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silence - Page 5

  • AVENT 2014

    Rappel - Les thèmes proposés en méditation pour ces 4 semaines de l'Avent sont les suivants :

    1ère semaine : douceur
    2ème semaine : humilité
    3ème semaine : recueillement
    4ème semaine : silence


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  • Méditation : langage d'âme, offrande de silence

    « Lorsque le remous des pensées s'apaise et que s'estompe le bruissement de l'imagination, comme les ombres portées du mur dans l'avènement du soir, quelque chose, en effet, se produit, qui n'est pas la cessation de la vie ni le dépérissement de la joie, mais l'amplitude de l'Autre, la résurgence de Dieu en nous, ce vertige des lèvres désormais closes sur le bien du cœur enveloppé de son Dieu.

    « Je vous bénis, Père, de ce que vous avez montré aux petits, de ce que vous avez laissé aux savants et aux prudents » (Mt 11, 25).

    ainsi priait Jésus devant les foules ébahies de cet éloge de l'enfance qui ne sait rien, mais qui, dans  l'offertoire de son silence, reçoit sa nourriture. Il faut se laisser combler de cet éblouissement qui nous saisit là dans le secret et nous conduit sans bruit vers Celui qui Est. Le langage d'âme est silencieux. Il remonte comme un fleuve vers sa source et nous libère des bois flottants de la parole, nous plongeant inexorablement dans la réalité divine. C'est cela être attiré à plus de silence, ce cheminement intérieur jusqu'à la diminution de soi où s'exhale l'invisible, ce consentement au Dieu de notre vie dont nous ne percevons que le parfum, là au centre de notre étourdissement, comme un soleil d'amour insaisissable mais vivant et fort qui nous fait murmurer aux heures sombres de la vie :

    L’Éternel est ma force et mon bouclier ; En lui mon cœur se confie, et je suis secouru ; J'ai de l'allégresse dans le cœur. (Ps 28, 7)...
    Tant que nous ne sommes pas parvenus à la nudité nous ne pourrons devenir ni obéissants, ni patients, ni doux, ni pacifiés, ni parfaits dans la charité, vertus sans lesquelles notre cœur ne peut être la demeure du Saint-Esprit, puisque le Seigneur déclare à son prophète : « Sur qui reposera mon esprit, sinon sur le paisible, l'humble et celui qui tremble à mes paroles. » (Is 66, 2). (*)

    Et dans ce repos paisible où veille notre prière, Dieu est cette touche intérieure qui fait frémir l'être et le vivant. »

    (*) : Jean Cassien, Institutions cénobitiques, L. XII, ch. 31, Jean-Claude Guy éd., « Sources chrétiennes » n°109, Cerf, Paris, p.497-499.

    Nathalie Nabert, Le Maître intérieur (Silence), Ad Solem, Genève, 2006. (p.35 + cit. p.38)

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    Christ blessing the little child (1873)
    (courtesy of Sankt Nikolai Kirke, Holbaek, Denmark)

  • Méditation : pour que cessent les médisances

    « S. Bonaventure établit cette règle pour parler des absents : Que l'on ait honte de dire d'un homme, en son absence, ce qu'on ne pourrait pas dire en sa présence sans blesser la charité. Que chacun sache qu'en tout temps il est en sûreté avec vous. Cette règle est sans doute très bonne, et elle n'embrasse pas moins les choses importantes que celles qui nous paraissent légères et qui nous trompent souvent par cette apparence : car elles ne sont pas toujours aussi légères qu'elles nous le semble ; de sorte qu'il ne faut point alléguer qu'elles ne sont d'aucune conséquence, ni que les autres n'y prennent pas garde, ni que ce sont des choses publiques ; car la perfection que nous nous sommes proposée, ne reçoit point ces sortes d'excuses. C'est ce que notre saint instituteur nous a enseigné par son exemple (1) : il ne parlait jamais des vices ni des défauts d'autrui, quelque publics qu'ils pussent être, et il voulait que chacun en usât de même. Suivons une pratique aussi sage et aussi sainte ; faisons en sorte que tout le monde soit bon, vertueux et honnête dans notre bouche, et faisons connaître à tout le monde que la réputation de personne ne court le risque d'être diminuée par nos paroles.

    Si par hasard vous avez su que votre frère ait commis quelques fautes, faites ce que dit le Sage : Vous avez entendu dire quelque chose contre votre prochain, que cela demeure enseveli au-dedans de vous, et soyez assuré que vous n'en étoufferez point (2). Le Sage fait ici allusion à ceux qui, ayant avalé du poison, sentent des étouffements d'estomac et de cruelles douleurs d'entrailles, et ne peuvent être soulagés qu'ils ne l'aient entièrement rejeté ; et il éclaircit encore plus particulièrement ceci par ces deux comparaisons : Dès qu'un fou a la moindre chose à dire, les douleurs de l'enfantement semblent lui prendre ; il ne peut non plus s'empêcher de parler, qu'une femme d'accoucher. Une parole dans le cœur d'un fou est comme une flèche dans le corps d'une bête (3). Comme une bête à qui une flèche est demeurée dans le corps, s'agite sans cesse avec violence jusqu'à ce qu'elle l'ait fait sortir, ainsi le médisant qui sait quelque faute de son prochain, ne se donne aucun repos qu'il ne s'en soit déchargé en le publiant. Ne soyons point du nombre des fous, s'il est possible ; mais tâchons d'être de celui des sages, qui enterrent si bien ces sortes de choses dans leur cœur, qu'on n'en entend jamais parler. »

    1. : In vita sancti Ignatii, lib. 5. 6. - 2. Si 19, 10. - 3. Si 19, 11 & 12.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j., Pratique de la perfection chrétienne (Deuxième Partie, Second Traité, Ch. IX), Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Tome II, Poitiers, 1866.

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  • Méditation : modestie et humilité devant Dieu

    « Lorsque, dans l'unité, nous nous rassemblons avec les frères (in unum cum fratribus convenimus), et que nous célébrons les sacrifices divins avec le prêtre de Dieu, nous devons rester attentifs à la modestie et au bon ordre. Nous ne devons pas éparpiller nos prières en paroles informes ni jeter vers Dieu avec un bavardage bruyant une requête qui devrait être recommandée par la modestie. Car Dieu écoute non la voix mais le cœur. Et nous n'avons pas à attirer par nos cris l'attention de celui qui voit les pensées. Le Seigneur le prouve quand il dit : Pourquoi ces pensées dans vos cœurs ? Et dans un autre passage : Que toutes les Églises le sachent : Moi, je sonde les reins et les cœurs.

    Au premier livre des Rois, Anne, qui préfigure l’Église, observe cette règle. Elle n'implorait pas Dieu à grands cris, mais le priait en silence et modestement dans le secret de son cœur. Lorsqu'elle parlait, sa prière était cachée, mais sa foi était manifeste ; elle parlait non des lèvres mais du cœur, car elle savait que Dieu entend ce langage. C’est pourquoi elle a obtenu ce qu’elle demandait, car elle suppliait avec foi. L’Écriture le montre, lorsqu’elle dit : Elle parlait dans son cœur, elle remuait les lèvres mais on n'entendait pas sa voix ; et le Seigneur l'exauça. De même nous lisons dans les Psaumes : Parlez dans vos cœurs, et sur vos lits regrettez vos fautes. Par Jérémie, le Saint-Esprit nous donne le même enseignement : C'est dans notre esprit qu'il faut t’adorer, Seigneur.

    Celui qui adore, mes frères bien-aimés, ne doit pas ignorer comment, dans le Temple, à côté du pharisien, priait le publicain. Il ne levait pas les yeux vers le ciel avec effronterie, il ne tendait pas les mains avec insolence. Il se frappait la poitrine, il reconnaissait ses péchés intérieurs et cachés, il implorait le secours de la divine miséricorde. Alors que le pharisien se complaisait en lui-même, il obtint d'être sanctifié de préférence à celui-ci. Car il priait sans mettre l'espérance de son salut dans son innocence, puisque personne n'est innocent. Mais il priait en confessant ses péchés, et sa prière fut exaucée par Celui qui pardonne aux humbles. »

    St Cyprien de Carthage (200-258), La prière du Seigneur (L'Oraison dominicale), 4-6.

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    (Source et crédit photo)

  • 20 anciens ministres, parlementaires et anciens députés exhortent le gouvernement à agir pour les chrétiens d'Orient

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    « PEUPLE DE FRANCE, il est temps de se lever ! Il est temps de se mobiliser face à l'horreur que subissent les chrétiens d'Orient, notamment en Irak.

    Nous sommes face à un risque majeur : la disparition des descendants directs des premiers chrétiens, qui parlent la langue du Christ.

    Nous appelons le gouvernement à briser le silence assourdissant dans lequel il se terre, malgré les suppliques de nombreux élus et de nombreux citoyens inquiets.

    Nous appelons Manuel Valls à cesser d'avoir l'indignation sélective ! Partout où la haine et l'intolérance menaceront des populations civiles innocentes, notre pays, grande Patrie des droits de l'Homme, doit réagir !

    S'il n'agit pas, son silence risque de rendre notre pays complice des exactions, des enlèvements et des destructions de lieux de culte chrétiens. Nous ne pouvons le tolérer plus longtemps.

    Si les jours que nous vivons sont à l’urgence, ils sont le résultat de plusieurs années d’une politique internationale visant à faire des chrétiens d’Orient la variable d’ajustement de la situation géopolitique du Proche et du Moyen Orient.

    Nous le condamnons, et nous appelons le gouvernement à faire de la France, le leader d'une nouvelle politique internationale de protection des chrétiens d'Orient.

    La France soutient depuis des siècles ces peuples et a toujours appuyé sa diplomatie sur leur connaissance fine et spécifique de leurs pays. Cela lui a permis d’être active au cœur des enjeux géopolitiques de cette région complexe, avec son équilibre sans cesse remis en cause. La France, avec sa culture et son expérience, est considérée par tous ces peuples, croyants de toute religion ou non croyants, comme un grand pays qui soutient les causes des minorités fragiles.

    Nous avons aujourd'hui une responsabilité devant l'Histoire !

    Depuis la chute de Mossoul le 10 juin dernier, l’élimination des chrétiens d’Irak s’est accélérée, avec un choix funeste : la fuite, la conversion ou la mort.

    Ces derniers jours, les maisons des chrétiens furent marquées du signe du «ن » en vue d’identifier les derniers chrétiens présents en Irak.

    Les chrétiens d’Orient sont pourtant chez eux, dans cette partie du monde appelée maintenant le Moyen Orient, où ils sont implantés depuis deux millénaires.

    Il y a là un enjeu civilisationnel de première importance.  Ces communautés incarnent le berceau du christianisme, et par conséquent de notre civilisation. L’Irak et l’Orient en général possèdent un patrimoine cultuel inégalé dans le monde.

    Que dirons-nous à nos enfants ? Que la France ne s’est pas préoccupée du sort des chrétiens d’Orient ? Qu’elle fut complice de la fin de la présence chrétienne en Orient ? Que la France a abandonné sa tradition de sauvegarde d’une minorité persécutée ?

    Le pape François disait récemment « il y a plus de martyrs aujourd’hui que dans les premiers temps de l’Église ». Ces paroles faisaient explicitement référence au sort des chrétiens d’Orient.

    Nous demandons à Manuel Valls, à François Hollande de s’exprimer publiquement sur le sujet, de saisir les instances internationales pour que la persécution cesse.

    Nous leur demandons de favoriser l’aide humanitaire aux chrétiens pillés, d’utiliser toutes les voies et tous les moyens diplomatiques et politiques nécessaires à leur protection. 

    La France, grande nation diplomatique, ayant toujours considéré la présence des chrétiens en Orient comme un gage de stabilité, doit agir et vite.

    À défaut, c’est une partie de notre âme que nous abandonnerons en Irak. »

    Christine Boutin, ancien ministre

    Rachida Dati, ancien ministre, député européen

    Thierry Mariani, ancien ministre, député des Français établis hors de France

    Hervé Mariton, ancien ministre, député de la Drôme

    Pierre-Christophe Baguet, ancien député et maire de Boulogne-Billancourt

    Véronique Besse, député de la Vendée

    Valérie Boyer, député des Bouches-du-Rhône

    Xavier Breton, député de l'Ain

    Jean Dionis du Séjour, ancien député et maire d'Agen

    Philippe Gosselin, député de la Manche

    Françoise Grossetête, député européen

    Philippe Juvin, député européen

    Constance Le Grip, député européen

    Marc Le Fur, député des Côtes d’Armor

    Laurent Marcangeli, député de la Corse du Sud

    Yannick Moreau, député de la Vendée

    Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines, président du PCD

    Yves Pozzo di Borgo, sénateur de Paris

    Franck Proust, député européen

    Bruno Retailleau, sénateur de Vendée

    Source : Valeurs Actuelles. - Photo : AFP/Valeurs actuelles

  • Méditation : l'amour réel de Dieu

    « La perfection n'est pas dans la tête, elle est dans le cœur et dans la volonté ; laissez donc toutes les pensées imaginables s'agiter dans votre esprit et y faire du tapage, ne vous en occupez pas, n'y faites pas attention : c'est un fou qui vous parle, gardez-vous de lui répondre, de chercher à lui imposer silence, laissez-le faire, passez votre chemin. Allez-vous vous mettre à la fenêtre, sur la rue, pour dire aux passants qu'ils font trop de bruit et qu'ils vous fatiguent ? Quel temps perdu ! Après les premiers, il en vient d'autres et toujours d'autres qui n'ont pas entendu ce que vous avez dit. Vous n'aurez jamais la paix, la dilatation du cœur, si vous vous occupez de ce qui se passe dans votre esprit, si vous y arrêtez votre volonté ; n'y pensez pas et dilatez votre cœur dans l'amour de Dieu.
    Tout ce qui se passe dans votre esprit, dans vos impressions, ne vous empêche pas de faire des actes d'amour, de reconnaissance, d'abandon. J'en dirai autant de vos ennuis, de vos dégoûts dans les choses de Dieu. Au milieu de tout cela, faites des actes d'amour ; il faut passer au milieu de tout cela, pour arriver à l'amour réel de Dieu, qui n'est pas amour sensible, mais qui réside dans la volonté. »

    P. Ludovic de Besse OFM Cap (1831-1910), Note 4 adressée à une "personne pieuse vivant au milieu des soucis de la famille", in R.P. Hilaire de Barenton, "Le P. Ludovic de Besse", Paris, Librairie Saint-François, 1913.

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    (Source dessin)

  • Méditation : "le silence est la condition des confidences divines..."

    « Dieu vous appelle plus fort encore que vous ne l'appelez. Spiritus et sponsa dicunt : Veni (1) ; oui, mais combien l'Esprit le crie plus haut que l'épouse. Le cri de l'épouse n'est jamais qu'un écho ; le cri de l'Esprit c'est une parole, la Parole même, celle que Dieu daigne nous dire dans le temps, se la disant éternellement à lui-même et se disant lui-même en elle et par elle : ce qui fait que, pour nous comme en lui, dans ses rapports comme dans son intime, dans sa conversation libre comme dans son énonciation nécessaire, c'est une parole de vie, une parole qui est la vie et qui vivifie ceux qui l'entendent. Entendez-la, mon enfant, petite créature de Dieu, appelée du néant à l'être, puis des ténèbres et du péché à la lumière et à la grâce ; entendez-la et, pour cela, écoutez-la toujours : audi, filia, et vide, inclina aurem tuam... quia concupivit Rex speciem tuam (2). Et, pour cela, faites taire tout le reste et demeurez vous-même en silence. Le silence est l'atmosphère de l'âme et la condition des confidences divines ; le Seigneur n'est pas dans le bruit, il ne parle point quand d'autres parlent, et c'est pourquoi il est dit que le silence est sa vraie louange : il lui permet de se dire ; et se dire, pour lui, se manifester, se donner, c'est se louer et se glorifier. Pensez un peu et même beaucoup à tout cela au pied du tabernacle, et ajustez vaillamment votre vie aux lumières dont Notre-Seigneur éclairera vos méditations... »

    (1) : "L'Esprit et l'épouse disent : Viens" (Ap 22, 17)
    (2) : "Écoutez, ma fille, et voyez, prêtez l’oreille... car le Roi s'est épris de votre beauté" (Graduel, du Ps 44, 11 - Cf. interprétation ci-dessus)

    Mgr Charles Gay (1814-1891), Lettre à la Révérende Mère ***, Rome, 27 février 1870 (extrait), in "Correspondance" Tome II (1864-1891), Paris - Poitiers, H. Oudin, 1899.

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  • Les chrétiens persécutés en Irak : silence de la communauté internationale

    En Irak, les djihadistes de l’Etat islamique continuent leurs exactions contre les chrétiens de Mossoul. Après leur avoir lancé un ultimatum, leur laissant le choix entre la conversion à l’islam et l’exil, ils ont mis le feu à l’épiscopat syro-catholique de la ville, considéré comme la capitale du christianisme en Irak.

    Une délégation d’évêques irakiens se trouvent ce week-end à Rome. Ils ont rencontré ce samedi matin Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les rapports avec les États. Selon Mgr Casmoussa, archevêque émérite de Mossoul des chaldéens, Mgr Mamberti lui a assuré que le Pape François était « très attentif à la situation en Irak » et que le Saint-Siège suivait « de très près » les événements en cours.

    Selon Mgr Casmoussa, ce qui se passe actuellement à Mossoul « n’est pas un simple épisode qui est fâcheux pour les chrétiens ». Il s’agit « de la survie de la petite communauté chrétienne, orthodoxe et catholique, et de toutes les minorités ». Pour l’archevêque émérite, les églises, les évêchés, et les institutions religieuses sont prises « en otages ».

    Devant ces épreuves, Mgr Casmoussa, ainsi que les autres évêques venus à Rome, espèrent que le Pape et le Saint-Siège contacteront tous les pays concernés pour faire pression sur eux afin qu’ils interviennent. S.B. Ignace Youssef III Younan, patriarche d’Antioche des Syriens, regrette pour sa part le silence de la communauté internationale, plus occupée à préserver ses intérêts économiques qu’à protéger les chrétiens et les autres minorités irakiennes.

    Lundi ou mardi, Mgr Sako, patriarche de Babylone des chaldéens, réunira en Irak les évêques catholiques et orthodoxes du pays pour faire le point sur la situation et pour ce qui peut être fait au niveau national.

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation : le silence de l'Amour

    « Le bruit est toujours un signe de faiblesse. La puissance vraie est le rayonnement de l'Esprit et l'effusion de l'Amour. Le silence, c'est s'ouvrir, dans un accueil de tout l'être, sans rien mêler de soi, ni aux autres, ni au monde. Dès que nos paroles font du bruit, alors que nous jetons dans la conversation ces mots irréparables qui ne sont ni de l'Esprit ni de l'Amour, dès qu'on sort du silence, on dépose les germes de mauvaise foi en soi et dans les autres. Les âmes sont fermées, dès que les conversations roulent sur l'amour-propre. Le Règne de Dieu est menacé, car le Règne de Dieu est toujours en jeu. Toute parole qui n'est pas créatrice engendre les ténèbres et refoule le Règne de Dieu. C'est le silence de toute la vie, au-delà du contenu des mots, qui importe. Ce n'est pas ce que nous disons qui importe, mais c'est ce que nous ne disons pas. Notre parole doit aller de Dieu en nous à Dieu dans les autres.

    C'est le silence qui est la liberté, le berceau de la grandeur, le sacrement de la Présence divine. Dès que nous sommes un pur accueil à l'appel de Dieu, que nous ne nous jugeons plus, Il peut nous modeler et faire de nous l'hostie qui rayonne Sa Présence. Nous nourrir constamment de l'Hostie. Notre Dieu, le Dieu Tout-puissant, s'est représenté lui-même comme un silence éternel, sous le voile de l'Hostie. Les yeux baissés, la patience éternelle. Son Cœur tout ouvert pour celui qui vient, qui veut s'y jeter. Notre Dieu, c'est le silence de l'Amour. (1935) »

    Maurice Zundel (1897-1975), L'humble Présence, inédits recueillis et présentés par Marc Donzé, Sarment, Éditions du Jubilé, 1985-2008.

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    Source et crédit photo : Basilique du Sacré Coeur de Montmartre
    Sanctuaire de l'Adoration Eucharistique et de la Miséricorde Divine

  • Mois du Sacré-Coeur - Sixième Jour

    Sixième Jour
     
    Prions en union avec les religieuses qui gardent perpétuellement le silence.

    Jésus et le paralytique de la piscine.

    Il y a 38 ans que ce malheureux est là, attendant sa guérison et ne pensant pas à la demander à celui-là seul qui peut la lui donner, au bon Dieu… Jésus passe… ; le malade ne songe pas non plus à Jésus, c’est ce bon maître qui lui dit : Veux-tu être guéri ?... – Je n’ai personne pour me venir en aide, répond le malade. – Ah ! tu ne connais donc pas Jésus, pauvre malheureux !... Demande-lui donc qu’il te guérisse. – Il ne le demande pas même ; et cependant Jésus le guérit… Que vous êtes bon, ô Jésus ! vous faites du bien même quand on ne sait pas vous le demander… et moi qui vous prie, me laisserez-vous ? Non, non ! j’en suis sûre !

    Je ferai aujourd’hui, un acte de bonté pour plaire à Dieu.
  • Méditation : apprendre à se taire pour entendre...

    « Les hommes qui disent quelque chose ne sont pas très nombreux : ceux qui écoutent sont encore plus rares.
    C'est cependant par là qu'il faut commencer.
    L'esprit ne veut pas être contraint : l'âme ne se livre qu'à l'âme.
    Combien de discussions - entre peuples aussi bien qu'entre individus - s'égarent dans les clameurs de l'amour-propre ou dans les subtilités de la mauvaise foi, parce que les mots s'abattent du dehors, comme des coups de bélier, au lieu de naître du silence, comme les témoins de la Vérité.
    L'esprit, au fond, ne demande qu'à se donner à elle, car elle est son bien. mais il ne peut la reconnaître comme telle, si elle lui est assénée comme une menace.
    Toute parole est vaine qui n'est pas redite au dedans, avec le consentement de l'Amour.
    Dans les choses essentielles, tout au moins, les mots qui n'apportent pas la lumière risquent d'aggraver les ténèbres.
    C'est dans ce sens que nous aurons à répondre de toute parole inutile. Le Sauveur, qui nous en avertit, n'a cessé d'observer cette réserve divine qui laisse mûrir la vérité dans la lente germination des âmes.
    L’Évangile suppose, pour être entendu, ce contexte de silence, qui le rend intérieur à l'esprit.
    C'est à cette condition seulement que la Voix divine est reconnue, et que l'âme, au plus intime d'elle-même, découvre ce qu'elle cherchait. »

    P. Maurice Zundel (1897-1975), L’Évangile intérieur (XII), Œuvre St-Augustin, St Maurice, Suisse / Desclée De Brouwer et Cie, Paris, 1939 (2e édition).

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  • Méditation : silence et présence de Dieu

    « Vous devez être une âme de silence. Si vous voulez progresser, c'est un point capital. Pour creuser en profondeur, il n'y a pas d'autre moyen. Il faut que votre fond soit toujours paisible, que vous demeuriez là, seul,occupé de Lui. Il faut qu'Il puisse venir en vous souvent, toutes les fois qu'Il le désire. Pour cela, il faut qu'Il vous trouve toujours recueilli et prêt à Le recevoir. Il a hâte de venir à vous, d'y prendre son repos, d'y trouver ses délices. N'y mettez pas d'obstacles en n'étant pas chez vous. Donc silence intérieur et extérieur. Parlez peu. Faites plutôt parler les autres.

    Désirez sans cesse humblement l'union intime et parfaite avec le Bon Dieu. Préparez-vous à cette union par la solitude de l'esprit et du cœur. Détachez-vous donc intérieurement de tout ce qui n'est pas le Bon Dieu. Ne redoutez pas ce vide absolu. Il est la condition nécessaire de l'action divine dans votre âme.

    Seul, vous ne parviendrez pas à vous y établir. Mais le Bon Dieu bénira vos efforts. Il achèvera ce que vous aurez commencé avec sa grâce : vos multiples occupations n'y feront pas obstacle si vous ne vous y attachez pas. Ce qu'il faut le plus redouter, ce sont les distractions qui viennent du cœur. Les autres gênent un peu l'union consciente, elles ne l'empêchent pas. Persévérez et demandez la grâce de cette persévérance.

    Plus vous serez seul au dedans, détaché de tout, simplement occupé à aimer le Bon Dieu et plus vous serez heureux. Réalisez de votre mieux ce petit programme, sans vous lasser à cause de vos négligences inévitables. Jésus vous récompensera comme Il sait le faire. Humble et confiante persévérance ! »

    Robert de Langeac (Père Augustin Delage P.S.S., 1877-1947), "Vous... mes amis" (IIe Part. ch. III), P. Lethielleux, Paris, 1952.

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  • Méditation du Vendredi Saint

    « L'âme de Jésus avait une soif aussi ardente des âmes, que son corps de l'eau du puits. Sa pensée s'étendait sur tous les siècles à venir, et il désirait avec ardeur multiplier la multitude des âmes rachetées. Hélas ! nous pouvons mesurer approximativement le tourment de la soif physique ; mais nous n'avons pas même une ombre qui puisse nous donner une idée de la réalité du tourment qu'endurait son âme. Si l'amour du Créateur pour les créatures qu'il a tirées du néant ne ressemble à aucun amour des anges ni des hommes, si l'espèce en est unique, si le degré en dépasse la portée de notre intelligence, ainsi en est-il de l'amour spirituel pour les âmes que renferme l'âme du Sauveur du monde. L'amour sauveur reste sans terme de comparaison, comme l'amour créateur. [...] Le tourment de cette soif était incomparablement bien plus cruel que celui de l'autre soif. Marie le vit, et cette vue même la transporta aussitôt, pour ainsi dire, dans un monde nouveau et inconnu de douleurs. Elle vit que cette seconde soif serait presque aussi peu satisfaite que l'autre. Elle vit comment, à ce moment, Jésus contemplait dans son âme la procession sans fin des hommes qui s'avançaient chaque jour, sans interruption, d'une aurore à l'autre, en portant avec eux dans l'enfer le caractère du baptême et le sceau du précieux sang de leur Rédempteur. Voyez ! maintenant même, alors que le Sauveur est mourant de soif, le larron impénitent ne veut pas lui donner à boire son âme souillée ! Ainsi allait-il en être à jamais. Marie voyait tout cela. [...] Comme lui elle avait soif des âmes, et son cœur défaillait en voyant que la soif de Jésus ne serait pas étanchée. Ô malheureux enfants que nous sommes ! Combien de nos âmes n'avons-nous pas tenues éloignées, qui ce jour-là auraient consolé la Mère et le Fils ! »

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    Tableau de Pierre Paul Rubens (Source)

    « Il ne faut pas que nous quittions la croix. Nous ne devons pas descendre du Calvaire avant d'être crucifiés, et que la croix et nous soyons devenus inséparables. Mais le Calvaire est le grand théâtre de l'impatience humaine. Beaucoup ont le courage de gravir la colline, portant bravement leur croix sur leurs épaules. Mais, quand ils arrivent au sommet, ils posent leur croix à terre et descendent dans la cité pour prendre part au reste de la fête avec le peuple. Quelques-uns se laissent dépouiller, mais ils se retirent alors, refusant de se laisser attacher à la croix. D'autres y sont cloués, mais se détachent avant l'élévation de la croix. Quelques-uns supportent le choc de l'élévation, puis descendent de la croix avant que les trois heures soient passées ; ceux-ci dès la première heure, ceux-là dans la seconde, d'autres, hélas ! au moment même où la troisième heure est près de sa fin. Hélas ! le monde est plein des déserteurs du Calvaire, et il en est tellement plein que la grâce prudente ou dédaigneuse semble peu s'inquiéter de les arrêter. Car la grâce ne crucifie nul homme malgré lui ; elle laisse ce travail au monde et il le fait traîtreusement ou tyranniquement. [...] Nous voulons bien que notre sanctification ressemble à une opération douloureuse, mais nous désirons que cette opération soit de courte durée ; nous ne pouvons attendre, si elle vient sous la forme d'une guérison graduelle... [...]

    C'est seulement à l'aide de la grâce du silence que les saints portent de si lourdes croix. Une croix pour laquelle nous avons reçu de la sympathie, est bien plus lourde qu'elle ne l'était auparavant, ou il peut arriver que la sympathie nous ait énervés de telle sorte que le poids semble plus grand et la plaie plus douloureuse sur nos épaules. Le silence est l'atmosphère propre de la croix, comme le secret natal. Les meilleures croix sont secrètes, et nous pouvons être silencieux sous celles qui ne sont pas secrètes. Le silence crée réellement pour nous une sorte de secret, même en public. Car du moins nous pouvons cacher combien nous souffrons, si nous ne pouvons cacher tout à fait que nous souffrons. [...] D'une manière ou d'une autre, la sympathie humaine profane les opérations de la grâce. Elle mêle un élément avilissant à ce qui est divin : le Saint-Esprit s'en éloigne parce que c'est une chose qui "venant de la terre, est tout terrestre." Le consolateur ne donne ses meilleures consolations qu'aux cœurs inconsolables... »

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    « Mais il y a une vraie consolation, profondément cachée, il est vrai, et cependant à notre portée, dans ce renoncement à toute consolation humaine. C'est dans les ténèbres de la nature que nous trouvons réellement le voisinage de Jésus. C'est lorsque les créatures sont absentes que nous sommes soutenus dans l'embrassement sensible du Créateur. Les créatures apportent l'obscurité avec elles, partout où elles s'introduisent. Elles nous gênent toujours, interceptent les grâces, cachent Dieu, nous privent des consolations spirituelles, nous rendent languissants et irritables. Elles remplissent tellement nos sens extérieurs, que les sens intérieurs de nos âmes sont incapables d'agir. Nous désirons souvent que notre vie soit plus divine. Mais elle l'est en réalité plus que nous ne le croyons. C'est la douleur qui nous révèle cela... [...] Nous sommes avec Dieu, notre Créateur, notre Sauveur. il est tout à nous ; il est tel que nous l'a fait l'éloignement des créatures. Il était toujours là, toujours le même dans nos âmes ; seulement il était éclipsé par le faux éclat des créatures. Il paraît enfin dans la nuit comme les étoiles. La lune blanche du midi ne nous séduit pas par sa beauté, c'est seulement dans la nuit qu'elle nous charme. De même c'est l'obscurité d'un Calvaire spirituel qui répand sur nos âmes la douce clarté de notre admirable Sauveur. »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863), Le pied de la Croix ou les douleurs de Marie (ch. VI), Quatrième édition, Paris, Ambroise Bray, 1862.

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     Plusieurs Chemins de Croix sont proposés ICI.

  • Méditation - Prière : Dimanche des Rameaux (2)

    « Que ce rameau d'olivier consacré par votre Église, aujourd'hui, me soit, comme celui que la colombe de l'arche rapportait dans son bec, l'annonce efficace de votre paix, de cette Paix que vous êtes, ô Jésus. Vous, mon salut, ma Rédemption, Dieu si grand, devant lequel se tiennent les Trônes et les Dominations, qui venez à moi dans l'abondance de votre miséricorde (1).

    Mais les voix des enfants vont s'éteindre ; l'Hosanna va faire place aux cris de haine ; les palmes vont être foulées aux pieds ; vous allez, dans un instant, vous cacher, loin des hommes, ô Vous qui vous humiliez jusqu'à eux, pour les relever jusqu'à Vous (2), qui vous anéantissez, qui vous faites obéissant jusqu'à la mort et la mort de la Croix (3), qui allez m'apprendre la science unique de me taire, qui connaîtrez tous les abandons, et puis le fiel et le vinaigre (4), accueillant le calice de la Volonté de Dieu (5).

    Bénie soit votre sainte Passion qui commence, ô Modèle d'humilité parfaite, Dieu qui avez revêtu ma chair pour pouvoir vous soumettre au supplice de la Croix ! Enseignez-moi votre patience afin que j'aie part, un jour, à votre Résurrection (6).

    Père des Cieux, vous préférer à tout, vous aimer, c'est la justice. J'espère, par la mort de votre Fils, obtenir ce que je crois ; faites que par sa Résurrection, je parvienne au but où je tends (7). »

    1. Préf. à la Procession - 2. Bénédiction des Rameaux - 3. Épitre - 4. Offertoire - 5. Communion - 6. Collecte - 7. Oraison de la Bénédiction

    Dom Vandeur, Dimanche des Rameaux, in "Élévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Éditions de Maredsous, 1955.

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    "Ecce Homo" par Antonio Ciseri (1821-1891), Galerie d'Art Moderne, Florence.
    (Source et crédit photo)

  • Méditation : "Mets Seigneur une garde à ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres..."

    « La langue de l’homme a grand besoin d’être bien réglée et tenue en bride, parce que nous sommes tous fort enclins à parler à tout propos des choses qui flattent les sens. L’intempérance de langage vient le plus souvent d’un certain orgueil qui nous persuade que nous avons de grandes connaissances. Pleins d’admiration pour nos propres pensées, nous nous efforçons, à force de les redire, de les imprimer dans l’esprit des autres et de nous constituer leurs maîtres, comme s’ils avaient besoin de nos leçons... La loquacité est une source d’oisiveté, une marque d’ignorance, une folie, une porte ouverte à la médisance, une source de mensonges et un obstacle à la ferveur. L’affluence des paroles fortifie les passions mauvaises, et cette force qu’elle donne aux passions porte la langue à se livrer de plus en plus à l’indiscrétion du langage... Évitez le ton magistral et les éclats de voix. Cette manière de parler est fort désagréable et dénote beaucoup de suffisance et de présomption. Ne parlez jamais de vous, de vos actions... à moins que la nécessité ne vous y oblige ; et en ce cas, faites-le brièvement et avec beaucoup de retenue... Parlez le moins possible du prochain et des choses qui le concernent, si ce n’est pour en dire du bien quand l’occasion s’en présente. Parlez volontiers de Dieu et tout spécialement de son amour et de sa bonté pour nous, mais en cela même craignez de dépasser les bornes ; prenez plutôt plaisir à écouter ce que les autres disent à cet égard, et conservez leurs paroles dans le fond de votre cœur. Quant aux discours profanes, qu’ils s’arrêtent à vos oreilles et laissent votre pensée absorbée dans le Seigneur. Que s’il est nécessaire d’écouter celui qui parle pour le comprendre et être à même de lui répondre, ne laissez point pourtant d’élever de temps en temps un regard vers le Ciel où votre Dieu habite ; considérez sa majesté suprême, comme lui-même regarde votre bassesse. Pesez bien les choses qui vous viennent à l’esprit avant de les confier à la langue, et vous en trouverez beaucoup qu’il serait mieux de taire. Parmi les choses même qui vous sembleront bonnes à dire, plusieurs pourront avec avantage être passées sous silence... Le silence est une grande force dans le combat spirituel ; c’est le gage assuré de la victoire. Le silence est ami de celui qui se défie de lui-même et se confie en Dieu ; il conserve l’esprit d’oraison et nous aide merveilleusement dans l’exercice des vertus. Pour vous accoutumer à vous taire, considérez souvent les maux et les dangers qu’entraîne l’intempérance de langage, les avantages immenses que procure le silence. Excitez-vous à l’amour de cette vertu et, pour en acquérir l’habitude, taisez-vous durant quelque temps, alors même que vous auriez sujet de parler, pourvu toutefois que votre silence ne soit préjudiciable ni aux autres, ni à vous-même... »

    Lorenzo Scupoli, Le combat spirituel (chap. XXIV), Trad. R.P. Jean Brignon, Chez Durand, Paris, 1774.
    Texte intégral (Abbaye Saint-Benoît - format pdf).

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  • Méditation : "L'ignorance des Écritures est l'ignorance du Christ"

    « À propos des textes bibliques médités, ne prenez point prétexte de ce qu'ils vous sont connus, pour faire une moue dédaigneuse ; mais confiez-le à votre cœur avec cette avidité que nous devons toujours avoir, soit à prêter l'oreille aux désirables Paroles du salut, soit à les proférer nous-mêmes. Si fréquemment que les vérités saintes nous soient exposées, jamais une âme qui a soif de la vraie connaissance n'en éprouvera de satiété ni d'aversion. Elles lui seront nouvelles chaque jour, chaque jour également désirées. Plus souvent elle s'en sera nourrie, plus elle se montrera avide de les entendre ou d'en parler.
    Leur répétition confirmera la connaissance qu'elle en a, loin que les conférences multipliées lui donnent un soupçon de dégoût. C'est l'indice évident d'une âme tiède et superbe, de recevoir avec ennui et indifférence la Parole du salut, quand même il y aurait de l'excès dans l'assiduité qu'on met à la lui faire entendre : « Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel ; mais à celui qui est dans le besoin, cela même qui est amer parait doux » (Pr 27,7).
    Recueillie avec empressement, soigneusement déposée dans les retraites de l'âme, munie du cachet du silence, il en sera de la doctrine comme de vins au parfum suave, qui réjouissent le cœur de l'homme. Ainsi que la vieillesse fait le vin, la sagesse, qui tient lieu à l'homme de cheveux blancs, et la longanimité de la patience la mûriront. »

    St Jean Cassien (360-435), Conférence n°14, 13, Trad. SC 54 rev.

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    « Chers jeunes, je vous exhorte à devenir des familiers de la Bible, à la garder à portée de la main, pour qu'elle soit pour vous comme une boussole qui indique la route à suivre. En la lisant, vous apprendrez à connaître le Christ. Saint Jérôme observe à ce propos : "L'ignorance des Écritures est l'ignorance du Christ" (PL 24, 17 ; cf. Dei Verbum, n. 25). Un moyen assuré pour approfondir et goûter la parole de Dieu est la lectio divina, qui constitue un véritable itinéraire spirituel par étapes. De la lectio, qui consiste à lire et relire un passage de l'Écriture Sainte en en recueillant les principaux éléments, on passe à la meditatio, qui est comme un temps d'arrêt intérieur, où l'âme se tourne vers Dieu en cherchant à comprendre ce que sa parole dit aujourd'hui pour la vie concrète. Vient ensuite l'oratio, qui nous permet de nous entretenir avec Dieu dans un dialogue direct, et qui nous conduit enfin à la contemplatio ; celle-ci nous aide à maintenir notre cœur attentif à la présence du Christ, dont la parole est une « lampe brillant dans l’obscurité, jusqu'à ce que paraisse le jour et que l'étoile du matin se lève dans nos cœurs » (2 P 1, 19). La lecture, l'étude et la méditation de la Parole doivent ensuite déboucher sur l'adhésion d’une vie conforme au Christ et à ses enseignements. »

    Benoît XVI, extrait du Message au jeunes du monde à l'occasion de la XXIème Journée Mondiale de la Jeunesse, 22 Février 2006.
    (Texte intégral)

  • Méditation : le silence de Saint Joseph

    « Il sera bon de relever et de méditer la leçon de silence que nous donne saint Joseph.
    Aucun mot n'est rapporté de lui dans l’Évangile ! Ce n'est pas à dire qu'il ne parlât point. Il aurait été un triste compagnon pour la Sainte Vierge s'il n'avait jamais rien dit ! Mais "juste" en toute chose, il n'était pas bavard, il disait "juste" ce qu'il fallait dire, ni plus, ni moins, quand il le fallait et comme il le fallait. Bref, il parlait peu, mais il parlait bien.
    Là encore, quel exemple pour notre siècle où l'on parle tant !
    [...]
    Si l'on ne disait que ce que l'on sait, si l'on ne prophétisait pas à tort et à travers, si l'on ne jugeait que ce qu'on est capable de juger et quand on a autorité pour le faire, le règne de l'erreur et du mensonge, qui relève du prince des ténèbres, serait moins étendu sur terre !
    Le silence de saint Joseph n'était pas seulement un silence de réserve et de prudence ; c'était aussi un silence de recueillement et d'union à Dieu. Ayant constamment sous les yeux l'exemple de la sainteté la plus éminente, des vertus les plus sublimes, saint Joseph, comme Marie, conservait dans son cœur le souvenir de toutes ces merveilles : "Conservabat omnia verba haec in corde suo" (Lc II, 51). En les admirant et en les méditant, il concevait un amour toujours plus grand pour Jésus et Marie. "C'est le silence qui commence les saints, a écrit un pieux auteur ; c'est lui qui les continue ; c'est lui qui les achève."
    Je souhaite à mes diocésains de mettre du silence dans leur vie, un silence qui ressemble à celui de saint Joseph, le silence de la prière, celui des lectures saintes, de la méditation, de la Messe et de l'Eucharistie - ces bienfaisants silences pendant lesquels l'âme découvre Dieu, parce que Dieu, qui n'aime pas le bruit, révèle ses splendeurs aux âmes qui le cherchent, loin des affaires du monde, dans le recueillement de l'esprit.
    Je vous livre cette pensée d'un auteur contemporain : "Bienheureux ceux dont le silence est la patrie, et la parole un voyage de charité qu'ils font au pays de ceux qui les entourent." »

    Mgr Joseph-Marie Martin (1891-1976), archevêque de Rouen (1948-1968), Lettre pastorale de Carême 1954 à saint Joseph.

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  • Mois de mars : mois de Saint Joseph

    « Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. »
    Ste Thérèse d’Avila (1515-1582)
     
    « Âmes pieuses, efforcez-vous, à l'exemple de saint Joseph, de vous sanctifier en remplissant tous les devoirs de votre état avec une grande pureté d'intention, ne cherchant que Dieu seul. Pour obtenir cette grâce si précieuse, adressez-vous à saint Joseph : il vous réserve l'héritage infiniment précieux de la vie intérieure ; il a, suivant l'expression d'un pieux auteur, l'intendance générale sur les âmes dont la vertu est cachée en ce monde. Allez à l'école de saint Joseph : instruites par ce grand maître, vous ferez bientôt des progrès rapides dans cette science qui est la vraie science des saints. Il vous servira de guide, il vous introduira sur cette terre promise, où coulent des ruisseaux de délices spirituelles ; vous apprendrez de lui que les moyens d'y parvenir sont : le silence, le recueillement, la prière, la pureté du cœur, la garde des sens, et surtout la mortification des passions et de l'amour-propre. »

    R.P. Huguet, in "Pouvoir de Saint Joseph" (Treizième jour), 15e édition, Librairie Catholique de Perisse Frères, Paris - Bruxelles, 1865.

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  • Mois de mars : mois de Saint Joseph

    « Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. »
    Ste Thérèse d’Avila (1515-1582)
     
     
    « Grand Saint Joseph,
    élu de Dieu dans le décret de l'Incarnation,
    choisi pour partager la vie de la Vierge Immaculée,
    élevé à la dignité de père légal de Jésus,
    vous fûtes le voile discret où s'abrita
           le mystère de la Vierge Mère !
    vous fûtes l'ombre sainte où se cacha
           la majesté du Dieu fait chair !

    Ô vous que Marie aimait comme un époux,
    ô vous que Jésus aimait comme un père,
    introduisez-nous dans le divin sanctuaire
           de leur intimité !

    Couvrez-nous de votre voile
           d'humilité et de pureté ;
    obtenez-nous cette entière oblation de nous-mêmes,
    fruit d'une immolation généreuse et ignorée !

    Faites-nous pénétrer dans l'ombre sainte
           de votre effacement ;
    obtenez-nous cet impérieux attrait du silence,
    fruit de l'adoration et du véritable amour !

    Ô grand Saint ! image du Père des Cieux,
    à qui Jésus et Marie étaient soumis,
           nous nous soumettons tout à vous,
           guidez notre vie intérieure,
           conduisez-nous à Jésus et à Marie !
           donnez-nous Jésus et Marie ! »

    Abbaye de Sept-Fons
    100 j. d'indulg. Molini 24 feb. 1950 + Georgius Ep. Mol.

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  • Méditation : la demeure de Dieu...

    « Il y a deux endroits où Dieu demeure comme en son propre domicile, et qui sont destinés et choisis pour être ses deux habitations principales. L'un est le ciel, l'autre, sur la terre, est la maison des prédestinés et des humbles, où il est présent par sa grâce, et par les opérations les plus divines de son Esprit, qui rétablit l'ancien Paradis dans leurs déserts. En un mot, il est chez vous, âme dévote, l'inséparable et l'unique fidèle entre les amis.
    Les autres amis ont des heures de séparation ; il n'y en a point pour lui : tous les temps sont propres à son saint amour. Quand le soleil se retire, il ne se retire pas, dit Salomon. Il se trouve les soirs à votre chevet, pour vous entretenir durant le silence de la nuit par de secrètes inspirations, et pour vous aider à vous endormir saintement parmi les douceurs et les plaisirs célestes de cette conversation intérieure.
    Il s'y trouve aussi les matins, pour entendre de votre bouche quelque mot de confiance, et pour être le dépositaire de vos premiers soins de chaque jour.
    Non assurément, âme dévote, il n'est pas loin : il est où vous êtes ; et il n'y a rien au monde qui soit si près de vous que l'est cet Amant inséparable. Mais au moins n'oubliez pas qu'il y est, comme la plupart des hommes l'oublient, et ne laissez point passer les heures et les jours sans le regarder, et sans penser à lui, ou sans lui dire aucun mot. »

    Michel Boutault s.j. (1604-1689), Méthode pour converser avec Dieu (extraits II-IV), Nouvelle éd., Paris, Ch. Amat, 1899.
    (Texte intégral)

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