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sacrifice - Page 5

  • Méditation - Prière : comme un petit enfant...

    « Ô mon Dieu,

    Lorsque je regarde l'avenir, la peur me prend.
    Mais pourquoi sonder le futur ?
    Pour moi, ce n'est que le moment présent qui est cher,
    Car l'avenir ne s'établira peut-être pas dans mon âme.

    Le temps passé n'est plus en mon pouvoir,
    Pour changer quelque chose, corriger ou ajouter,
    Car ni le sage, ni les prophètes ne sont parvenus à le faire,
    Donc, il faut remettre à Dieu ce que contenait le passé.

    Ô moment présent, tu m'appartiens tout entier.
    Je désire tirer profit de toi selon mes possibilités,
    Et bien que je sois faible et petite,
    Tu me donnes la grâce de Ta toute-puissance.

    Et donc avec confiance en Ta miséricorde,
    J'avance dans la vie comme un petit enfant,
    Et chaque jour je Te fais le sacrifice de mon cœur
    Brûlant d'amour pour Ta plus grande gloire. »

    Sainte Faustine, Petit Journal (Premier Cahier, 1), Parole et Dialogue, Paris, 2002.

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  • Audience générale de ce mercredi 5 février 2014

    Le Pape François a consacré la catéchèse de cette audience générale à l'Eucharistie comme cœur de l'initiation chrétienne et source de vie pour l’Église : "Comme lors de la Cène, la parole et le pain ne font qu'un dans la messe, lorsque tous les signes et toutes les paroles de Jésus annonçant le pain rompu et le calice anticipèrent le sacrifice de la Croix... En grec Eucharistie signifie action de grâce, remerciement, le remerciement extrême que le Christ adresse au Père pour son amour et sa miséricorde. Le mot Eucharistie résume tout, comme geste de Dieu et geste de l'homme, geste de Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu... L'Eucharistie est bien plus d'un simple banquet, du mémorial de la Pâque du Seigneur. Mystère central du salut, elle n'est pas une commémoration mais chaque fois la réactualisation non sanglante de la Passion, c'est à dire de la mort et de la résurrection du Christ. L'Eucharistie est aussi le sommet de l'action salvatrice de Dieu puisque, pain rompu pour nous, le Christ y déverse sa miséricorde et son amour. Ainsi se renouvellent nos cœurs, nos vies et notre rapport au Christ comme avec nos frères". Puis le Pape a conclu en demandant au Seigneur de maintenir vive sa présence au sein de l’Église et de guider nos communautés selon la volonté du Père, dans la charité et la communion. Ceci doit advenir durant toute la vie et commencer dès le jour de la première communion. Il est donc capital que les enfants se préparent bien à ce sacrement et que tous communient car il s'agit du premier pas dans l'appartenance au Christ, après le baptême et la confirmation."

    Le Pape a tenu à rappeler que le « dimanche est très important pour les chrétiens, qu’il est essentiel de participer à la messe, non seulement pour prier mais également pour recevoir la communion ». « Quand l’on s’approche de ce sacrement, a-t-il ajouté, nous disons ‘recevoir la communion’, ce qui signifie que la participation au repas eucharistique nous conforme de manière unique au Christ en nous donnant déjà un avant-goût du banquet céleste où avec tous les saints nous aurons la gloire de contempler Dieu face à face ». « Nous ne remercierons jamais assez le Seigneur pour le don qu’il nous a fait de l’eucharistie, un don si grand, et c’est pour cela qu’il est important de se rendre à la messe le dimanche, pour recevoir ce pain qui est le corps de Jésus-Christ et qui nous sauve, nous pardonne. C’est donc bien de faire cela tous les dimanche, parce que c’est le jour de la résurrection, et c’est donc un jour important pour nous, où nous sentons notre appartenance à l’Église et au Christ. »

    Après sa catéchèse, le Pape a évoqué les nombreuses personnes qui, en Italie, Rome compris, sont victimes d'inondations et privées de leurs foyers. Il a appelé l'assemblée à prier pour ces personnes auxquelles il faut également porter secours matériellement. Puis il a salué les évêques amis de la Communauté de Sant'Egidio participant à une semaine d'étude et de formation organisée par l'Université pontificale de la Ste Croix, leur recommandant d'accentuer leur engagement missionnaire et l'annonce de l’Évangile aux plus pauvres. Enfin, le Saint-Père a précisé avoir rencontré les malades dans la Salle Paul VI à cause de la pluie incessante.

    Sources : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 5.2.14) et Radio Vatican.

    Texte intégral sur le site internet du Vatican.

  • Méditation : Purification de Marie & Présentation du Seigneur au Temple

    « Offre ton fils, Vierge sainte, et présente au Seigneur le fruit béni de tes entrailles (Lc 1,42). Offre pour notre réconciliation à tous le sacrifice saint, le sacrifice agréable à Dieu (Rm 12,1). Dieu le Père accueillera pleinement cette offrande nouvelle, ce très précieux sacrifice, dont lui-même parle en ces termes : Voici mon Fils bien-aimé ; en lui, toute ma joie (Mt 3,17 ; 17, 5).

    Mais cette offrande-ci, mes frères, paraît bien légère : on se contente de la présenter devant le Seigneur, de la racheter avec des oiseaux, et aussitôt on la reprend et l’emporte. Viendra le jour où ce n’est plus dans le Temple, ni entre les bras de Syméon qu’il sera offert, mais en dehors de la ville et entre les bras de la croix. Viendra le jour où il ne sera plus racheté par un sang autre, mais où il rachètera les autres par son propre sang (He 9,12), car Dieu le Père l’a envoyé comme rédempteur pour son peuple (Ps 110,9). Ce sera alors le sacrifice du soir, tandis que maintenant, c’est le sacrifice du matin. Celui-ci, certes, est plus joyeux, mais l’autre sera plus plénier : celui-ci est offert au temps de sa naissance, celui-là le sera dans la plénitude de son âge (Ep 4, 13).

    À l’un comme à l’autre pourtant peut s’appliquer cette prédiction du Prophète : Il a été offert, parce que lui-même l’a voulu (Is 53, 7). En effet, même maintenant [dans le Temple], il a été offert non parce qu’il en avait besoin, ni que la Loi le lui imposait, mais parce qu’il l’a voulu. Et de même, il a été offert sur la croix non parce que le juif a été plus fort, ni que lui-même le méritait, mais parce qu’il l’a voulu.
    [...]

    Mais qu’allons-nous offrir, nous, mes frères, et que rendrons-nous au Seigneur pour tout ce qu’il nous a donné (Ps 115,12) ? Lui, il a offert pour nous la plus précieuse victime qu’il possédait ; en vérité, il ne pouvait en être de plus précieuse. Nous aussi donc, faisons ce qui est en notre pouvoir : offrons-lui ce que nous avons de meilleur : nous-mêmes ! Lui s’est offert lui-même (He 9,14) : qui es-tu, toi, pour hésiter à t’offrir toi-même ?
    [...]

    Frères, au Seigneur qui allait mourir, les juifs offraient des victimes mortes. Mais maintenant désormais je suis vivant, dit le Seigneur ; je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive (Ez 33,11). Le Seigneur ne veut pas ma mort ; et moi, je ne lui offrirais pas volontiers ma vie ? Tel est en effet le sacrifice d’apaisement, le sacrifice agréable à Dieu, le sacrifice vivant (Rm 12,1). »

    St Bernard de Clairvaux, 3ème Sermon pour la Purification (2,3-5 & 3,1,3).
    Source : Famille cistercienne.

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    Fresque de Fra Angelico (1440)

  • Angélus de ce dimanche 19 janvier 2014

    En ce second dimanche du Temps Ordinaire, le Pape a voulu insister sur la figure de l’Agneau de Dieu. « L’image de l’agneau pourrait étonner, a développé François, car ce n’est pas un animal qui est connu pour sa force et sa robustesse » mais c’est pourtant lui qui « porte sur ses propres épaules un poids si oppressant. »

    Dans l’Évangile du jour (Jean 1,29), qui relate la rencontre entre Jean-Baptiste et Jésus, le saint baptiseur reconnaît le Fils de Dieu et s’écrie « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. » Le Pape s’est arrêté sur le verbe « enlever », qui veut littéralement dire « soulever », « prendre sur soi ». « Jésus est venu au monde avec une mission précise : libérer le monde de l’esclavage du péché. Et comment le fait-il ? » a demandé le Pape à la foule de fidèles réunis place Saint-Pierre. « En aimant. Il n’y a pas d’autre façon de vaincre le mal et le péché qu’avec l’amour qui pousse au don de sa propre vie pour les autres. »

    L'agneau est faible mais enlève tout le mal

    « La masse énorme du mal est enlevée par une créature fragile et faible, symbole d’obéissance, de docilité et d’amour sans défense, qui arrive jusqu’au sacrifice de soi-même, a précisé François. L’agneau n’est pas dominateur, mais docile, pas agressif, mais pacifique, il ne montre pas les dents et ne sort pas les griffes devant une attaque, mais il la supporte et se soumet. »

    Le Pape François a alors conseillé à l’Église et à chacun une méthode pour devenir disciple de Jésus : « mettre l’innocence à la place de la malice, l’amour à la place de la force, l’humilité à la place de l’orgueil, le service à la place du prestige. » Pour le Pape, suivre le Christ « ne signifie pas vivre comme une citadelle assiégée, mais comme une ville sur la montagne, ouverte, accueillante et solidaire. » Témoigner de l’Évangile et de Jésus qui nous rend « plus libre et plus joyeux. »

    Journée mondiale du migrant et du réfugié

    Après l’Angélus, le Pape François a voulu prier pour toutes les personnes en situation de migration. Ce dimanche marque la centième journée mondiale du migrant et du réfugié, pour laquelle le Pape avait publié un message en novembre 2013. François a également remercié tous ceux qui travaillent pour accueillir ces migrants, qui les défendent et les accompagnent dans des moments difficiles.

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation - Prière : pour recevoir la grâce d'une constante ferveur

    « Je vous demande, ô mon Dieu, la grâce de n'être jamais du nombre des âmes tièdes, mais de celui des âmes ferventes. Si je n'ai pas encore la ferveur que je devrais posséder, ni même celle que j'avais dans les premières années de ma conversion, m'étant relâché par un effet de ma faiblesse et de mon inconstance, je n'en mettrai que plus d'application à vous prier de fortifier l'une, de fixer l'autre, et à supplier tous vos saints d'intercéder près de vous pour que je ne tombe pas dans la torpeur spirituelle.
    Vous, en particulier, saint Dominique, à qui l’Église attribue pour symbole une torche ardente, obtenez-moi de Dieu une ferveur semblable à la vôtre. Qu'il devait être beau de vous entendre chanter les louanges divines, avec les sentiments les plus vifs de dévotion, d'amour, d'adoration et de recueillement ! Vos nuits se passaient dans l'église, en présence de Jésus-Christ, dans d'admirables transports, tantôt prosterné à terre, tantôt à genoux, tantôt élevant les mains vers le ciel. Mais surtout, quelle ferveur quand vous célébriez le saint sacrifice de la messe et vous unissiez à votre Rédempteur en répandant des flots de larmes ! L'observance des pratiques régulières, malgré leur austérité, ne suffisait pas à votre ardeur, et vous y ajoutiez beaucoup de pratiques volontaires, toutes animées et embellies par votre amour de Dieu. Dans l’œuvre du salut des âmes, vous étiez si zélé et si fervent, que vous y employiez tous vos instants ; et après avoir prêché avec des fruits admirables, pendant de longues années, dans plusieurs provinces de l'Europe, loin d'être épuisé de courage, vous rêviez de plus grands travaux, et désiriez ardemment de passer les mers pour aller annoncer l’Évangile aux infidèles, dans les pays les plus reculés, espérant y gagner la couronne du martyr.
    Je mets toute ma confiance dans vos prières, vous si puissant auprès de Dieu, ici-bas, que vous avouâtes à l'un de vos intimes, ne lui avoir jamais rien demandé en vain. Maintenant, dans le ciel, vous nous obtiendrez plus facilement encore ce que nous vous demanderons, surtout si nous vous supplions de nous obtenir la disposition qui vous fut la plus agréable, une constante ferveur. En effet, avant de mourir, ayant fait assembler tous vos enfants, la première chose que vous leur recommandâtes, comme conseil suprême, fut celle-ci : "Soyez constants dans la ferveur d'esprit, et que cette ferveur anime tout ce que vous ferez pour le service de Dieu. In fervore spiritus consistite, et in ipso Domino deservite" (Act. canoniz.) »

    Bx Hyacinthe-Marie Cormier (1832-1916), Retraite fondamentale composée de méditations, examens et lectures à l'usage des ecclésiastiques, des religieux et des personnes pieuses (Huitième jour, conclusion), Paris, Librairie Charles Poussielgue, 1893.

    Provincial de la province de Toulouse, puis Maître général de l'Ordre des frères prêcheurs en 1904, et conseiller de St Pie X, on lui doit la fondation en 1908 à Rome du Collège de l'Angelicum, devenu aujourd'hui l'Université Pontificale Saint-Thomas d'Aquin.

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    Paroisse Notre Dame des Chênes dans les Vosges - église de Pouxeux, vitrail de St Dominique

    Notez en bas du vitrail le chien qui tient dans sa gueule un bâton enflammé. Ce chien portant une torche vient du rêve que la mère de Saint Dominique fit alors qu’elle était enceinte de lui. Dans ce rêve, elle enfantait un chien portant une torche qui embrasait le monde entier. Saint Dominique reprit cet emblème, disant qu’il serait ce chien qui embraserait le monde de la Vérité.

  • Méditation : La Vierge Marie et les âmes du Purgatoire

    « La royauté du Christ est loin d'être reconnue partout [...] Sa royauté sur terre est sans doute une royauté d'amour, mais aussi une royauté militante et conquérante. Il faut que Marie règne pour qu'arrive le règne du Christ, pour que se réalise pleinement la prière que le Maître nous a appris à répéter chaque jour : "adveniat regnum tuum ! Hâter l'avènement du règne de Marie, c'est hâter l'avènement du règne du Christ.

    Le ciel serait moins beau sans Marie. Sur terre il manque quelque chose à la religion des chrétiens qui ignorent ou oublient la Vierge, un élément de simplicité, d'abandon, de joie qui épanouit l'âme. Puisque la vie du ciel prolonge et parachève la vie de la terre, ne peut-on pas dire qu'au ciel comme sur la terre, la présence de Marie ajoute une nuance de suavité spéciale à notre essentielle béatitude ?

    Reine de l’Église triomphante et de l’Église militante, Marie l'est aussi de l’Église souffrante. Aux âmes qui expient dans le Purgatoire, ses enfants, elle apporte consolation, soulagement, délivrance. Directement, en particulier sans doute à l'occasion des fêtes. Indirectement aussi, en suggérant aux fidèles sur terre de leur venir en aide par leurs prières, leurs sacrifices, et l'oblation du Saint Sacrifice ; à certains d'entre eux, aux plus généreux, de lui abandonner tous leurs mérites expiatoires en faveur de ces pauvres prisonniers ; à plusieurs d'entrer dans des associations fondées pour leur soulagement. »

    Emile Neubert, marianiste (1878-1967), Marie dans le dogme (Spes, 1954), cité par Jean-Louis Barré s.m., in La mission de la Vierge Marie d'après les écrits d'Emile Neubert, Salvator, Paris, 2013.

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  • Méditation : la véritable douceur

    « L'homme d'aujourd'hui reste stupéfait devant cette affirmation du Sauveur : Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre. On nous a tellement étourdis avec l'éloge de la force, on a tellement exalté le surhomme qui se réalise en écrasant les autres, nous avons assisté à de si scandaleuses victoires de la violence, et les sages ont trouvé pour les absoudre de si péremptoires raisons que le mot de Jésus, pour les hommes du XXe siècle, ressemble à un paradoxe naïf.
    [...] On ne sait pas ce qu'est la douceur. La douceur est d'abord l'intelligence exacte, juste appréciation de sa valeur, de sa place, de ses possibilités, et de ses droits. Elle est sagesse, alors que la violence, qui ignore ces limites, est sottise.
    La douceur est maîtrise de soi. L'instinct, bouffi d'orgueil, nous porte à dépasser nos limites en des manifestations dangereuses. Il faut mater l'instinct pour rester doux ; il faut beaucoup de force pour rester maître chez soi.
    La douceur est respect et charité ; respect de la personne humaine et charité envers les hommes. L'homme a une dignité éminente, la violence le traite comme une chose ; tout homme est notre frère, la violence le traite comme un ennemi malfaisant.
    La douceur nous préserve de la colère, qui est une vraie folie, de la précipitation qui est un aveuglement, des gestes excessifs qui sont ridicules, des paroles amères qui sont un poison. Mais la douceur n'est pas doucereuse ni douceâtre : les doucereux sont hypocrites, les douceâtres sont pleutres ; les doux sont clairs et forts.
    Jésus a dit : beati mites ; et il a dit aussi : discite a me quia mitis sum. Il est doux ; mais il n'est pas doucereux ni douceâtre. Ses paroles les plus tendres ont un support ferme, presque rugueux, et quand il parle d'amour, il dit ou il sous-entend que l'amour est d'abord sacrifice. La vie dans son royaume n'est pas une idylle enrubannée. Il est venu apporter la guerre contre la nature corrompue, le couteau pour couper les attaches avec le monde ; il nous invite à nous dépouiller, à porter la croix, à boire le calice de l'amertume... »

    J. Calvet, La trame des jours (Ch. III - Béatitudes), La Colombe, Coll. Le Rameau, Paris, 1955.

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  • Méditation sur la fête du Christ-Roi

    « Pour comprendre la fête du Christ-Roi, il faut élargir ses vues et considérer le plan grandiose de la restauration de toutes choses dans le Christ (*), car les peuples déchristianisés, les États et les familles sans Dieu, les impies mêmes doivent être reconquis et gagnés au Christ. Les droits du Sauveur à la domination totale et universelle sont indiscutables. C'est précisément ce qui doit faire de nous, en ce jour, des Apôtres de son royaume. Si nous n'étions pas capables par la parole et par l'action, la prière, le travail et le sacrifice, d'occuper notre rang dans l'armée qui combat et triomphe pour le Seigneur, la fête du Christ-Roi aurait perdu son sens pour nous.

    Le royaume du Christ doit embrasser la terre entière. Ce n'est pas qu'Il veuille porter ombrage à quelque état ou puissance terrestre, mais rois et empereurs, tous sont des créatures, tous ont été rachetés par le sang du Christ. Dans le domaine spirituel nous sommes tous sous la main de Dieu ; nous sommes guidés par les principes de la vérité et de la justice, et surtout par la grande loi de l'amour. Cette soumission à l'autorité si douce du Christ est l'unique source d'unité et de paix pour les peuples. Que chacun pour sa part fasse passer la doctrine de l’Évangile dans la vie publique afin que la grâce et la doctrine du Christ soient le salut du monde. Agrandir le monde du bien, réduire les proportions du mal, tel doit être l'objet de nos luttes et de notre vie. Que chacun de nous s'y donne avec un cœur plein d'amour et une foi inébranlable dans le bien. »

    (*) : “C’est en lui qu'ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre... tout a été créé par lui et pour lui... tout subsiste en lui... Dieu s'est plu... par lui à réconcilier tous les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.” (St Paul aux Colossiens, 1, 16-20).

    Toute l'année avec le Christ, par les Bénédictins de l'Abbaye de Notre-Dame d'Einsiedeln (Fête du Christ-Roi), Traduction des Bénédictins de l'Abbaye Ste-Marie de la Pierre-Qui-Vire, Comptoir Français du Livre, Paris / Bruxelles, 1936.

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  • Méditation : en chemin vers la béatitude

    « Toute la vie chrétienne est en tension vers la béatitude, vers l'eschatologie, dans un surpassement incessant. Elle consiste à accueillir Dieu en soi, dans une démarche qui doit s'intensifier jour après jour, et qui donne au temps sa véritable dimension. Dans une aspiration infinie, qui a Dieu pour terme, et qu'aucune de nos actions ne pourra jamais combler.
    Plus que tout autre, le chrétien sait que la voie qui le mène à la béatitude est une voie qui l'engage tout entier. Une voie où, pour se vouloir lui-même, il lui faut vouloir Dieu et ses frères et le monde, sans espoir d'atteindre Dieu en plénitude avant la Parousie. Une voie qui le jettera inlassablement d'un élan à un autre, d'un don à un autre, d'un sacrifice à un autre. Voie dure, d'humilité, de sacrifices, de renoncements et de pauvreté, mais aussi voie joyeuse de perfection, de bonheur, de paix, de liberté spirituelle.
    Il faut le dire sans ambages : préférer à tout le reste ce consentement actif à Dieu, y subordonner toute notre vie, dans un dépassement qui se renouvelle sans cesse, c'est la loi de toute vie spirituelle authentique. En un sens, tout est déjà gagné, quand par-delà tous les soucis périssables, on a réveillé en soi le désir du paradis, quand on a dit oui à l'ouverture aux biens éternels, car ce oui profond libère une énergie spirituelle latente, capable de tarir en nous toutes les sources d'égoïsme.
    De la vie d'enfant de Dieu, de fils de lumière, d'héritier du Christ, la béatitude apparaît comme la véritable clef de voûte. »

    P. Marie-Joseph Le Guillou, Qui ose encore parler du bonheur ?, Mame, Paris, 1991

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  • Un mois avec Marie - Vingt-huitième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-HUITIÈME JOUR
    Rayonnement

    Lorsque Notre-Dame daigne revenir sur la terre, elle y paraît environnée de clartés célestes. A Fatima, au témoignage des enfants, Elle est toute lumière.
    L'on demande à Lucie pourquoi, durant les Apparitions, elle baisse si souvent les yeux au lieu de les fixer sur la Vierge.
    - « C'est que, parfois elle m'éblouit », répond-elle.
    Pendant sa vie mortelle, Marie passait, simple et modeste, sans attirer l'attention. Qui pourrait croire, cependant, que n'émanaient point de sa personne des effluves divins !
    Eh quoi, elle portait dans son sein le Soleil de Justice, et de ses rayons cachés ne se seraient point dégagés lueurs et chaleur bienfaisantes !
    Les vertus transcendantes de Marie seraient-elles demeurées aussi sans influence ?...
    Non, mille fois non !... L'âme humaine transperce l'opacité de son enveloppe et se reflète dans la physionomie jusqu'à la transformer. Lorsqu'elle est noble et pure, elle rayonne autour d'elle quelque chose de son intime beauté.
    Les trois petits Voyants ont été indignement enfermés dans la prison publique par le « Ferblantier ». Agenouillés, mains jointes et les yeux baissés, ils égrènent le chapelet. Devant leur innocente candeur, leur piété fervente, les prisonniers qui les entourent, honnis de la société, sont empoignés par l'émotion et répondent à leurs Ave.
    De nombreuses personnes visitent Jacintha durant sa maladie. Retenus dans sa chambre par une mystérieuse attraction, ils y passent des heures y respirant une atmosphère céleste.
    Après une visite de ce genre, un prêtre disait à Lucie du vivant de François :
    - « Ce qui m'impressionne le plus, c'est l'innocence et la sincérité de François et de Jacintha. » Un confrère qui l'accompagnait ajoutait :
    - « J'éprouve un je ne sais quoi auprès de ces petits. Il me semble ressentir quelque chose de surnaturel. Parler avec eux me fait du bien à l'âme. »
    Qui n'a rencontré un jour ou l'autre de ces âmes de foi et de sacrifice qui, vivant unies au Christ, le laissent déborder librement ! Âmes chantantes, souples et d'acier, elles s'adaptent à toutes les situations, se plient à toutes les nécessités, n'aiment rien tant que le devoir.
    Âmes lumineuses - à l'image de la Vierge bénie - qui éclairent et répandent leur paix au milieu même des désordres de la société et du chaos qui en résulte.
    « Tu ne t'en aperçois pas, disait Notre-Seigneur à l'une d'elles, mais tu es tellement pleine de Dieu que tu le donnes sans le vouloir. Tu le donnes par tes paroles, par tes regards, par ton maintien, par ta démarche. Tu es comme une personne qui aurait absorbé une liqueur fortement aromatisée. Elle aurait beau vouloir qu'on ne le sache pas, le parfum la trahirait. Ainsi étant pleine de Jésus, tu le donnes, même à ton insu. »
    Se perfectionner soi-même, c'est déjà penser aux autres et leur faire du bien. « C'est pour eux que je me sanctifie », disait le Sauveur.
    Malheur au monde s'il n'y avait plus de Saints ! Aucune influence sur les affaires de l'Humanité n'est comparable à la leur. La vertu du Saint charme, entraîne, assainit l'atmosphère. Prédication muette et continuelle, elle stimule les bons, est un remords au négligent, un reproche et une condamnation pour le méchant.
    Pourquoi le monde est-il aux abois ? Parce qu'il ne comptait plus assez de Saints.
    Augmentons cette élite. Si nous le pouvons, soyons apôtres par la parole et par l'action. Mais sans oublier jamais le premier des apostolats, celui qui est à la portée de tous, qui féconde les autres et qui résulte de « ce que l'on est » plus encore que de « ce que l'on fait ».
    La puissance du bon exemple ne nous sera révélée que dans l'Au-Delà. Luttons contre le mal avec les armes pacifiques de la vertu, du dévouement, du pardon, de la charité et que notre prière, comme une flèche bien dirigée, s'élève, fervente, vers les Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie. Ils viendront à notre secours et nous accorderons le salut.

    PRIÈRE

    Ô Jésus ! ô Marie ! répandez vos lumières en mon pauvre être obscur ! Formez en moi un Saint ignorant de lui-même et qui rayonne la sainteté sans le savoir. Allumez dans mon cœur, je vous en prie, un brasier d'amour si pur et si ardent, que nul ne puisse m'approcher sans apprendre à vous connaître, à vous aimer, sans devenir vôtre pour toujours…

    Ô Marie, Reine des Apôtres, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Vingt-septième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-SEPTIÈME JOUR
    Le Cœur Immaculé de Marie

    Marie a été incomparablement Mère, mais aussi elle a merveilleusement réalisé l'idéal de la Vierge-Martyre. Il n'en pouvait être autrement. Du sang le plus pur de son Cœur virginal, Marie avait formé le Cœur de l'Homme des douleurs, et toute souffrance atteignant Jésus se répercutait dans le Cœur de sa Mère avec une telle vivacité qu'il en était vraiment transpercé.
    Ce fut là son premier martyre. Sa Maternité co-rédemptrice lui valut simultanément le second, et tout enfant de Dieu peut se dire : « Je suis né du martyre de Marie. » Un seul regard sur notre douce Mère, debout au pied de la Croix, au Calvaire, et nous ne doutons plus de cette vérité.
    La tendresse de la Sainte Vierge pour nous est d'autant plus immense que nous lui avons coûté plus cher. Si son Cœur tout aimant est sensible à notre filiale gratitude, cruels lui sont les outrages qu'elle reçoit de certains de ses enfants de la terre. Dès sa première apparition à Fatima, elle s'en plaint et demande réparation :
    « Voulez-vous... faire amende honorable pour tous les blasphèmes et offenses contre le Cœur Immaculé de Marie ?... »
    Le 13 juin, Notre-Dame parle longuement de son Cœur Immaculé, puis elle projette sur les enfants, comme au mois précédent, une lumière intense, et ceux-ci voient dans sa main droite un cœur environné d'épines qui le piquent de toutes parts. Ils comprennent que c'est le Cœur Immaculé de Marie, affligé par les péchés du monde et lui vouent désormais un amour plus ardent.
    Un mois plus tard, elle leur dit encore :
    « ... Dites souvent, mais spécialement en faisant quelque sacrifice : Ô Jésus, c'est... en réparation des offenses faites au Cœur Immaculé de Marie. »
    Le divin Cœur de Jésus... le saint Cœur de Marie ! qui pourrait séparer ces deux Cœurs !...
    « Jésus et moi nous nous aimions si tendrement sur la terre, que nous étions comme un seul Cœur », révélait la Vierge à sainte Brigitte. Et Notre-Seigneur ajoutait : « Le Cœur de ma Mère était comme mon propre Cœur. Tous les deux nous avons opéré le salut de l'homme pour ainsi dire avec un seul Cœur. »
    En conséquence, Marie demeure la Grande Trésorière du Très-Haut. Jacintha ne cesse de l'affirmer : « C'est par le Cœur Immaculé de Marie que le bon Dieu veut nous accorder ses grâces. - C'est à ce Cœur Immaculé qu'il faut les demander. - C'est par le Cœur Immaculé de Marie qu'il faut demander la Paix, parce que c'est à Lui que le Seigneur l'a confiée !... Il n'y a qu'Elle (Marie), qui puisse nous venir en aide... »
    Et le Cœur Sacré de Jésus veut que « le Cœur Immaculé de sa Mère soit vénéré avec le Sien ».
    Pour cela, l'exil de Lucie sur la terre sera prolongé. Chargée d'une mission, elle devra y propager la dévotion à ce Cœur très pur. L'Enfant-Jésus l'encourage, le 15 février 1926, à ne se laisser arrêter par aucune difficulté. Elles seront toutes surmontées avec l'aide de Dieu.
    En annonçant, le 13 octobre 1917, les terribles châtiments que nous avons mérités, la miséricordieuse tendresse de la Sainte Vierge nous laissait un espoir : « Je reviendrai demander la consécration du monde à mon Cœur Immaculé, ainsi que la Communion réparatrice des premiers samedis du mois... Si l'on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l'on aura la paix. Sinon, elle répandra ses erreurs par le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église. Beaucoup de bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ; plusieurs nations seront anéanties (réticences)...
    « Mais enfin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »
    Elle revient en effet, la douce Mère, et montre de nouveau son Cœur entouré d'épines. Jésus-Enfant qui l'accompagne, dit en l'indiquant de la main : « Ayez pitié de ce doux Cœur martyrisé continuellement par l'ingratitude des hommes. » Puis, Notre-Dame ajoute :
    « Vois ma fille, mon Cœur entouré des épines dont les hommes ingrats le transpercent à tous moments par leurs blasphèmes et ingratitudes. Toi du moins, tâche de me consoler et annonce de ma part que je promets d'assister au moment de la mort, avec les grâces nécessaires au salut, tous ceux qui, le premier samedi de cinq mois consécutifs, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront le chapelet et me tiendront compagnie pendant un quart d'heure en méditant les mystères du Rosaire, avec l'intention de me faire réparation. »
    Ainsi qu'elle l'avait annoncé aux petits Voyants en 1917, elle réclame une autre fois la Consécration du monde à son Cœur Immaculé. - Sa Sainteté Pie XII a réalisé ce désir les 31 octobre et 8 décembre 1942 (*).
    Joignons, à cet acte solennel et aux consécrations de nos diocèses, de nos paroisses, la consécration de nos personnes, de nos familles, de nos œuvres, de notre Patrie... Mais sans oublier qu'elle doit être pour chacun de nous un programme de vie sérieusement chrétienne et la résolution irrévocable d'y être fidèle toujours.
    C'est dans son Royaume de France, où prit naissance le culte spécial adressé à son très saint Cœur, que notre « Maman du Ciel » doit trouver ses plus aimants et plus fervents consolateurs.
    Obtenons par prières et sacrifices, qu'en un jour prochain, Marie soit proclamée Reine de l'Univers.

    PRIÈRE

    Ô douce, ô belle, ô resplendissante Vierge Marie, Reine de la France et Reine de l'Univers, nous jetant à vos pieds nous vous apportons nos cœurs. Placez-les dans le Vôtre et offrez-les ensemble à votre divin Fils Jésus, dont nous voulons par sacrifices et vertus, étendre sur la terre le règne de paix et d'amour.

    Cœur Sacré de Jésus, par le Cœur Immaculé de Marie, sauvez la France et le monde !
     
    (* ndr) : Cette consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie fut renouvelée par Jean-Paul II le 25 mars 1984, puis en présence de la statue originale amenée spécialement de Fatima le 8 octobre 2000, en présence de 1500 évêques.
    Sœur Lucie confirma personnellement que cet acte solennel et universel de consécration correspondait à ce que voulait Notre-Dame de Fatima (« Sim, està feita, tal como Nossa Senhora a pediu, desde o dia 25 de Março de 1984 » (lettre du 8 novembre 1989).
    Tout récemment, le 13 octobre 2013, au cours de la Journée mariale organisée à l'occasion de l'anniversaire de cette apparition de 1917, et devant cette même statue originale de la Vierge au Cœur Immaculé, le Pape François a également récité un acte de confiance à la Vierge de Fatima.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Vingt et unième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT ET UNIÈME JOUR
    La Mortification

    Stabat MaterBeaucoup accompagnent volontiers le Sauveur au Thabor, mais combien peu au Calvaire !
    Seul, saint Jean représentait le Collège apostolique au pied de la Croix. Il est vrai que tous les Apôtres moururent martyrs par la suite, lorsqu'ils se furent ressaisis.
    Ils formaient une élite.
    Le véritable amour de Dieu ne consiste pas à éprouver une ferveur sensible, une jouissance égoïste, il est un don, une immolation de soi par la pratique du devoir. Il ne peut donc naître, vivre et grandir que dans l'atmosphère de l'abnégation, de la mortification.
    Parmi la foule des humains, clairsemés sont ceux qui le comprennent. Peu d'âmes marchent rapidement dans la voie de cet amour, parce qu'il y en a bien peu qui entrent généreusement dans la voie du sacrifice.
    Cependant, notre céleste Mère nous le dit : « La mortification et le sacrifice plaisent beaucoup à Jésus. »
    Une seule chose importe vraiment ici-bas : aimer Dieu en vérité, c'est-à-dire devenir un Elu : un Saint. Cela requiert une sincère et persévérante bonne volonté, car la nature déchue est fertile en fruits sauvages ; mais pour en produire de bons, elle demande à être greffée.
    Qui veut se sauver doit donc tout d'abord réprimer énergiquement ses inclinations défectueuses, c'est-à-dire, les mortifier.
    Mortifier, c'est donner la mort à quelque chose qui vit : à un désir, un sentiment répréhensibles, à un jugement faux, à une pensée, un dessein mauvais. Depuis la chute originelle, mourir à soi-même demeure la loi - austère assurément, mais nécessaire - loi vitale sans laquelle la meilleure semence spirituelle demeurerait infructueuse.
    La pierre de touche de la sainteté se nomme : mortification.
    Pourquoi tant la redouter puisqu'elle est le creuset dans lequel se forme la vertu ?
    L'or se purifie dans le feu. De même, l'âme se purifie et se fortifie dans la tribulation. Il y a peu de Saints parce qu'il y a peu d'âmes mortifiées. « Si l'on avait plus de foi, on vivrait de mortification comme de pain, tandis qu'on la fuit comme la peste. »
    Comme notre adorable Sauveur, aimons le monde des âmes. Il l'a aimé, Lui, jusqu'à la Passion : « Je suis venu pour le sauver (1) ».
    Aimons-le avec le Père qui ne cesse point de l'aimer : « Dieu a tellement aimé le monde (2).... »
    Mais gardons-nous de l' « esprit mondain » : esprit terrestre, esprit charnel de jouissance, d'orgueil, de cupidité : infusé par le prince des ténèbres, prince de ce monde.
    Travaillons à soumettre notre nature à la raison. Qu'importe si elle gémit pourvu que l'esprit triomphe. Plus nous avançons dans le chemin de la mortification, plus nous nous rapprochons de Dieu. Jésus prend place en nous selon l'espace libre qu'il y trouve.
    « Fais-toi capacité, je me ferai torrent », disait-il à une sainte âme (3).
    Oh ! le merveilleux stimulant ! Mourir à ses passions, se vider de soi-même pour se remplir de Dieu !
    Mais hâtons-nous car le temps a des ailes : il s'enfuit sans retour. Que voudrions-nous avoir fait à l'heure de la mort ?
    Écoutons les avis du bon Maître : « La mortification est comme le canal par où passent mes grâces de choix. Si ce canal est petit, il en passe peu, mais s'il est grand, il en passe beaucoup. Si tu veux demeurer dans l'embrassement de l'Amour, reste dans l'embrassement du sacrifice. »
    Nul aussi bien que Marie n'a pratiqué ces divins conseils ; livrons-nous à son Cœur maternel, afin qu'elle nous aide à mourir au « moi » et à ses convoitises malsaines. Là, sont notre perfection et notre bonheur, même sur cette terre, où ne sont intimement, réellement heureux que les Saints.

    PRIÈRE

    Ô Cœur très pur de ma divine Mère, daignez m'obtenir du Cœur de Jésus cet esprit chrétien qui conduit à la pureté du cœur, qui n'entretient que de bonnes pensées, qui ne forme que de généreux desseins, qui réserve ses empressements pour les choses de l’Éternité. Que toutes les autres préoccupations soient déjà pour moi ce qu'elles seront à ma dernière heure, ce qu'elles sont aux yeux de Dieu : vanité, néant, misère.

    Reine de tous les Saints, priez pour nous.

    (1) Jo. III, 17.
    (2) Jo. III, 16.
    (3) Sainte Catherine de Sienne.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Dixième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DIXIÈME JOUR
    Notre Mère toute belle !

    Notre-Dame des sept douleursDe sa noblesse originelle, l'homme conserve au fond du cœur certaines aspirations très hautes. Il est, d'après le poète, « un dieu tombé qui se souvient des Cieux ».

    Indulgent pour ses propres faiblesses, il se choque d'en trouver chez les autres, où il aimerait à rencontrer la beauté sans ombre.
    Nul n'égale à ses yeux la femme qui lui a donné le jour l'enveloppant de sa tendresse, cependant il se surprend parfois à rêver d'un amour transcendant, d'une Mère idéale.
    Cette Mère, le Sauveur nous l'a donnée, c'est la Sienne ! Il s'en est défait, pour ainsi dire au Calvaire, afin qu'Elle soit davantage à nous.
    Plus belle que le lys royal, plus lumineuse que l'étoile du matin, radieuse comme le soleil levant, Elle éclaire nos obscurités, réjouit nos tristesses. Ses vertus parfaites, sa pureté plus qu'angélique nous jettent dans le ravissement. Tota pulchra es, Maria !
    « Vous êtes toute belle, ô Marie !... Vous êtes la gloire de Jérusalem, Vous êtes- la joie d'Israël, Vous êtes l'honneur de votre peuple !... »
    L'amour que la Vierge bénie nous a voué parmi les souffrances et les larmes nous attire, nous captive avec une douceur sans pareille.
    Nous lui avons coûté cher à notre « Maman du Ciel », plus cher qu'à notre mère de la terre. Le mystère de ses douleurs commence avec sa mission de co-rédemptrice dès la première heure de l'Incarnation, ne cessant de creuser en son Cœur des abîmes à peine figurés par les glaives dont on nous le représente transpercé.
    Et c'est pour nous, pécheurs, ses enfants adoptifs, qu'Elle s'est plongée dans la douleur vaste comme la mer :
    Velut mare contritio tua : C'est pour nous, qu'unie au Père céleste, elle a sacrifié son Unique, son Premier-Né.
    « Femme, voilà ton fils », lui a dit Jésus mourant. Tel est le testament du Bien-Aimé. Alors le Cœur de Marie se dilate, elle y reçoit avec saint Jean, le monde entier. Martyre de l'amour, Elle devient dans l'angoisse et par sa fécondité spirituelle, la Mère de tous les Élus.
    Quel retour cela réclame de notre part !
    Si l'enfant ne peut manquer de respect, de gratitude et d'affection envers sa mère de la terre sans provoquer un sentiment d'horreur, combien plus odieuse pareille conduite à l'égard de notre toute bonne, toute aimante Mère du Ciel.
    Son dévouement est admirable, unique. Et pourtant, parmi ses fils, nombreux sont ceux, dénaturés, qui l'outragent...
    Dans sa maternelle affliction, Notre-Dame nous invite à réparer pour ces ingrats et à « faire amende honorable pour tous les blasphèmes et offenses contre son Cœur Immaculé. »
    Répondant à son appel avec l'élan le plus filial, aimons-la pour tous ceux qui l'oublient, la méconnaissent et la blessent, soyons fidèles aux pratiques de piété qui l'honorent, et surtout donnons-lui la consolation de retrouver en nous, en chacun de nous, les vertus dont Elle fut toujours le parfait Modèle.
    Redisons-lui souvent avec saint Bernard :
    « Ô Marie, qui ravissez les cœurs, est-ce que Vous n'avez pas ravi le mien depuis longtemps ? Il Vous aime, il est à Vous sans réserve et pour toujours. »

    PRIÈRE

    Ô Marie, très délaissée, par tous les gémissements, par tous les soupirs de votre Cœur, par toutes les douleurs et par toutes les plaies de votre âme, je Vous en prie, daignez consoler mon âme à son dernier passage, lavez ses taches dans vos larmes, recevez-la entre vos bras maternels, comme Vous avez reçu le Corps inanimé de votre divin Fils, et conduisez-la aux joies éternelles. Ainsi soit-il.
    (Sainte Gertrude)

    Ma Mère... ma confiance !
    (300 j.)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation : le salut de nos frères

    « Que signifie donc donner son âme pour ses amis ? Quelle est la mesure suprême de l'amour sacrificiel ? Au-delà des indications particulières de l’Évangile, c'est l’œuvre entière du Christ sur la terre qui nous donne la réponse. "Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique." Le Christ nous appelle à ce même amour. On ne peut suivre le Christ sans participer, ne serait-ce qu'un minimum, à cet exploit du sacrifice d'amour.
    Le disciple du Christ, c'est celui qui aime le monde, donne son âme pour autrui, accepte même d'être séparé du Christ pour le salut de ses frères. A l'inverse, l'homme qui suit le chemin de l'égoïsme, fut-il sacré, ne s'occupe que de son propre salut, ne se sent pas responsable de la souffrance et du péché du monde ; celui-là n'entend pas ce que dit le Seigneur, et ne comprend pas pourquoi le Christ a assumé le sacrifice du Golgotha.
    Certes il n'est pas rare que ceux qui suivent la voie du salut individuel s'adonnent à certaines pratiques en apparence vertueuses : nourrir les vagabonds, assister les pauvres, etc. Mais ils ne le font que comme un entrainement ascétique, un exercice utile à leur propre âme. Or ce n'est évidemment pas ce genre d'amour que l’Évangile nous enseigne, et ce n'est pas dans un tel exercice que le Christ fut crucifié.
    L'amour du Christ dont nous héritons est un authentique amour sacrificiel, c'est le don total de l'âme, non pour la retrouver avec des intérêts à mon profit, mais pour le bénéfice unique du prochain en qui se révèle, par la grâce même de ce don d'amour, l'image de Dieu.
    Mais attention. Ce que nous venons de dire ne signifie pas qu'il faille raisonner ainsi, puisque le Christ nous a donné la certitude que nous le rencontrons dans chaque pauvre, témoignons de l'amour à celui qui sous l'apparence de la pauvreté n'est en réalité autre que le Roi céleste, qui ne gaspillera pas nos dons mais nous les rendra au centuple. Non. Si le Christ est bien présent et souffre bien en lui, le pauvre, le malheureux, n'en est pas moins réellement lui-même, dans la réalité de sa pauvreté et de sa misère. Nous devons accueillir le pauvre au nom de l'amour du Christ, non parce que nous obtiendrons ainsi une récompense, mais parce que l'amour sacrificiel du Christ nous embrase, que nous nous unissons au Christ dans cet amour, que nous participons à sa souffrance sur la croix, que nous souffrons non pour notre purification et notre salut, mais réellement pour l'autre, le pauvre, le malheureux, pour que nos souffrances allègent les siennes.
    Nous ne pouvons pas aimer sacrificiellement en notre propre nom, mais seulement au nom du Christ, au nom de l'image de Dieu qui se révèle à nous dans chaque homme. »

    Mère Marie Skobtsov (1891-1945), Le sacrement du frère, Préface d'Olivier Clément - Biographie spirituelle par Hélène Arjakovsky-Klépinine - Le sel de la terre, Pully, 1995.

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  • Un mois avec Marie - Septième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    SEPTIÈME JOUR
    Faisons des sacrifices

    Détail du retable du XVe siècle de l’église de Pignans (Var)Écoutons la requête qui nous est adressée par notre céleste Reine, aussi bien qu'aux petits Voyants de Fatima :

    « Voulez-vous offrir à Dieu des sacrifices et accepter toutes les souffrances qu'Il vous enverra en réparation des péchés si nombreux qui offensent sa divine Majesté ?
    « Voulez-vous souffrir pour obtenir la conversion des pécheurs, pour réparer les blasphèmes ainsi que toutes les offenses faites au Cœur Immaculé de Marie ? »
    Sans hésiter, avec élan et enthousiasme, Lucie, au nom des trois enfants, a répondu : « Oui, nous le voulons ! » Nous savons dans quelle mesure ils ont tenu leur engagement.
    Et nous, qu'allons-nous faire ?
    Mériterons-nous le geste de tendre complaisance qui accueillit la générosité de ces petits ?
    Ils se sont élevés jusqu'à l'héroïsme. Cela nous effraye, nous n'osons pas nous engager...
    Mais serons-nous donc incapables de ce que ces jeunes innocents ont pu ?...
    Trêve à la pusillanimité !
    Les voies, d'ailleurs, ne sont pas également hérissées d'épines pour tous. Certains en rencontrent davantage et d'autres moins. Se trouva-t-il, d'ailleurs, un « ferblantier » sur notre route, Dieu nous accorderait à nous aussi, la grâce nécessaire pour supporter ses persécutions et déjouer ses embûches.
    Que nous le voulions ou non, les souffrances de la vie s'imposent, puisque la vie est le temps de l'épreuve. Certains les subissent en maugréant, ce qui les alourdit. D'autres, plus avisés, les acceptent de bon gré et s'en constituent un trésor de mérites.
    Rangeons-nous résolument dans cette dernière catégorie et, faisant un pas de plus, allons jusqu’aux sacrifices volontaires demandés par notre « Maman du Ciel ».
    Sans avoir recours aux « orties » du chemin, tout nous en fournira la matière et nous pourrons, chaque jour, en recueillir une ample moisson. Signalons simplement quelques-unes de ces paillettes d'or, propres à nous enrichir. Notre générosité saura en allonger la liste : regards curieux réprimés ; légères incommodités, intempéries des saisons : froid, chaleur supportés sans mot dire ; petits actes d'oubli de soi, d'abnégation, de dévouement ; observance stricte de la modestie chrétienne aux dépens de la mode : ce tyran qui tue tant d'âmes !... Mortification de l'amour-propre aux mille formes renaissantes. Sans oublier la précieuse « minute de silence » qui, souvent renouvelée, nous arrache aux futilités vaines et nous conduit à la vie intérieure, prélude de la vie du Ciel.
    Non, ce ne sont pas les occasions de sacrifice qui nous manquent, pas plus qu'elles ne firent défaut aux enfants de Fatima et, mieux encore, à la Vierge bénie.
    Depuis sa Présentation au Temple jusqu'au sacrifice suprême du Calvaire, son passage sur la terre fut-il autre qu'une longue immolation ?...
    Contemplons son Cœur « transpercé » (1) et demandons-lui l'énergique vaillance qui ne reculera devant aucune souffrance, aucun sacrifice s'offrant à notre bonne volonté.
    « Si quelqu'un veut venir après Moi, nous dit le divin Maître, qu'il se renonce soi-même, qu'il porte sa croix chaque jour et qu'il Me suive » (2).

    PRIÈRE

    0 ma Souveraine, ô ma Mère ! souvenez-vous que je Vous appartiens. Gardez-moi, défendez-moi comme votre bien et votre propriété.

    Mère aimante, douloureuse, miséricordieuse,
    priez pour nous.

    (300 j.)

    (1) Prédiction de Siméon, St Luc II, 35.
    (2) St Matthieu XVI, 24.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Troisième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    TROISIÈME JOUR
    La Réparation

    L'Ange de l'EucharistieLes vertus théologales, l'humble adoration, la prière nous ont préparés à recevoir les enseignements de Notre-Dame. Ouvrons encore nos intelligences à l'esprit de réparation. Notre nature, ennemie de tout ce qui coûte un effort, une peine, y répugne. Il est très nécessaire, indispensable cependant.

    Les crimes couvrent la terre ; des âmes tombent chaque jour, nombreuses, dans l'abîme éternel. Cela ne réclame-t-il pas en tous temps et plus que jamais à cette heure, le réveil, l'activité d'une généreuse énergie ?
    Source surabondante, féconde et toujours jaillissante, la Rédemption pourrait suffire à laver dans ses flots divinement purs les souillures de milliards de mondes. Elle serait capable de déverser dans le cœur de tous les malheureux en perdition, le repentir final, le salut... Mais l'homme n'est pas une simple réceptivité, un esclave. Le Seigneur a fait sa dignité en le créant libre : libre d'accepter les grâces dont Il ne cesse de l'inonder, libre aussi de les refuser. Et Il lui demande, en reconnaissant la monstrueuse ingratitude qu'est le péché, d'ajouter sa faible part au grand Œuvre de la réparation.
    Il sait, d'ailleurs, l'indigence de ses fils adoptifs. Afin d'y suppléer Il met à leur disposition les Trésors infinis de leur Frère aîné : Son Unique. A nous de les faire valoir en véritables enfants du Père des Cieux.
    L'Ange avait déjà dit aux petits Voyants : « Offrez continuellement au Seigneur des prières et des sacrifices en acte de réparation pour les nombreux péchés qui l'offensent, et de supplications pour la conversion des pécheurs ! »
    Deux ou trois mois plus tard, il leur apparaît de nouveau dans la grotte du Cabeço, où les petits prient depuis un certain temps. Il tient en main un calice surmonté d'une hostie, de laquelle tombent des gouttes de sang qui découlent dans le calice. Laissant le calice et l'hostie comme suspendus en l'air, l'Ange s'agenouille à côté d'eux et leur fait répéter trois fois cette formule :
    « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, présents dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages dont Il est lui-même offensé.
    « Par les mérites infinis de son Cœur Sacré et par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »
    Puis, se relevant, il prend l'hostie et la présente à Lucie. Il partage ensuite le calice entre François et Jacinta en disant :
    « Prenez le Corps et le Sang de Jésus-Christ horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs péchés et consolez votre Dieu. »
    Se prosternant de nouveau, il répète trois fois la prière « Très Sainte Trinité... » et il disparaît. Expier nos péchés et ceux de tous, en obtenir le pardon, consoler le Seigneur : voilà le triple but de la réparation.
    Sa vertu est grande pour écarter ou faire cesser les fléaux que nous avons mérités.
    Offrons pour cela la Victime sacro-sainte : Notre-Seigneur Jésus-Christ ; mais n'oublions pas de mêler à ses Mérites infinis la goutte d'eau de nos propres souffrances et sacrifices. Elle est représentée dans le calice au saint Sacrifice de la Messe, et Dieu l'exige !

    PRIÈRE

    Par les dons sublimes de votre Cœur, obtenez-moi, ô Marie, ma Mère, une vraie et solide dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, afin que me renfermant en Lui avec mes pensées et mes affections, j'accomplisse tous mes devoirs, et que tout mon être Lui soit livré pour sa plus grande gloire.

    Notre-Dame du Sacré-Cœur, priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation - Prières : Ste Véronique Giuliani (fêtée ce jour)

    « Ô mon Jésus, je me consacre à vous. Vous m'avez dit que ceux qui aiment la Croix n'ont d'autre demeure que votre propre Coeur. Je me déclare donc amante, amante de la Croix, et je signe cette déclaration de mon propre sang. »

    « Ô amour infini, blessez-moi de vos traits... Ô mon Epoux, je m'offre en holocauste perpétuel et comme une Victime d'amour, j'unis ce sacrifice au vôtre, c'est-à-dire à celui de la Croix. Je m'engage à rester toujours crucifiée avec vous, à ne vouloir jamais que votre volonté... Je vous demande, ô mon Sauveur Jésus, la conversion des pécheurs... Me voilà prête à donner mon sang en vue de leur salut, et pour la confirmation de la sainte foi. Ô mon Dieu, c'est au nom de votre amour, au nom de votre Coeur, que je vous fais cette prière... Et vous, âmes rachetées par le sang de Jésus, ô pécheurs, venez à ce Coeur. Venez à la fontaine, à l'océan de son amour... »

    Ste Véronique Giuliani (1660-1727, fêtée ce jour), in P. Désiré des Planches O.M.C., La Passion Renouvelée ou Sainte Véronique Giuliani, Libraire S. François d'Assise, Paris, 1927.

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  • Méditation : la liturgie

    « Je suis convaincu que la crise de l'Eglise que nous vivons aujourd'hui repose largement sur la désintégration de la liturgie qui est parfois même conçue de telle manière - etsi Deus non daretur (*) - que son propos n'est plus du tout de signifier que Dieu existe, qu'Il s'adresse à nous et nous écoute. Mais si la liturgie ne laisse plus apparaître une communauté de foi, l'unité universelle de l'Eglise et de son histoire, le mystère du Christ vivant, où l'Eglise manifeste-t-elle donc encore sa nature spirituelle ? »

    (*) : devise attribuée au juriste hollandais Hugo Grotius (1583-1645), "comme si Dieu n'existait pas".

    Joseph Ratzinger [Pape émérite Benoît XVI], Ma vie mes souvenirs, Fayard, 1998.

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    "Nous devons apprendre à célébrer l'Eucharistie" par Benoît XVI (26 février 2009)

  • Méditation : le sacrifice

    « Un trait distinctif de la dévotion au Précieux Sang, c'est la manière dont elle fait ressortir, et dont elle conserve toujours présent à nos yeux le principe de sacrifice. Le sacrifice est tout particulièrement l'élément chrétien de la sainteté ; et c'est précisément cet élément que la nature a en horreur et qu'elle repousse de toutes ses forces. Il serait impossible de compter toutes les illusions auxquelles la fécondité de notre amour-propre donne naissance, pour nous faire éviter l'obligation du sacrifice ou pour rétrécir le cercle de son application pratique. Ce serait chose facile d'être un homme spirituel, si pour cela il suffisait d'avoir des vues droites, des sentiments élevés, ou des aspirations ferventes. La pierre de touche de la spiritualité, c'est la mortification. Les amusements mondains, le bien-être domestique, une nourriture choisie, l'habitude quotidienne de faire toujours notre propre volonté dans les moindres détails de la vie, sont toutes choses incompatibles avec la sainteté, lorsqu'elles sont habituelles et qu'elles forment le courant normal et ordinaire de notre existence. La peine est nécessaire pour la sainteté ; la souffrance est essentielle pour la destruction de l'amour-propre ; il est de toute impossibilité que des habitudes de vertu puissent se former sans la mortification volontaire et la douleur doit féconder la grâce, pour lui faire porter des fruits. Si un homme ne s'impose pas constamment des sacrifices, il se trompe, il est dans l'illusion, et il ne fait aucun progrès dans la spiritualité. Si un homme ne renonce pas tous les jours à lui-même, il ne porte pas sa croix.

    Ces axiomes sont de ceux qui en tout temps blessent notre faiblesse, et heurtent notre indulgence pour nous-mêmes. Mais ils sont d'une importance particulière dans des temps comme les nôtres, où le bien-être et même le luxe sont devenus à peu près universels. C'est l'amour du bien-être qui est la ruine de la sainteté... Il en est qui ne sont attirés, ni par les bals, ni par les parties de plaisir, ni par les autres amusements à la mode, et qui, par conséquent, n'ont aucun mérite à s'en tenir éloignés. Mais ces mêmes personnes peuvent tenir beaucoup à ce qu'il n'y ait aucune interruption dans le cours de leur bien-être de tous les jours. Ils se lèvent quand il leur plaît, et dès leur lever, il réunissent autour d'eux tout le confortable possible. Il faut que leurs repas soient agréables, élégamment servis, et qu'il n'y ait rien à reprendre. Il faut que le mécanisme du service marche sans secousse, que leurs besoins soient prévenus, et que tout objet désagréable soit tenu loin de leurs regards. Ils veulent avoir la plus grande partie de leur temps à leur disposition. Il faut qu'ils puissent se distraire dans une conversation amusante, ou dans les rapports de la société ; enfin il faut qu'ils puissent satisfaire la mobilité de leur caractère, lorsqu'ils le voudront, par le changement d'air, de scène ou de compagnie...

    C'est la mission particulière du Précieux Sang, de prêcher une croisade contre la tranquillité inoffensive du bien-être. La messe est l'abrégé de l'Evangile ; c'est une hérésie dans le dogme d'y reconnaître le sacrement tout en niant le sacrifice. En pratique, la mondanité est coupable de la même erreur par rapport à la sainteté. Elle admet toutes les obligations de la sainteté, sauf une seule, et celle-ci, c'est l'obligation du sacrifice. »

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Le Précieux Sang ou le Prix de notre Salut (ch. VI), Paris, Ambroise Bray, 1867 (4ème éd.).

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  • Méditation - Prière : élévation au Sacré Coeur de Jésus

    « Coeur de Jésus, en qui sont tous les trésors de la science et de la sagesse : par ces trésors immenses et qui se consacrent à notre salut, à notre perfection, à notre bonheur, ayez pitié de nous. Je les adore en vous sur la Croix donnant à votre Amour et à votre Sacrifice son immense portée, augmentant votre Passion extérieure dont ils vous montraient l'indignité mille fois sacrilège, déchaînant comme un océan votre Passion intime par la révélation de tout le passé, du présent, de l'avenir du monde, de tant de siècles chargés de crimes ; vous permettant de donner à vos souffrances la direction la plus universelle et la plus particulière.
    Je les adore en vous sur l'Autel, au Tabernacle, et dans le Ciel.
    Et je les vois tournés vers moi : science et sagesse de votre amour créé, science et sagesse de votre amour infini me regardent. Il est des âmes qui ont peur de ce regard, qui le fuient comme Caïn. Je veux l'aimer, au contraire ; je suis charmé, ou je veux l'être, de ce que vous me connaissez à fond, dans tous les plis et replis de mon âme, de ses pensées, de ses intentions, de ses dispositions bonnes ou mauvaises.
    Et ces trésors doivent me remplir de confiance. Tout ce qui m'est nécessaire et utile pour le ciel, pour la sainteté, votre Coeur le sait à merveille ; et il le veut pour moi. Par sa sagesse, par sa science, par son amour, qui atteignent d'une extrémité du monde à l'autre, d'une extrémité de ma vie à l'autre, avec une suavité et une force ineffables, ayez pitié de moi ; ayez pitié de tous, surtout de ceux qui doivent m'être plus chers ; ayez pitié des prêtres. Qu'à votre exemple, ô Maître, et grâce à vous, notre coeur soit un trésor toujours plus riche de sagesse et de science, et que, brûlant de votre amour, avec vous il consacre cette sagesse et cette science au salut des âmes. »

    Charles Sauvé, S.S., Le Sacré-Coeur Intime, Tome III (Litanies, Treizième élévation "Coeur de Jésus, dans lequel sont tous les trésors de la sagesse et de la science"), J. de Gigord, Paris, s.d.

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