bien que l’on espère ; et néanmoins il n’y a rien qui empire plus le mal et qui éloigne plus le bien, que l’inquiétude et empressement. Les oiseaux demeurent pris dedans les filets et lacs, parce que s’y trouvant engagés ils se débattent et remuent déréglément pour en sortir, ce que faisant ils s’enveloppent toujours tant plus. Quand donc vous serez pressée du désir d’être délivrée de quelque mal ou de parvenir à quelque bien, avant toute chose mettez votre esprit en repos et tranquillité, faites rasseoir votre jugement et votre volonté ; et puis, tout bellement et doucement, pourchassez l’issue de votre désir, prenant par ordre les moyens qui seront convenables ; et quand je dis tout bellement, je ne veux pas dire négligemment, mais sans empressement, trouble et inquiétude ; autrement en lieu d’avoir l’effet de votre désir, vous gâterez tout et vous embarrasserez plus fort.

    Mon âme est toujours en mes mains, ô Seigneur, et je n’ai point oublié votre loi, disait David. Examinez plus d’une fois le jour, mais au moins le soir et le matin, si vous avez votre âme en vos mains, ou si quelque passion et inquiétude vous l’a point ravie ; considérez si vous avez votre cœur à votre commandement, ou bien s’il est point échappé de vos mains, pour s’engager à quelque affection déréglée d’amour, de haine, d’envie, de convoitise, de crainte, d’ennui, de joie. Que s’il est égaré, avant toutes choses, cherchez-le et le ramenez tout bellement en la présence de Dieu, remettant vos affections et désirs sous l’obéissance et conduite de sa divine volonté. Car, comme ceux qui craignent de perdre quelque chose qui leur est précieuse, la tiennent bien serrée en leur main, ainsi, à l’imitation de ce grand roi, nous devons toujours dire : Ô mon Dieu, mon âme est au hasard, c’est pourquoi je la porte toujours en mes mains, et en cette sorte, je n’ai point oublié votre sainte loi.

    Ne permettez pas à vos désirs, pour petits qu’ils soient et de petite importance, qu’ils vous inquiètent ; car après les petits, les grands et plus importants trouveront votre cœur plus disposé au trouble et dérèglement. Quand vous sentirez arriver l’inquiétude, recommandez-vous à Dieu et résolvez-vous de ne rien faire du tout de ce que votre désir requiert de vous, que l’inquiétude ne soit totalement passée, sinon que ce fût chose qui ne se pût différer ; et alors il faut, avec un doux et tranquille effort, retenir le courant de votre désir, l’attrempant et modérant tant qu’il vous sera possible, et sur cela, faire la chose non selon votre désir, mais selon la raison. »

    Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote (Quatrième Partie, ch. XI), in Œuvres, nrf Gallimard, Paris, 1969.

    Texte intégral disponible à l'Abbaye Saint-Benoît.

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     Vitrail de l'église Saint Pierre & Saint Paul, Ivry-sur-Seine (Source)