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courage - Page 2

  • Méditation : la bonne volonté

    « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait cela sa Volonté » (Lc,1,38)

    « Toute la valeur morale de l’homme raisonnable réside dans sa volonté. Si cette faculté s’incline vers le bien, elle entraîne avec elle tous les autres mouvements de l’âme. Inversement, si la volonté est pervertie, tous les actes sont infectés. On comprend dès lors quel prix Dieu attache à la bonne volonté de ses créatures et combien celles-ci doivent s’efforcer de la maintenir dans une rectitude parfaite afin de rendre hommage à leur Créateur.

    L’âme de bonne volonté cherche à plaire à son Dieu, elle tend à Lui de toutes ses forces, elle s’étudie à le satisfaire même dans les plus petites choses. Cependant, cette bonne volonté n’est ni béate, ni languissante. Elle ne revient pas à se cantonner dans une attitude molle et stérile. Bien au contraire, elle pousse à l’effort, à l’accomplissement du devoir, elle met en éveil et est prête à se traduire en action telle la Vierge Marie qui après avoir adhéré à la Volonté de Dieu se mit en route pour aider sa cousine Elisabeth.

    « Ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le Royaume des Cieux, mais celui-là seul qui fait la Volonté de mon Père » (Math. 7,21) disait Jésus. Nous voilà avertis ! Hélas, bien souvent malgré notre bonne volonté, le courage nous manque : « Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas. » (Rom. 7,19). C’est le combat, l’épreuve mais c’est aussi un sujet de victoire sur nous-même ! Où donc puiser la force nécessaire pour nous vaincre sinon qu’à la Source du Sacré Cœur de Jésus et dans l’exemple de la Vierge Marie, toute donnée à la Volonté de Dieu ? Notre salut éternel en dépend : c’est la bonne et parfaite volonté mise en pratique qui permet de peupler le Ciel ! Soyons de ceux-là ! »

    Soeur Marie du Sacré Coeur (Constance Bernaud, 28 octobre 1825 - 2 août 1903)
    Source : Méditation mensuelle proposée par la Garde d'Honneur du Sacré Coeur, Paray-le-Monial.

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    La Visitation, tableau de Sebastiano del Piombo (v.1485-1547), 1518/1519

  • Méditation 5ème semaine de Carême : le luxe (2)

    « Tous le reconnaissent, la réaction est nécessaire, urgente ; mais qui la commencera ? qui donnera l'impulsion à ce mouvement nouveau ? Messieurs, les grands exemples doivent venir d'en-haut ; et quand je dis en haut, remarquez-le, je n'entends pas parler des gouvernements et des pouvoirs constitués ; je ne prêche pas ici devant les rois de la terre ; c'est à vous que je parle, à vous qui représentez dans toutes ses conditions ce grand peuple de France ; et je vous dis que c'est surtout à ceux qui sont en haut à prendre dans cette réaction une généreuse initiative. L'exemple du luxe et des excès qu'il entraîne en est parti, l'exemple de la modération en doit descendre avec les vertus qu'elle amène. Donc tout ce qui est haut par la naissance, haut par la noblesse, haut par la fonction, haut par la richesse, haut par le nom, doit se croire aujourd'hui la vocation d'arrêter, par la puissance de l'exemple, cette grande aberration du siècle.
    [...]
    Allons, messieurs, du courage et de la résolution ! Comme nous et avec nous, dites, non seulement par des paroles, mais par des faits : Anathème au luxe immodéré, impertinent, ruineux, immoral ! Secouez de vous comme une lèpre tout ce que ce vêtement recouvre d'antichrétien, d'antisocial et de dégradant. Guerre à ce luxe qui produit l'orgueil, guerre à ce luxe qui alimente la cupidité, guerre à ce luxe qui nourrit la sensualité, guerre à ce luxe enfin qui perpétue et agrandit, avec ces trois choses, notre obstacle au progrès, c'est-à-dire la concupiscence. Cherchez le progrès là où il commence, à Bethléem et au Calvaire. C'est par là qu'ont passé dans la mortification, le dépouillement et l'humilité, les générations chrétiennes, pour s'élever avec Jésus-Christ de perfection en perfection, jusqu'à la gloire de son éternel Thabor. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Sixième conférence : le luxe obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    Le Christ quittant le prétoire, Gustave Doré (1867-1872) - Musée d'art moderne et contemporain, Strasbourg (France)
    (Crédit photo et commentaire du tableau)

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (5)

    La vertu, c'est l'ordre dans l'amour.
    (Saint Augustin)

    « La vertu, c'est la force, force courageuse et libre qui ramène l'amour et avec lui tout l'homme vers son centre divin, et par là le fait remonter, en cherchant l'infini, vers les sommets glorieux du vrai progrès humain.
    Aussi, voyez l'homme ou le peuple qui a rétabli par réaction contre la concupiscence l'ordre dans son amour. Ô spectacle digne de l'ambition des hommes et des regards de Dieu ! le cœur tout entier est tourné vers l'infini qu'il cherche et qu'il aspire ; les affections s'en élèvent comme une vapeur d'encens qui glorifie Dieu et embaume les hommes en s'évanouissant elle-même. Le poète a dit : Dieu a donné à l'homme un visage sublime et regardant le ciel ; mais voici bien autre chose : l'homme, par son courage, s'est refait à lui-même un cœur haut qui appelle Dieu et cherche l'infini. Le dévouement, l'abnégation, la pureté, la fraternité, la charité, s'en enlèvent comme ses naturelles aspirations. En un mot, tout cet amour, qui est le fond et le mouvement de la vie, monte ; et tout ce qui est dans l'homme s'élève, rapporté dans son mouvement, et ne redescend vers la terre que comme descendent les eaux attirées par le soleil, pour se répandre en douce pluie ou une féconde rosée. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : austérité chrétienne et sainteté (2)

    « Ah ! je le sais, la pénitence corporelle, le jeûne, l'abstinence, la discipline et la flagellation des saints, prête à rire à des penseurs de ce temps, trop sages pour pratiquer de telles folies. ils ont plus d'égards pour la chair, plus de respect, surtout plus d'amour pour leur corps ; et ils disent en souriant à l'austérité chrétienne : Ascétisme, moyen âge, fanatisme !... Laissons passer le siècle avec ces lâches discours et ces faciles injures. La vérité est, quoi qu'en pensent les faux sages, que réduire, comme saint Paul, sa chair en servitude, ne fût-ce que pour être bien sûr qu'on ne deviendra jamais son esclave, sera toujours un acte de courage et de magnanimité. La vérité est que pour accorder à son corps le plaisir dans un but de satisfaction égoïste, il suffit d'être un misérable ; et que pour infliger à son corps la douleur volontaire dans un but de restauration morale, il faut être courageux, il faut être vraiment grand. La vérité est enfin que cette race de mortifiés, dont on livre l'héroïsme à la risée populaire, ouvre devant le siècle la route du progrès ; parce que, mortifiant la chair pour faire mieux vivre l'esprit, elle maintient et développe en elle la vraie grandeur de l'homme. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Quatrième conférence : le progrès moral par l'austérité chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : "Tout faire par son Sacré Coeur"

    « "Par le Sacré Cœur" désormais je veux animer toute ma vie. Il me le demande :
    "Tout faire par son Sacré Cœur ;"
    "Suppléer à ce qui nous manque et à ce qui manque aux autres par les mérites de son Sacré Cœur ;"
    "Apaiser la justice du Père et Lui rendre une gloire infinie, par l'offrande du Sacré Cœur..."
    Voilà ce qu'Il a chargé la Bse Marguerite-Marie de me répéter.
    Ma vie ne pourra qu'y gagner immensément. Ma tiédeur, en passant par les flammes du Sacré Cœur, se changera en ferveur.
    Mes lâchetés, ma faiblesse en face du sacrifice se convertiront en force et en courage, si je les fais toucher aux plaies, aux épines et à la croix, que je trouve associées au Sacré Cœur.
    Ma jalousie, mes étroitesses et mon peu de générosité devront céder devant l'universalité et le rayonnement de son infini amour.

    "Par Lui" j'offrirai toutes mes actions ; mes prières, mon travail, mes efforts. Lui demandant de suppléer par ses mérites infinis à toutes les imperfections de ma vie.
    "Par Lui" surtout, je sanctifierai mes souffrances et mes larmes, en les unissant à son sang divin pour l'expiation de mes péchés et de ceux de tous les hommes.
    "Par Lui" par ses sentiments si parfaits, je vivifierai toutes mes dévotions de Règle : ma dévotion à Marie, à St Joseph, aux Sts Anges, à mes Saints Patrons, aux Âmes du purgatoire.
    De la sorte, la dévotion au Sacré Cœur, loin de diminuer mes autres dévotions, deviendra leur lumière et leur stimulant. »

    Vénérable Marie-Clément (Joseph Staub, 1876-1936, fête ce jour), Vie d'union avec le Sacré Cœur, Centre américain de l'Archiconfrérie de Prière et de Pénitence, Collège de l'Assomption, Worcester, MA, U.S.A., 1917 (2e éd.).
    Prêtre et religieux français des Augustins de l'Assomption, Apôtre du Sacré-Cœur, fondateur des Sœurs de Ste Jeanne d'Arc, déclaré vénérable le 3 avril 2014.

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  • Méditation : "Celui qui ne porte pas sa croix, n'est pas digne de moi"

    « Nous aussi, nous devons porter notre croix.
    Notre Seigneur lui-même nous en a fait un précepte : "Celui qui ne porte pas sa croix, n'est pas digne de moi" nous a-t-il dit. Ne devons-nous pas en effet nous conformer à notre chef ? Si Notre-Seigneur a choisi la croix, c'est qu'elle est bonne, c'est qu'elle est nécessaire.
    Elle répare, elle efface le péché. Elle achète les grâces ; et chez nous, elle comprime les passions et les affaiblit.
    Elle est si nécessaire, que Notre-Seigneur en a fait la mesure de notre gloire. Quand il viendra nous juger, le signe de la rédemption planera dans le ciel. Ceux qui seront trouvés conformes à la croix, seront sauvés.
    Toute la vie d'ailleurs est semée de croix, c'est la condition de notre vie mortelle depuis la chute d'Adam. Ce serait folie de ne pas profiter de ces occasions de réparation et de mérite.
    Comment devons-nous porter la croix ? Avec résignation d'abord, comme Jésus, qui disait sans cesse : "Mon Père, que votre volonté soit faite et non la mienne !" - Avec confiance dans la grâce de Jésus-Christ qui nous aidera à porter la croix. - Avec joie, parce que la croix est le chemin du ciel. - Avec amour surtout parce que la croix nous rend semblables à Jésus-Christ, parce que notre générosité console le Cœur de Jésus et nous unit au Sauveur dans son œuvre rédemptrice, parce que nos croix, portées avec courage, sont des sources de grâces pour toutes nos œuvres, pour toutes les âmes que nous recommandons à Notre-Seigneur. »

    P. Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Cœur - Méditations pour tous les jours de l'année, Tome I (Mardi Saint, III), Établissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1910).

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    (Source et crédit photo)

  • Mois de mars : mois de Saint Joseph

    « Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. »
    Ste Thérèse d’Avila (1515-1582)
     
    Prière des prêtres à St Joseph, au moment de monter à l’Autel

    « Joseph, toi qui as protégé la fragile Présence du Christ sur Terre,
    Je te consacre mes mains au moment de monter à l’autel.
    Garde-les pures et fortes, pour bénir, consacrer et protéger.

    Joseph, toi qui as contemplé la Beauté de l’Enfant Dieu,
    Je te consacre mes yeux au moment de monter à l’autel,
    Garde-les clairs et lumineux, de la lumière du Mystère que je vais célébrer.

    Joseph, toi qui as reçu de Marie ta sagesse et ta tendresse,
    Je te consacre mon cœur au moment de monter à l’autel
    Garde-le chaste, bon et courageux, pour offrir à ce monde l’amour du Père. »

    P. Nathanaël Pujos

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  • Méditation : la Transfiguration

    Levantes autem oculos suos neminem viderunt nisi solum Jesum.
    Ayant levé les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul.
     
    « Il n'y a de sainteté que dans le devoir d'état, devoir sacré s'il en est : éviter le mal sous toutes ses formes et faire le bien en toute manière, declina a malo et fac bonum (Ps XXXVI, 27). Il n'y a de vraie paix du cœur que dans le renoncement chrétien.

    Pour m'encourager à ce labeur, je regarde Jésus, je ne regarde plus que Lui. Je l'ai vu au désert ; je l'entrevois déjà au Calvaire ; aujourd'hui, pour m'encourager, il m'entraîne au Thabor. Ces deux montagnes se regardent. Jésus descendra du Thabor pour s'engager dans la voie royale qui conduit au Golgotha. Il n'a pas besoin, Lui, de la consolation qui encourage : s'il nous révèle un instant sa Gloire, c'est pour nous. Il nous crie : Voyez et contemplez ce que je suis, afin d'espérer ce que vous deviendrez, si vous voulez me suivre jusqu'au pied de mon gibet.

    Mon âme, ne regarde pas uniquement Jésus au Calvaire, contemple-Le aussi au Thabor. Là, il n'est que défiguré, ici il apparaît transfiguré ; là, il est pâle, livide, meurtri dans sa Face ; ici, il resplendit comme le soleil à midi. Là, il est dépouillé ; ici, il est revêtu d'un manteau plus pur que la neige. Là, il apparaît entre deux scélérats ; ici, Moïse et Elie s'entretiennent avec Lui et lui rendent hommage. Là, tous l'ont abandonné ; ici, Pierre souhaite de demeurer avec Lui, tant il fait bon. Là, les ténèbres affreuses enveloppent la terre ; ici la nuée lumineuse enveloppe à la fois la Loi, la Prophétie et l’Évangile. Là enfin, Jésus s'écrie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné (Mc XV, 34). Ici, le Père des cieux, penché sur Jésus-Christ murmure : Celui-ci est mon Fils Bien-aimé dans lequel j'ai mis toutes mes complaisances. Les splendeurs du Thabor transfigurent les horreurs du Calvaire ; la récompense du Ciel soutient le sacrifice de la terre.

    Non, il n'y a pas de plus grande force ici-bas que celle que l'on puise dans le regard sur Jésus seul ; au Calvaire, oui, mais aussi et en même temps au Thabor. C'est pourquoi, Seigneur, vers Vous j'élève mon âme (1), j'étends mes mains vers Vous (2), et je mets ma confiance en Vous seul ; non, je n'aurai pas à rougir de mon courage (3) ! Ah ! comprenez mon cri... C'est Vous seul que je prie, Seigneur (4). »

    (1) : Introït - (2) : Offertoire - (3) : Introït - (4) : Communion

    Dom Vandeur, Dimanche de la deuxième semaine in "Élévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Éditions de Maredsous, 1955.

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  • Méditation : "Appelle à l'aide !"

    « Ne te décourage pas, ne te laisse pas aller au désespoir lorsque tu sens dans ton âme un souffle meurtrier, un bouillonnement de méchanceté et de mal, d'impatience et de blasphème, ou un fléchissement sous l'emprise des mauvaises pensées. Combats sans relâche et résiste courageusement, invoque de tout ton cœur le Seigneur Jésus-Christ, le vainqueur de l'enfer. Humilie-toi profondément, profondément, reconnaissant du fond de l'âme que tu es le premier des pécheurs (1), indigne d'être compté parmi les hommes, et le Seigneur, voyant ton humilité et ton combat, te viendra en aide. Appelle aussi à ton secours notre Protectrice, la très sainte Vierge Mère de Dieu, et dis-lui : "Guéris, ô toute Pure, les blessures amères de mon âme, et terrasse les ennemis qui ne cessent de me faire la guerre. (2)" »

    1 : cf. 1 Tim 1, 15
    2 : Canon à l’Ange Gardien

    Saint Jean de Cronstadt (1829-1908), Ma vie en Christ, Abbaye de Bellefontaine, 1979.

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  • Méditation : Sainte Agnès

    Il est certain qu'il y eut à Rome vers cette date, une fillette de treize ans qui mourut volontairement pour la foi en Jésus-Christ. La nouvelle s'en répandit très vite chez les chrétiens de l'Empire. On s'indigna de la cruauté des bourreaux, on s'apitoya sur la jeune victime, dont le nom se perdit au fur et mesure que la distance était lointaine de Rome. Et comme on ne savait pas exactement son nom, on lui donna ce nom symbolique d'Agnès, nom qui peut venir du grec (Hagne = la pure), ou du latin (agna = agnelle).

    L'interprétation latine a prévalu dans la primitive Église (Agnès apparut huit jours après sa mort à ses parents, environnée d’une troupe de vierges, avec un agneau blanc auprès d’elle). Saint Augustin connaissait les deux interprétations. « Agnès signifie en latin une agnelle et en grec la pure. » C’est de l’interprétation latine que vient l’usage de bénir, tous les ans à pareil jour, dans l’église Sainte-Agnès, à Rome, des agneaux dont la laine sert ensuite à faire le pallium des archevêques.

    Elle devint un personnage légendaire, chacun imaginant le comment de sa mort. En Occident, on transmit la tradition qu'elle eut la tête coupée ; en Orient, on dit qu'elle aurait été enfermée dans un lupanar où personne n'osa la toucher avant d'être brûlée vive. Quoi qu'il en soit des détails de son martyre, gardons présent à notre mémoire comme un exemple, ce fait historique qu'une jeune romaine de treize ans n'hésita pas à sacrifier la vie terrestre qui s'ouvrait à elle, pour se donner à la vie du Dieu qu'elle adorait.

    Saint Ambroise, évêque de Milan, dira d'elle qu'elle sût donner au Christ un double témoignage : celui de sa chasteté et celui de sa foi. (De virginitate, II, 5 à 9) :

    « C’est aujourd’hui la fête d’une Vierge : embrassons la chasteté. C’est aujourd’hui la fête d’une Martyre : immolons des victimes. C’est aujourd’hui la fête de sainte Agnès : que les hommes soient dans l’étonnement, que les enfants ne perdent pas courage. Que les femmes mariées admirent une si haute vertu ; que celles qui ne le sont pas, l'imitent. Mais que pouvons-nous dire qui soit digne d'elle, puisque son nom même renferme un brillant éloge ? Elle a eu un zèle qui a surpassé son âge, une vertu qui est allée au-delà des forces de la nature ; de sorte qu'elle ne me semble pas avoir porté un nom ordinaire, mais un nom qui présageait son martyre, et qui montrait par avance ce qu'elle devait être un jour.

    [...] En l'appelant Vierge, je fais connaître sa pudeur et sa modestie ; en l'appelant Martyre, je publie sa foi et son courage. Ces deux mots renferment tout son éloge : éloge très vaste et très étendu, que je n'ai point recherché, puisqu'il est tiré de deux qualités qui lui sont essentielles. Prononcer son nom, est faire son panégyrique. Que les vieillards, que les jeunes gens, que les enfants même le célèbrent par leurs cantiques. Et en effet, qui mérite plus d'être louée que celle qui peut être louée de tout le monde : autant d'hommes qui parlent d'elle, sont autant de panégyriques qui publient son martyre.

    On dit qu'à douze ans elle fut martyrisée. Quelle étrange cruauté d'un tyran, de n'avoir pas épargné un âge si tendre ! Mais quelle est la force et la grandeur de la foi, qui à cet âge a porté une fille à lui rendre témoignage ! Vit-on jamais un pareil prodige ! Elle triomphe de l'épée dans un corps si petit et si faible, qu'à peine l'épée trouve-t-elle une place où faire une blessure. Les jeunes filles tremblent en voyant leur mère en colère, et ne peuvent soutenir ses regards menaçants ; et s'il leur arrive de se faire la moindre piqûre, elles versent des larmes, et se plaignent comme si elles étaient dangereusement blessées. Celle-ci intrépide entre les mains sanglantes des bourreaux, tranquille sous le poids énorme des chaînes dont elle était chargée, elle présentait tout son corps au fer acéré d'un soldat furieux, toute prête à mourir, quoiqu'elle connût à peine ce que c'est que de vivre. La traînait-on malgré elle à l'autel des idoles, elle tendait les bras à Jésus-Christ ; et parmi les feux profanes et sacrilèges qui étaient allumés, elle faisait le signe de la croix à la gloire du Sauveur, qui y a vaincu la mort. Tantôt elle paraissait les deux mains et le cou serré de chaînes de fer, quoi qu'à peine en trouvât-on qui pussent serrer des membres si petits.

    Quel nouveau genre de martyre ! Trop faible pour souffrir les tourments, elle a assez de force pour gagner la victoire : elle n'est pas encore propre au combat, elle a déjà mérité la couronne. Ainsi malgré tant d'obstacles que l'âge opposait à la vertu, elle en est devenue une grande maîtresse, et en a donné les plus importantes leçons. Une épouse n'irait pas avec plus de joie et d'un pas plus empressé à la chambre nuptiale, que cette Vierge qui marchait au lieu de son supplice. Une épouse a soin au jour de ses noces de friser ses cheveux et de couronner sa tête de fleurs : Agnès n'a pris au jour de son triomphe d'autre ornement que Jésus-Christ, et n'a été couronnée que de son innocence ; elle a marché à la mort avec des yeux secs, pendant que tous les spectateurs fondaient en larmes. On était surpris qu'elle quittât sans peine la vie qu'elle de faisait que de goûter, et qu'elle la sacrifiât aussi facilement que si elle en eut joui longtemps. Tout le monde était dans l'admiration, de voir qu'elle fut le témoin du véritable Dieu dans un âge où elle ne pouvait disposer d'elle-même, et que la grandeur de son courage rendit croyable le témoignage qu'elle lui rendait, lorsqu'on n'aurait pas cru celui qu'elle aurait rendu pour un homme mortel. D'où pouvaient lui venir des sentiments si élevés au-dessus de la nature, sinon de l'Auteur même de la nature ? »

    St Ambroise (340-397), Traité "De la Virginité" (5-8), in "Les Œuvres de St Ambroise sur la Virginité", Traduites en français par le R.P. De Bonrecueil, Prêtre de l'Oratoire, A Paris, Chez Barthelemy Alix, Libraire, 1729 (Google Books).

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  • Méditations : des tentations...

    « La prière est sans nul doute indispensable pour repousser les tentations. Mais n'avons-nous pas aussi un autre moyen non négligeable, c'est l'application à notre devoir d'état, à la tâche qui nous a été confiée. Quand nous sommes occupées à bien faire ce que nous devons faire, chacune pour l'amour de Dieu, en union avec la très Sainte Vierge Marie, toutes les facultés sont donc occupées, et bien sûr, les tentations n'ont pas autant de prise sur nous. Voici encore un autre moyen pour écarter les tentations. Ce moyen tout simple et que vous connaissez bien, il consiste à opposer le mépris. Nous savons en effet que le mépris est le moyen le plus court pour nous défaire d'un ennemi que rien ne blesse tant que le dédain. Il est donc préférable aussi de ne pas revenir par la pensée sur nos tentations passées. Car en y revenant, nous remettrions en quelque sorte du bois au feu. Et ainsi nous l'entretiendrions au lieu de l'éteindre. Conservons donc notre tranquillité et la paix sereine dans les tentations. [...] Enfin, n'oublions pas cette vérité que nous connaissons bien ! Dieu si miséricordieux, ne permettra jamais que nous soyons tentées au-dessus de nos forces. Les débats de notre conscience, ces luttes, cette croix crucifiante, il faut les accepter par amour, et en esprit de réparation pour nos fautes, et pour celles des autres. Les tentations ne peuvent nous faire que le mal que nous voulons. Puisque dans les âmes fidèles, elles produisent le contraire : elles produisent de bons effets, elles les maintiennent d'ailleurs dans une plus profonde humilité ; elles stimulent leur vigilance et leur courage. Et de plus elles les entretiennent dans leur ferveur, en les ramenant à Dieu plus souvent. Oui, les tentations nous donnent une heureuse expérience et pour les autres aussi, parce qu'elles nous rendent enfin plus compréhensives, et plus compatissantes pour les faiblesses du prochain. Mais il n'en demeure pas moins vrai que nous devons, vous et moi, être très vigilantes, par la prière, et par la pénitence. »

    Mère Marie de la Croix (1901-1999), Entretiens Évangéliques A XVII 1975, in "Textes choisis 5. Avec Marie - Vivre le combat spirituel", Éditions de la Morinaie, Saint Aignan sur Roë, 2012.

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    Retable d'Issenheim de Matthias Grünewald, musée Unterlinden, Colmar
    Seconde ouverture, panneau droit : la tentation de St Antoine (détail)

  • Un mois avec Marie - Quinzième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    QUINZIÈME JOUR
    L’Éducation

    enfant en prièreMarie est la Mère parfaite, éclairée, tendre et forte à la fois. Regardons-la à Bethléem.

    Elle entoure l'Enfant divin de son amour, Elle lui prodigue ses soins, et avec quelle joie, quelle douceur ! Mais bientôt le saint vieillard Siméon plante le glaive dans son Cœur maternel...
    Elle pressent pour son cher « Premier-Né » les contradictions, les blasphèmes, la persécution...
    Auprès du berceau de Jésus flotte déjà une vision de mort... Une couronne sanglante s'esquisse autour de sa tête blonde…
    La Vierge adhère pleinement au plan de l’Éternel ; Elle accepte la part immense des douleurs qui la submergeront... Plus encore, s'élevant au-dessus de ses sentiments naturels, sa volonté perdue en celle du Père, Elle accepte, Elle veut avec Lui, la Passion de son Bien-Aimé.
    Il lui en coûte tout le sang de son Cœur, car sa tendresse est incommensurable ; mais le but est sublime... Elle sacrifie tout et se sacrifie elle-même pour l'Œuvre de la Rédemption.
    Au pied de la Croix, une nouvelle maternité s'offre à Marie. Son Cœur se dilate pour accueillir tous les humains.
    Toujours Mère parfaite : éclairée, tendre et forte à la fois, Elle ne les aimera point d'autre façon que son Jésus, car Elle ambitionne pour eux le plus beau, le meilleur.
    En chacun, Elle voudrait mouler un Saint. Pour cela - vu la déchéance originelle - il faut passer par l'épreuve, à sa suite et à celle du Sauveur. Elle le sait, Elle y consent pour nous, mais Elle accourt à notre premier appel pour nous secourir, nous aider.
    Éducatrice incomparable, lorsqu'Elle apparaît aux trois petits enfants de Fatima, Elle leur apprend à réprimer leurs défauts, Elle les exhorte aux sacrifices généreux, à l'acceptation de la souffrance. Elle les aime trop pour trahir leurs intérêts majeurs, aussi les élève-t-elle à une hauteur morale et spirituelle qui, devenue leur félicité et leur gloire, excite aujourd'hui notre admiration.
    Quelle leçon pour nous !
    Si nous avons charge d'âmes, prenons conscience de nos responsabilités.
    La Foi abreuvait nos pères de l'éternelle Vérité ; son affaiblissement ruine en nous l'esprit surnaturel. La matière, le temporaire nous subjuguent, ils captent notre attention, nos activités, s'emparent de la première place, et l'âme est sacrifiée.
    Combien d'enfants sont les victimes de ce dangereux renversement des valeurs !
    Certes, il convient de bien soigner ces chers petits, de les acheminer peu à peu vers une situation convenable. Cela est nécessaire, mais insuffisant.
    Le Baptême dépose en nos enfants un germe divin qui demande à être cultivé, développé par la répression des défauts naissants, le redressement des inclinations fâcheuses, la formation à la vertu. C'est la belle mission des parents. On ne peut l'accomplir sans parfois faire souffrir l'enfant. Souffrance salutaire, agent souvent indispensable de l'éducation et recommandé par l'Esprit-Saint.
    Trop nombreux, hélas ! sont parmi les chrétiens ceux qui, pour s'éviter une peine, car il en coûte, ou bien par une faiblesse coupable, une sensibilité cruelle, ont manqué de courage pour contrarier leurs enfants, les punir et les corriger à propos. Ils ont compromis leur bonheur ici-bas - car le joug des passions est le pire des tourments -, et peut-être aussi leur avenir éternel.
    A l'égard même de la société, ils ont failli à leur devoir, contribuant à entretenir et accroître en son sein la veulerie et la dépravation, dont nous subissons aujourd'hui les terribles conséquences.
    Il est temps de réagir.
    Parents chrétiens, regardez Marie, votre Modèle. Sachez vouloir à son exemple, pour les vôtres, en vue d'un bien supérieur, même l'épreuve et le juste châtiment.
    Veillez à la santé de vos enfants, entourez-les d'affection, mais aussi appliquez-vous sans faiblir, à leur donner un esprit juste, une volonté énergique, une âme loyale et généreuse, qui ne transige jamais avec le devoir quel qu'il soit et quoi qu'il lui en puisse coûter.

    PRIÈRE

    Très Saint Cœur de Marie, doux et fort à la fois, apprenez-nous à marcher vaillamment à votre suite, sans rien négliger de ce qui est pour nous le devoir. Aidez-nous à accomplir parfaitement la mission que le Seigneur a bien voulu nous confier.

    Bénie soit la très pure, très sainte et très immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie. Mère de Dieu. Ainsi soit-il.
    (300 j. plénière une fois le mois.)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Méditation - Prière : membres de l'Eglise

    « Seigneur, aide-nous à ne pas nous laisser emporter par le vacarme que fait le mal quand il atteint ton Église. Aide-nous à ne pas oublier que nous en sommes nous aussi membres et donc responsables. Au lieu de nous désoler et de nous replier sur nous-mêmes, ouvrons tout grand nos cœurs à ce cadeau inestimable de ton amour qu'est l’Église : garante de ta parole, dispensatrice de tes grâces par les sacrements et ouverture sur le Royaume. Et ayons le courage de proclamer à voix haute comme Pierre, et, à temps et contretemps, que tu es le Fils de Dieu venu en ce monde révéler à tous les hommes que Dieu les aime et désire leur bonheur ! "Heureuse es-tu, Sainte Église du Seigneur, sa Voix retentit en toi. Sur Lui, ton chef et ton gardien, sont tes fondements. Pour toi il souffrit la Croix. Lui, l’Époux uni à toi, t'a donné son Corps et son Sang." (Chant de la liturgie maronite)

    Seigneur, nous te supplions pour que de nombreux jeunes sachent entendre, aujourd'hui, au fond de leur cœur ta voix qui les appelle à tout quitter pour recevoir le centuple promis à ceux qui se mettent à ton service ! »

    Père Mansour Labaky, L’Évangile en prières (Mt 16, 13-20), Sarment, Éditions du Jubilé, 2006.

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  • Méditation - Prière : Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même...

    « Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même.
    Comment pourrai-je rencontrer et aimer les autres
    si je ne me rencontre et ne m’aime plus ?
    Seigneur, Toi qui m’aimes tel que je suis et non tel que je me rêve,
    aide-moi à accepter ma condition d’homme,
    limité mais appelé à se dépasser.
    Apprends-moi à vivre avec mes ombres et mes lumières, mes douceurs et mes colères, mes rires et mes larmes, mon passé et mon présent.
    Donne-moi de m’accueillir comme Tu m’accueilles,
    de m’aimer comme Tu m’aimes.
    Délivre-moi de la perfection que je veux me donner,
    ouvre-moi à la sainteté que Tu veux m’accorder.
    Donne-moi le courage de sortir de moi-même.
    Dis-moi que tout est possible à celui qui croit.
    Dis-moi que je peux encore guérir,
    dans la lumière de ton regard et de ta Parole.
    Amen. »

    P. Michel Hubaut, franciscain (ordonné prêtre en 1969).

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  • Méditation : pour se préparer à la fête de l'Assomption...

    « ... Qu’apporte à notre chemin, à notre vie, l’Assomption de Marie ? La première réponse est la suivante : dans l’Assomption, nous voyons qu’en Dieu, il y a de la place pour l’homme, Dieu lui-même est la maison aux nombreuses demeures dont parle Jésus (cf. Jn 14, 2) ; Dieu est la maison de l’homme, en Dieu il y a l’espace de Dieu. Et Marie, en s’unissant, en étant unie à Dieu, ne s’éloigne pas de nous, elle ne se rend pas sur une galaxie inconnue ; au contraire celui qui va à Dieu se rapproche, parce que Dieu est proche de nous tous, et Marie, unie à Dieu, participe de la présence de Dieu, elle est très proche de nous, de chacun de nous. Saint Grégoire le Grand a eu, au sujet de saint Benoît, une belle expression que nous pouvons appliquer encore aussi à Marie : saint Grégoire le Grand dit que le cœur de saint Benoît est devenu si grand que toute la création peut entrer dans ce cœur. Cela est encore plus vrai pour Marie : Marie, entièrement unie à Dieu, a un Cœur si grand que toute la création peut entrer dans ce Cœur, et les ex-voto partout sur la terre le démontrent. Marie est proche, elle peut écouter, elle peut aider, elle est proche de chacun de nous. En Dieu, il y a de la place pour l’homme, et Dieu est proche et Marie, unie à Dieu, est très proche, elle a un Cœur aussi large que celui de Dieu.

    Mais il y a encore un autre aspect : non seulement il y a en Dieu, de la place pour l’homme, mais dans l’homme, il y a de la place pour Dieu. Nous voyons cela aussi en Marie, l’Arche Sainte qui porte la présence de Dieu. En nous, il y a de la place pour Dieu, et cette présence de Dieu en nous, si importante pour illuminer le monde dans sa tristesse et dans ses problèmes, se réalise dans la foi : dans la foi, nous ouvrons les portes de notre être pour que Dieu puisse entrer en nous, pour que Dieu puisse être la force qui donne vie et ouvre un chemin à notre être. En nous, il y a de l’espace, ouvrons-nous, comme Marie s’est ouverte, en disant : « Que ta volonté soit faite, je suis la servante du Seigneur ». En nous ouvrant à Dieu, nous ne perdons rien. Au contraire, notre vie s’enrichit et grandit.

    Ainsi, foi et espérance se rejoignent. On parle beaucoup aujourd’hui d’un monde meilleur qui devrait venir : ce serait cela notre espérance. Si et quand ce monde meilleur doit venir, nous ne le savons pas, je ne le sais pas. Mais il est sûr qu’un monde qui s’éloigne de Dieu ne devient pas meilleur, mais pire. Seule la présence de Dieu peut garantir également un monde bon. Mais ne parlons pas de cela. Il y a une chose, une espérance qui est certaine : Dieu nous attend, nous n’avançons pas dans le vide, nous sommes attendus. Dieu nous attend et, en allant dans l’autre monde, nous trouvons la bonté de la Mère, nous retrouvons nos proches, nous trouvons l’Amour éternel. Dieu nous attend : voilà la grande joie et la grande espérance qui naît précisément de cette fête. Marie nous rend visite, elle est la joie de notre vie et la joie est espérance.

    Que dire de plus ? Un cœur grand, la présence de Dieu dans le monde, une place pour Dieu en nous et une place en Dieu pour nous, l’espérance, être attendus : voilà la symphonie de cette fête, l’indication que nous donne la méditation de cette solennité. Marie est l’aurore et la splendeur de l’Eglise triomphante ; elle est consolation et espérance pour le peuple encore en chemin... Confions-nous à son intercession maternelle, afin qu’elle nous obtienne du Seigneur la grâce de renforcer notre foi dans la vie éternelle ; qu’elle nous aide à bien vivre dans l’espérance le temps que Dieu nous donne. Une espérance chrétienne, qui n’est pas seulement une nostalgie du Ciel, mais un désir de Dieu vivant et actif, ici, dans le monde, un désir de Dieu qui fait de nous des pèlerins infatigables et qui alimente en nous le courage et la force de la foi, qui sont dans le même temps le courage et la force de l’amour. Amen. »

    Benoît XVI, Homélie pour l'Assomption 2012, conclusion.
    (Texte intégral)

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    Icône de la Dormition, Sainte Sophie de Novgorod

  • Méditation : les tentations

    « Ne vous effrayez ni ne vous découragez des tentations ; luttez toujours, humiliez-vous toujours, ne vous découragez jamais. La tentation ne dépend pas de nous et n'est pas une faute : tâchons de ne pas nous y arrêtez, d'y résister dès le premier moment ; luttons et prions. Si nous succombons, humilions-nous. Souvenons-nous que la tentation est toujours un moyen de nous faire croître en force par le combat et croître en humilité par la vue de notre misère ; c'est un moyen de nous faire croître en sainteté par la lutte en vue de Dieu contre ce qui est opposé à sa volonté ; c'est quelquefois la peine de fautes anciennes dont Dieu veut nous faire mesurer la gravité en nous faisant voir les longues traces qu'elles laissent ; c'est toujours une leçon d'indulgence pour le prochain, dont nous avons tant besoin étant si portés à la sévérité pour autrui. Courage, humilité, espérance. »

    Bx Charles de Foucauld, Lettre à Louis Massignon, in "L'aventure de l'amour de Dieu - 80 lettres inédites de Charles de Foucauld à Louis Massignon", ed. J.-F. Six, Paris, Le Seuil, 1993.

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  • Méditation - Prière : pardon et réparation

    « Ô Jésus, mon Sauveur et mon Rédempteur, Fils du Dieu vivant, prosternés à vos pieds, nous implorons votre pardon et nous vous offrons réparation pour tous les blasphèmes proférés contre votre saint Nom, pour tous les outrages qui vous sont infligés dans le très saint sacrement de l'autel, pour toutes les irrévérences commises envers votre très sainte et immaculée Mère, pour toutes les calomnies et injures dont souffre votre Epouse, la sainte Eglise catholique. - Ô Jésus, qui avez dit : "Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, je le ferai", nous vous prions instamment pour nos frères dont le salut est en danger, afin que vous les préserviez des pièges qui les conduiraient à apostasier la foi véritable. Sauvez ceux qui sont déjà sur les bords de l'abîme ; donnez à tous la lumière pour connaître la vérité, la force et le courage pour lutter contre le mal, la persévérance dans la foi et dans une active charité. Ô très bon Jésus, c'est en votre nom que nous le demandons à Dieu, votre Père, avec qui, dans l'unité du Saint-Esprit, vous régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    Prière indulgenciée par Léon XIII, 15 février (27 octobre) 1902, 13 mai 1903. - Acta S. Sedis, XXXV, 702.

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  • Audience générale de ce mercredi 22 mai 2013

    "Soyons des témoins courageux de l'Evangile"

    Le Pape François a consacré la catéchèse de l’audience générale à l’Esprit Saint, "sans lequel, a-t-il dit, l’Eglise ne pourrait vivre et réaliser la mission que Jésus nous a confié, celle d’aller et de faire des disciples de tous les peuples. Cette mission ne concerne pas seulement quelques-uns, c’est aussi la mienne, la tienne, la nôtre. Nous devons tous être des évangélisateurs surtout par notre vie... C’est pourquoi, nous devons nous ouvrir sans peur à l’action de l’Esprit Saint... A la Pentecôte, l’Esprit Saint fit sortir d’eux-mêmes les apôtres et les transforma en annonciateurs des grandes œuvres de Dieu...que chacun entendait dans sa propre langue.
    Il y a ici un premier effet important de l’action de l’Esprit Saint...l’unité, la communion... La confusion des langues, comme à Babel, est dépassée parce qu’aujourd’hui règne l’ouverture à Dieu et aux autres, qui mène à l’annonce de la Parole de Dieu avec un langage que tous comprennent, celui de l’amour que l’Esprit répand dans les cœurs... Qu'est-ce que je fais dans ma vie ? - a demandé le Pape en haussant la voix - Je divise en faisant des commentaires, en critiquant, avec des commérages, avec envie ?
    Le deuxième effet de l’Esprit Saint – a poursuivi le Saint-Père - est le courage qu’il m’inspire pour annoncer franchement la nouveauté de l’Evangile, à haute voix, en tout temps et lieu. Et cela, bien appuyé sur la prière, sans laquelle toute action reste vide et l’action manque d’âme puisqu’elle n’est pas animée par l’Esprit... Evangéliser, annoncer Jésus, est réjouissant, tandis que l'égoïsme nous rend tristes et amers".
    Il a alors souligné le rôle de la nouvelle évangélisation comme troisième effet important. "Une Eglise qui évangélise doit toujours partir de la prière, en demandant, comme les apôtres dans le cénacle, le feu de l’Esprit Saint. Seule une relation fidèle et intense avec Dieu permet de ne pas rester enfermé et d’annoncer avec courage l’Evangile".
    Avant de conclure, le Pape a rappelé les paroles de Benoît XVI : “Aujourd’hui, l’Eglise sent le vent de l’Esprit Saint qui nous aide et nous montre la bonne voie”... "Renouvelons, chaque jour, notre confiance en l’action de l’Esprit Saint, laissons-nous guider par lui, soyons des hommes et des femmes de prière qui rendent témoignage de l’Evangile avec courage, en devenant dans ce monde des instruments d’unité et de communion avec Dieu".
    Après la catéchèse, le Saint-Père a salué les quelque 50.000 pèlerins réunis sur la Place St Pierre. Il a invité, en anglais, à prier pour les victimes et en particulier les enfants, de l’ouragan en Oklahoma.

    Après l’audience générale, le Saint-Père, rappelant que le 24 mai, on célèbrera la fête liturgique de la bienheureuse Vierge Marie, Auxiliatrice des chrétiens, qui est vénérée avec une grande dévotion dans le sanctuaire de Sheshan à Shangaï, a lancé un appel pour la Chine, invitant tous les catholiques du monde à "prier pour implorer de Dieu la grâce d’annoncer avec humilité et joie le Christ mort et ressuscité, pour être fidèles à leur Eglise et au Successeur de Pierre et vivre quotidiennement au service de leur pays et de leurs concitoyens de façon cohérente avec la foi qu’ils professent". Le Pape a invoqué la Vierge avec ces paroles: "Notre-Dame de Sheshan, soutiens les engagements de ceux qui, en Chine, au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus... Que la Vierge fidèle soutienne les catholiques chinois, rende précieux aux yeux du Seigneur leurs engagements difficiles et fasse grandir l’affection et la participation de l’Eglise chinoise sur le chemin de l’Eglise universelle".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 22.5.13)
  • Méditation : serviteurs de la Sainte Vierge

    « Qu'est-ce que je vous demande ? Rien en ma faveur, tout pour votre gloire.
    Qu'est-ce que je vous demande ? Ce que vous pouvez et même, je l'ose dire, ce que vous devez m'accorder, comme Dieu véritable que vous êtes, à qui toute puissance a été donnée au ciel et dans la terre (Cf. Mt 28, 18), et comme le meilleur de tous les enfants, qui aimez infiniment votre Mère.

    Qu'est-ce que je vous demande ? Liberos : des prêtres libres de votre liberté, détachés de tout, sans père, sans mère, sans frères, sans soeurs, sans parents selon la chair, sans amis selon le monde, sans biens, sans embarras et sans soins et même sans volonté propre (Cf. IR 17, 40 et Ps 22, 4).

    Liberos : de vrais enfants de Marie, votre sainte Mère, qui soient engendrés et conçus par sa charité, portés dans son sein, attachés à ses mamelles, nourris de son lait, élevés par ses soins, soutenus de son bras et enrichis de ses grâces.

    Liberos : de vrais serviteurs de la Sainte Vierge qui, comme autant de saint Dominique, aillent partout, le flambeau luisant et brûlant du saint Evangile dans la bouche et le saint Rosaire à la main, aboyer comme des chiens, brûler comme des feux et éclairer les ténèbres du monde comme des soleils, et qui, par le moyen de la vraie dévotion à Marie, c'est-à-dire intérieure sans hypocrisie, extérieure sans critique, prudente sans ignorance, tendre sans indifférence, constante sans légèreté et sainte sans présomption, écrasent partout où ils iront la tête de l'ancien serpent, afin que la malédiction que vous lui avez donnée soit entièrement accomplie : inimicités ponam inter te et mulierem, inter semen tuum et semen ipsius et ipsa conteret caput tuum. (Cf. Gn 3, 15). »

    Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Prière embrasée "Memento" (6,7,11,12), in Oeuvres complètes, Editions du Seuil, Paris, 1966.

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    (Crédit photo)

  • Regina Cœli de ce dimanche 14 avril

    Le récit des Actes des Apôtres sur la première prédication à Jérusalem et les intentions des grands prêtres et des chefs de la ville pour freiner la naissance de la communauté des croyants dans le Christ a été évoqué par le Pape lors du Regina Coeli de ce troisième dimanche après Pâques. Il a ainsi expliqué aux milliers de fidèles réunis Place St Pierre que les Douze qui avaient été emprisonnés avec l'ordre de ne plus enseigner au nom du Christ, répondirent à leurs persécuteurs : "Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus..., l'a exalté par sa droite, le faisant chef et Sauveur... Nous sommes témoins de ces choses, nous et l'Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. Alors ils firent flageller les apôtres et leur ordonnèrent de nouveau de ne plus parler de Jésus. Et ceux-ci s'en allèrent, comme le disent les Ecritures, joyeux d'avoir été dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus".

    "Je me demande, quant à moi - a dit l'Evêque de Rome - d'où les premiers disciples tiraient-ils la force de ce témoignage ? Mais encore : d'où leur provenaient la joie et le courage de l'annonce, malgré les obstacles et les violences ? N'oublions pas que les apôtres étaient des gens simples ; ils n'étaient pas des scribes, des docteurs de la loi, ni n'appartenaient à la classe sacerdotale. Comment ont-ils pu avec leurs limites, et contrecarrés par les autorités, remplir Jérusalem de leur enseignement ? Il est clair que seuls la présence du Seigneur ressuscité avec eux et l'action de l'Esprit Saint peuvent expliquer ce fait... Leur foi se basait sur une expérience si forte et personnelle du Christ mort et ressuscité, qu'ils n'avaient peur de rien et de personne, et qu'ils voyaient même les persécutions comme un honneur leur permettant de suivre les traces de Jésus et de lui ressembler en témoignant avec leur vie".

    "Cette histoire de la première communauté chrétienne nous dit quelque chose de très important, qui vaut pour l'Eglise de tous les temps, pour nous aussi : quand une personne connaît vraiment Jésus Christ et croit en Lui, elle fait l'expérience de sa présence dans sa vie et de la force de sa résurrection, et le moins qu'elle puisse faire est de communiquer cette expérience. Et si cette personne rencontre des incompréhensions ou des adversités, elle se comporte comme Jésus dans sa passion : elle répond avec l'amour et avec la force de la vérité. En priant ensemble le Regina Coeli, demandons l'aide de la Vierge Marie afin que l'Eglise dans le monde entier annonce avec franchise et courage la Résurrection du Seigneur et en donne un témoignage valable avec des signes d'amour fraternel. L'amour fraternel est le témoignage le plus proche que nous puissions donner que Jésus est vivant avec nous, que Jésus est ressuscité. Prions particulièrement pour les chrétiens qui souffrent de persécutions ; tant de chrétiens souffrent à notre époque de persécutions, tellement, tellement, dans tant de pays : prions pour eux, avec amour, de notre coeur. Qu'ils sentent la présence vivante et réconfortante du Seigneur ressuscité".

    Après la prière mariale, le Saint-Père a rappelé qu'hier à Venise (Italie) a été béatifié Luca Passi, fondateur au XIX siècle de l'Œuvre laïque Ste Dorothée et de l'Institut des Soeurs de Ste Dorothée. Il a aussi évoqué la Journée de l'Université catholique du Sacré Cœur célébrée ce dimanche en Italie sur le thème : 'Les jeunes générations au-delà de la crise'. "Cet athénée - a-t-il dit -, né de l'esprit et du cœur du P. Agostino Gemelli et avec un grand soutien populaire, a préparé des milliers et des milliers de jeunes à être des citoyens compétents et responsables, constructeurs du bien commun. Je vous invite à toujours le soutenir afin qu'il continue d'apporter aux nouvelles générations une formation optimale pour affronter les défis de notre époque".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 15.4.13).