Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

grâce - Page 7

  • Méditation : les manquements en Confession

    « La Confession est une chose grandement importante ; trois choses y sont nécessaires. La première, d’y aller purement pour s’unir à Dieu par le moyen de la grâce que l’on reçoit en ce Sacrement. [...]
    La seconde et troisième condition, c’est d’y aller purement et charitablement ; au lieu de faire cela, l’on y porte bien souvent des âmes toutes embrouillées et embarrassées, qui fait qu’elles ne savent pas bonnement ce qu’elles veulent dire : ce qui est de grande importance, car elles mettent en peine les confesseurs parce qu’ils ne les peuvent pas entendre, ni comprendre ce qu’elles veulent dire, et au lieu de se confesser de leurs péchés, elles pèchent pour l’ordinaire en se confessant.

    Il se commet en Confession quatre grands manquements : le premier, c'est d'y aller pour se décharger et soulager, plutôt que pour plaire à Dieu et s'unir à lui... En ces décharges... il est dangereux que nous ne mêlions les défauts des autres avec les nôtres, ce qu'il ne faut point faire. C’est ici où il est dangereux de faillir et où les péchés se commettent pour l’ordinaire en confession.
    Le deuxième manquement, c’est qu’ils vont dire de beaux discours et agencements de belles paroles, racontent de grandes histoires pour se faire estimer, faisant semblant d’exagérer leurs fautes par leurs beaux discours, et d’une grosse faute ou d’un gros péché, ils le diront en telle sorte qu’il semblera bien petit ; et faisant ainsi, ils ne donnent pas connaissance au confesseur de l’état de leur âme.
    Le troisième manquement, c’est qu’ils y vont avec tant de finesse et de couverture (*), qu’au lieu de s’accuser ils s’excusent par une grande recherche d’eux-mêmes, craignant qu’on ne voie leurs fautes : cela est très pernicieux [pour celui] qui le voudrait faire volontairement.
    Le quatrième manquement, c’est qu’il y en a qui se satisfont à exagérer leurs fautes, et d’une petite faute ils en font une très grande. L’un et l’autre de ces manquements est très grand. Je voudrais que l’on dise simplement et franchement les choses comme elles sont. Il faut aller à la Confession purement pour nous unir à Dieu, avec une vraie détestation de ses péchés et une volonté ferme et entière de s’amender, moyennant sa grâce. »

    (*) : mots couverts

    St François de Sales, Dernier Entretien spirituel (extrait).
    Texte intégral sur le site des "Chemins Salésiens".

    reconciliation-fa.jpg

  • Méditation : "Laissez-vous réconcilier avec Dieu !"

    « Ô bienheureux pécheur, bienheureux non parce que tu es pécheur, mais parce que tu t'es repenti de ton péché, quel était, je te le demande, ton état d'âme dans les embrassements et les baisers de ton père, lorsqu'il te ranimait alors que tu étais presque désespéré, lorsqu'en te redonnant un cœur pur, il te rendait la joie de ton salut ?...
    Et maintenant, quand, après ces étreintes et ces baisers, laissé à toi-même, tu réfléchis à ton père et à toi, lorsque tu penses à ta cause, à ce qu'elle a été et à la manière dont il l'a traitée, quand tu vois d'un côté, l'abondance de ton péché, et de l'autre la surabondance de la grâce, quel effet, je te le demande, cela produit-il en toi ?
    Tu répondras qu'un feu insupportable s'éveille alors dans tes réflexions, en partie du fait de la douleur et de la honte, en partie du fait de la joie et de l'amour ; et que tu ne penserais pas être un homme, mais une pierre, si tu avais le cœur assez dur pour ne pas éprouver de douleur ou de honte à ton sujet, ou si tu étais assez mauvais et ingrat pour ne pas te confondre de joie et d'amour pour un tel père. »

    Guerric d'Igny, Sermon II pour le Carême (3,1-3-4), Trad. P. Max Huot de Longchamp, in "Se confesser à l'école des saints", Centre Saint Jean de la Croix, Paroisse et Famille, 2012.

    Voir aussi : Présentation, traduction et notes de Bernard-Joseph Samain, ocso (de l'Abbaye N.-D. d'Orval, Belgique) - Larges extraits (format pdf).
    Et texte latin et traduction du Sermon complet dans Guerric d’Igny, Sermons, Tome II, SC n°202, p. 26-37.

     enfant-prodigue-vitrail-a.jpg

    Vitrail de la Cathédrale St Jean le Baptiste, Charleston, Caroline du Sud (E.U.)
    (Source et crédit photo)

  • Mois de mars : mois de Saint Joseph

    « Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. »
    Ste Thérèse d’Avila (1515-1582)
     
    « Mon saint Patriarche, je vous prie, au nom des peines que vous avez éprouvées lorsque vous avez vu le Verbe divin né dans une étable, en un tel état de pauvreté, sans feu, sans linge, et lorsque vous l’avez entendu pleurer par la souffrance que lui causait la rigueur du froid ; je vous prie, dis-je, de m’obtenir une vraie douleur de mes péchés, par lesquels j’ai été cause des larmes qu’a versées Jésus.

    Mais, au nom de la consolation que vous avez éprouvée lorsque, pour la première fois vous avez vu Jésus enfant, né dans une crèche, si beau, si gracieux, en sorte que dès cet instant votre cœur commença de brûler d’un plus ardent amour envers cet aimable et bien-aimé enfant, obtenez-moi la grâce de l’aimer moi aussi d’un grand amour sur la terre, pour être admis un jour à le posséder dans le ciel.

    Et vous, ô Marie, mère de Dieu et ma mère, recommandez-moi à votre fils, et obtenez-moi le pardon de toutes les offenses que j’ai commises envers lui, et la grâce de ne plus l’offenser.

    Et vous, mon bien-aimé Jésus, pardonnez-moi pour l’amour de Marie et de Joseph, et accordez-moi la grâce de pouvoir un jour vous voir en paradis pour vous y louer, et aimer votre beauté divine, et votre bonté qui vous a fait enfant pour l’amour de moi. Je vous aime, beauté infinie.

    Je vous aime, mon Jésus. Je vous aime, mon Dieu, mon amour, mon tout. »

    St Alphonse-Marie de Liguori

    mars,mois de saint joseph,prière,joseph,st joseph,ste thérèse d'avila,Alphonse-Marie,de Liguori

  • Carême en ligne 2014 avec Lourdes 3/13 : La Grâce et la Liberté

    Le Père Jean-Dominique Dubois, frère franciscain et chapelain du Sanctuaire de Lourdes, anime la retraite spirituelle "Carême en ligne avec Lourdes" délivrée à plusieurs milliers d'inscrits. Aujourd'hui, jeudi 13 mars 2014, il médite sur la Grâce et la Liberté. Au programme : un enseignement et une prière de Bernadette. Une vidéo de la série "Carême en ligne avec Lourdes" proposée par le Sanctuaire de Lourdes en lien avec le site internet http://www.lourdes-france.org

  • Méditation : des bienfaits de la tentation (1)

    « Aucun mal moral n'est possible qu'autant que la volonté le veut : tant que la porte de la volonté est fermée, le démon ou l'imagination peuvent faire du bruit tout autour du cœur, ils ne peuvent en altérer la pureté. Voilà pourquoi Jésus-Christ et tous les saints ont subi l'épreuve de la tentation, sans que cette épreuve ait porté la moindre atteinte à leur sainteté. Voilà pourquoi toute désolation dans les tentations est déraisonnable : c'est ou un dépit de l'amour-propre mécontent de se voir misérable, ou une défiance de la bonté de Dieu, qui ne fait jamais défaut à qui l'invoque, ou la pusillanimité d'une âme qui se considère seule avec sa faiblesse, en dehors du secours de Dieu. Loin que la tentation soit un mal, elle peut au contraire tourner à notre grand avantage. Car :
    1° elle nous donne l'occasion de glorifier Dieu, puisqu'en résistant généreusement, nous lui prouvons notre fidélité, nous battons ses ennemis et en triomphons ;
    2° elle nous forme à l'humilité, en nous révélant le fonds mauvais qui est en nous ; à l'esprit de prière, en nous faisant sentir le besoin du recours à Dieu ; à la vigilance, en nous avertissant de nous défier de nos forces, et de fuir l'occasion du mal ; à l'amour divin, en faisant ressortir la bonté de Dieu qui veut bien abaisser sa grâce, s'abaisser lui-même par la communion, jusqu'à un fond aussi dépravé que le nôtre ; elle prévient le relâchement, elle réveille la ferveur, donne à la vertu un caractère plus ferme et plus solide (cf. II Cor XII, 9) ; elle nous apprend à nous connaître (cf. Eccl XXXIV, 9) ; elle vaut à l'âme plus de grâces en cette vie, plus de gloire dans l'autre, en proportion des mérites dont elle l'enrichit, et la rend plus digne de Dieu, comme les saints dont il est écrit : Dieu les a éprouvés et les a trouvés dignes de lui (Sap III, 5).
    Voilà pourquoi Dieu disait au peuple d'Israël : "Je n'ai point voulu détruire les Chananéens, afin que vous ayez des ennemis à combattre" (Jud II, 3) ; et le pape saint Léon dit dans le même sens : "Il est bon à l'âme de craindre de tomber, et d'avoir constamment une lutte à soutenir" (Serm. III). L'âme fidèle tire de la tentation du mal le même fruit que de l'inspiration du bien. C'est pour elle l'occasion de se porter vers la perfection de la vertu contraire avec toute la bonne volonté dont elle est capable. Dans les tentations des sens, elle s'élève à l'infinie grandeur de Dieu, si haut placé au-dessus des vues basses et sensuelles ; dans les tentations de l'esprit, elle s'abîme dans son néant ; dans les tentations de plaisir, elle aime et embrasse la croix : est-ce ainsi que nous avons fait notre profit de la tentation ? »

    (à suivre demain)

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Premier dimanche de Carême), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

    gargouille-1.jpg

    Diable gargouille à la Cathédrale Notre Dame de Paris (Crédit photo)

  • Méditation : le Carême

    « Dès les origines, donc, le Carême est vécu comme le temps de la préparation immédiate au Baptême, qu'il faut administrer solennellement au cours de la Veillée pascale. Tout le Carême était un chemin vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ et ce renouveau de la vie. Nous sommes déjà baptisés, mais le Baptême n'est souvent pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un "catéchuménat" renouvelé, dans lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de "redevenir" chrétiens, à travers un processus constant de transformation intérieure, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ. La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de l'année: c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout le cours de l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour chaque chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à rechercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ...

    Cette conversion du cœur est tout d'abord un don gratuit de Dieu, qui nous a créés pour lui et qui nous a rachetés en Jésus Christ: notre véritable bonheur consiste à demeurer en Lui (cf. Jn 15, 3). C'est pour cette raison qu'il prévient lui-même, par sa grâce, notre désir et qu'il accompagne nos efforts de conversion. Que signifie, en réalité, se convertir ? Se convertir signifie chercher Dieu, aller avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils, de Jésus Christ... Se convertir signifie alors ne pas rechercher son propre succès personnel - qui est quelque chose qui passe - mais, en abandonnant toute certitude humaine, se placer avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur pour que Jésus devienne pour chacun, comme aimait à le répéter la bienheureuse Teresa de Calcutta, "mon tout en tout". Celui qui se laisse conquérir par Lui ne craint pas de perdre sa propre vie, car sur la Croix Il nous a aimée et s'est donné lui-même pour nous. Et précisément en perdant notre vie par amour nous la retrouvons.

    [...]

    Chers frères et sœurs, que la période quadragésimale, que nous entreprenons aujourd'hui avec le rite austère et significatif de l'imposition des Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. Mettons-nous docilement à son école, pour apprendre à "redonner", à notre tour, son amour au prochain, en particulier à ceux qui souffrent et qui sont en difficulté. Telle est la mission de chaque disciple du Christ, mais pour l'accomplir il est nécessaire de rester à l'écoute de sa Parole et de se nourrir avec assiduité de son Corps et de son Sang. Que l'itinéraire quadragésimal, qui dans l’Église antique est l'itinéraire vers l'initiation chrétienne, vers le Baptême et l'Eucharistie, soit pour nous baptisés un temps "eucharistique" au cours duquel nous participons avec une plus grande ferveur au sacrifice de l'Eucharistie. Que la Vierge Marie qui, après avoir partagé la passion douloureuse de son divin Fils, a fait l'expérience de la joie de sa résurrection, nous accompagne au cours de ce Carême vers le mystère de la Pâque, révélation suprême de l'amour de Dieu.
    Bon Carême à tous ! »

    Benoît XVI, extrait de l'Audience générale du 21 février 2007.
    (Texte intégral)

    BXVI-cendres.jpg

  • Méditation : grâce de Dieu et perfection humaine

    « La perfection consommée "n'est au pouvoir ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde" (Rm 9,13). C'est lui qui nous rend victorieux des vices, sans que le mérite de nos travaux ou de notre course soit de pair avec un tel résultat ; lui qui nous donne de subjuguer notre chair et de gravir la cime escarpée de l'intégrité, alors que l'effort de notre volonté n'y peut justement prétendre. Nulle affliction corporelle, nulle contrition de cœur n'est digne de conquérir la chasteté de l'homme intérieur, ni ne saurait, par le seul labeur humain et sans le secours divin, obtenir cette si grande vertu de la pureté, naturelle aux anges seuls et habitants des cieux. L'accomplissement de tout bien dérive de la grâce de Dieu, qui, dans son infinie libéralité, accorde la pérennité de la béatitude et une immensité de gloire à l'effort chétif de notre volonté, à une course aussi brève et insignifiante que la nôtre.
    [...]
    Disant cela, je ne cherche pas à supprimer les efforts humains, ni à détourner quiconque d'être attentif à son travail et de se donner du mal, mais je déclare ceci : bien que la perfection ne puisse pas être atteinte sans ces moyens humains, pourtant personne ne peut par ces seuls moyens et sans la grâce de Dieu la réaliser dans sa plénitude. »

    St Jean Cassien (360-435), Institutions cénobitiques, L. XII, chap. 11-14 (extraits).

    marche-montagne-2a.jpg

    Photo Guillaume Pépy© (Source)

  • Méditation : la demeure de Dieu...

    « Il y a deux endroits où Dieu demeure comme en son propre domicile, et qui sont destinés et choisis pour être ses deux habitations principales. L'un est le ciel, l'autre, sur la terre, est la maison des prédestinés et des humbles, où il est présent par sa grâce, et par les opérations les plus divines de son Esprit, qui rétablit l'ancien Paradis dans leurs déserts. En un mot, il est chez vous, âme dévote, l'inséparable et l'unique fidèle entre les amis.
    Les autres amis ont des heures de séparation ; il n'y en a point pour lui : tous les temps sont propres à son saint amour. Quand le soleil se retire, il ne se retire pas, dit Salomon. Il se trouve les soirs à votre chevet, pour vous entretenir durant le silence de la nuit par de secrètes inspirations, et pour vous aider à vous endormir saintement parmi les douceurs et les plaisirs célestes de cette conversation intérieure.
    Il s'y trouve aussi les matins, pour entendre de votre bouche quelque mot de confiance, et pour être le dépositaire de vos premiers soins de chaque jour.
    Non assurément, âme dévote, il n'est pas loin : il est où vous êtes ; et il n'y a rien au monde qui soit si près de vous que l'est cet Amant inséparable. Mais au moins n'oubliez pas qu'il y est, comme la plupart des hommes l'oublient, et ne laissez point passer les heures et les jours sans le regarder, et sans penser à lui, ou sans lui dire aucun mot. »

    Michel Boutault s.j. (1604-1689), Méthode pour converser avec Dieu (extraits II-IV), Nouvelle éd., Paris, Ch. Amat, 1899.
    (Texte intégral)

    ciel-etoile-1a.jpg

  • Méditation : un sourire pour conquérir des âmes...

    « Nous oublions peut-être trop souvent que le sourire est une vertu, et que nous ne devons pas omettre dans nos examens de conscience de nous interroger à ce sujet. Il faut chanter intérieurement quand des larmes se montrent et que l'angoisse ou la tristesse se font sentir durement. Il faut à travers tout garder la paix dans notre cœur peut-être blessé plus ou moins. Chantons avec amour quand une déception trahit la confiance. Oui, chantons humblement en silence quand le jour commence, et quand la nuit arrive, en remerciant le Seigneur de cette réelle richesse qu'Il nous offre par ces croix douloureuses qui seront ainsi moins lourdes à porter et plus douces à savourer. Chantons la joie, et notre vie en sera fortifiée, et un jour notre mort sera plus illuminée. Notre vie sur terre est faite pour faire une belle musique à ne pas fausser. Or sourire fait du bien, cela nous aide à mieux vivre. La lumière est allumée et devient réalité, et tout se renouvelle dans l'espérance, et non dans l'inquiétude ou la crainte. Oui, sourire silencieusement, est l'instrument qu'il faut pour conquérir des âmes. Car la grâce sanctifiante, étant dans notre âme, donnera à notre humble sourire quelque chose de très particulier à apporter aux cœurs délaissés, attristés ou même timides, malades. Nous ne saurons jamais, ce qu'un sourire peut apporter aux âmes en une journée offerte à Dieu. Combien de fois ne pouvons-nous pas faire grandir la paix, l'encouragement et la confiance dans les cœurs de ceux qui nous approchent. Ces bonnes dispositions donnent toujours naissance à des actes plus surnaturels et plus désintéressés. Et cela peut être aussi un point de départ pour des conversions à la foi en Dieu. L'influence de notre bonté souriante s'étend à plus loin sans même le savoir. Un sourire peut se frayer la voie pour le retour d'un pécheur allant vers Dieu. Il faut de la bonté, une volonté souriante pour ceux qui ne savent pas sourire. [...] Le sourire est un bel acte de charité fraternelle. Combien vivent dans la crainte et l'inquiétude et la peur. Renouvelons-nous, dans l'abandon à la volonté de Dieu. Ne broyons donc pas toujours du noir. Sortons de nous-mêmes, il faut oser aller à la rencontre du Seigneur. Commençons courageusement. Mettons le soc à la charrue, dit le Seigneur, et agissons, travaillons avec amour. [...] Laissons-nous guider de plus en plus avec Marie avec cette docilité d'enfant qui recherche une vraie intimité avec le Seigneur. Marchons dans l'humilité, en nous donnant totalement avec l'amour et la simplicité de Marie. »

    Mère Marie de la Croix (1901-0999), Entretiens spirituels B 17, in "Textes choisis - Avec Marie - S'unir au Christ Rédempteur", Éditions de la Morinaie, Saint Aignan sur Roë, 2008.

    arbres_lumiere_9a.jpg

  • Méditation & Prière : répondre à l'appel de Dieu

    « Votre âme est à Dieu, mais non encore uniquement ; Dieu veut vous posséder de plus près, mais que d'obstacles extérieurs semblent s'y opposer ! Courage ! L'indignité ne fait rien à l'affaire. Qui est digne de communier, par exemple ? et pourtant nous communions, et avec quel bonheur ! Le choix de Dieu ne se borne pas sur notre mérite ; il dit le premier mot de cet appel à qui il veut ; il ramasse Paul, Augustin, Madeleine, au fond de leurs rébellions et de leurs faiblesses. Son choix entraîne sa grâce pour former l'âme selon ses desseins, si elle est fidèle à l'appel. Car voilà le grand point : Beaucoup sont appelés, peu sont élus, parce que peu correspondent à l'appel. Dieu appelle, sa grâce descend ; c'est à l'âme de saisir cette grâce et de répondre à cet appel ; si elle se détourne et si elle refuse, entraînée par le monde, par les affections humaines, les intérêts temporels, les répugnances naturelles, les considérations et les craintes de la chair et du sang, Dieu, après d'instantes sollicitations, se retire ; et qui peut comprendre ce qu'est la jalousie irritée d'un Amour divin méprisée ?... "Je crains Jésus qui passe..."
    Ô Jésus, en passant, emparez-vous de nos âmes, et ne les laissez pas errer loin de vous ; rien, hors de vous, ne peut contenter ces cœurs que vous avez faits pour vous seul ! L'amour divin a son appel ; il a aussi ses heures, et ses heures sont fécondes : alors l'impossible devient possible, la générosité brise suavement les obstacles, car la grâce n'aime pas les retards.
    Prions ensemble, et quand Jésus parlera bien clairement, confiance, n'hésitez pas, ne reculez pas. »

    Bse Marie de Jésus Deluil-Martiny (fondatrice de la Congrégation des Filles du Cœur de Jésus, fêtée ce jour), extrait de la Lettre à la Soeur X., Berchem, 8 juin 1875, in "Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny - Fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus", Paris, P. Lethielleux, Quatrième édition, 1911.
    Nombreux extraits de ses Lettres ici.

    Bse_Marie_de_Jesus_Deluil-Martiny2.JPG

  • Méditation - Prière : comme un petit enfant...

    « Ô mon Dieu,

    Lorsque je regarde l'avenir, la peur me prend.
    Mais pourquoi sonder le futur ?
    Pour moi, ce n'est que le moment présent qui est cher,
    Car l'avenir ne s'établira peut-être pas dans mon âme.

    Le temps passé n'est plus en mon pouvoir,
    Pour changer quelque chose, corriger ou ajouter,
    Car ni le sage, ni les prophètes ne sont parvenus à le faire,
    Donc, il faut remettre à Dieu ce que contenait le passé.

    Ô moment présent, tu m'appartiens tout entier.
    Je désire tirer profit de toi selon mes possibilités,
    Et bien que je sois faible et petite,
    Tu me donnes la grâce de Ta toute-puissance.

    Et donc avec confiance en Ta miséricorde,
    J'avance dans la vie comme un petit enfant,
    Et chaque jour je Te fais le sacrifice de mon cœur
    Brûlant d'amour pour Ta plus grande gloire. »

    Sainte Faustine, Petit Journal (Premier Cahier, 1), Parole et Dialogue, Paris, 2002.

    confiance-a.jpg

  • Méditation : prière et travail

    « Avec sa simplicité naturelle, S. Vincent de Paul a donné le secret d'une vie active entièrement subordonnée à la contemplation : Ne voyant que Dieu dans toutes les personnes avec lesquelles je traitais habituellement, je me suis efforcé de ne rien faire devant les hommes que je n'eusse fait devant le Fils de Dieu si j'avais eu le bonheur de converser avec lui pendant les jours de ma vie mortelle. Les personnes avec lesquelles S. Vincent de Paul traitait habituellement nous les connaissons. De la reine aux mendiants, il a tout vu, et il a traité la Reine avec la même charité que les mendiants, les mendiants que la Reine.

    Comment voir autrement lorsque Notre-Seigneur lui-même a repoussé les reproches de Marthe à Marie en disant que celle-ci avait choisi la meilleure part ? La vie active selon Dieu ne peut venir que d'une surabondance de l'union à Dieu. Autrement elle est peu fructueuse. Il faut toujours prier a dit Jésus.

    D'ailleurs la Sainte Vierge a été Marthe et Marie à la fois. Et S. Vincent de Paul aussi. Les grâces purement mystiques sont gratis data, données gratuitement et non au mérite, et destinées à l'édification de tierces personnes plutôt qu'à celui qui en est le sujet.

    S. Benoît résume sa règle en deux mots : ora et labora. Prie et travaille. Il ne dit pas travaille et prie. L'ordre du langage répond ici à la réalité. Et alors, travailler c'est prier ; mais il ne faut pas le dire, comme les vieux vignerons que j'ai connus dans mon enfance, pour se dispenser de prier. Si l'ordre est respecté, tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu.
    ...
    C'est la règle de toute vie chrétienne, active ou contemplative. »

    D. Minimus [Henri Charlier], Ora et labora in "Primauté de la contemplation", Itinéraires - Reprint Dominique Martin Morin, 1979.

    Saint_Benoit_ora-et-labora-a.jpg

  • Audience du Pape François aux couples de fiancés

    Le Pape François reçoit en audience à 11h45 les couples de fiancés, en ce jour de la fête de Saint Valentin, devenu le patron des amoureux. C'est le Conseil pontifical pour la famille qui est à l'origine de cette initiative.

    Le Pape François a rencontré ce midi les vingt mille fiancés catholiques rassemblés Place St Pierre à l'invitation du Conseil pontifical pour la famille. Engagés dans la voie du mariage, ils entendaient approfondir leur vocation matrimoniale autour d'une formule : On ne se marie pas après que tous les problèmes aient été résolus mais pour les résoudre ensemble. Et le courageux 'Pour Toujours' doit être une perspective de joie, un avenir d'espérance.

    A la conclusion de la manifestation, faite de lectures, de chants et de témoignages, le Saint-Père s'est adressé à l'assemblée rappelant d'emblée qu'il faut se poser la question de savoir s'il est possible de s'aimer pour toujours. Car, de nos jours, "tant de personnes craignent de faire des choix définitifs. Il leur semble impossible de s'engager pour la vie... C'est une mentalité qui conduit beaucoup à dire 'Ensemble tant que dure l'amour'. Mais alors qu'est ce que l'amour ? Ne s'agit-il que d'un sentiment, un état psycho-physique ? Comme ça on ne peut rien bâtir de solide. L'amour est une relation et une réalité qui grandit comme un bâtiment qu'on construit à deux, et non seul... Ne fondez rien sur le sable de sentiments qui vont et viennent. Construisez sur le rocher de l'amour, de l'amour qui vient de Dieu. La famille naît d'un projet d'amour qui grandit à l'instar d'un bâtiment afin d'être un espace d'affection, d'espérance et de partage. L'amour de Dieu est pour toujours, et l'amour fondant la famille doit l'être également. Il ne faut pas se laisser dominer par la culture du provisoire... La crainte du 'Pour Toujours' doit être vaincue jour après jour dans la confiance au Seigneur, par une vie qui devient un cheminement spirituel commun... Ce 'Pour Toujours' n'est pas une question de durée et le mariage ne réussit pas par la seule durée mais par sa qualité. Vivre ensemble et s'aimer pour toujours est le défi des époux chrétiens... Dans le Pater nous demandons à recevoir le pain quotidien. Nous demandons au Seigneur de nous apprendre à aimer et de nous aimer les uns les autres. Seigneur donne-nous aujourd'hui notre amour quotidien !... Vivre ensemble est un patient cheminement, beau et fascinant" qui a des règles. Elles peuvent se résumer en 'S'il te plaît', 'Merci' et 'Pardon'... Le véritable amour ne peut s'imposer par la dureté et l'agressivité...mais par la gentillesse, qui est la soeur de la charité... Dans ce monde souvent violent et arrogant, nos familles ont besoin de beaucoup de gentillesse". Et puis la gratitude est importante. Savons nous remercier ? Dans vos rapports actuels et demain dans le mariage, a dit le Pape à l'assemblée, "ayez toujours conscience de ce que l'autre est don de Dieu, pour lequel il faut rendre grâce. On dit toujours merci pour les dons de Dieu... Vraiment il faut savoir dire merci afin d'aller de l'avant ensemble. On fait tant d'erreurs dans la vie, mais il faut savoir s'excuser... Ainsi peut grandir la famille chrétienne, même s'il n'existe pas de famille parfaite, de mari parfait, d'épouse parfaite". Jésus, qui sait bien que nous sommes tous pécheurs, nous enseigne qu'il ne faut pas finir la journée sans se demander pardon les uns aux autres, car la famille doit retrouver la paix du foyer. Et puis que le mariage ne soit pas une chose mondaine mais une véritable fête chrétienne. Les Noces de Cana sont le modèle de cette "fête nuptiale qui rendra authentique votre mariage par la présence du Seigneur comme don de sa grâce... Votre mariage doit aussi être sobre et révéler l'essentiel". "Si le décor est important dans une fête il ne saurait indiquer le motif profond de votre joie, la bénédiction du Seigneur sur votre amour".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 14.2.14)

  • Méditation : de grands désirs, et une grande confiance en Dieu

    « Il faut s'animer d'une grande confiance, car il nous est très dangereux de ne point ralentir nos désirs. Nous devons attendre de la bonté de Dieu que nos efforts nous amèneront, je ne dis pas de suite, mais au moins peu à peu, là où beaucoup de saints sont arrivés avec sa grâce. S'ils n'avaient jamais conçu de tels désirs et ne les avaient mis peu à peu à exécution, ils ne seraient point parvenus à un si haut état. Sa Majesté recherche et aime les âmes généreuses, pourvu qu'elles soient humbles et ne mettent aucune confiance en elles-mêmes. Je n'en ai jamais vu une seule s'arrêter dans les bas sentiers de la vie spirituelle. Je n'ai jamais vu, non plus, une âme pusillanime qui se cache sous le manteau de l'humilité, faire au bout de longues années autant de chemin que les autres en très peu de temps.
    Pour moi, je suis étonnée quand je vois combien il importe, dans ce chemin de l'oraison, de s'animer à accomplir de grandes choses. A coup sûr, l'âme n'a pas beaucoup de forces au début ; semblable au petit oiseau qui n'a pas toutes ses plumes, elle se fatigue et s'arrête ; mais si elle donne un coup d'aile, elle monte très haut.»

    Ste Thérèse d'Avila, Vie (ch.XIII), in Œuvres complètes, Éditions du Seuil, Paris, 1948.

    oisillon-1a.jpg

  • Méditation : "A Jésus par Marie"

    « Dieu nous a donné Jésus par Marie, donc il faut aller à Marie pour atteindre Jésus. "Nul ne va à mon Père sans ma permission, nul ne peut venir jusqu'à moi sans venir par ma Mère..." Marie n'est pas l'auteur de la grâce, mais elle est Reine du monde de la grâce. Bien au-dessus des anges, rien ne lui reste voilé. Elle pénètre les confins de la Trinité, les confins de la divinité. L'amour du Seigneur pour sa sainte Mère est incomparable. La Vierge est tout sur le Cœur de Dieu, elle en est la trésorière bien-aimée, la médiatrice toujours agrée, la distributrice toujours approuvée. La distributrice vigilante et souveraine. L'âme qui choisit Marie pour avocate est sûre que ses prières, ses demandes seront exaucées. Jésus ne refuse rien à Marie. Elle n'a pas besoin de demander : elle puise. Tout droit lui est concédé. Le Seigneur a mis en elle toutes ses complaisances. Marie est la Vierge puissante, la Vierge pleine de bonté, la Porte du ciel... Notre Dame d'Amour. Elle écoute la prière qui jaillit du cœur pur, humble, simple et confiant. On ne peut faire régner Jésus dans les cœurs, dans les familles, dans les paroisses et dans la patrie, qu'en établissant, en propageant le règne divinement bienfaisant de Marie. Aimer Marie, c'est rendre à Dieu un honneur incalculable, c'est combler d'hommage et de gloire le divin Cœur de Jésus. Qui aime vraiment Marie peut s'estimer bien heureux, car il est sûr d'être aimé du Sauveur. Ah ! si l'on pouvait concevoir toutes les merveilles opérées par Marie dans les âmes !... Dire que Marie est Reine du ciel et de la terre est très beau, très vrai ; dire qu'elle est Mère de tous les cœurs, médiatrice de toutes les causes qui pénètrent au ciel, est plus sublime encore. »

    Marthe Robin (1902-1981, anniversaire de sa naissance au ciel ce jour), 26 octobre 1930, in "Journal Décembre 1929 - Novembre 1932", Éditions Foyer de Charité, Les Cahiers de Marthe Robin, Châteauneuf-de-Galaure, 2013.

    Vierge_a_l_enfant_vitrail-a.jpg

  • Méditation : les pièges de la sensibilité

    « La sensibilité nous affecte de bien des manières. Elle nous rend fantasques ; elle nous fait voir des offenses partout ; elle bâtit des histoires imaginaires sans fondement ; ou, sur un fondement quelconque, elle bâtit plus que la base ne comporte ; elle agrandit et exagère les choses ; elle interprète de la manière la plus étrange les actions les plus innocentes ; elle prend l'indifférence pour de la concentration, et la négligence pour une ruse ; elle donne à une phrase hasardée une signification monstrueuse, puis elle y rêve pendant des années entières. Quand on se laisse guider par l'imagination, on est bientôt soupçonneux ; où l'on ne voit pas de fantômes, on croit qu'ils se cachent ; on a peur d'une ombre. La vie se passe comme un voyage au clair de lune, sur un cheval ombrageux qui vous pousse à bout en se cabrant à tous les buissons. L'esprit est rempli de soupçons ; on oublie Dieu ; on devient distrait dans la prière ; incapable de distinguer entre une ombre et une réalité : se blessant aussi bien de rien que de quelque chose ; on se rend insupportable, et il est difficile de dire si on l'est plus pour les autres que pour soi. Quand on est soupçonneux, on devient bien vite ombrageux, bourru, amer ; autrement dit, on ajoute la maussaderie au soupçon. Plus moyen d'avoir affaire avec personne ; si quelqu'un nous a offensé, inutile qu'il nous fasse des excuses, nous ne lui pardonnerons pas, nous trouverons quelque nouvelle offense dans sa démarche. Il n'avait nul droit à demander pardon ; il s'est posé en supérieur en le faisant ; nous le reconnaissons bien là, malgré son jeu, avec sa suffisance et sa hardiesse. Il devait attendre une avance de notre part, mais nous ne serons pas sa dupe... Ainsi, de quelque côté que l'on nous prenne, on nous trouvera toujours également intraitable ; on ne rencontrera que des rebuts. De bonne foi, est-ce dans une atmosphère semblable que nous pouvons espérer voir pousser la grâce et la ressemblance avec Jésus ? »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863), Conférences spirituelles (Sentiments blessés), Paris, Bray et Retaux (sixième édition), 1872.

    arbre-mort-ciel-a.jpg

    (Crédit photo)

  • Méditation : Paix de l'âme toute en Dieu

    « Il faut savoir que le bien et la perfection de l'homme consistent en ce que Dieu le remplisse et soit le principe de toutes ses actions. Cela se fait par la grâce ; et d'autant plus que l'homme est soumis à la grâce, il participe plus avantageusement au bonheur d'être en toutes choses rempli de Dieu. Or il ne peut y parvenir qu'avec peine, à cause de la corruption de la nature, qui répugne à cette parfaite soumission à la grâce. Ainsi, quand l'âme s'est une fois déterminée d'être toute à Dieu, il faut que, par son effort aidé de la grâce, elle mortifie en elle-même tout ce qu'elle aperçoit de contraire à Dieu, comme les vices, les passions, les impétuosités, et généralement tout ce qui passe pour déréglé au jugement des sages. Après tout cela il lui reste encore à mortifier une chose dont communément on ne se défie guère, et qui est cependant un grand obstacle à la perfection : c'est son action propre ou sa manière d'agir par elle-même. Défaut qui est commun à tous les gens de bien desquels Dieu n'a pas encore pris une entière possession. Le bien qu'ils font, c'est d'ordinaire par eux-mêmes qu'ils le font, aidés toutefois de la grâce, sans laquelle on ne peut rien faire de bon.
    [...]
    Quand l'homme est entièrement possédé de Dieu, il en tire une nouvelle vie et une nouvelle force qui le fait agir dans toutes ses actions doucement, efficacement, sans que rien lui résiste au dedans de lui. Les choses mêmes qui arrivent au dehors s'accordent avec l'intérieur par le moyen de la résignation qu'il a aux ordres de la Providence, si bien qu'en toutes choses il se trouve heureux et profite de tout.
    [...]
    Pour arriver à ce bonheur, il faut abattre son activité naturelle, se dépouiller de sa manière d'agir basse et humaine, se rendre attentif à Dieu en tout, s'accommoder et se soumettre au principe intérieur de la grâce, quand on l'a découvert. L'âme le découvre quand elle est tranquille et en paix, et elle acquiert cette paix et cette tranquillité, en s'étudiant à mourir à elle-même et à ses propres desseins. Lorsqu'elle est parfaitement morte à ses manières propres, Dieu fait en elle toute sorte de bien.
    [...]
    C'est principalement par la sainte Eucharistie que cela se fait d'une manière plus expresse et plus pénétrante. Le saint Sacrement est le principe intérieur de cette vie divine, et l'on voit que c'est par la sainte communion que l'on parvient au bonheur d'être pleinement et parfaitement possédé de Dieu. »

    R.P. Jean-Joseph Surin s.j. (1600-1665), Lettre LX à la mère Jeanne des Anges, ursuline à Loudun, in "Lettres spirituelles" Tome I, Périsse Frères, Lyon - Paris, 1843 (Nlle édition).

    eucharistie-anges-1a.jpg

  • Méditation : tristesse et découragement

    « S'il est un écueil dans la vie chrétienne et plus encore dans la vie pieuse, - écueil d'autant plus perfide qu'il se voile sous de louables apparences, - c'est bien celui de la mauvaise tristesse et du sot découragement. Quand on va au fond de ces mélancolies abattues ou rêveuses, on ne trouve guère que de l'égoïsme. L'âme se replie sur soi et se regarde, au lieu de regarder Jésus ; elle s'occupe et s'inquiète de ses intérêts personnels plus que des intérêts de Dieu ; elle s'appuie sur les créatures et non sur la grâce, et comme elle ne rencontre guère dans les créatures et dans elle-même que misère et pauvreté, elle devient mécontente, morose, troublée, chagrine. Bientôt, elle trouve la piété trop difficile et commence à en abandonner les pratiques ; c'est que, déjà, elle en a abandonné l'esprit.
    Il faut combattre vigoureusement cette sotte et stérile tristesse ; elle est une tentation qui met l'âme en péril, et qui l'épuise sans profit.
    [...]
    Pour s'en délivrer, qu'on ait recours d'abord à la prière, selon le conseil de saint Jacques : "Quelqu'un est-il triste ? qu'il prie ! (Jc V, 3)" Mais qu'on réagisse aussi par un dégagement plus complet de soi-même, par une fidélité plus vigilante à tous les devoirs, au besoin par quelque pénitence ou quelque immolation spéciale, en tout cas par un don et un abandon plus absolu au divin Maître. Alors tout redeviendra radieux, tout, jusqu'à la souffrance ; et l'âme ne tardera pas à se revêtir de cette "robe d'allégresse" dont le Seigneur récompense les martyrs. Aussi bien, "il y a une inévitable tendance à la joie dans tout ce qui appartient à Dieu (P. Faber, Bethléem, VIII). On n'est triste que lorsque qu'on veut jouir de soi ; dès qu'on se renonce, la tristesse s'en va et fait place à la joie. La joie est le signe infaillible d'une âme saine, et toute âme saine est bien près d'être une âme sainte. »

    Abbé J.M. Buathier, Le Sacrifice dans le dogme catholique et dans la vie chrétienne (ch. XXI, 3), Paris, Gabriel Beauchesne, 1920 (dixième édition).

    Durer_Melancholia_a.jpg

    Albrecht Dürer (1471-1528), gravure sur cuivre, "Melancholia I"

  • Audience générale de ce mercredi 15 janvier 2014

    Résumé :

    « Frères et sœurs, le Baptême fait de nous des membres du Corps du Christ et il nous fait entrer dans le peuple de Dieu, un peuple en marche dans l’histoire. La grâce est transmise de génération en génération par le baptême, à l’image d’un fleuve qui irrigue la terre et répand sur le monde la bénédiction de Dieu. Le Peuple de Dieu est un peuple de disciples missionnaires ; tous dans l’Église nous sommes disciples, tous nous sommes missionnaires, chacun à la place que Dieu a voulue. L’évangélisation est un appel à la communion trinitaire, communion dont nous vivons déjà avec Dieu par l’action du Saint Esprit reçu au baptême. Nous sommes une communauté de croyants dans laquelle chacun, malgré sa faiblesse est « canal » de la grâce pour les autres ; la dimension communautaire fait partie intégrante de la vie chrétienne et de l’évangélisation. »

    Ce matin Place St Pierre, le Pape François a poursuivi sa catéchèse de l'audience générale consacrée au baptême : "Le baptême fait de nous les membres du Corps du Christ... Il nous fait entrer dans le peuple de Dieu qui marche dans l'histoire". Reprenant ainsi la définition de Vatican II, il a rappelé qu'à l'instar de la vie, la grâce baptismale se transmet de génération en génération, et permet aux fidèles de former un peuple diffusant la bénédiction du Seigneur de par le monde. Les apôtres furent envoyés baptiser et depuis eux s'est développée une chaîne de transmission de la foi. "Chaque fidèle est un anneau de cette chaîne, une partie du courant irrigateur. Chaque fidèle transmet la foi à ses enfants qui, adultes, la transmettront à leur tour. Ainsi est le baptême...du peuple de Dieu...qui marche en transmettant la foi". Par le baptême chacun "devient disciple et missionnaire, appelé à porter l’Évangile au monde. Quelque soit sa place dans l’Église et son degré d'instruction, tout baptisé est un agent d'évangélisation... La nouvelle évangélisation implique l'engagement de tous les baptisés... En nous habitant, le baptême nous transmet la grâce" qui permet la transmission de la foi. Chaque fidèle est disciple et missionnaire. "Mais alors dira-t-on, les évêques et le Pape, qui ne sont pas des disciples, savent tout ! Certes", a répondu le Saint-Père, "mais papes et évêques savent que pour être missionnaires, pour transmettre la foi, il faut d'abord être disciples". Ceci est à souligner. "Personne ne se sauve par soi-même. Nous sommes une communauté de croyants qui partage la joie de vivre cet amour qui nous précède et attend de nous d'être des canaux de grâce...malgré nos limites et nos fautes. Cette dimension communautaire n'est pas un effet secondaire mais une partie constituante de la vie chrétienne, du témoignage et de l'évangélisation".

    Puis le Pape a évoqué les chrétiens du Japon qui donna des milliers martyrs lors de sa persécution du début du XVIIe siècle, qui vit l'expulsion du clergé. Décimés, les catholiques japonais demeurèrent démunis de tout clergé. Vivant en clandestinité, ils conservèrent la foi. A la naissance, les parents baptisaient leur enfant afin qu'il puisse baptiser à son tour. Ainsi lorsque deux siècles plus tard des missionnaires purent retourner au Japon, ils eurent la surprise d'y trouver une Église en mesure de refleurir grâce au baptême conservé. C'est le peuple de Dieu qui avait permis la transmission de la foi, grâce à un fort esprit communautaire et au maintien du baptême. Et ce malgré la clandestinité et l'abandon. Cette histoire, a conclu le Saint-Père, doit nous faire réfléchir.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 15.1.14)

  • Méditation - Prière : pour recevoir la grâce d'une constante ferveur

    « Je vous demande, ô mon Dieu, la grâce de n'être jamais du nombre des âmes tièdes, mais de celui des âmes ferventes. Si je n'ai pas encore la ferveur que je devrais posséder, ni même celle que j'avais dans les premières années de ma conversion, m'étant relâché par un effet de ma faiblesse et de mon inconstance, je n'en mettrai que plus d'application à vous prier de fortifier l'une, de fixer l'autre, et à supplier tous vos saints d'intercéder près de vous pour que je ne tombe pas dans la torpeur spirituelle.
    Vous, en particulier, saint Dominique, à qui l’Église attribue pour symbole une torche ardente, obtenez-moi de Dieu une ferveur semblable à la vôtre. Qu'il devait être beau de vous entendre chanter les louanges divines, avec les sentiments les plus vifs de dévotion, d'amour, d'adoration et de recueillement ! Vos nuits se passaient dans l'église, en présence de Jésus-Christ, dans d'admirables transports, tantôt prosterné à terre, tantôt à genoux, tantôt élevant les mains vers le ciel. Mais surtout, quelle ferveur quand vous célébriez le saint sacrifice de la messe et vous unissiez à votre Rédempteur en répandant des flots de larmes ! L'observance des pratiques régulières, malgré leur austérité, ne suffisait pas à votre ardeur, et vous y ajoutiez beaucoup de pratiques volontaires, toutes animées et embellies par votre amour de Dieu. Dans l’œuvre du salut des âmes, vous étiez si zélé et si fervent, que vous y employiez tous vos instants ; et après avoir prêché avec des fruits admirables, pendant de longues années, dans plusieurs provinces de l'Europe, loin d'être épuisé de courage, vous rêviez de plus grands travaux, et désiriez ardemment de passer les mers pour aller annoncer l’Évangile aux infidèles, dans les pays les plus reculés, espérant y gagner la couronne du martyr.
    Je mets toute ma confiance dans vos prières, vous si puissant auprès de Dieu, ici-bas, que vous avouâtes à l'un de vos intimes, ne lui avoir jamais rien demandé en vain. Maintenant, dans le ciel, vous nous obtiendrez plus facilement encore ce que nous vous demanderons, surtout si nous vous supplions de nous obtenir la disposition qui vous fut la plus agréable, une constante ferveur. En effet, avant de mourir, ayant fait assembler tous vos enfants, la première chose que vous leur recommandâtes, comme conseil suprême, fut celle-ci : "Soyez constants dans la ferveur d'esprit, et que cette ferveur anime tout ce que vous ferez pour le service de Dieu. In fervore spiritus consistite, et in ipso Domino deservite" (Act. canoniz.) »

    Bx Hyacinthe-Marie Cormier (1832-1916), Retraite fondamentale composée de méditations, examens et lectures à l'usage des ecclésiastiques, des religieux et des personnes pieuses (Huitième jour, conclusion), Paris, Librairie Charles Poussielgue, 1893.

    Provincial de la province de Toulouse, puis Maître général de l'Ordre des frères prêcheurs en 1904, et conseiller de St Pie X, on lui doit la fondation en 1908 à Rome du Collège de l'Angelicum, devenu aujourd'hui l'Université Pontificale Saint-Thomas d'Aquin.

    Saint_Dominique_vitrail-a.jpg

    Paroisse Notre Dame des Chênes dans les Vosges - église de Pouxeux, vitrail de St Dominique

    Notez en bas du vitrail le chien qui tient dans sa gueule un bâton enflammé. Ce chien portant une torche vient du rêve que la mère de Saint Dominique fit alors qu’elle était enceinte de lui. Dans ce rêve, elle enfantait un chien portant une torche qui embrasait le monde entier. Saint Dominique reprit cet emblème, disant qu’il serait ce chien qui embraserait le monde de la Vérité.