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evangile - Page 8

  • A 16h00 à Rome, rencontre des catéchumènes avec le Pape François

    Le dernier événement de l’Année de la Foi, avant la Messe conclusive de dimanche, a été une rencontre du Saint-Père ce samedi après-midi avec quelque 500 catéchumènes, en chemin vers le baptême, accompagnés de leurs catéchistes venus d’une cinquantaine de pays dont la Bosnie Herzégovine, l’Algérie, la Chine, Cuba ou encore le Kirghistan.

    Sur le thème : « prêts à franchir la porte de la foi », la rencontre s'est déroulée dans la basilique Saint-Pierre sous la forme d’une Liturgie de la Parole rythmée par des lectures et des témoignages. Le Pape François avait accueilli 35 des nouveaux catéchumènes à l’entrée de la basilique Saint-Pierre. Dans sa catéchèse le Pape est revenu sur la signification de la vie nouvelle en Jésus-Christ à partir de l’Évangile de Jean.

    Texte intégral de l'intervention du Pape

    « Chers catéchumènes,

    Ce point culminant de l'Année de la foi vous réunit ici, avec vos professeurs et les membres de vos familles. Vous représentez aussi les nombreux autres hommes et femmes qui font, dans différentes parties du monde, le même chemin de foi. Vous venez de différents pays, de différentes traditions et expériences culturelles. Pourtant, ce soir, nous sentons que nous avons parmi nous beaucoup de choses en commun. Nous en avons surtout une : le désir de Dieu. Ce désir est évoqué par les paroles du Psalmiste : « Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ; quand pourrai-je m'avancer, paraître face à Dieu ? » (Ps 42,2 à 3). Il est très important de maintenir en vie ce désir, ce désir de rencontrer le Seigneur et de partager son expérience, son amour, sa miséricorde ! Si la soif du Dieu vivant vient à manquer, la foi risque de devenir un habitude, qui peut alors s'éteindre comme un feu qui ne sera pas rallumé.

    La lecture de l’Évangile (cf. Jn 1,35-42) nous a montré que Jean-Baptiste décrit Jésus comme l'Agneau de Dieu à ses disciples. Deux d'entre eux suivent le Maître, puis, à leur tour, deviennent des « médiateurs » qui permettent aux autres de rencontrer le Seigneur, de le connaitre et de le suivre. Trois passages de cette lecture évoquent l'expérience du catéchuménat. Premièrement, il y a l'écoute. Les deux disciples entendirent le témoignage de Jean-Baptiste. Même vous, chers catéchumènes, vous avez écouté ceux qui ont parlé de Jésus et vous ont proposé de le suivre pour devenir ses disciples par le baptême. Dans le tumulte de nombreuses voix qui résonnent autour de nous et à l'intérieur de nous, vous avez entendu et reçu la parole qui vous indiquait Jésus comme l’unique qui peut donner tout son sens à votre vie.

    Le deuxième moment est la rencontre. Les deux disciples rencontrent le Maître et restent avec lui. Après l'avoir rencontré, ils ressentent immédiatement quelque chose de nouveau dans leur cœur : la nécessité de transmettre leur joie aux autres, de sorte qu'ils puissent eux aussi le rencontrer. André, de fait, rencontre son frère Simon et le conduit à Jésus. Qu’il est bon de contempler cette scène ! Elle nous rappelle que Dieu ne nous a pas créés pour être seuls, renfermés sur nous-mêmes, mais pour nous ouvrir à la rencontre avec les autres. Dieu le premier vient vers chacun de nous, et cela est merveilleux ! Dans la Bible, Dieu apparaît toujours comme celui qui prend l'initiative de la rencontre avec l'homme : Il est celui qui cherche l'homme, et habituellement il recherche l’homme au moment où celui-ci fait l’expérience amère et tragique de la trahison de Dieu et de son éloignement de Dieu. Dieu n’attend pas de le trouver, il part immédiatement à sa recherche. Notre Père est un patient chercheur ! Il nous précède et est toujours en attente. Il ne s’éloigne pas de nous, mais il a la patience d'attendre le moment favorable de la rencontre avec chacun de nous. Et quand cette rencontre a lieu, ce n'est jamais une rencontre précipitée, parce que Dieu veut rester longtemps à nos côtés pour nous soutenir, pour nous consoler, pour nous transmettre sa joie. Comme nous aspirons à Lui et nous le désirons, lui aussi a le désir d'être avec nous, parce que nous lui appartenons, nous sommes sa « chose », nous sommes ses créatures. Lui aussi, peut-on dire, a soif de nous, a soif de nous rencontrer.

    La dernière partie de l’Évangile concerne le cheminement. Les deux disciples marchent en direction de Jésus et font un bout de chemin avec Lui. C’est un enseignement important pour nous tous. La foi est un cheminement avec Jésus ... et qui dure toute une vie. A la fin, il sera là. Bien sûr, à certains moments de notre voyage nous nous sentons fatigués et confus. Mais la foi nous donne la certitude de la présence constante de Jésus dans toutes les situations, même les plus douloureuses ou difficiles à comprendre. Nous sommes appelés à marcher pour entrer de plus en plus profondément dans le mystère de l'amour de Dieu qui nous comble et nous permet de vivre avec sérénité et dans l’espérance.

    Chers catéchumènes, aujourd’hui vous commencez le voyage du catéchuménat. J'espère que vous allez le suivre avec joie, assurés du soutien de toute l’Église, qui vous regarde avec une grande confiance. Marie, la parfaite disciple, vous accompagne : C’est beau de la voir comme notre Mère dans la foi ! Je vous invite à conserver votre enthousiasme du premier moment qui a fait ouvrir vos yeux à la lumière de la foi ; à vous rappeler, comme le disciple bien-aimé, le jour, l'heure, où pour la première fois vous êtes restés avec Jésus, où vous avez senti son regard sur vous. Ainsi vous serez toujours assurés de l'amour fidèle du Seigneur. Il ne vous trahira jamais !
    »

    Source : Radio Vatican.

  • Lettre Pastorale de Mgr Robert Le Gall : "Pour que vous croyiez..."

    Dans sa nouvelle lettre pastorale sur l’Église et les sacrements, écrite dans l’élan de l’année de la foi, Mgr le Gall, archevêque de Toulouse, invite chacun à relire l’évangile selon saint Jean.

    Cette lettre pastorale est disponible en téléchargement sur le site de l’Église Catholique en Haute-Garonne, et sous forme d’un livret auprès du Service Communication, 28 rue de l’Aude, 31500 Toulouse.

  • Franz Schubert : Deutsche Messe (« Messe allemande ») D.872

    1 - Zum Eingang (Entrée) ; 2 - Zum Gloria (Gloria) ; 3 - Zum Evangelum (Evangile)
    Wiener Sängerknaben (Chœur de garçons de Vienne) - 1968

  • Méditation : Lettre d'Amour de Dieu

    LETTRE D’AMOUR DE DIEU


    « A l’attention de tout homme et de toute femme, présent en tout lieu et en tout temps,

    Depuis le Ciel, en ce jour et de toute éternité,

    Mon Enfant,

    Je te connaissais même avant que tu sois conçu. (Jérémie 1.4-5)
    Je t'ai choisi au moment de la création. (Éphésiens 1.11-12)
    Tu n'étais pas une erreur. (Psaume 139.15)
    Je t'ai tissé dans le ventre de ta mère. (Psaume 139.13)
    C'est moi qui t'ai fait sortir du sein de ta mère. (Psaume 71.6)
    J'ai fait de toi une créature merveilleuse. (Psaume 139.14)
    Tu as été créé à mon image. (Genèse 1.27)

    Tous tes jours sont écrits dans mon livre. (Psaume 139.16)
    Je détermine la durée des temps et les bornes de tes demeures. (Actes 17.26)
    Je regarde jusqu'au fond de ton cœur et je sais tout de toi. (Psaume 139.1)
    Je sais quand tu t'assieds et quand tu te lèves. (Psaume 139.2)
    Je te vois quand tu marches et quand tu te couches.
    Je connais parfaitement toutes tes voies. (Psaume 139.3)
    Même les cheveux de ta tête sont comptés. (Matthieu 10.29-31)

    Mon image a été déformée par ceux qui ne me connaissent pas. (Jean 8.41-44)
    Je ne me suis pas éloigné, ni fâché car je suis l'expression parfaite de l'amour. (1 Jean 4.16)
    C'est mon amour de Père que je répands sur toi. (1 Jean 3.1)
    Parce que tu es mon enfant et que je suis ton Père. (1 Jean 3.1)
    Je t'offre plus que ton père terrestre ne pourrait jamais te donner. (Matthieu 7.11)
    Car je suis le Père parfait. (Matthieu 5.48)
    Toute grâce que tu reçois vient de ma main. (Jacques 1.17)
    Car je suis celui qui pourvoit à tous tes besoins. (Matthieu 6.31-33)

    Mon plan pour ton avenir est toujours rempli d'espérance. (Jérémie 29.11)
    Parce que je t'aime d'un amour éternel. (Jérémie 31.3)
    Mes pensées vers toi sont plus nombreuses que les grains de sables. (Psaume 139.17-18)
    Je n'arrêterai jamais de te bénir. (Jérémie 32.40)
    Tu fais partie du peuple que j'ai choisi. (Exode 19.5)
    Je désire te donner mon pays et tout ce qui s’y trouve. (Jérémie 32.41)
    Il est en mon pouvoir de te montrer de grandes et merveilleuses choses. (Jérémie 33.3)

    Si tu me cherches de tout ton cœur tu me trouveras. (Deutéronome 4.29)
    Trouve ta joie en moi et je te donnerai ce que ton cœur désire. (Psaume 37.4)
    Je suis capable de faire plus pour toi que tu ne pourrais probablement l'imaginer. (Éphésiens 3.20)
    Et te dire que je ne compte plus tes péchés. (2 Corinthiens 5.18-19)
    Dans ma maison au ciel, il y a tant de joie pour un pécheur qui se change de vie. (Luc 15.7)
    Car je suis ta plus grande source d'encouragement. (2 Thessaloniciens 2.16-17)
    Je suis aussi le Père qui te console de toutes tes peines. (2 Corinthiens 1.3-4)
    Quand tu cries à moi, je suis près de toi et je te délivre de toutes tes détresses. (Psaume 34.18)
    Comme un berger porte un agneau, je te porte sur mon cœur. (Isaïe 40.11)
    J'effacerai toute larme de tes yeux. (Apocalypse 21.3-4)
    Et je porterai toute la douleur que tu as subie sur cette terre. (Apocalypse 21.4)

    Je suis ton père et je t'aime de la même façon que j'aime mon fils Jésus. (Jean 17.23)
    Car mon amour pour toi se révèle en Jésus. (Jean 17.26)
    Il est la représentation exacte de mon être (Hébreux 1.3)
    Et il est venu démontrer que je suis pour toi, pas contre toi. (Romains 8.31)
    Jésus est mort pour que toi et moi puissions être réconciliés. (2 Corinthiens 5.18-19)
    Sa mort est l'expression suprême de mon amour pour toi. (1 Jean 4.10)
    J'ai renoncé à tout ce que j'aime pour gagner ton amour. (Romains 8.32)
    Si tu acceptes mon fils Jésus, tu me reçois. (1 Jean 2.23)
    Et rien ne te séparera de mon amour. (Romains 8.38-39)
    J'ai toujours été le Père et serai toujours ton Père. (Éphésiens 3.14-15)
    Ma question est : Veux-tu être mon enfant ? (Jean 1.12-13)

    Je t'attends. (Luc 15.11-32)

    Dieu le Père qui t'aime »

    Source : Service de la Nouvelle Évangélisation - Diocèse d'Avignon.

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  • Angélus de ce dimanche 3 novembre 2013

    Jésus est miséricordieux et ne se lasse jamais de pardonner

    Jéricho, sur le chemin vers Jérusalem, est « la dernière étape d’un voyage qui résume en soi le sens de toute la vie de Jésus, dédiée à chercher et à sauver les brebis perdues de la maison d’Israël ». Lors de la prière de l’Angélus ce dimanche, place Saint-Pierre à Rome, le Pape s'est attardé sur l’Évangile du jour où « se produit l’un des événements les plus joyeux racontés par Saint Luc : la conversion de Zachée ». « Cet homme est une brebis perdue, a souligné le Pape, il est méprisé, car il est le chef des collecteurs d'impôts, ami de l’occupant romain haï, voleur et exploiteur. »

    François explique qu’à cause de sa petite taille, mais aussi empêché de voir Jésus probablement à cause de sa mauvaise réputation, Zachée monta sur un arbre pour pouvoir voir « le Maître qui passe ». Pour le Pape, ce geste extérieur, « un peu ridicule », exprime « l’acte intérieur de l’homme qui cherche à s’élever de la foule pour avoir un contact avec Jésus. Jésus qui arrivant près de l’arbre, l’appelle : « Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. » (Lc, 19,5) Malgré l’anonymat de Zachée, repoussé de tous et malgré sa distance avec Jésus, ce dernier l’appelle. François explique qu'en effet, le nom de Zachée a une signification symbolique : « Dieu se souvient ».

    Et Jésus alla chez Zachée, suscitant les critiques de tout Jéricho. Pourquoi y aller ? Car Zachée était perdu. Jésus dit donc : « Aujourd'hui, le salut est arrivé dans cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham. ». Ce jour-là chez Zachée entre dans la joie.

    Le Pape François explique alors qu’il n’y a aucune profession ou condition sociale, aucun péché ou crime qui puisse effacer de la mémoire et du Cœur de Dieu l’un de ses fils. « Dieu se souvient », Il « n’oublie personne parmi ceux qu’Il a créés ; Il est Père, dans l’attente vigilante et affectueuse de voir renaître dans le cœur du fils le désir de revenir à la maison. Et dès qu’Il reconnaît ce désir, Il est tout de suite à ses côtés, et avec son pardon Il rend son chemin plus léger vers la conversion et le retour. »

    En s’adressant aux fidèles place Saint-Pierre : « Si tu as un poids sur ta conscience, si tu as honte de beaucoup de choses que tu as commises, arrêtes-toi un peu, n’aies pas peur, pense que quelqu’un t’attend », leur explique le Pape, « je t’assure que tu ne seras pas déçu : Jésus est miséricordieux et Il ne se fatigue jamais de pardonner ».

    François appelle donc les fidèles à écouter Jésus. « Du profond de notre cœur, écoutons sa voix qui nous dit : aujourd’hui je dois m’arrêter chez toi. Autrement dit dans ta vie. Accueillons-le avec joie : Lui peut nous changer, Il peut transformer notre cœur de pierre en cœur de chair, Il peut nous libérer de l’égoïsme et faire de notre vie un don d’amour. »

    Source : Radio Vatican.

  • Méditation : la Toussaint

    « L'intention de l’Église est d'honorer aujourd'hui tous les saints ensemble. Je les aime, je les invoque, je m'unis à eux, je joins ma voix aux leurs pour louer Celui qui les a faits saints. Que volontiers je m'écrie avec cette Église céleste : Saint, Saint, Saint ! à Dieu seul la gloire ! que tout s'anéantisse devant lui !

    Je vois les saints de tous les âges, de tous les tempéraments, de toutes les conditions : il n'y a donc ni âge, ni tempérament, ni condition qui exclue de la sainteté. Ils ont eu au dehors les mêmes obstacles, les mêmes combats que nous ; ils ont eu au dedans, les mêmes répugnances, les mêmes sensibilités, les mêmes tentations, les mêmes révoltes de la nature corrompue ; ils ont eu des habitudes tyranniques à détruire, des rechutes à réparer, des illusions à craindre, des relâchements flatteurs à rejeter, des prétextes plausibles à surmonter, des amis à craindre, des ennemis à aimer, un orgueil à saper par le fondement, une humeur à réprimer, un amour-propre à poursuivre sans relâche jusque dans les derniers replis du cœur.

    Ah ! que j'aime à voir les saints, faibles comme moi, toujours aux prises avec eux-mêmes, n'ayant jamais un seul moment d'assuré ! J'en vois dans la retraite livrés aux plus cruelles tentations ; j'en vois dans les prospérités les plus redoutables et dans le commerce du siècle le plus empesté. Ô grâce du Sauveur, vous éclatez partout, pour mieux montrer votre puissance, et pour ôter toute excuse à ceux qui vous résistent ! Il n'y a ni habitude enracinée, ni tempérament ou violent ou fragile, ni croix accablantes, ni prospérités empoisonnées, qui puissent nous excuser, si nous ne pratiquons pas l’Évangile. [...]

    Dirai-je avec le monde insensé : Je veux bien me sauver, mais je ne prétends pas être un saint ? Ah ! qui peut espérer son salut sans la sainteté ? Rien d'impur n'entrera au royaume des cieux ; aucune tache n'y peut entrer ; si légère qu'elle puisse être, il faut qu'elle soit effacée, et que tout soit purifié jusque dans le fond par le feu vengeur de la justice divine, ou en ce monde ou en l'autre : tout ce qui n'est pas dans l'entier renoncement à soi et dans le pur amour qui rapporte tout à Dieu sans retour, est encore souillé. Ô sainteté de mon Dieu, aux yeux duquel les astres mêmes ne sont pas assez purs ! Ô Dieu juste, qui jugerez toutes nos imparfaites justices ! mettez la vôtre au dedans de mes entrailles pour me renouveler ; ne laissez rien en moi de moi-même. » (VI, 70)

    Fénelon, Pour la fête de tous les saints, in "Œuvres spirituelles", Manuel de piété, Coll. Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1954.

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    Tableau du Tintoret (Jacopo Robusti Tintoretto, 1518-1594)

  • Méditation : apôtres et apostolat

    « Est-ce à quelques hommes choisis et rares qu'a été dite cette parole : "Allez et enseignez" (Mt 28,19) ? L'apostolat est-il une particularité dans l'Église catholique, ou est-il une généralité ? Est-ce à ses disciples seulement que le Christ a dit : "Allez et enseignez" ? Non, l'Église tout entière est solidaire de tout ce qui se fait dans l'Église. Il y a communion de tout et en tout entre tous les membres de la famille du Christ. Dire : "Ceci est le devoir de tels chrétiens dans l'Église et n'est pas mon devoir à moi", c'est dire une parole antichrétienne. Saint Pierre, s'adressant aux premiers fidèles, leur disait : "Vous autres, vous êtes la nation sainte, la race élue, le peuple acquis à Dieu, le sacerdoce royal, afin que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière" (1P 2,9). Héritiers de la lumière par nos ancêtres, nous sommes les dispensateurs de la lumière à nos contemporains et à notre postérité.

    Ce n'est pas seulement pour vous que "le soleil de justice" (Mal 4,2) a été allumé en vous ; c'est pour qu'il éclaire tout autour de vous. Dans la nature, vos yeux mêmes n'ont pas reçu la lumière pour la garder ; ils la réfléchissent. Ils rendent votre âme au dehors, et quiconque veut communiquer avec vous regarde dans vos yeux pour y discerner la lumière qui y est, et par elle cette lumière plus éclatante qui est votre esprit. Vous rayonnez dans tout ce que vous êtes, et par conséquent, si vous avez le rayonnement naturel de vos facultés, de toutes vos puissances, combien plus devez-vous l'avoir dans l'ordre surnaturel ! »

    P. Lacordaire (1802-1861), Sermon du 3.05.1850, in "Sermons, instructions et allocutions", 1885, Tome II, Poussielgue Frères, Paris, 1885.
    (Tome I : 1825-1849 - Tome II : 1850-1856 + Instructions 1854-1861 - Tome III : Allocutions 1888)

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  • Méditation : le chapelet

    « Récite ton chapelet, dit Dieu,

    Cette prière-là, je te le dis
    est un rayon de l’Évangile :
    on ne me le changera pas.

    Ce que j'aime dans le chapelet, dit Dieu,
    c'est qu'il est simple et qu'il est humble.
    Comme fut mon Fils.
    Comme fut sa Mère.

    Va, mon fils, dis ton chapelet de ton mieux.
    Il ne t'empêchera jamais de suivre la sainte liturgie que j'ai donné à mon Église,
    qui est le plus belle des prières, la plus grande,
    quand elle est faite d'un cœur simple,
    et qu'elle ne veut que ma louange,
    c'est à dire l'Eucharistie.

    Récite ton chapelet : tu trouveras à tes côtés
    toute la compagnie rassemblée en l’Évangile :
    la pauvre veuve qui n'a pas fait d'études,
    le publicain repentant qui ne sait plus son catéchisme,
    la pécheresse effrayée qu'on voudrait accabler,
    tous les éclopés que leur foi a sauvés,
    et les bons vieux bergers, comme ceux de Bethléem,
    qui découvrent mon Fils et sa Mère...

    Récite ton chapelet, dit Dieu,
    et ne crains surtout pas les ritournelles,
    car je vous connais bien,
    vous avez souvent la tête creuse,
    et la pensée qui tourne à vide.

    Mais si vous voulez que je vous accorde de moudre le bon grain de l'Esprit,
    vous devez vous prendre en patience vous-même,
    comme je le fais,
    il faut que votre prière du chapelet, tourne, tourne et retourne,
    comme font entre vos doigts les grains du chapelet.

    Et quand je le voudrai, je vous l'assure,
    vous recevrez la bonne nourriture,
    qui affermit le cœur et rassure l'âme.

    Allons, allons dit Dieu, récitez votre chapelet
    et gardez l'esprit en paix.

    Cette prière-la, je te le dis,
    est un rayon de l’Évangile,
    à travers les mystères joyeux,
    les mystères douloureux,
    les mystères glorieux,

    Cette prière-la, est un rayon de l’Évangile,
    on ne me la changera jamais, dit Dieu. »

    Charles Péguy (1873-1914).

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  • Un mois avec Marie - Vingt-quatrième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-QUATRIÈME JOUR
    Le saint Rosaire

    A Lourdes, l'Immaculée s'était montrée à Bernadette avec un chapelet dans les mains. Comme si elle ne pouvait s'en dessaisir, elle le porte encore suspendu à son bras lorsqu'elle apparaît à Fatima. Elle sourit aux trois petits Voyants, qui récitent le chapelet chaque jour et leur recommande la fidélité à cette pieuse coutume, dont ils se feront les apôtres en famille.
    Dans toutes ses visites, la Vierge rappelle la prière chère à son Cœur, avec une particulière insistance ; elle prend la peine d'enseigner elle-même à ses petits Amis à la bien dire. Aussi n'est-il point permis de douter de sa divine importance et de son efficacité.
    Comment pourrions-nous, en effet, saluer plus glorieusement Marie, qu'en lui adressant les paroles de l'Ange au jour de l'Annonciation et celles d'Élisabeth à Hébron ? Elles célèbrent à la fois ses deux merveilleux privilèges « d'Immaculée ».
    « Ave Maria, gratia plena... Je vous salue Marie, pleine de grâces... » et de « Mère de Dieu » :
    « et benedictus fructus ventris tui... et le fruit de vos entrailles est béni. »
    Chaque fois que nous redisons l'Ave Maria, nous ravivons, pour ainsi dire, l'éclat des plus belles étoiles brillant au front de Notre-Dame. Très justement l'on s'est plu à nommer parfois le chapelet : la couronne de Marie. Ne peut-on dire que le Rosaire, plus complet avec ses quinze mystères, est son Évangile : « l’Évangile de la Très Sainte Vierge » ? Avec lui, sa vie entière et celle de son divin Fils s'offrent à notre pieuse contemplation. Ce sont d'abord les saintes allégresses de l'avènement et de l'enfance du Sauveur. Nazareth : divin parterre où fleurit la royale Tige de Jessé. — Hébron : demeure de l'amitié, qui reçoit les prémices d'un rayonnement sanctificateur. — Bethléem : (maison du pain) offrant à l'humanité dans l'attente, l'Emmanuel : « Dieu avec nous ». — Jérusalem : ville des sacrifices, ensoleillée d'abord par l'heureuse rencontre d'Anne et de Siméon, mais bientôt assombrie par le dard à la pointe acérée qui s'enfoncera toujours plus dans le Cœur maternel de Marie.
    Les douleurs de Jésus et de sa Mère se présentent ensuite. Le Christ n'est plus un homme, c'est un ver de terre : « Où le frapperai-je encore », dit le Seigneur, « il n'y a plus de place. De la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête, il n'est rien qui ne soit en lambeaux. »
    Tout en Jésus saigne. Marie ne saigne pas. C'est le Stabat non sanglant. C'est son âme qui est blessée, pénétrée, transpercée par le glaive. Elle est traversée de part en part, en haut, en bas, partout, de toutes manières et de tous côtés. « Tuam ipsius animam pertransibit gladius. » Elle est submergée dans les eaux de la tribulation : « O quot undis lacrymarum !... ».
    Enfin le ciel s'irradie des joies triomphales de la Résurrection et de l'Ascension de Notre-Seigneur. Totalement oublieuse d'elle-même, la Vierge-Mère exulte malgré la séparation qui s'impose car la gloire de son divin Fils lui est tout. Dans le silence et la retraite, elle vit son grand Amour, attisé par l'Esprit-Saint. Sa flamme la consume et, brisant ses liens, permet l'envol suprême. Au-dessus des Anges et des Saints, Marie règne à jamais à la droite du Roi Jésus.
    « Je suis Notre-Dame du Rosaire ! », venait-elle de déclarer le 13 octobre 1917, lorsqu'elle présenta à Fatima, sous forme de tableaux vivants, cette triple série de Mystères comme une solennelle promulgation des immortelles encycliques de Sa Sainteté Léon XIII sur le saint Rosaire.
    Depuis sa révélation à saint Dominique par la Vierge bénie, plus de 50 Papes ont élevé la voix en sa faveur. Et Pie X, de sainte mémoire, semblait présager le message de Fatima lorsqu'il écrivait dans son testament :
    « Le Rosaire est de toutes les prières la plus belle, la plus riche en grâces, et celle qui touche le plus le Cœur de la Mère de Dieu. Et si vous voulez que la paix règne dans vos foyers, récitez-y le chapelet en famille. »

    PRIÈRE

    Ô Reine du Rosaire, douce Vierge Marie qui avez daigné apparaître sur la terre portugaise, et qui avez apporté la paix intérieure et extérieure à ce pays si troublé, nous vous en supplions, veillez sur notre chère Patrie, assurez son relèvement moral et spirituel. Ramenez aussi la paix sur toute la terre, afin que tous les peuples, et la France en particulier, se plaisent à vous appeler leur Reine et la Reine de la Paix. Ainsi soit-il.

    Notre-Dame du Rosaire de Fatima,
    priez pour nous.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Message des évêques catholiques orientaux d'Europe

    « Les évêques catholiques orientaux d'Europe, réunis pour leur rencontre annuelle sous le parrainage du CCEE, dans la ville de Košice, capitale européenne de la culture 2013, sur l'invitation de l’éparche grec-catholique local, à l'heureuse occasion de la célébration des 1150 ans de l'arrivée des saints Cyrille et Méthode parmi les populations slaves, ont abordé le thème de l'évangélisation de la culture, en relisant la mission évangélisatrice des deux saints frères grecs, tout en gardant à l'esprit les défis auxquels leurs Églises en Europe doivent faire face au niveau local.

    A la fin de cette rencontre, les évêques adressent à leurs fidèles et à tous les hommes de bonne volonté ce message d'espérance, de charité et d’amour.

    Nous souhaitons, encore une fois, affirmer et rappeler les racines chrétiennes de l'Europe, profondément convaincus de l'actualité du message des saints Cyrille et Méthode. Une civilisation et une culture européenne, déracinée de l'Évangile salvifique de Jésus, ne pourra jamais construire une société humaine solide, basée sur des valeurs éthiques, morales et sur la famille, qui puissent garantir la justice et la paix entre les peuples. Une culture sans Dieu conduit l'homme au désespoir et à la mort. Nous nous battons pour une culture de la vie et de l'espérance : une culture qui soit en mesure d'accueillir l'homme et toutes ses dimensions, de créer la fraternité, l'amour, l'amitié et la solidarité, notamment envers les pauvres, envers ceux qui sont marginalisés et abandonnés. Une culture digne de ce nom est celle qui possède le culte de Dieu, un Dieu qui aime l'homme, chaque homme, pour lequel Il a donné sa vie et Il a vaincu la mort par sa glorieuse Résurrection.

    Nous connaissons bien les problèmes de nos peuples, la crise qui frappe le continent européen et le monde entier, le terrorisme et les nombreux conflits armés, les luttes politiques et le racisme. La crise n'est pas seulement économique, mais elle est surtout spirituelle. Nous, les chrétiens, dans notre identité de catholiques orientaux, nous sommes appelés à être des témoins plus authentiques du riche patrimoine hérité par nos pères, soutenus par le martyre de nombreux pasteurs et frères. Nous voulons annoncer la Bonne Nouvelle de l'Amour de Dieu à tous, dans la joie et dans l'enthousiasme. Nous avons besoin de Dieu pour retrouver le sens de notre existence sur cette terre. Personne ne peut porter sa croix tout seul, mais il doit le faire avec Dieu et avec ses frères. Voilà pourquoi nous voulons rappeler, encore une fois, que Jésus-Christ ne se tient pas à l'écart de nos vicissitudes. Il nous demande de confier en Lui. Trouvons donc, en Lui, le rocher sur lequel nous pouvons nous appuyer dans les vicissitudes de notre vie.

    L'expérience vivante du Christ Ressuscité était la source de laquelle jaillissait l'engagement des chrétiens dans la construction de la culture européenne. Aujourd'hui comme hier, nous, les évêques catholiques orientaux d'Europe, nous voulons confirmer notre bonne volonté à collaborer dans la construction d'une culture de la rencontre et du dialogue basée sur la vérité, sur la liberté, sur la justice, le respect et la tolérance.

    Dans le contexte européen, nos communautés ecclésiales catholiques orientales et chaque fidèle, au niveau personnel, sont appelés, par la Providence Divine, à continuer la mission évangélisatrice des Saints Cyrille et Méthode, en faisant les mises à jour nécessaires au niveau intérieur ainsi qu'en suivant le progrès organique voulu par le Concile Vatican II. De cette façon, nos riches traditions ne se borneront pas à représenter un monument à admirer ou à rappeler, mais elles seront une source de vie pour guérir la culture européenne qui se sécularise et se déchristianise de plus en plus.

    Pendant notre rencontre, nous avons considéré avec appréhension la situation dramatique de souffrance de nos confrères et fidèles chrétiens au Moyen-Orient, notamment en Syrie. En union avec le Saint-Père et avec les évêques locaux, nous demandons que la voie du dialogue soit entamée avec une plus grande décision et qu’à la prière s'ajoutent des décisions politiques basées sur la justice et sur le respect des différentes communautés religieuses, pour arriver à introduire un cessez-le-feu immédiat, à abandonner toute forme de violence et à arrêter d’introduire les armes qui alimentent la guerre dans le pays.

    Par l'intercession de la Mère de Dieu et des Saints Cyrille et Méthode, nous invoquons la paix de Notre Seigneur sur toutes les personnes du continent. »

  • Méditation : Saint Luc

    L'évangéliste St Luc, fêté aujourd'hui, est né à Antioche, au sein d'une famille païenne. Médecin de profession, il s'est converti au Christ vers l'an 40. Il fut pour l'Apôtre St Paul un compagnon fidèle, demeurant à ses côtés jusqu'à la dernière étape de sa vie († 67).

    Dante Alighieri appelait St Luc « Scriba mansuetudinis Christi » : "scribe de la mansuétude du Christ".
    En effet, son Évangile contient des paraboles et des événements qu'aucun des trois autres évangélistes n'a rapportés : la prostituée pardonnée (ch. VII, 36-50), le "bon samaritain" (ch. X, 29-37), la brebis perdue, la drachme perdue et "l'enfant prodigue" accueilli par son père (ch. XV) qui court le prendre dans ses bras à son retour, le publicain (ch. XVIII, 9-14) rentrant chez lui justifié, l’existence de Zachée (ch. XIX, 1-10), le bon larron (ch. XXIII, 39-43) crucifié aux côtés de Jésus et à qui est promis le Paradis...

    C’est la miséricorde et la tendresse de Dieu qui caractérisent ces passages de son Évangile, et qu’il nous fait connaître. En cela, il se révèle véritable disciple du Seigneur, bien que ne l'ayant pas connu lui-même.

    Eusèbe de Césarée († v.340) l'a par ailleurs qualifié de « peintre de la Vierge Marie » (voir icône ci-dessous) car St Luc rappelle en détail des événements de la vie de Notre Dame, que la Tradition aime à penser qu'il les aurait recueillis de la bouche même de la Sainte Vierge.

    « Seigneur Dieu, puissions-nous redécouvrir, à travers le témoignage que Saint Luc nous en donne, ton visage de compassion et de miséricorde. Puissions-nous T’accueillir comme ce Dieu qui vient à notre rencontre pour nous prendre sur ses épaules et nous ramener à Lui, la Source de vie. Nous n’aurons jamais rien de plus beau à faire connaître aux hommes de ce monde. Fais de nous de véritables disciples, porteurs de cette Bonne Nouvelle de ton salut offert à tous. »

    Sources infos : Catholique.org et Paroisse Saint Joseph des Falaises

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  • Méditation : le salut de nos frères

    « Que signifie donc donner son âme pour ses amis ? Quelle est la mesure suprême de l'amour sacrificiel ? Au-delà des indications particulières de l’Évangile, c'est l’œuvre entière du Christ sur la terre qui nous donne la réponse. "Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique." Le Christ nous appelle à ce même amour. On ne peut suivre le Christ sans participer, ne serait-ce qu'un minimum, à cet exploit du sacrifice d'amour.
    Le disciple du Christ, c'est celui qui aime le monde, donne son âme pour autrui, accepte même d'être séparé du Christ pour le salut de ses frères. A l'inverse, l'homme qui suit le chemin de l'égoïsme, fut-il sacré, ne s'occupe que de son propre salut, ne se sent pas responsable de la souffrance et du péché du monde ; celui-là n'entend pas ce que dit le Seigneur, et ne comprend pas pourquoi le Christ a assumé le sacrifice du Golgotha.
    Certes il n'est pas rare que ceux qui suivent la voie du salut individuel s'adonnent à certaines pratiques en apparence vertueuses : nourrir les vagabonds, assister les pauvres, etc. Mais ils ne le font que comme un entrainement ascétique, un exercice utile à leur propre âme. Or ce n'est évidemment pas ce genre d'amour que l’Évangile nous enseigne, et ce n'est pas dans un tel exercice que le Christ fut crucifié.
    L'amour du Christ dont nous héritons est un authentique amour sacrificiel, c'est le don total de l'âme, non pour la retrouver avec des intérêts à mon profit, mais pour le bénéfice unique du prochain en qui se révèle, par la grâce même de ce don d'amour, l'image de Dieu.
    Mais attention. Ce que nous venons de dire ne signifie pas qu'il faille raisonner ainsi, puisque le Christ nous a donné la certitude que nous le rencontrons dans chaque pauvre, témoignons de l'amour à celui qui sous l'apparence de la pauvreté n'est en réalité autre que le Roi céleste, qui ne gaspillera pas nos dons mais nous les rendra au centuple. Non. Si le Christ est bien présent et souffre bien en lui, le pauvre, le malheureux, n'en est pas moins réellement lui-même, dans la réalité de sa pauvreté et de sa misère. Nous devons accueillir le pauvre au nom de l'amour du Christ, non parce que nous obtiendrons ainsi une récompense, mais parce que l'amour sacrificiel du Christ nous embrase, que nous nous unissons au Christ dans cet amour, que nous participons à sa souffrance sur la croix, que nous souffrons non pour notre purification et notre salut, mais réellement pour l'autre, le pauvre, le malheureux, pour que nos souffrances allègent les siennes.
    Nous ne pouvons pas aimer sacrificiellement en notre propre nom, mais seulement au nom du Christ, au nom de l'image de Dieu qui se révèle à nous dans chaque homme. »

    Mère Marie Skobtsov (1891-1945), Le sacrement du frère, Préface d'Olivier Clément - Biographie spirituelle par Hélène Arjakovsky-Klépinine - Le sel de la terre, Pully, 1995.

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  • Un mois avec Marie - Deuxième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DEUXIÈME JOUR
    Je crois, j’espère, j’aime !

    L'Ange de la Paix à FatimaAgenouillé, son front touchant la poussière, l'Ange a prononcé trois fois :
    « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'espèrent pas et ne Vous aiment pas ! »
    Cette prière est une doctrine, base fondamentale de notre sainte Religion.
    C'est de la défaillance générale de la Foi que sont nées les désunions, les discordes, les luttes qui ensanglantent le monde, menaçant de le ruiner sans retour.
    L'un croit à la puissance de l'or, l'autre à l'infaillibilité de son propre esprit bourré d'erreurs et de sophismes. Celui-ci n'apprécie que les joies animales des sens qui engendrent la mort ; celui-là pressure, écrase les humbles pour s'en faire un piédestal.
    La folie humaine est au paroxysme.
    Nous replaçant dans la voie saine et droite, l'angélique Précurseur de Notre-Dame nous invite à proclamer : « Pour moi, mon Dieu, je crois en Vous ! » En Vous qui êtes l'éternelle Vérité, la Vie, l'infinie Sagesse !
    Je crois en Vous, mon Dieu, comme au Souverain Créateur de tout ce qui existe.
    Vous êtes Tout !... Humble créature tirée du néant par votre Toute-Puissance magnifique, je me prosterne, je m'abîme en votre présence dans une profonde adoration.
    Je crois, Seigneur, mais « aidez à l'insuffisance de ma foi » (1), afin qu'aux heures sombres de la souffrance et de la tentation elle éclaire mon esprit, raffermisse mon cœur, soutienne et surnaturalise ma volonté chancelante.
    Le plus pauvre est souvent par Vous le mieux accueilli, car votre bonté égale votre puissance. C'est pourquoi j'espère en Vous, ô mon Dieu !
    Vous nous dites dans le saint Evangile : « Si un enfant demande du pain à son père, lui donnera-t-il une .pierre ?... ou s'il lui demande un œuf lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, bien qu'étant mauvais, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes, combien plus votre Père qui est dans les Cieux vous donnera-t-il ce qui est bon et surtout le bon Esprit quand vous le lui demanderez » (2).
    Je sais que 1' « on obtient de Vous [Dieu] tout autant que l'on espère » (3). J'attends tout de votre libéralité divine. Je suis sûre de votre Cœur et je vous prie de me compter désormais parmi « les âmes confiantes qui sont les voleuses de vos grâces » (4).
    « Quand Vous me tueriez, Seigneur, j'espérerais encore en Vous » (5).
    Comment pourrais-je ne pas Vous aimer, mon Dieu si grand, si beau, adorablement bon ?
    Oui, mon cœur est épris de Vous qui, seul, pouvez le remplir. Uniquement digne d'être aimé pour Vous-même, Vous voulez, néanmoins que, débordante, la tendresse que je Vous ai vouée s'écoule sur les frères humains que Vous m'avez donnés.
    A votre grand commandement : « Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces » (6), Vous ajoutez celui-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (6).
    Pour lui je désire donc tous les biens et surtout l'état de grâce qui lui assure votre sainte amitié.
    « Je Vous demande instamment pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas ! »
    Que par votre miséricordieux Amour et l'intercession du Cœur très pur de votre divine Mère — la Nôtre ! — nous goûtions bientôt la paix des enfants de Dieu sur la terre, doux prélude à celle des élus, au Ciel.

    PRIÈRE

    Ô Marie, ma divine Mère, agissez en moi, priez en moi, souffrez en moi, parlez en moi, travaillez en moi. Soyez ma voie pour aller à Jésus. Faites-le grandir, dominer et opérer en moi.
    A.M.D.G.
    Père Saint, par le Cœur Immaculé de Marie, je vous offre Jésus votre Fils bien-aimé, et je m'offre moi-même en Lui et avec Lui, et par Lui, à toutes ses intentions et au nom de toutes les créatures.
    (300 j. d'ind.)

    (1) St Marc X, 23-25
    (2) St Luc XI, 11, 12, 13
    (3) St Jean de la Croix
    (4) Notre-Seigneur à M. Benigna Ferrero
    (5) Livre de Job
    (6) Premier et second commandement de Dieu

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation : le pardon

    « Lorsque nous jugeons et accusons des gens,
    n'est-ce pas parce que nous sommes incapables
    d'accepter la vérité de nos propres failles
    et de nous pardonner à nous-mêmes ?
    Nous projetons sur d'autres ce que nous refusons de voir en nous.
    Nous accusons, jugeons et condamnons d'autres
    parce qu'inconsciemment nous nous jugeons nous-mêmes.
    Lorsque nous condamnons les autres, nous faisons notre propre procès.
    Nous avons tous du mal à accepter
    que nous sommes coupables d'avoir blessé d'autres
    et de nous être enfermés dans l'égoïsme.
    [...]

    Jésus nous appelle à regarder la vérité en face,
    sans juger ni condamner,
    et à accepter que nous sommes égoïstes, tournés sur nous-mêmes,
    incapables de partager et d'aimer vraiment.
    Il nous appelle à nous pardonner à nous-mêmes
    et à demander pardon
    pour toutes les blessures que nous avons infligées aux autres,
    pour tous les actes d'amour et de justice que nous avons omis de faire,
    pour toute notre indifférence envers ceux qui sont faibles et écrasés.
    Devenant conscients du pardon de Dieu,
    nous apprenons à pardonner aux autres.
    Entrant dans une communion nouvelle, plus profonde avec Dieu,
    nous découvrons notre identité profonde,
    et notre vrai moi commence à émerger.
    Nous commençons à aimer les autres comme Dieu les aime.
    Si Dieu nous pardonne,
    avec tout le désordre et la saleté qui sont en nous,
    nous pouvons à notre tour pardonner aux autres,
    avec tout le désordre et la saleté qui sont en eux.
    Les murs qui nous séparent des autres commencent à tomber.
    Mais pardonner est une vraie lutte.
    Des sentiments de colère et de vengeance
    peuvent continuer à nous habiter.
    Nous avons besoin d'une force nouvelle de Dieu
    pour arriver à pardonner
    et devenir des hommes et des femmes de paix.

    Tout l'évangile de Jésus est contenu dans ces mots du "Notre Père" :
           "Pardonne-nous nos offenses
           comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés."

    [...]

    Le pardon est au cœur de toute relation.
    Il est l'essence même de l'amour.
    Pardonner, c'est aimer les gens tels qu'ils sont
    et leur révéler leur beauté, cachée derrière les murs
    qu'ils ont construits autour de leurs cœurs.
    Le pardon est une force nouvelle qui vient de Dieu.
    Le pardon est la route vers la paix. »

    Jean Vanier, Entrer dans le mystère de Jésus - Une lecture de l’Évangile de Jean (ch.11, Le pardon), Éditions Salvator, Paris, 2013.

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  • Méditation : le repentir

    « Le Seigneur aime le pécheur repentant ; il le serre avec tendresse sur son cœur : « Où étais-tu, mon enfant ? Je t'attends depuis longtemps. » Le Seigneur appelle ainsi à lui tous les hommes par son Évangile ; sa voix retentit dans le monde entier : « Venez à moi, vous tous qui peinez, et je vous donnerai le repos. Venez et buvez l'eau vive (Mt 11,2 ; Jn 4,10). Venez et apprenez que je vous aime... Je ne peux pas supporter que même une seule de mes brebis se perde. Même pour une seule, le Pasteur va dans les montagnes et la cherche partout. Venez donc à moi, mes brebis. Je vous ai créées et je vous aime. Mon amour pour vous m'a fait venir sur la terre, et j'ai tout enduré pour votre salut. Je veux que vous connaissiez mon amour et que vous disiez comme les apôtres sur le Mont Thabor : "Seigneur, il est bon pour nous d'être avec toi" (Mt 17,4) ». Le Seigneur nous appelle sans cesse vers lui : « Venez à moi, et je vous donnerai le repos ». Il nous nourrit de son Corps très pur et de son Sang. Avec bonté, il nous éduque par sa parole et par le Saint Esprit ; il nous a révélé les mystères. Il vit en nous et dans les sacrements de l’Église, et il nous conduit là où nous verrons sa gloire. Mais chacun verra cette gloire dans la mesure de son amour... Tu as attiré à toi les âmes des saints, Seigneur, et elles coulent vers toi comme des rivières silencieuses. »

    St Silouane (1866-1938), in Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du Mont Athos, vie, doctrine, écrits, Tr. Hieromoine Symeon, Ed. Présence, 1975.

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  • Angélus de ce dimanche 21 juillet 2013

    Revenant sur l'épisode évangélique de la visite de Jésus à Marthe et Marie à Béthanie, le Pape a évoqué ce matin à l'Angélus deux points forts pour la vie du chrétien : L'écoute de la Parole de Dieu et le service concret du prochain, qui ne doivent pas être vécus séparément mais "en profonde unité et harmonie". Il a expliqué aux milliers de fidèles réunis Place St Pierre que ces deux femmes "accueillent Jésus mais de façon différente". Marie s'assoit à ses pieds et l'écoute alors que Marthe s'affaire aux tâches domestiques, réprimandant sa sœur qui ne l'aide pas, et dit au Seigneur : 'Cela ne te fais rien que ma sœur me laisse seule à faire le service ? Dis-lui donc de m'aider'. Et Jésus lui répond avec douceur : 'Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire'. "Que veut dire Jésus par là ? : Avant tout, il est important de comprendre qu'il ne s'agit pas d'opposer deux attitudes : l'écoute de la parole du Seigneur, la contemplation, et le service concret envers le prochain. Ces deux attitudes ne s'opposent pas, au contraire, elles sont toutes deux essentielles pour notre vie chrétienne et ne doivent jamais être séparées, mais vécues en profonde unité et harmonie".

    "Alors, pourquoi Jésus reprend Marthe ? Parce qu'elle a pensé que l'essentiel était seulement ce qu'elle était en train de faire, c'est-à-dire qu'elle était trop absorbée et préoccupée par les choses à faire. Chez un chrétien, les œuvres de service et de charité ne sont jamais détachées de la source principale de chacune de nos actions c'est à dire de l'écoute de la Parole du Seigneur, d'être aux pieds de Jésus, comme Marie, dans une attitude de disciple. C'est pour cela que Jésus a réprimandé Marthe. Dans notre vie chrétienne également, prière et action sont toujours profondément unies. Une prière qui ne conduit pas à une action concrète envers le frère pauvre, malade, dans le besoin...est une prière stérile et incomplète. Mais, de la même façon, quand, dans le service ecclésial, on ne pense qu'à faire, que l'on donne plus de poids aux choses, aux fonctions, aux structures, et que l'on oublie la centralité du Christ, que l'on ne prend pas de temps pour dialoguer avec lui dans la prière, on risque de servir soi-même et non Dieu présent dans le frère nécessiteux... Demandons donc à la Vierge Marie, Mère de l'écoute et du service de nous enseigner à méditer dans notre cœur la Parole de son fils, à prier fidèlement, pour être toujours plus attentifs aux besoins de nos frères".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 22.7.13).

  • Méditation : Marcel Van (fêté ce jour)

    « Petit frère, tu marches actuellement sur une route tracée par Dieu ; ne te décourage donc jamais, garde confiance, et tu verras que tout s'arrangera. Dieu n'a pas besoin de chercher de belles intelligences, des esprits brillants, puisqu'il est l'origine de tout. Tout ce qu'il cherche, c'est un cœur sincère, une volonté fermement décidée à mettre en lui son entière confiance. Continue de croire que Dieu mènera ton projet à bonne fin. Rappelle-toi toujours qu'Il donne ses grâces selon la mesure de notre foi. Si notre foi est faible, nous obtenons peu, si elle est grande, nous obtenons beaucoup, et si nous mettons en lui toute notre confiance, Dieu nous donnera toute sa puissance qui agira en nous, car étant infiniment juste, si nous lui offrons tout, nécessairement, sa justice l'oblige à tout nous donner.

    Si tu ne me crois pas, interroge ma sur la petite Thérèse, et tu verras. L'Évangile rend également témoignage de ce fait. Chaque fois que Jésus opère un miracle en faveur de quelqu'un, il ne lui pose que cette question : est-ce que tu crois ? Et le miracle n'a lieu que s'il a la foi.

    Fais des efforts pour mettre toute ta confiance en Dieu. Si tu crois fermement, tu n'as plus aucune raison de t'inquiéter de ton avenir, puisque Dieu s'en occupe déjà.

    Sois joyeux ! »

    Marcel Van (1928-1959, "apôtre de l'Amour" fêté ce jour, cause de béatification en cours), Lettre à J. Tôn, 1er mars 1953, in Œuvres complètes - 3 : Correspondance, Editions Saint-Paul/Amis de Van, 2001.

    Les amis de Van

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  • Méditation : le sacrifice

    « Un trait distinctif de la dévotion au Précieux Sang, c'est la manière dont elle fait ressortir, et dont elle conserve toujours présent à nos yeux le principe de sacrifice. Le sacrifice est tout particulièrement l'élément chrétien de la sainteté ; et c'est précisément cet élément que la nature a en horreur et qu'elle repousse de toutes ses forces. Il serait impossible de compter toutes les illusions auxquelles la fécondité de notre amour-propre donne naissance, pour nous faire éviter l'obligation du sacrifice ou pour rétrécir le cercle de son application pratique. Ce serait chose facile d'être un homme spirituel, si pour cela il suffisait d'avoir des vues droites, des sentiments élevés, ou des aspirations ferventes. La pierre de touche de la spiritualité, c'est la mortification. Les amusements mondains, le bien-être domestique, une nourriture choisie, l'habitude quotidienne de faire toujours notre propre volonté dans les moindres détails de la vie, sont toutes choses incompatibles avec la sainteté, lorsqu'elles sont habituelles et qu'elles forment le courant normal et ordinaire de notre existence. La peine est nécessaire pour la sainteté ; la souffrance est essentielle pour la destruction de l'amour-propre ; il est de toute impossibilité que des habitudes de vertu puissent se former sans la mortification volontaire et la douleur doit féconder la grâce, pour lui faire porter des fruits. Si un homme ne s'impose pas constamment des sacrifices, il se trompe, il est dans l'illusion, et il ne fait aucun progrès dans la spiritualité. Si un homme ne renonce pas tous les jours à lui-même, il ne porte pas sa croix.

    Ces axiomes sont de ceux qui en tout temps blessent notre faiblesse, et heurtent notre indulgence pour nous-mêmes. Mais ils sont d'une importance particulière dans des temps comme les nôtres, où le bien-être et même le luxe sont devenus à peu près universels. C'est l'amour du bien-être qui est la ruine de la sainteté... Il en est qui ne sont attirés, ni par les bals, ni par les parties de plaisir, ni par les autres amusements à la mode, et qui, par conséquent, n'ont aucun mérite à s'en tenir éloignés. Mais ces mêmes personnes peuvent tenir beaucoup à ce qu'il n'y ait aucune interruption dans le cours de leur bien-être de tous les jours. Ils se lèvent quand il leur plaît, et dès leur lever, il réunissent autour d'eux tout le confortable possible. Il faut que leurs repas soient agréables, élégamment servis, et qu'il n'y ait rien à reprendre. Il faut que le mécanisme du service marche sans secousse, que leurs besoins soient prévenus, et que tout objet désagréable soit tenu loin de leurs regards. Ils veulent avoir la plus grande partie de leur temps à leur disposition. Il faut qu'ils puissent se distraire dans une conversation amusante, ou dans les rapports de la société ; enfin il faut qu'ils puissent satisfaire la mobilité de leur caractère, lorsqu'ils le voudront, par le changement d'air, de scène ou de compagnie...

    C'est la mission particulière du Précieux Sang, de prêcher une croisade contre la tranquillité inoffensive du bien-être. La messe est l'abrégé de l'Evangile ; c'est une hérésie dans le dogme d'y reconnaître le sacrement tout en niant le sacrifice. En pratique, la mondanité est coupable de la même erreur par rapport à la sainteté. Elle admet toutes les obligations de la sainteté, sauf une seule, et celle-ci, c'est l'obligation du sacrifice. »

    R.P. Frédéric-William Faber (1814-1863), Le Précieux Sang ou le Prix de notre Salut (ch. VI), Paris, Ambroise Bray, 1867 (4ème éd.).

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  • Méditation : Esprit Saint et prophétisme

    « La lecture de la vie de Jésus dans l'Evangile, de tous ceux qui l'ont précédé dans l'Ancien Testament, des apôtres dans les Actes, des saints de tout pays, de toute époque, nous aident à avoir un sens très sûr de l'Eglise, un certain sens de la communauté, qui est en affinité avec le sens de l'Esprit Saint. Ce sens de l'Eglise et de l'Esprit Saint nous aidera à discerner très facilement si une inspiration vient bien de l'Esprit Saint, ou si elle vient de notre "moi", ou du milieu dans lequel nous nous trouvons.
    Ce qui caractérise les vrais prophètes, c'est qu'ils ne sont pas du tout des autodidactes. Ils sont toujours choisis pour être au service du peuple. Ils peuvent avoir une très forte personnalité, mais ils ne cherchent pas à dire quelque chose de nouveau, ils se rattachent tout naturellement à ce qui a été dit avant eux. Quand on regarde de près les paroles du Magnificat de la Sainte Vierge, elle qui est la reine des prophètes, on voit qu'elle reprend humblement les paroles qui ont déjà été dites dans l'Ancien Testament, mais qui prennent alors un sens tout nouveau. Jésus lui-même a aimé se référer à l'Ecriture, à s'insérer dans la Tradition qui existait avant lui. Il a voulu par là nous donner un moyen très sûr pour être fidèle au Saint Esprit. L'individualiste n'est jamais très fidèle au Saint Esprit. Les traditions, qui existent dans toutes les communautés chrétiennes, ont pour but de former en nous le sens de l'Esprit Saint. »

    Père Thomas Philippe, Fidélité au Saint Esprit, Editions du Lion de Juda, Cameron, 1988.

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  • Méditation : Fête des Sts Pierre et Paul apôtres

    « 1. Le puissant et le faible, le plus grand et le plus petit, le chef et le dernier, Pierre et Paul, ont, par l'égalité de leurs mérites, partagé le même sort et l'honneur de l'apostolat ; en prêchant l'Evangile, ils ont engendré le peuple chrétien, ils sont devenus les pasteurs du troupeau du Seigneur, et d'accord dans leur foi et leur prédication, semblables l'un à l'autre par la vertu, ils ont cueilli dans le champ de la mort les palmes du triomphe. Je n'en veux d'autre preuve que celle-ci, c'est qu'ayant souffert persécution en des années différentes (1), ils se trouvent néanmoins réunis pour recevoir les honneurs d'un même jour de fête. En effet, le même jour qui a conduit l'un à la couronne éternelle, a conduit l'autre au combat, afin de lui procurer là victoire ; ainsi, après s'être tous deux couronnés de gloire, ils se sont dédié un jour commun, celui où ils ont vaincu le monde et marché sur les traces de Jésus-Christ, leur roi.

    2. Admirable puissance, grâce ineffable du Sauveur ! Aurait-on jamais pu croire que le persécuteur Saul deviendrait un martyr ? Aurait-on jamais supposé qu'un homme sorti des rangs de la populace, un pêcheur, deviendrait le chef du collège apostolique, qu'il résisterait aux rois, sanctifierait les princes, gouvernerait tous les empires, guérirait le monde par ses lois, foulerait aux pieds les démons, dominerait les vertus, ouvrirait le ciel aux hommes quand il le voudrait, le leur fermerait quand il lui semblerait bon, accorderait aux convertis le royaume éternel, le refuserait aux méchants, jugerait des mérites du monde et pardonnerait à ses semblables leurs fautes et leurs crimes ? O puissance sans prix et sans bornes ! Un homme placé sur la terre, tenir le ciel entre ses mains ! Voilà que maintenant s'ouvrent, à un signe de Pierre, les portes du royaume de Dieu ! Il a, en effet, reçu du Christ les clefs du royaume des cieux, afin de l'ouvrir aux croyants, après avoir brisé les chaînes de leurs péchés. Quels mystérieux remèdes nous sont offerts, et comme ils sont à notre portée ! Le monde a tout près de lui le royaume de Dieu, s'il veut avoir recours à Pierre ; pas n'est besoin de machines pour monter vers les nues ; la foi seule suffit à nous élever si haut ; inutile à ceux qui prient de fournir une longue course pour se faire entendre de Dieu, parce que le Christ est devenu la voie des croyants. Pour tenir sa place sur la terre et porter les clefs du royaume des cieux, il a établi l'apôtre Pierre, afin que personne ne se crût incapable d'y parvenir.

    3. Paul a été renversé à terre par une voix d'en haut, quand il s'élançait avec fureur contre la bergerie, et quand, pareil à un loup enragé, il poursuivait le nom de l'innocent agneau, qu'il ne pouvait supporter ; il cherchait à tourmenter et à disperser le troupeau, et à ce moment-là même, il a été frappé ; puis, comme il se relevait, il a été aveuglé et ensuite éclairé par le Dieu qui "relève ceux qui tombent et éclaire les aveugles" (Ps CXLIV, 14). De loup qu'il était, il est tout à coup devenu un agneau, de persécuteur un apôtre, de brigand un prisonnier. Il a commencé à prêcher le Christ, auquel il résistait précédemment, à souffrir pour celui qu'il combattait jadis, à être frappé de verges, cruellement lapidé, exposé aux bêtes, jeté dans les flammes, chargé de chaînes, emprisonné, et, enfin mis à mort pour celui à cause de qui il faisait autrefois mourir les autres ; au moment où il cherchait à diminuer le nombre des chrétiens, il est venu lui-même se placer dans les rangs des confesseurs ; à l'heure même où il pénétrait dans l'étable d'un tranquille troupeau pour y porter le ravage, il est subitement devenu une brebis.

    4. La bassesse de son origine et la grandeur de ses crimes peut-elle être maintenant, pour n'importe quel homme, un sujet de désespoir ? Ne voit-il pas devant lui une source si pure de grâces célestes, que, pour s'y être plongé, un pêcheur est devenu supérieur aux monarques, et qu'un persécuteur est devenu égal aux Apôtres ? Tout en cherchant un soulagement à sa misère, tout en demandant chaque jour à la mer de quoi se sustenter, Pierre a trouvé un trésor de richesses dans Jésus-Christ, puisqu'en ce monde les rois et les nations lui obéissent. Quant à Paul, tandis qu'il poursuivait à la pointe de l'épée les membres de l'assemblée des Saints, il s'est soumis à porter le joug de la foi, il est devenu le docteur des nations, le modèle des martyrs, la terreur des démons, un pardonneur de crimes et une source de vertus. Pierre et Paul ont donc mérité ici-bas la palme du triomphe, et, dans le ciel, la couronne de la gloire. »

    (1) : On croit généralement qu'ils ont souffert la même année.

    Saint Augustin, Neuvième Sermon pour la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul (II), in Oeuvres complètes de Saint Augustin (Suite du Tome XI : sixième série, sermons inédits, troisième Supplément), traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît de Port-Valais (Suisse).

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